Visite de La Palma, petite île triangulaire au nord-ouest de l’archipel, également appelée l’île jolie ou l’île verte… Sa végétation parfois luxuriante nous rappelle un peu celle de Madère. De nombreux sentiers de rando bien balisés parcourent l’île en long et en large mais nous nous sommes contentés d’un aperçu très condensé…
Cubo de la Galga et son humide forêt vierge…
Bananeraies à foison !
Impressionnants tous ces champs de bananes ! Les Canaries en produisent 320 000 tonnes par an, soit-disant une goutte d’eau par rapport aux productions de l’Inde, de la Chine, du Brésil et de l’Equateur…
Nous sommes ensuite montés jusqu’au Roque de los Muchachos (point culminant de La Palma à 2426m) qui constitue le rebord nord de la fameuse Caldeira de Taburiente. Classé parc national, c’est un très vaste cratère volcanique de 9km de diamètre pour une trentaine de km de circonférence…
Suivez le chemin…
N’arrivant pas de bonne heure, les nuages avaient pris possession de l’endroit. Mais ça vaut le coup de grimper là-haut, l’air est frais et le silence est impressionnant. Nous avons pu observé quelques rapaces qui planaient tranquillement dans les airs…
C’est sur cette crête rocheuse et dans cet environnement grandiose au plus près des étoiles qu’est implanté l’observatoire d’astrophysique. Il regroupe aujourd’hui la plus grande concentration de télescopes de l’hémisphère nord. Les nuages bloquant les poussières en contre bas, l’air y est ainsi très pur…
Maitre corbeau qui dégustait quelques sablés nous a ensuite raccompagnés…
Nous redescendons par la même route très très sinueuse qui traverse une grande forêt de pins. 12km de lacets ! Interminable :) Encore quelques heures devant nous pour faire un saut à l’ouest de l’île avant de rejoindre Santa Cruz… Grand soleil à Tazacorte, mais pluie pour nous !
Mi-octobre, les journées raccourcissent maintenant à vue d’œil. Il ne faisait même pas encore jour lorsque nous avons quitté l’île de Tenerife ce matin…
Et sinon, que dire de cette navigation de 55 milles qui nous a conduits sur l’île de La Palma ? Pas grand chose en fait, elle s’est effectuée sur le même bord au près bon plein. Ah si, quelques minimes réglages de voiles mais bien rien de comparable à ceux de nos dernières nav’ ! :) Nous avons marché à une vitesse de 5/7 nœuds tout le long et bien sûr nous avons du réduire au fur et à mesure.
A l’arrivée, un gros et vilain grain nous fonçait droit dessus… Moi derrière, je commençais à enrouler mes lignes tout en me désespérant de n’avoir rien pêcher depuis un moment quand j’ai pu voir un poisson venu d’on-n’-sait-zou attaquer mon maous leurre ! C’est encore une coryphène ! Dire qu’il y a trois mois, on ne pensait en trouver que sur la transat’.
Nous trouvons facilement une place dans la nouvelle marina de Santa Cruz dont l’entrée, c’est vrai, ne se remarque pas de suite. Le port est bien vide. Nous devons être une dizaine de voiliers en tout, c’est vraiment calme…
L’accueil est super sympa, les gus gentils et la nuit coute ici 20,50 euros. Quelques ferries accostent parfois le long du quai en béton mais sans dérangements car le port de plaisance est à l’écart. On va surement y rester quelques jours, le temps de visiter l’île…
Le lendemain, nous partons en balade à travers Santa Cruz, la capitale. Peu de monde dans les rues, il règne ici une atmosphère reposante. Rues pavées, petites ou vieilles maisons pastel, fameux balcons canariens, nombreuses places ombragées… On aime bien :)
Quelques milles plus loin et nous voici devant le port de Los Gigantes, avec en arrière plan ses falaises… bah gigantesques pardi ! Attention, la double entrée est méga étroite et avec un peu de houle, voilà le carnage… Renaissance s’avance prudemment entre les hautes digues de protection qui forment l’ouverture du port. Plus un souffle d’air alors, mais toujours ce soleil hyper brulant.
Au niveau du ponton d’accueil-carburant, il n’y a pas assez d’eau sous la quille, c’est donc un peu paumés dans ce petit port que nous nous mettons contre un haut quai en béton. Celui-ci est quasi vide mais habituellement utilisé par les promène-couill*ns du coin. Notre amarrage temporaire finit, nous dégoulinons tous les deux de sueur. JR s’empresse alors d’aller à la capitainerie afin de voir s’ils ont une place pour nous tandis que je reste à bord croisant les doigts pour qu’aucun bateau ne débarque. Et m*rde ! Deux bateaux rentrent et se mettent contre le quai, mais ça va, ils gèrent… Finalement, on trouvera une place sur pendilles un peu plus au fond du port. L’accueil est sympa comme tout, capitainerie, locaux… Par contre, c’est 25 euros la nuit ici, un peu plus cher que d’autres ports mieux équipés… Nous prévoyons de ne rester qu’une nuit ici histoire de se reposer un peu et d’acheter de quoi manger. Loupé ! Archi loupé ! Aujourd’hui, c’est la fête avec compèt’ de ski nautique et stand-musique à fond ! Demain, c’est jour férié et la compétition continue… :) Au niveau supermarché, c’est pas la joie. Prix chers et peu de choix sauf alcools, clopes, chips et saucissons… On verra donc plus tard. On s’attendait à la grosse fiesta le soir venant, et bien non, la nuit sera étonnamment calme sur le petit port de Los Gigantes.
Le lendemain, comme nos prévisions météo commencent à dater un peu, nous nous mettons en quête d’un wifibar. Manque de pot, on tombe sur un truc trop cher ! Abusé, 4 euros pour ces trois morceaux de cuisse de poulet nain ! Arf finit le temps (portugais et galicien) où un Nestea et une bière nous coutaient moins de 2 euros… Après une bonne session nettoyage du bateau et après avoir envoyé JR en moitié de mât pour arracher le câble du feu de mouillage pété et entortillé autour des drisses, il était déjà fin d’après-midi lorsque nous avons quitté le port.
Le projet initial de la journée était de rallier l’île de la Gomera à une quinzaine de milles plus à l’ouest. Finalement, on renonce, il est trop tard. Nous nous mettons à la recherche d’un petit coin abrité pour mouiller cette nuit. Que dit notre ami Imray ? Le guide nous indique une zone possible de mouillage juste devant l’entrée du port, devant la mini plage de los Gigantes… Mais impossible en réalité avec le fond que nous distinguons très nettement grâce au soleil ; on aperçoit de grands morceaux de blocs de béton ! Renaissance continue donc sa quête en longeant la côte rocheuse et spectaculaire de Ténérife, et tombe alors sur THE mouillage de l’île voir même des Canaries, avec celui de Graciosa.
Somptueux, une petite plage, eau cristalline, sur des fonds de sable, entouré de grands pans de falaises, petite baie où l’abri est au top ! L’endroit est parfait, magnifique et n’est pas indiqué sur le bouquin… Bon il est trop tard pour plonger mais je suis sure qu’il doit y avoir un max de poissons ici. D’ailleurs, une fois la nuit bien installée, le faisceau de notre lampe torche viendra les révéler. Contents de ce chouett’ mouillage. Bah voilà il n’en fallait pas plus pour rendre joyeux les petits marins que nous sommes… :)
Ah changement de plan ! Finalement demain, ce ne sera pas La Goméra, mais plutôt La Palma !
Comme prévu, nous avons très peu et très mal dormi. Le café du matin rapidement avalé, nous avons vite décampé de là. Direction la côte sud de Ténérife pour un probable mouillage à Los Cristianos… Durant cette navigation, pourrie aussi, nous avons pu faire cinq minutes chrono de portant avec génois tangonné avant d’être ensuite englué sur place et avant finalement de se bouffer le vent dans la tronche. On ne cherche plus à comprendre ces phénomènes locaux, le vent tourne et change de directions ici aussi souvent qu’il en a envie. Les reliefs ? Surement. Faut juste être près quand d’un coup les voiles se déventent ou se gonflent à contre… C’est donc au moteur que nous sommes arrivés sur ce fameux port dont la zone de mouillage autorisée est apparemment maintenant signalée par des bouées. Bon et bien on n’a rien vu. Faut dire que Fred et un autre ferry étaient en train de manœuvrer… Et puis bof l’endroit, donc nous sommes partis voir l’autre petite plage un peu plus à l’ouest. Renaissance s’est finalement ancré là, juste derrière un voilier anglais, par 10m d’eau bleue turquoise…
Le décor n’est pas terrible, les plages sont bondées de monde et les transats sont bien alignés en rangs d’oignons… Les matins sont calmes, les après-midi beaucoup moins. Les pédalos curieux viennent nous trainer autour et quand enfin ils s’en vont, ce sont les jets-skis qui les relèvent, pire ! Nous prenons l’annexe pour débarquer mais une fois à terre, on n’a qu’une seule envie c’est de remonter au plus vite à bord. Supérette, restos de toutes nationalités, boutiques à touristes, bars, on a l’impression d’être dans un truc tout artificiel ; rien d’autre qu’un temple pour le tourisme. Nous regagnons le bateau quand le PeterPan du coin, promène-couill*ns à voiles, vient jeter son grappin juste devant nous… Bon suffit, deux jours qu’on traine dans ce coin tout naz’ avec l’humeur un peu en déclin, demain halte au port et on quitte l’île ! Navigations pourries, mouillages bofs, décors beurks, oui, il en faut peu pour nous mettre le moral dans les chaussettes…
Pff !
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