Archives du mois de février, 2014

Encore plan-plan

Autant dans la baie précédente, il n’y avait pratiquement que du bateau de loc, autant dans celle là, il n’y a que du bateau de voyage… C’est un autre rythme. La plupart des vacanciers à la semaine sautent de mouillage en mouillage assez rapidement et même plusieurs fois par jour histoire d’en voir le plus possible. Dès le lever du jour, des voiles s’agitent sur l’horizon ! Du coup, j’ai même parfois l’impression d’être en retard… Mouton que je suis ! Et puis en retard sur quoi ?
Le bateau est actuellement posé à Benures Bay sur Norman Island et nous en sommes à notre deuxième nuit dans ce petit havre de paix. Cette baie est très peu fréquentée par rapport à ses proches voisines. Normal, elle ne possède ni plage de sable blanc, ni cocotiers, ni bars et resto, ni bouées et n’offre aucune facilité ! Elle n’est pas franchement belle et pourtant, on ne peut pas nier qu’on s’y sent particulièrement bien. Peut-être son côté sauvage et isolé…

On ne l’arrête plus dans sa barquette !

Il faut franchement se rapprocher du rivage pour trouver des fonds de moins de 10m mais la tenue dans le sable est excellente. De nombreuses tortues barbotent autour de nous et c’est avec enthousiasme que nous partons découvrir les fonds sous-marins. Nous verrons dans l’ensemble peu de jolis coraux mais une faune assez riche nous occupe un bon moment.

Au départ de la mini plage, un sentier en sous-bois puis en cambrousse monte vers les hauteurs de l’île et nous offre de chouettes panoramas sur tout l’archipel des BVI… Nous n’avons pas été jusqu’au bout mais je pense qu’il doit rejoindre la grande baie de The Bight plus à l’ouest.

Le lendemain, vendredi, nous sommes partis pour Soper’s Hole sur Tortola afin d’y faire nos formalités de sortie ainsi que quelques courses en prévision de la future traversée. Nous avons pris une bouée le temps de faire tout ça, pratique car il y a beaucoup de fond, et sommes partis à la rencontre des officiels. Trois minutes après, nous étions dehors, formulaires ok et allégés de 12 $US. On peut dire qu’ils sont efficaces !
C’est également d’ici que ce fait la technique du ferry pour obtenir un visa américain. Suffit de prendre la navette direction les USVI, faire son entrée, revenir et y retourner en bateau ! Magouille ! Ah et pour ceux qui se posent la question, concernant notre matou, nous avions simplement omis de la déclarer lors de notre entrée dans les BVI. Nous avions donc une clandestine à bord ! On lit de tout sur les animaux de compagnie aux Iles Vierges Britanniques. Apparemment, ils auraient facilité les procédures et il ne faudrait plus que le passeport international de l’animal avec vaccins à jour ainsi qu’un permis d’importation qu’il faut je crois demander auparavant au service d’agriculture ou un truc du genre… A vérifier tout de même !
Avitaillement rapido et une demi heure plus tard, nous repartions vers Benure Bay, notre valeur sûre en tirant des bords assez carrés à cause du courant. Nous qui ne voulions pas naviguer aujourd’hui et simplement nous reposer, c’est archi loupé… Nous mettrons près de 3 heures pour remonter au vent et pour rejoindre notre mouillage pourtant qu’à 7 milles de Soper’s Hole ! Mouai c’est pas terrible…

Bon maintenant détente méritée pour notre dernière soirée dans les parages !
Demain, Renaissance abandonnera les Vierges pour rejoindre l’île d’Hispaniola, à deux trois jours de nav’ vers l’ouest ! :)

Deadman’s Bay

Après l’île à la tête d’iguane, Renaissance est revenu sur ses pas pour ensuite filer vers le sud. Quelques bords nous ont menés vers Peter Island et à son nord-est, nous avons découvert un mouillage fort sympathique nommé Deadman’s Bay. Plusieurs bateaux étaient déjà présents donc nous avons posé l’ancre juste derrière eux par 4-5m de fond. L’anse étant ouverte au nord-ouest, et la houle d’en ce moment étant de sud-est, nous nous étions imaginés un endroit parfaitement calme. Malheureusement, nous avions omis un paramètre… En fait, la houle tape sur l’île du dessus et revient plein pot dans le mouillage le rendant alors très rouleur ! Nous avons patienté quelques temps en profitant du wifi gratos de l’hôtel ou du bar resto puis dès le départ de l’un de nos congénères, nous nous sommes rapprochés du reef de manière à être beaucoup plus abrité. C’était alors bien mieux ! Par contre, plus de wifi snif.

Cabey Point

Bar resto cliché !

Direction le grand récif en milieu d’après midi. Pas grand chose à voir hormis quelques beaux spécimens de poiscailles et quelques gros carnassiers inconnus au bataillon.

Le soir venu, la baie s’est progressivement chargée de voiliers et nous devions être au moins une bonne vingtaine à dormir sur nos ancres…

Guana Island

Suite de la journée, navigation tranquillou de 6 milles, au portant sous génois et sous le soleil. Mer plate, petit vent… On a l’impression d’être en vacances ! Comment ça pas sérieux d’écrire ça quand ça fait plus d’un an et demi qu’on se promène sur les mers au gré des vents et de nos envies ? Bah oui mais figurez vous que ce n’est pas tout le temps comme ça ! Même en bateau, y’a des jours avec et des jours sans… Là, en l’occurrence, c’est plan-plan ! :)

J’ai repéré une petite anse au nord de Great Camanoe où nous devrions y être tranquilles. Nous passons par le chenal pas bien large entre Little et Great Camanoe et prenons la direction de Lee Bay. Une fois sur place, nous découvrons une zone de mouillage loin de tout mais pas franchement attirante. Bof, trois bateaux sont déjà à l’ancre devant la mini plage de cailloux et en fait, c’est un peu glauque… Pas grave, Renaissance reprend sa route vers l’ouest et se dirige à présent vers White Baie sur Guana Island.

Une jolie franche de sable blanc bordée de cocotiers se dessine alors. Malheureusement, le site est envahi de bouées toutes neuves. Rien à faire, elles ne sont pas obligatoires alors nous mouillerons ! 5m de fond bien clair et l’ancre est lâchée. Dès que le bateau commence à tirer sur sa chaîne, je sens cette dernière gratter. Ce qui ne laisse rien présager de bon ! (Ca gratte quand le fond est dur : corail ou roches, et dans les deux cas, c’est mauvais…) Je me jette à l’eau pour voir ça et effectivement je découvre que ce que nous pensions être du beau sable blanc n’est que morceau de corail mort cassé et broyé. Pire, l’ancre s’est empêtrée sous un gros bloc ! Vite on relève. Pas de bobo si ce n’est qu’un gros bout reste coincé et remonte sur la pioche. Partout le fond semble être du même acabit donc nous finissons sur bouée…

Fatigués, nous resterons ici pour la nuit même si nous considérons que ces corps morts à 30$ ne sont que du racket. En fait, ce qui nous fait râler le plus, c’est de voir tous ces énormes bateaux de richou qui viennent mouiller juste devant. Devront-ils également payer ? Non car ils n’utilisent pas de bouée. Mais pourtant, mouiller dans le corail est très formellement interdit non ? Bon si tout le monde s’en fout.

Ça me rappelle un peu l’histoire des Saintes. Bouées obligatoires et payantes pour les « petits » bateaux de passage pour soit disant protéger les fonds. Par contre, le gros promène couillons avec son énorme ancre et la chaîne qui va avec et qui va labourer le fond n’est bien sûr pas concerné.

Ici personne ne nous oblige à rester alors haut les cœurs les radins !

Consolation, nous passerons une super méga nuit. Tout est très calme, et nous sommes seulement quatre bateaux. Le vent a cessé et les oiseaux voltigent dans les airs. Yoda est carrément dépassée mdr ! Elle coure à la poursuite des fous et des pélicans qui plongent à 2m du bateau mais également après les gros poissons qui chassent les plus petits… On rigole !

White Bay, île encore privée !

Pas très gracieux, mais très bons pêcheurs !

Un petit tour aux Baths

Réveil un peu plus dur que prévu, nous sommes finalement partis avec une demi-heure de retard… Cap à 3 milles au sud ! Nous arrivons sur zone un peu après 7h, ce qui nous permet de prendre sans difficultés une des nombreuses bouées rouges encore disponibles. Nous avons bien fait de décoller tôt car c’est une dizaine de bateaux qui poussent les moteurs à fond et qui se précipitent pour rejoindre les autres bouées.

Nous sommes sur un site classé parc national. Comme dans toutes les réserves naturelles protégées, le mouillage sur ancre y est interdit. Dans ces lieux, on trouve alors des bouées avec un code couleur, rouges ok pour nous mais limité à 1h30, jaunes uniquement pour les professionnels. Officiellement, pour avoir le droit de les utiliser, il faut lorsqu’on fait son entrée, demander et payer un permis pour le parc national. Officieusement, personne n’est courant qu’il faille demander le permis ! Donc bouées temporairement gratuites pour peu qu’on ne se fasse pas contrôler. Certains y dorment même.

Une demi heure plus tard, pratiquement toutes les bouées sont occupées ! Faut dire que le site des Baths est étonnant et drôlement joli. Effectivement, certainement  un incontournable des Iles Vierges…

D’énormes blocs de granit aux formes arrondies et tous polis par le temps parsèment les petites plages qui s’étendent de Spring Bay jusqu’au sud de l’île. Un sentier quelque peu aménagé permet de rejoindre Devil’s Bay en slalomant entre, dessus et dessous ces drôles de cailloux.

Nous partons encore très tôt en annexe direction la plage. Interdiction de la laisser à terre donc c’est JR qui a le privilège de se dévouer pour la baignade matinale. (Oh oh et il n’a pratiquement pas râlé ! :) Moi bonne excuse, peux pas me baigner, j’ai l’appareil photo ! Jean-Rémy me dépose donc à terre et retourne amarrer notre barquette sur les bouées bleues spécialement dédiées aux dinghies. Il me rejoint ensuite à la nage…

Le site est encore vierge et nous profitons pleinement de l’environnement. Nous suivons le chemin en nous égarant entre les formations rocheuses. Certains passages se font les pieds dans l’eau et de jolies caves s’offrent à nous. D’autres sont tellement étroits qu’il faut faire attention et se faufiler. Nous avons continué jusqu’à la côte au vent puis nous avons traversé une zone de végétation où nous avons eu la chance de croiser deux beaux serpents et quelques gros lézards bleutés…

 

Au retour, on déchante ! Rooh lala le monde ! Je ne sais pas si tous les bateaux ont débarqué mais quel bazar… Les gens se suivent à la queue-leuleu, ça braille et faut maintenant patienter un moment avant de pouvoir reprendre les mêmes passages étroits qu’à l’aller.

Bref, vous voulez faire les Baths ? Et bien allez-y très tôt sinon c’est complètement gâché ! Vous serez très probablement bloqués par le gros américain qui ne rentre pas dans le trou ou par ce troisième âge qui n’arrive plus à re descendre du caillou ! :)

C’est rapide. En 1h30/2h, la balade est faite.

NB : Autres alternatives au réveil matinal : y arriver vers les 15h, voire y passer la nuit… (Attention ça roule pas mal). Sinon mouillage sur la plage privée (Big Trunk) plus au nord et y venir en annexe ! ;)

Bon, on libère la place. A présent, direction Tortola et les îles du nord…

Eau translucide !

  

Salut ! C’est quoi ton p’tit nom ?