Bon bah c’est parti pour la toute première nav de l’année : direction la Dominique située à 40 milles plein sud !
L’île et son ambiance nous avaient bien plus lors de notre premier et rapide passage la saison dernière. Du coup, on s’est dit qu’on y retournerait bien avant de remonter les îles du nord, paraît-il plus friquées, plus sèches et plus fréquentées encore… (oh voui ça promet !)
Nous avons donc largué nos amarres de Bas-du-Fort à vrai dire le seul jour potable de la semaine avec 15-20 nœuds d’Est et près de 2m de houle. Faut dire qu’en ce moment, les alizés sont bien établis et relativement forts (force 5 à 6) avec passage de gros grains instables. La mer est également agitée à forte… Cela dure déjà depuis pas mal de jours et selon les prévisions, nous devrions encore en avoir pour au moins toute la semaine qui vient… Mais c’est quoi cette saison humide sèche et cette saison sèche humide !
Bon à la sortie de la passe, le doute nous envahit. Beaucoup de bateaux roulent sur leurs mouillages devant îlet Cochon et ça déferle même sur les récifs de chaque coté du chenal d’entrée… Au loin, la mer moutonne, le ciel est dégueu et nous sentons déjà le vent. Zut on pensait se faire une première tranquille pour se réamariner en douceur mais cela semble compromis. On hésite en se disant qu’il est peut être préférable d’attendre que les alizés se calment un peu… Ok mais quand !!? En gros c’est aujourd’hui ou jamais dans dix jours… Du coup, on tente quand même en se disant que si ça le fait pas, bah on prendra une de nos options de secours : soit Les Saintes à 20 milles, soit Basse-Terre plus au portant, soit retour mouillage à îlet Gosier (bof, un force 7 est prévu pour la nuit), ou soit retour à Cochon si vraiment trop pourri…
Donc nous voilà en route avec 2 ris GV + foc sur une mer brouillonne dans le Petit cul-de-sac Marin. Renaissance tape dans les creux, sommes au près (comme d’habitude ?) enfilons les gilets et préférons avaler un demi mercalm au cas ou… Tiens, j’avais oublié comme la navigation c’est bruyant finalement !
Et puis en définitive, peu de temps après et enfin au large, la mer et le vent se calment et cette navigation devient vite confortable et ensoleillée. Le bateau chargé à craquer de boîtes de conserves et de sachets d’nouilles file ses 6 nœuds tranquillement. Là, on se dit alors qu’on a vraiment bien fait de partir aujourd’hui…
Tiens, on aurait presque vu le nez de la Soufrière mais non, la grande dame a préféré rester cacher encore et toujours sous un léger voile nuageux…
Entre Marie-Galante et Les Saintes, le vent tombe un peu, du coup la GV grandit.
Mais juste après l’archipel breton, le vent repart de plus belle ! Nous reprenons le deuxième ris un peu tardivement pendant qu’un vilain grain se dirige droit sur nous…
Et puis le vent est re-retombé devant la Dominique mais comme on craignait, à tord, de bonnes rafales à son approche, la voilure est restée en l’état. C’est donc tout tranquillou et pas bien vite que nous sommes arrivés dans Prince Rupert Bay, une grande anse située au nord ouest de la Dominique…
Comme attendu, un boy boat tout cool nommé Cobra est venu se présenter à nous avec un « Welcome to Dominica and a happy new year ! » et nous a dit qu’il repasserait nous voir une fois qu’on serait mouillé afin de nous offrir ses services. Nous avons choisi de balancer l’ancre un peu plus au sud de la baie et n’en avons plus entendu parlé.
Et voilà, une bonne journée de mer… Le soleil descend doucement sur l’horizon tandis que le bateau gigote au bout de sa chaîne quelque peu malmené par les grosses rafales de vent. Nous sommes cramoisis de coup de soleil et discutons actuellement de l’intérêt de laver le bateau avant de partir naviguer… Bah oui, on y a passé du temps la veille, et maintenant le bateau est pratiquement entièrement recouvert de sel avec les embruns et toutes les vagues qui sont venues se fracasser sur sa proue… En plus le capitaine s’était particulièrement bien appliqué à la tâche, décrasser le pont, le faire briller (enfin presque) et tout ça… Arf, vous auriez du voir, moi même je n’en revenais pas de cette méticulosité soudaine…
Et ne parlons même pas de l’intérieur ! Notre pauvre Yoda a gerbouillé et plus encore pendant le premier quart du voyage… Hein quoi pas ragoûtant !? ;)
Espérons maintenant une petite pluie juste suffisante pour rincer Renaissance…
Helloooo !
Et oui, pas toujours facile les « re »départ en mer, hein petite Yoda !
En tout cas, content de vous savoir reparti.
Et Welcome to Dominica !!!