La mer ayant suffisamment remonté, nous prenons la sortie du port de Zumaia pour filer vers l’ouest. Oh mais que vois-je ? Soleil et petit vent sont des nôtres !
Renaissance voit ses voiles hisser et semble apprécier ces conditions de nav’. Nous sommes au près et marchons entre 3 et 5 nœuds. Il fait bon, nous ne ferons que dix milles comme ça. C’est vers Lequeitio qu’Eole nous a lâchement abandonné nous obligeant à démarrer le moteur.
Aujourd’hui, nous voulions atterrir à Mundaca pour mouiller à l’entrée du fleuve (qui mène à l’historique ville de Gernika) pensant être un tant soit peu abrités de la houle. Malheureusement, une fois sur place et après avoir contourné le petit îlot d’Izaro, nous réalisons avec dépit que nous ne serons absolument pas à l’abri pour la nuit. La houle nous suit et les vagues vont se fracasser devant. Arf, il nous reste la possibilité d’aller mouiller devant le village d’Elanchove mais cela obligerait Renaissance à faire demi-tour pour aller poser son ancre dans de la roche au pied du Cap Ogono, bof. Nous choisissons de contourner le Cap Machichaco et sa terrible réputation.
Nous filons au moteur droit sur Bilbao, escale normalement prévue pour le lendemain, et c’est maintenant la course pour arriver avant que le soleil ne se couche. Déjà l’horizon prend des teintes rosées… Le voilier croisera encore pleins de Physalia Physalis, vous savez ces espèces de méduses qui n’en sont pas, qui ont des « tentacules » super irritantes de plusieurs dizaines de mètres et qui font du coup fermer la plage d’Anglet… La côte est toujours aussi splendide et les petits pêcheurs sont nombreux par ici. Nous nous saluons tout le long du chemin. Faut vraiment que nous achetions un pavillon basque…
Le soleil descend toujours et il commence à faire frais. Enfin, droit devant, nous apercevons les cheminées de Bilbao ainsi que plusieurs cargos mouillés à l’entrée. Les nuages feront une petite apparition et nous permettront d’observer un très joli coucher de soleil. Je suis ravie, le capitaine un peu moins ! Les cargos et l’obscurité sont suffisants pour qu’un brin de stress pointe le bout de son nez. Zen, c’est grand, ce devrait être bien éclairé (peut-être un peu trop hum).
L’entrée dans le port de Bilbao, ah qu’on s’en souviendra !
« Alerte AIS, route de collision avec Cargo », « Alerte AIS, route de collision avec cargo »… A l’entrée du chenal, se trouve la digue ouest bien visible et à l’est, la deuxième digue est submergée. Son extrémité est repérée par un feux rouge qui vient tout juste de s’allumer posé sur un blocos en béton. Certains bateaux prennent le raccourci et passent sur la digue invisible. Peut-être y a-t-il assez d’eau ? M’enfin, on ne va pas tenter le diable. Nous nous engageons donc dans le chenal poursuivis de loin par un cargo. Le souci c’est que ça va vite ces trucs là. Une fois les digues passées, la sirène du cargo retentit ! Aïe ! Nous maintenons Renaissance coté est, il fait presque nuit. Le cargo arrive et klaxon à plusieurs reprises. Renaissance se pousse encore un peu plus laissant le passage libre. Encore cinq coups de klaxon, il ne nous comprend pas ?
Çafait flipper tout ça. Nous sommes maintenant à moitié sortis du chenal, heureusement qu’il y a encore 25 mètres de profondeur… Et ça continue, le cargo se rapproche et continue de râler furieusement. Et puis, devant nous apercevons l’autre voilier qui se tenait à l’extrême ouest du chenal virer devant le cargo toutes voiles dehors ! Il passera juste devant le monstre avant de ressortir du port. Enfin, la bête se taira et enfin, un remorqueur déboulera pour l’aider. Ce n’était donc pas nous qui gênions ses manœuvres… C’est extrêmement soulagés que nous le vîmes disparaître dans une darse.
Nous continuons notre route. Des feux scintillent de toutes parts et la marina de Getxo met un temps fou à apparaitre. Nous y sommes. Le choix de mouiller devant la marina ou d’aller au ponton s’offre à nous. Marina/Mouillage/marina… ? Marina ! Non Mouillage ! Renaissance s’avance tout doucement et nous sondons les fonds. 1m, 1m10, 1m30… Aller hop ! L’ancre est
jetée. Il est minuit passé, le temps est humide, le vent n’est plus, on a la dalle, on s’arrête donc ici pour aujourd’hui… Mais la question reste entière, a-t-on toujours le droit de mouiller, ici, juste devant le ponton d’accueil de cette marina tout en bénéficiant de l’abri de ses digues ?
Espèce de guirlande électrique qui change de couleur sur la digue !
JOli et agréable petit tour en mer… Et bravo pour la bannière du blog !