Objectif du jour : 35 milles pour rallier Roseau, la capitale de la Dominique… Annexe remontée, départ de bonne heure de Saint-Pierre, un ris GV comme d’hab’ pour être tranquille. Mouai, nous sommes cinq bateaux à s’élancer dans le même temps pour la traversée de ce chenal. Navigation cool mais sport !
Nous sommes au travers, rare, car cette fois nous faisons du nord-nord-ouest. Le ciel est chargé, l’horizon bien bouché et un gros grain s’abat sur nous avec des rafales à plus de 35 nœuds… Il est temps de prendre un deuxième ris. Bon, comme deuxième ris se découd, ce sera trois ris pour nous ! Et finalement, c’est pas mal du tout comme ça, Renaissance file entre 6 et 7 nœuds. Devant, le foc endraillé est de sortie car nous n’avons plus d’enrouleur depuis le changement de l’étai. En effet, le tambour s’est cassé lorsqu’on a forcé pour sortir le câble ! Rotostay, c’est bien et tout simple mais c’est aussi impossible à démonter ! On le savait avant de se mettre à la tâche. On prévoit d’en remettre peut-être un mais plus tard… Et puis d’abord le pataras ! Oui, on a aussi quitté le Marin sans le faire refaire…
Arrivés devant la pointe Cachacrou, nous sommes aux 3/4 arrière et le vent tombe un peu. Les ris s’envolent. Nous sommes ballotés, mais contents d’être seconds sur la ligne d’arrivée en mettant la pattée à un Amel :) (C’est que c’est tellement rare qu’on double un autre voilier haha !)
A Roseau, pas de mouillage possible, seulement des coffres payants. On se tâte, puis finalement on décide de continuer directement sur Portsmouth et de mouiller dans la partie sud de Prince Ruper Bay devant un wifi gratos. (Désolés Mangaia…) Bref une bonne journée de … beaucoup de milles !
Vue du mouillage…
La Dominique, c’est la dernière née des îles de l’arc Caraïbe, toute verte d’une nature primaire avec pleins de bestioles dedans. Malheureusement, nous n’en verrons pas grand chose car pendant les quatre jours passés ici, il n’a fait pratiquement que pleuvoir ! Pas du crachin non, mais des cordes à remplir les réservoirs de flott’ en moins de deux ! Et apparemment, cette onde tropicale reste coincée au dessus de nos têtes !
Une plage carte postale avant un grain !
Les prix concernant la nourriture sont dérisoires même si côté avitaillement, c’est assez restreint. On trouve l’essentiel quoi et des fruits goûteux. Quelle différence par rapport à la Martinique / aux Antilles françaises ! Et pour les fumeurs, c’est ici qu’il faut refaire le stock, le paquet de cigarettes étant à moins d’un euro cinquante waouh… (Et nos bonnes résolutions ?!)
Comme nous voulions arrivés rapidement en Guadeloupe pour élaborer la suite des mois à venir, nous n’avons fait que le tour de Portsmouth sans pousser plus loin. Et il s’avère qu’on aime bien malgré l’aspect un peu craspouille du village (et encore). La gentillesse des gens est ici au rendez-vous… On se promet donc d’y revenir dès que possible ! ;)
Vent d’est demain, un bord direct pour la Guadeloupe ?
Maison du village, bois, béton, tôles en mix’ sur pilotis !
Recherches qui ont permis de trouver cet article :
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Temps lugubre, nous quittons l’Anse Mitan pour rejoindre le mouillage de Saint-Pierre. Les grains se succèdent mais par miracle, nous parvenons à éviter la pluie.
Arrivés sur place, nous tournons quelques minutes afin de voir où il est possible de poser l’ancre. La rade est grande mais présente alors trois difficultés : une zone à épaves interdisant tout mouillage, des fonds accores et des bateaux à l’ancre éparpillés dans tous les sens par manque de vent… Ou sont leurs ancres ? Bref, nous nous avançons vers le rivage et plantons la pioche par 9m de fond ! De la chaine, une bonne marche arrière de traviol’ et nous sommes crochés ! Le vent souffle peu ici mais vient ici de tous les côtés. Et lorsqu’il arrive de la terre, c’est 20m que nous avons sous la quille eurk ! Faut pas qu’ça souffle…
Joli le cadre, non ?
Nous devions partir pour la Dominique le lendemain mais finalement nous resterons deux jours dans ce mouillage au pied de la montagne Pelée. Principalement parce qu’on a loupé le coche pour faire les formalités de sortie du territoire… On a donc pu prendre le temps de découvrir cette ville chargée d’histoire. Saint-Pierre la belle, la grande, la cultivée, la glorieuse, la ville lumière… Anéantie ! En une minute trente, la terrible éruption de la montagne Pelée en 1902 fit 30.000 morts et rasa complètement l’ancienne capitale des Antilles françaises.
Aujourd’hui, Saint-Pierre s’est relevé et est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Les ruines sont entretenues et parmi celles-ci on tombe notamment sur celles de la prison. Tout au fond, un cachot aux murs épais et aux ouvertures étroites a sauvé l’un des deux seuls survivants de la grande catastrophe…
Le cachot de Cyparis…
Bord de mer, Pelée nous montre sa tête !
Côté nord du mouillage
Ah les joies de la baignade…
Bon, les prévisions sont bonnes et nous avons récupéré notre clearance de sortie… Au revoir la Martinique. Maintenant, zou’ sur la Dominique ! :)
Lundi 25 mars, nous sommes partis direction l’aéroport pour récupérer belle-sœur et belle-maman avec nous pour une dizaine de jours. Une fois ces deux touristes à la peau blanche fluorescente récupérées, nous avons enfin pu lever l’ancre pour aller voir ailleurs. Les mouillages se sont succédés tranquillement malgré un temps loin d’être au beau fixe.
Pluie et vent quasi quotidiennement, nos deux invitées ont vraiment été gâtées ! Aller en deux mots, nous sommes passés par Saint-Anne, la Grande Anse d’Arlet (sur bouées gratos pour le moment, alors rouleur), l’Anse Noire (légèrement étriquée), l’Anse à l’Ane (pépère), Fort de France (ville beaucoup plus sympa qu’imaginée), les Trois Ilets (très calme, très légèrement glauque), la Cohée du Lamentin (ou « le no man’s land », bien glauque) et enfin par l’Anse Mitan (Oui, là où on trouve un énorme hôtel abandonné au niveau de la Pointe du Bout mais surtout un Magnifique Wifi Gratos youhou !! Et des récifs cools aussi, nous y avons vu notre première petite pieuvre…).
Grand Anse
Trois îlets, rentrés juste à temps !
Les piscines d’Anse Mitan
Bibliothèque Schoelcher
On a voulu tester quelques fruits typiquement d’ici, comme l’abricot pays, et d’autres dont j’ai complètement oublié le nom, mais là, déception : saveur curieuse certes (genre « silicone ») mais vraiment immangeables. Peut-être que nos papilles ont besoin de s’acclimater à ces découvertes ? Lors de notre tout premier jour à quatre, nous sommes montés jusqu’à Fonds-Saint-Denis pour se faire le Canal des Esclaves/de Beauregard.
Pas trop l’vertige, belle-soeur ?
Rando tranquille, au beau milieu d’une exubérante nature, le long d’un canal ressemblant aux levadas de Madère.
A mi-parcours, on croise deux gus qui nous préviennent : « Attention mygale à 100m » ! Ouuuaai c’est ça, petits farceurs… On s’marre ! Et en fait, bah juste un peu plus loin, la huit-pattes est bien là ! En plein sur le muret qui nous sert de piste… Une grosse velue noire et rouge qui nous fixent de tous ses yeux… Nous contournons l’immobile et continuons notre bout de chemin.
On apprendra plus tard que c’est une Matoutou, à la piqûre non mortelle mais un peu venimeuse tout de même ! :)Matoutou Falaise, jolie !
Et puis voilà, à peine arrivées, et c’est déjà l’heure du retour. Après nos au revoirs devant le taxi, nous sommes retournés sur le bateau pour libérer notre tigre adoré. Et après cette dizaine de jours passée en famille, on se sent bizarrement seuls. Un peu de déprime vit’fait et puis la grosse incertitude concernant les mois à venir… Il nous faut revenir un peu sur terre. Bref, c’est l’heure des grandes questions. Qu’est-ce qu’on fait les mois prochains ? On pose toutes les possibilités. On a un peu envie de rentrer mais pas tellement en fait… Un peu quand même. Bon et si on prend la décision de rentrer, on hiverne le bateau sur les Caraïbes ou on se fait la transat’ retour cette année ? Non pas la terrible transaaaat’ retour ! (Plus longue, plus « difficile », à la mauvaise réputation et aux vents plus incertains…). On est début avril, encore assez bas géographiquement et surtout, psychologiquement pas prêt à s’retaper une traversée mdrr ! Faudrait se mettre un grand coup de boost’ et… Pff vraiment pas envie quoi. Et puis, il y a aussi les îles du nord à découvrir nan ? Bon et si on rentre en avion, on le laisse où le bateau ? Au sud, forcément, pour éviter les cyclones. Grenade ? Même pas couvert par notre assurance. Trinidad ? Pouah… Mais c’est pas donné les chantiers (plus l’avion et tout et tout…). Venezuela ? Hum… Est-ce que ça craint toujours autant qu’on le dit ? Mais est-ce que ça vaut le coup d’aller vérifier ça pour quelques euros en plus ? Et les ABC ? Et Yoda, peut-elle prendre l’avion sans soucy dans tous ces pays-là ? Tiens et le convoyage, est-ce que c’est vraiment cher ? On aimerait bien boucler la boucle nous-même mais bon…
Bon vu les frais et les démarches à prévoir et puis face à notre pas envie d’abandonner Renaissance tout seul, on finit par se dire qu’on va tout tenter pour rester sur place.
Donc cela veut dire ; 1/ trouver où mettre le bateau et puis 2/ dégoter du boulot.
Ce sont nos deux impératifs du moment !
Nous voici donc à guetter toutes les offres d’emploi. Au mieux en Martinique – Guadeloupe, au pire chez les bisounours à Saint Martin – Saint Barth. J’ai le mail particulièrement excité et je tente une réservation dans tous les ports du coin pour une période de six mois ! Ouai je sais j’ai de l’espoir… On aimerait être à quai parce qu’il faut reconnaître que c’est tout de même plus confortable. Moins économique, c’est sur mais je vous laisse imaginer le tableau : troisième jour de semaine, troisième levé à l’aube pour embaucher, un quart d’heure d’annexe sous des trombes d’eau, un moteur qui cale… Et puis, nous n’avons qu’une annexe pour deux !
Donc maintenant, nous sommes dans une phase d’attente. Les choses devraient peu à peu prendre forme…
On décide de retourner quelques jours au Marin pour se ravitailler avant de tailler la route plus au nord. Faut qu’on bouge…
Et puis c’est marrant les coïncidences… On arrive dans le cul-de-sac et là on voit le cargo qui convoie les voiliers et les bateaux à moteurs sur une transat’ alors qu’on en parlait pas plus tard qu’hier. On rencontre des gens super cools qui cherchent à convoyer un bateau sur une traversée retour. Et puis, on discute aussi avec des « habitués » qui fréquentent les Caraïbes également durant la mauvaise saison qui nous reboostent un peu. Oui, c’est vrai qu’on n’est pas si mal ici… :) Ils partagent leurs expériences et répondent à toutes les questions qu’on se pose par exemple sur les méchants et vilains cyclones, mais bizarrement peu sur l’octroi de mer…
Le style de trucs bien sympas qu’on trouve ici… :)
Petite Anse au retour
Arrivée de la Transat’ Bretagne – Martinique
Fort-de-France vue de l’Anse à l’Ane
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