Traversée Canaries – Cap-Vert

5 jours et 5 heures de mer pas peu sympas je vous disais ! Aller je vous raconte… Rapidement car les récits de navigation sont parfois un peu longs à lire… Nous sommes donc partis mercredi matin de La Gomera pour une notre plus longue vadrouille océanique du moment ! 750 milles quand même nous séparent de Sal, cette petite île située au nord-est du Cap-Vert.

Départ ! Au revoir Gomera

Un grain, des dauphins et même des globi accompagnent nos premiers milles, ça y est c’est parti ! Cap au 206° youhou… Bilan de la première journée : moué bof, sentiment mitigé… Petite et courte houle croisée, vent faiblard pour commencer, des grains qui trempent, nuit méga fraiche froide, toute petite lune, pas de poissons, un peu de près et beaucoup de trois quarts arrière… On s’dit qu’tout ça, bah c’est surement du au fait qu’on est encore trop proche des Canaries mais que ça devrait bien se poser en s’éloignant hein ?

 

Le lendemain : cela se corse ! La houle grossit aïe… et toujours croisée crotte ! Côté vent, ça va. Il est heureusement bien présent et ne nous quittera plus du voyage… Ces 25 à 35 nœuds de nord-est nous permettent enfin de faire route voiles en ciseaux. Nous tenons les 6-7 nœuds malgré nos 3 ris GV et notre moitié de génois tangonné. Une coryphène mord à l’hameçon, super… Mais la question est maintenant de savoir qui va (réussir à) le vider et puis qui va  (réussir à) le cuisiner sans vomir son quatre-heures !? Faut dire que ça commence à rouler pas mal là ; la mer n’étant pas vraiment confortable hum… Toutes les manœuvres se font avec harnais capelé sur les lignes de vie. Le soleil ne s’est pas trop montré aujourd’hui, on est bon pour faire tourner le bouzin ! Les batteries commencent à bouder car le frigo, les feux de nav’ et surtout le pilote consomment… Mais il faut tout de même souligner l’excellent travail de ce dernier.

Début du troisième jour : déjà … milles parcourus. Coté mer, ça devient gros, méchant et vraiment désespérant. Les vagues sont de plus en plus hautes et certaines déferlent tout à côté de nous. Deux régimes de houle nous arrivent dessus, un plein cul et un autre un peu plus Est… Et celui là, il nous remue bien. Nos activités sont à présent réduites au minimum. Plus de pêche. Le vent est assez régulier malgré de grosses rafales… Yoda pionce beaucoup ; surement l’amarinage… Elle s’est aussi bouffer la descente en sautant au mauvais moment avec le roulis. Aïe raté ! Ah et JR commence enfin à dormir, pas longtemps certes mais il parvient à faire quelques petites siestes…

Surf !

Quatrième matin. Nouveau jour, nouvel espoir de voir la mer s’apaiser. Et non, au contraire, c’est pire et tout chaotique ! Le bateau roule sans arrêt, c’est costaud. Nous surfons, parfois un peu sur le travers, parfois joliment jusqu’à atteindre les 12 nœuds ! Le matou veut absolument aller s’balader devant et grimper dans le lazzy bag, ça va pas nan ! Fin de journée, les vagues nous passent par dessus et je manque de finir à la baille lors d’un coup de gîte. Tout est trempé et complètement salé… Quand une déferlante remplit le cockpit, là on s’dit que ça suffit. Nous nous réfugions à l’intérieur. De l’eau salée s’engouffre dans le carré par dessous la descente fermée et par le seul panneau de pont laissé en ventilation. On étouffe reclus dans le bateau. Le mal de mer m’emporte ainsi que Yoda, mais contrairement à moi, elle pète la forme dessuite après ! Dans la nuit, JR nous / se fait une mauvaise blague en déclarant soudainement, après un aller-retour cabine arrière, que la barre est bientôt cassée, qu’il va peut-être falloir barrer avec la barre de secours qu’on n’a jamais testée et puis avec cette mer dehors… Coup de stress ! Jean-Rémy plonge dans le foutoir de la cabine avant pour en retirer la barre franche. Oui, je n’vous ai pas dit, les deux placards de devant et tout se qu’ils contenaient se sont effondrés, y’a du bordel partouuuut ! Il est question de fuite d’huile… J’ai pas tout saisi. Mais bon un quart d’heure après, il me dit que finalement non y’a plus de problème !! Enfin, il n’y en a jamais eu haha… Ca remue toujours autant. Seuls réconforts à présents : le sommeil qui fait passer le temps plus vite et le fait de savoir qu’on arrive très bientôt yé !

Dire qu’on pensait naviguer à moitié à poil…

Dès le lendemain matin, nous apercevons les petites montagnes de Sal. Quel plaisir c’est de se voir arriver à destination. Un bonheur de se dire qu’on y est, que l’effet shaker c’est bientôt fini. Au niveau de la pointe nord, le vent accélère alors que nous croisons un pêcheur solitaire dans une petite barcasse. Un sympathique bonjour et il continue sa route. Bienvenue au Cabo Verde…

Merci Cyril pour la météo ! :)

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2 commentaires pour “Traversée Canaries – Cap-Vert”

  1. paul dit :

    Bonjour,
    J aime bien votre site. Dommage que nous croisions pas votre route. Pouvez-vous me dire quand vous avez effectué ce passage.
    Aussi, est-ce que la météo avant de partir sous estimait la taille des vagues que vous avez rencontré ?
    Bonne continuation,

    Paul

    • Christelle dit :

      Salut Paul, bah on a traversé vers le Cap Vert début novembre 2012 et non non, les prévisions concernant l’état de la mer n’avaient pas annoncé ça ! On s’est fait chahuté comme tous les autres bateaux qui avaient traversé au même moment ! Du coup, une fois arrivés à Sal, on se rassuraient tous en voyant que ça avait été difficile pour tout le monde :)

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