Après avoir demandé à la douane un permis pour aller voir d’autres mouillages (!), nous avons pris la direction de Castara. En avant pour une petite navigation de 15 milles au portant mais pas bien rapide faute de vent. Nous mouillons par 8m de fond derrière un promontoire rocheux sensé nous protéger de la houle. Malheureusement, les bateaux de pêche occupent la partie la mieux protégée de la baie. Du coup, nous sommes exposés, le bateau roule d’un bord à l’autre et c’est assez désagréable. Bon selon la météo, la houle devrait normalement aller en baissant… On y croit oui.
A Charlotteville, la pêche s’effectue maintenant en barque motorisée avec deux lignes de traine attachées sur des bras en bambou. On les voit souvent revenir avec des coryphènes énormes, des wahoos ou des thazards… Ici, les pêcheurs sont à la rame et pratiquent encore la pêche à la senne… Bref, faut éviter de mouiller devant les trois plagettes !
Charlotteville, barque de pêche
Castara est également un petit village mais un peu plus touristique. En effet, c’est l’endroit qui propose le plus grand nombre de logements vacanciers sur cette partie de l’île. Et pourtant… Cela reste joli comme tout. Les cottages et autres appartements sont super bien intégrés dans le paysage et passent quasiment inaperçus.
Nous profitons du beau temps pour aller se faire une petite virée dans les récifs avoisinants.
Encore de bien belles choses sous l’eau et plein de poissons multicolores autour des coraux ! Perroquets, chirurgiens, papillons, anges, poissons coffres, bourses, murènes et autres inconnus… Tiens si on mangeait du poisson ce soir ? Après quelques tentatives, nous concluons que nos premiers essais de chasse sous-marine au fusil ne sont décidément pas très brillants. Et comme toujours pour l’instant, nous rentrons au bateau bredouilles !
Bourses cabri, les curieuses…
A terre, c’est toujours aussi vert et aussi riche. Le long des routes ou des sentiers poussent de nombreux arbres fruitiers. Papayers, manguiers énormes, « arbre de fruits de la passion », citronniers bizarre, cacaoyers, arbres à pain, bananiers bien sur, et pleins d’autres… !
Papayes !
Cacao !
Les oiseaux chantent et les poules picorent sur la route. Un peu au hasard, nous découvrons un chemin qui remonte le long d’une rivière et peu après, une jolie cascade verte… C’est cool !
Mais après deux nuits passées à Castara, la houle nous malmène toujours.
L’orientation de Tobago (nord-est/sud-ouest) rend les mouillages malheureusement assez rouleurs. Enfin… Charlotteville est exception !
Fatigués, nous levons l’ancre et décidons d’aller vers Englishman’s Bay située à 3 milles au nord d’ici…
On revient donc sur nos pas.
Parés à avoir houle et vent dans la poire ?
A peine arrivés et nous sommes déjà sous le charme !
Tobago fait partie des dernières îles antillaises encore largement préservées, « une patte de mouche perdue tout en bas du tableau turquoise des Caraïbes »…
Nous découvrons là un petit bout de terre allongé de 42 km de long, légèrement montagneux et recouvert d’une dense forêt tropicale. Nature luxuriante et impressionnante de par son authenticité, elle est connue pour être la plus vieille réserve naturelle de la planète.
La côte nord de Tobago est très découpée et présente ainsi une succession de baies et de criques. Parmi celles-ci, au nord-ouest de l’ile, se trouve la grande baie de Man of War qui abrite le village tranquille de Charlotteville. C’est ici et dans ses eaux profondes que nous jetons enfin l’ancre.
Une petite échancrure de la côte nous permet de trouver des fonds de 15m juste devant la Baie des Pirates, petite mais très jolie plage. Le cadre est somptueux et nous avons hâte d’aller nous dégourdir les jambes !
Plage de Pirate’s Bay un peu à l’écart…
Nous sommes une quinzaine de voiliers au mouillage, et la plupart sont hollandais. Je ne pensais pas que nous saurions autant. Notre plus proche voisin vient nous mettre au courant des formalités à effectuer dans les quatre heures après l’arrivée sur l’île. Pas le temps de se poser, l’annexe est gonflée et nous partons aussitôt voir les douanes et l’immigration. Ouh que ça fait tout bizarre de retrouver le plancher des vaches !
Front de mer…
Les officiers sont cool et la paperasse est rapidement expédiée. Faut compter 50 titi dollars (6 euros) de droit pour un mois passé sur l’île, ou un peu plus si on arrive en dehors des heures d’ouverture hum… L’unique distributeur automatique est juste à côté. Mais surprise ! L’île est en fait découpée en deux districts ! Pour aller mouiller au sud, il faut refaire les formalités à Scarborough, capitale et second port d’entrée de l’ile. Pas pratique. On se contentera donc de rester sur la côte nord-ouest de Tobago et puis finalement, c’est la plus sauvage et c’est donc celle qui nous intéresse le plus.
Le mouillage est pépère, super bien abrité du vent et de la houle. Pour débarquer, il y a un petit quai bien pratique pour les annexes sur la jetée principale où se trouve également un robinet d’eau gratos. Et ôh miracle ! On a même du wifi gratuit, bon ok qui coupe tout le temps mais luxe, on le capte du bateau. Ah les joies d’internet après ces semaines de mer…
Pélican, nombreux dans le coin
Petit village de pêcheurs, Charlotteville est un endroit où il fait bon flâner. L’atmosphère y est paisible et les habitants sont souriants et avenants. Décontractés, ils nous abordent d’un « cool man » histoire de bavarder un peu. La mode est plutôt au rasta et certains d’entre eux portent des dreads méga méga longues. Quotidiennement, le reggae résonne dans les rues. De couleurs flashies, les maisons sont fleuries et bien entretenues, ambiance de gaieté générale… Juste devant le quai, se trouve un supermarket pour l’avitaillement léger (peu de frais) et plus loin quelques paillotes colorées vendent fruits et légumes…
Voilà, sinon il fait chaud et il fait beau même si nous nous prenons quelques grains de temps en temps. Nous vivons maintenant en maillots de bain et nous nous baignons tous les jours dans une eau à 28° qui en plus, est super poissonneuse ! Le pied…
Après avoir passé le 24 décembre en mer en mangeant du confit et en écoutant des chants de noël remixées au zouk sur la seule radio francophone qu’on captait en mer (non non pas RFI la muette), le réveillon du nouvel an s’est déroulé ici. Nous avons ainsi retrouvé tous les autres bateaux dans un ptit resto en bord de plage… L’occasion de discuter un peu, et de rencontrer un jeune couple tout sympa partis d’Afrique du Sud…
L’année 2013 démarre donc là pour nous, dans ce havre de paix entre mer et forêt. Des résolutions pour cette nouvelle année ? Oui : apprendre à parler correctement anglais ! Ça serait cool… ;)
Recherches qui ont permis de trouver cet article :
- https://letundra com/ru/news/?taglist=rejsy ssha stambul
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