Après La Corogne, nous nous sommes rendus à Viveiro, histoire de changer d’air et de raccourcir notre prochaine traversée vers la France. J’vous passe sur cette navigation rouleuse et peu intéressante sauf qu’on a encore joué les bons samaritains au moment du départ ! On a du remorquer un voilier en rad’ de moteur jusqu’à sa manœuvre au ponton. Pas de soucis s’il est en galère… Sauf qu’on a appris après, qu’en fait, c’était juste un relou qui était déjà amarré au port mais qui voulait juste changer de place en se rapprochant de la capitainerie. Enfin bref !
Dans le petit port de Viveiro caché au fond de sa grande ria préservée, nous avons guetté les prévisions météo à venir. Mais pas de départ possible avant au moins une semaine ! Ça souffle dur en ce moment dans le golf de Gascogne, il nous faudra donc patienter encore un peu. Et puis si on peut éviter de se faire secouer…
Enfin, une petite accalmie est prévue pour ce jeudi, nous en profiterons donc pour rejoindre La Rochelle. On ne savait pas trop ou atterrir et puis finalement, cette escale nous semble adéquate, tant par sa proximité (plus près de Viveiro et de la famille, que Brest par exemple) que par son accès facile. Et puis, bon, fallait bien se décider hein !
C’est donc de bonne heure le 14 août que Renaissance a largué ses amarres tout comme deux autres voiliers et a entrepris de rejoindre la façade atlantique française. Cap sur la Rochelle donc ! 315 milles sont au programme ! Dès la sortie du port, nous sommes cueillis par une grosse houle qui rentre plein pot dans la ria. Hum, ça ne laisse rien présager de bon… Le ciel est maussade et pour l’instant, pas un souffle de vent !
Des mini trombes se forment dans notre dos
Pendant pratiquement une heure, nous nous ferons chahuter et rouler dans tous les sens avant de pouvoir enfin hisser les voiles. Nous sommes pour l’instant au largue et le bateau file à plus de 6 nœuds. Mais malgré la toile, le bateau remue toujours beaucoup. C’est inconfortable et nous craignons tous deux d’être terrassés rapidement par le mal de mer. Faut dire que mine de rien, nous ne sommes plus du tout amarinés ! En plus ces derniers temps en navigation, nous souffrons d’un mal mystérieux, que je nomme très poétiquement le syndrome du rot coincé ! :) Bah oui, vous êtes excessivement bercés par les flots et convaincus alors que vous avez envie de vomir. Vous êtes super mal et commencez un peu à stresser alors que non non en fait, vous avez juste besoin de roter mdrr ! Pardon pour les détails mais c’est une situation finalement assez banale mais qui en mer vous laisse craindre le pire ! Merdeuh, malade sur la toute dernière traversée…
Bon on a roté :) et on s’y est fait à cette vilaine mer. Très peu de nourriture et de sommeil les premières 24 heures et puis la houle comme prévue a commencé à s’assagir peu à peu.
Le vent quant à lui nous a offert quelques bonnes accélérations ! Force 5 à 6 à un moment, au travers, nous avons donc du réduire pas mal mais tout en conservant une bonne vitesse sur l’eau. Au matin, nous faisons le bilan de cette première journée : 145 milles effectués, c’est pas mal du tout !
Deuxième jour de mer et le vent passe de plus en plus au nord-nord-ouest. Nous nous retrouvons donc au près ! Mais ça va, c’est top, on marche et le bateau ne tape pas dans la houle. En tout, cinq voiliers nous croiseront en sens inverse.
Nous démarrons un peu le moteur en début d’après midi car le vent est tombé.
Vers les 15h, nous passons entre l’île d’Oléron et l’île de Ré. Là, on retrouve la civilisation maritime ainsi que le vent ! C’est à plus de 7 nœuds que nous déboulons en ciseau au milieu de tous ces nombreux bateaux. Pouaaah ! C’est le week-end du 15 août et y’a sacrément du monde sur l’eau ! En fait, c’est simple, nous n’avons jamais vu autant de voiliers d’un coup ! Nous ne savons plus ou donner de la tête tellement ça se croise et ça se recroise dans tous les sens. A l’entrée du chenal, le vent monte et c’est le gros bordel ! Entre les vedettes qui sortent à fond, les jets-skis, ceux qui rentrent ou qui sortent sous voiles, celui qui force le passage et s’engueule avec son voisin, ceux qui affalent et le papi tout seul dans son petit voilier qui ne veut pas avancer… J’vous laisse imaginer le souk. On est crevé et on doit redoubler d’attention jusqu’au ponton salutaire Après nous être fait doubler trois ou quatre fois par des pressés entre les digues du port, nous nous amarrons au ponton marqué accueil. Là, le bonhomme nous dit qu’on ne peut pas rester ici le temps d’aller voir la capitainerie, donc faut rebouger sur le ponton de derrière. Ok on y va. Bonjour capitainerie ! Après 10 minutes, nous obtenons une place dans le nouveau bassin.
Faut croire qu’une troisième manœuvre d’appontement pour cette même journée, c’était trop pour nous ! Nous ratons le truc. Heureusement, il n’y a personne pour voir les deux zigotos que nous sommes, pris d’un fou rire et pendus chacun désespérément à une amarre en essayant de ramener notre bateau têtu contre le ponton !
Bref. Fin de l’histoire !
Ça y est ! Nous sommes à la Rochelle et… bel et bien rentrés en France après deux ans de vadrouilles océaniques ! :)
Vous avez tout déchiré, bravo !!!!
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