Nous sommes tous les deux atteints de ce mal. Et oui, mais moi je me soigne ; du moins j’essaie.
Alors je tente de planifier au maximum, je me fais le film de l’histoire un peu avant, je tente de prévoir ce qu’il va manquer et je fais des listes où le but est de rayer les choses qu’il reste à faire le plus vite possible…
Ainsi ça fait plus d’une semaine qu’est affichée dans le carré l’énumération des tâches à accomplir pour partir en vacances avec le voilier tout en étant sereins, juste de quoi être prêts quoi et de ne pas perdre de temps.
Mais bon pour le capitaine, ça c’est une autre histoire mdr ! Oui ça fait une semaine que cette liste se trouve sous ses yeux mais elle ne semble pas trop le perturber…
C’est donc le plus naturellement possible que nous nous retrouvons le jour du départ en voiture chargés comme des ânes avec le linge à laver, les clopes à ramener, la bouffe à acheter, la bouteille de gaz à changer, un timbre à trouver et un colis à récupérer… C’est déjà milieu d’après-midi et le départ est toujours prévu pour aujourd’hui. Oui mais non, c’était sans compter que sur le bateau, la chaine de mouillage attend d’être peinte et est toujours en vrac sur le pont, le coffre a répandu tout son contenu dans le cockpit et le moteur ne partira pas sans sa révision !
« Alors vous partez aujourd’hui ? » Euh, bé j’en suis plus très certaine du coup !
On est trop speed, il fait trop chaud et le temps passe trop vite.
Zen, on arrête là. Bon bah première journée de vacances à courir dans tous les sens ! Ce n’est pas vraiment ce qu’on avait imaginé lol !
Allé tous petits réconforts de la journée : savoir qu’on est cette fois prêts à partir, et direction le mouillage dans la baie, comme un avant goût…
Bon demain, on s’en va ! :)
Départ dans quelques jours !
En route pour 15 jours de vadrouille sur la côte nord espagnole… Nous n’allons pas aller trop loin car deux semaines c’est quand même relativement court. De plus, le mot d’ordre de ces vacances ; c’est de Profiter avec un grand P !
Les prévisions pour les prochains jours ne sont pas top : du vent d’ouest annoncé, un peu de pluie, des températures pas super folichonnes… (Et ces salopettes de quart qui ne sont toujours pas arrivées !) Bref, on verra bien, peut-être que leur indice de confiance est au plus bas… :)
Donc encore des petites choses à peaufiner et nous libérons le bateau.
Nous devrions larguer les amarres samedi en début d’après-midi… Hâte !
Aujourd’hui, direction la zone technique du port ! Nous avons récupéré la chose au bureau de poste hier et tout est prêt. Pourvu que ça se goupille parfaitement afin que ce changement de presse-étoupe soit réglé dans la journée. En effet, si nous effectuons séjour sur ber + remise à l’eau dans la journée, nous bénéficierons de moins 50% sur la deuxième manutention et au prix qu’ça coûte ici…
La grue lève avec précaution Renaissance car l’étai touche un peu et menace de frotter contre la ferraille. C’est tout juste mais ça passe. Ensuite vient l’installation à terre qui est tout aussi délicate car pas super adaptée et puis… Non, chut, il vient tout juste de prendre la relève du vieux ; c’est peut-être normal lol.
Bon revenons à nos oignons.
Etapes par étapes, on s’y met et les choses avancent bien.
Dévissage du tourteau, décalage de l’arbre d’hélice, ablation du vieux joint Volvo (sans usure apparente), lavage et dégraissage de l’arbre se font facilement. Nous n’avons pas besoin de le poncer car il est niquel.
Maintenant, ça se corse avec la mise en place du joint PSS. Sa fixation sur l’étambot est ardue car il faut opérer sans rien y voir. Comme je le disais auparavant, le réservoir gasoil réduit considérablement l’accès au presse-étoupe. Jean-Rémy travaille allongé à même les fonds dans la cabine arrière par une ouverture qui ne lui laisse passer qu’un bras ou deux mains !
Serrage des deux colliers, mise en place de la bague en inox qui sert de butée, ré-emboitement de l’arbre dans le tourteau et vissage. C’te galère pour remettre ces deux derniers dans le bon alignement ! Ensuite the last difficulté : la compression du soufflet et vissage de la bague. Pour un arbre d’hélice de 30 mm, on comprime de deux centimètres et on bloque. Manque plus que le tuyau pour l’alimentation en eau du PSS qui permettra de le refroidir et c’est terminé !
Un petit tour en bas histoire de voir l’état dans lequel se trouve Renaissance, RAS, pas bien sale mais sa ligne de flottaison est crade. Un coup sur l’hélice et hop’ on chope le grutier pour qu’il nous remette à l’eau.
Le moteur tourne, verdict ! Pas une goutte d’eau, et le soufflet du joint tournant est bien alimenté. Super, c’est donc rassurés que nous reprenons le chemin de la baie.
Bref, 280 euros de PSS avec une mise en place pas vraiment difficile mais relativement ch*ante car il faut se courber dans tous les sens pour faire les manip’. Un joint Volvo paraît maintenant plus aisé à installer car il n’y a pas de soufflet donc pas de compression à mesurer… C’est qu’il est costaud ce soufflet, faut vraiment appuyer un max’ pour obtenir ces fameux deux centimètres !
Ancien joint Volvo et joint tournant PSS
Bon bah ça devrait être bon pour les vacances, youhou. Reste demain à vérifier sa parfaite étanchéité lors d’une p’tite sortie en mer, navigation test en avant… Enfin si le vent le permet car ça va peut-être souffler… :)
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Hé ça vous dit un petit tour en mer ?
Ok, bé rendez-vous début d’aprem pour aller goûter la salée…
Ah ça pour la goûter, pas de problème !
Euh, ne vous inquiétez pas mais nous avons un petit soucy…
Oui, après deux heures de nav’, l’eau est montée jusqu’au niveau du plancher.
Fini la balade, on rentre, la pompe de cale en route !
Qu’est-ce qui s’passe ? Le presse-étoupe fuit, et pas qu’un peu.
Il fuyait déjà et nous devions le changer. Par manque de temps, on a remis ça à plus tard car nous ne pouvions pas rester au sec. Bon après tout, au port la fuite se colmatait d’elle-même.
Lorsqu’on se servait du moteur, elle pissait mais très légèrement. Là, capout’, je crois que le joint Volvo en place depuis 5 ans a définitivement rendu l’âme, comme sa durée de vie l’annonçait.
Bref, samedi, rebelote, le voilier ira de nouveau poser sa coque sur bers. Nous décidons d’investir dans un joint tournant PSS qui est déjà en route vers Hendaye. Plus cher mais plus fiable paraîtrait-t-il.
Les morales de l’histoire :
– Ne jamais remettre à plus tard une fuite d’eau, en particulier si elle provient de la carène ! Logique voui et pourtant.
– Ce grutier est un c*n fini.
– Et merci à Renaissance de prendre l’eau maintenant.
Cela aurait été tout autre chose d’avoir une voie d’eau durant les prochaines vacances, perdus quelque part dans une rià espagnole sans rien aux alentours, avec les batteries à moitié déchargées et une pompe de cale qui consomme, qui consomme… Et un moteur en route qui fait rentrer tout plein de flotte dans le bateau…
Ah tiens, j’vous ai pas dit. Nous avons le réservoir de gasoil dans le compartiment moteur, pilpoil là où on accède au presse-étoupe. Et le système de barre qui s’appuie dessus… Haha va-t-il falloir tout démonter ? Allé sinon, ce s’rait pas drôle. Donc va-t-on s’pointer à la zone technique à la rame ?
Renaissance, sous voiles dans la baie d’Hendaye.
Vue du boulot. Et voui, y’en a qui bosse ! :)
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