Pff, levé 8 heures. Objectif de la journée : faire le plein de carburant à la pompe du port de plaisance de Leixoes (pas le choix, réservoir à sec) qui ouvre à 9 heures puis tailler la route pour Baiona afin de quitter le Portugal ! Mince, on réalise qu’avec le décalage horaire, il nous faut poiroter en fait jusqu’à 10h ; les portugais ayant une heure de moins…
C’est l’heure, Renaissance quitte son mouillage en remontant une ancre plus que crade et se dirige vers le petit port. Où est cette satanée pompe ? Un guss nerveux nous interpelle. Non, nous ne voulons pas de place dans ton port, mais seulement du gasoil ! Demi-tour, il nous faut aller au mini ponton d’accueil. Avec le fort courant et Renaissance qui refuse de tourner et qui se fait embarquer par le vent, nous arrivons sur le ponton après avoir failli engloutir un voilier français… Bonjour, où est cette fichue pompe ? Pas de pompe, que à marrée haute et après 13h donc pas possible maintenant, que jerrican et il faut marcher jusqu’à une station service dans la ville. Merdeuh ! Le nerveux a tout de même la gentillesse de nous filer une brouette pour y mettre les deux jerricans de 25L et nous promet que ce n’est pas loin. Nous voilà donc partis, râlant et poussant une brouette dans cette ville à la recherche de la fameuse station service… Tu parles que c’est pas loin ! Nous avons fait plusieurs km pour y arriver et pour revenir au bateau avec les bidons. On a chaud, nous avons toujours sur le dos double pantalons, multi-couches et vestes de quart ! Ayé, vite faut faire le plein, vite on se barre d’ici ! Non, c’était sans compter la douane portugaise qui décide de grimper à bord avec nous. Ils sont deux, la madame nous pose les questions et le bonhomme farfouille à droite et à gauche ! Aucuns soucis avec eux sauf qu’il nous font perdre notre temps. Enfin ils s’en vont, enfin nous faisons le plein et enfin nous partons ! Il est 11h30…
Le vent prévu est bien là. Il souffle de sud et nous permet de marcher à la voile ; tiens, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu ce plaisir ! Malheureusement, la pluie est également présente et tombera durant toute la navigation. La houle est plutôt mauvaise car la mer est complètement hachée, les grosses vagues restent de nord-ouest et des petites nous poussent au cul. Nav’ toujours pourrie mais petit réconfort, au moins Renaissance file bien sous voiles.
Attention casier devant !! On vire brusquement de bord, la bôme n’apprécie guère, empannage et plus d’écoute de grand-voile ! La manille a pété sec et maintenant la bôme se balade brusquement d’un bord à l’autre. Jean-Rémy affale la voile, la rattrape et la coince du mieux qu’il peut avec cette houle indélicate. Ouf, personne n’est à l’eau et on ne se l’est pas pris sur la tête, le pire est évité.
Le vent tombant mais la houle non, c’est entièrement trempés que nous prenons la décision de nous dérouter sur Viana Do Castelo 30-35 milles après Leixoes. Nous éviterons ainsi une arrivée de nuit sur Baiona.
Nous pénétrons dans le chenal avec un voilier anglais et nous arrivons à hauteur du port de plaisance. Malheureusement, l’accès à ce dernier est fermé par une passerelle tournante. Renaissance s’amarre solidement au petit ponton d’attente devant le port mais toujours dans le chenal. Un bonhomme super gentil un brin arraché viendra à nous pour nous expliquer que le port n’ouvre que le matin et que donc nous passerons la nuit ici. Pas de problème, et puis il y a l’eau et l’électricité. Nous partons faire la paperasse au bureau de la marina et nous payons 20 euros pour la nuit.
Retour au bateau, on peut se poser ! On mange, on allume le chauffage (oui ça caille), on met tout à sécher (le parquet fait pataugeoire aussi…) et on se regarde un film. Dehors il pleut toujours.
Le voilier français que nous avons entrevu à Leixoes nous rejoint sur le ponton. Deux jeunes sont à bord et, partis de Marseille, ils remontent comme nous vers la France.
Super ! On se sent un peu moins seuls dans notre périple ! Sauf qu’eux, ils auront en plus le Golfe de Gascogne à traverser pour rejoindre la Bretagne, bon courage.
Malheureusement, c’est une rencontre qui fut très furtive… Mais peut-être nous reverrons-nous à Baiona ! Voilier Interlune, c’est par là !
Bon demain, plus de pluie mais plus de vent non plus ! Arriverons-nous enfin en Espagne ?
La remontée est longue…
Si vous projetez de visiter la côte portugaise en bateau, vous pouvez carrément oublier cette escale sauf si vous rechercher le côté pratique pour visiter Porto. Ou bien, un port facile d’accès et protégé par tous temps…
Nous sommes donc repartis de la ria ce matin après avoir slalomer entre de nombreux pêcheurs qui squattaient tout le chenal.
Après une nav’ trop naze, toujours brumeuse, toujours au moteur et toujours sans soleil, nous sommes parvenus au port de Leixoes après 32 milles de route. Oui, on progresse doucement en ce moment mais la météo n’est pas aidante du tout…
Leixoes, c’est donc un grand port de commerce tout gris et qui pue le pétrole et la fumée. Nous décidons de nous mettre au mouillage dans l’avant-port dans un petit angle où nous ne gênons personne. Nous sommes une demi-douzaine sur ancre, beaucoup d’étrangers.
Renaissance peut observer autour de lui une digue taguée, des gros cargos, une cuve à pétrole et des containers. Super le décor ! En plus c’est relativement bruyant car un des cargos fera tourner son moteur ( ?) toute la nuit. On se sent enfermé et on regrette de ne pas avoir fait quelques milles de plus pour rejoindre Povoa de Varzim. Arf.
Nouvelle boule de mouillage faite à l’arrach’ ! L’autre s’est envolée…
Demain, après avoir fait le plein de gasoil, nous partirons pour 65 milles afin de gagner enfin l’Espagne avec du vent de sud, oui oui ce vent qu’on attend depuis un bon moment hourra ! Nous avons vraiment hâte d’y être, le Portugal et sa météo… ça commence à être lassant tout ça !
Ce matin, grand soleil youhou ! Cela signifierait-t-il que nous allons enfin faire une navigation sympa ?
Et bien… non, loupé ! Dès que le port fut derrière nous (dur dur de sortir du ponton visiteur), la brume nous a encerclé. Ciel gris, mer fade, pas de vent, rien à voir, bref la routine en ce moment. Nous sommes tous les deux dégoutés par ce temps et nous avons de nouveau froid.
Nous ferons 33 milles dans la déprime pour arriver à la ria de Aveiro. Son approche s’est faite dans des conditions difficiles : le vent s’est amplifié, la brume s’est épaissie, on s’est bouffé pas mal d’embruns et il y avait du courant. Le guide Imray n’est pas très rassurant et qualifie la ria de « potentiellement dangereuse » avec chenaux et lagunes balayés par le vent, port de commerce, entrée qui se déplace sans cesse… bref que du bonheur ! Finalement, nous n’avons pas eu de gros soucis pour y arriver avec beaucoup d’attention et avec, le plus souvent, une profondeur d’eau d’au moins dix mètres sous les pieds.
Nous avons balancé l’ancre dans la première zone de mouillage que nous avons rencontrée par cinq mètres de profondeur. La petite baie de Sao Jacinto située au nord-est de l’estuaire sera donc notre refuge pour la nuit. Deux grands voiliers sont également sur ancre. De nombreux corps-morts occupent la partie nord de la zone et sont occupées par des embarcations locales.
Devant nous, le paysage n’a rien de génial. Renaissance peut ainsi observer une zone militaire, un quai pour ferry, une digue et derrière des cargos. Nous émettons l’hypothèse qu’en remontant la ria, le paysage doit peut-être offrir mieux avec des alentours préservés. Ici tout est gris et brumeux.
Petit divertissement du soir ! Une grosse régate a eu lieu dans la ria et nous avons pu voir une bonne quarantaine de petits voiliers regagnés leur bouées juste à côté de nous. Lorsque les derniers retardataires sont enfin arrivés, il faisait presque nuit et tout blanc ! On a alors pu voir les malheureux perchés sur leur barque crier et siffler désespérément pour qu’une annexe pas vraiment pressée vienne les ramener à terre les uns après les autres… :)
(Avertissement : Les personnes qui n’apprécient par les râleurs – râleuse en l’occurrence – peuvent largement oublier cet article… :)
Réveil morose dans le froid. Il fait encore nuit et dans le voilier ça caille vraiment. Je relève la météo : 99% d’humidité, pas de vent et il n’y a aucun espoir ce jour d’apercevoir une quelconque éclaircie dans le ciel. J’enfile mes couches de vêtements ainsi que ma veste de quart et nous levons l’ancre. Le pont est complètement trempé et ne sèchera pas avant un bon moment.
Derrière nous, l’île se perd rapidement dans la brume. Rien qu’une heure de nav’ après et je suis littéralement gelée. Il en reste encore huit pour arriver au port de Figueira, c’est trop long. Tout est gris, autant la mer que le ciel. Les minutes s’éternisent. J’en ai déjà marre. Il n’y a rien à voir, l’horizon reste d’une horrible monotonie durant tout le trajet. Je me mets à rêver d’un gros canapé moelleux devant un feu de cheminée et d’une tasse de soupe brulante ! Arf, maintenant il pleut. C’est le genre de journée à rester sous la couette…
Et s’il y a bien un portrait type de la navigation Pourrie avec un grand P, c’est celui-là ! Gris, pluie, moteur, brume et froid. Je préfèrerai cent fois une mer formée, un bout de soleil, quelques degrés supplémentaires et du vent, même trop de vent à la rigueur, que ces conditions là…
Voilà les brise-lames du port qui se dressent devant nous, notre calvaire va prendre fin ! Pitié qu’il reste de la place au port… Nous sommes deux voiliers français arrivant en même temps. Le ponton d’accueil étant si petit (et occupé apparemment par un squatteur anglais), que nous nous mettrons à couple de l’autre voilier sur ordre du bonhomme de la GNR. Paperasse faite, Renaissance prend place sur le ponton visiteur occupé entre autres par des cata qui réduisent fortement toute possibilité de manœuvre. Tout se passe bien grâce au super capitaine qui a géré parfaitement et grâce aux nombreuses personnes qui sont venues nous aider ! On remercie chaleureusement tout le monde. C’est vrai que les pontons sont super serrés… alors tout le monde a du plus ou moins galéré.
Nous resterons deux jours au port pour 55 euros le temps de se reposer un peu et puis pour faire le traditionnel : courses, laverie, lavage, dessalage du bateau et balade. Nos gambettes ont bien besoin de se dégourdir un peu ! :)
Figueira Da Foz est un petit port situé sur le plus long fleuve du Portugal. Malgré le port de commerce juste en face, c’est une escale agréable. On aime en particulier l’hospitalité des bonhommes y travaillant, que ce soit à la marina ou à la police maritime, le grand marché couvert à proximité, la machine à laver dans un local de la marina, donc toute proche, et la ville dans laquelle il fait bon flâner (En plus, il fait beau ! que demande le peuple !)… Nous ferons connaissance avec les deux bateaux voisins ; un couple de français partis pour la route des Antilles (voilier Ysca, ils sont par là ! Bonne route à vous :) et un petit couple de Luxembourgeois qui tournaient en méditerranée depuis 12 ans et qui remontent tranquillement… C’est cool, ils sont tous super gentils et ça fait du bien de discutailler un peu avec d’autres ! Bah oui, les mouillages, c’est sympa mais pas facile facile de rencontrer les gens quand chacun campe sur son bateau ! J’envie aussi le fait qu’ils aient tout leur temps eux…
A peine reposés qu’il faut déjà repartir, zou !
Petite astuce : Prenez un verre au petit bar le long du port afin de récupérer un code wifi et vous pourrez ensuite vous connecter du bateau, ça capte bien :)
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