Mais quelle super navigation ! J’ai envie de dire Enfin… :)
Départ tardif des Saintes au petit largue, les vagues presque au cul et un vent juste comme il faut. Renaissance se cale et prend une bonne vitesse pour traverser le canal entre les Saintes et Basse-Terre.
En nous retournant, nous remarquons que nous sommes poursuivis par deux cata. Le premier est parti de PAP en ciseau avec tout dehors et vagues au cul, il bombarde celui-là ! L’autre est parti juste après nous des Saintes mais suite à une mauvaise option, il est un peu trop remonté donc il doit maintenant abattre avec un génois qui ne tient plus. Trop vent arrière, il faudrait qu’il tangonne s’il veut suivre la partie…
Car oui ça y est, notre terrible (ahaha) esprit de compétition s’est réveillé et attention, nous nous lançons dans la course ! Nous peaufinons nos réglages de voiles et c’est parti à fond les ballons !
Ça se rapproche gentiment mais nous sommes arrivés en premier au Cap : ouf, l’honneur est sauf !
Derrière Basse-Terre, les conditions de navigation sont merveilleuses et tellement rares qu’il faut les savourer à fond : à savoir, mer plate et vent au travers. Bref ça envoie grave du steak !
Le premier cata nous rattrape progressivement, mais l’autre a déjà tout enroulé et continue au moteur (?!). Un adversaire éliminé, passons à l’autre, le plus coriace !
On fait sauter le dernier ris, on tient mais il nous remonte l’enfoiré… J’suis pas sûre qu’on puisse rivaliser, comme dit JR « c’est du pain tout béni pour lui ». En plus, on est coincé par notre foc devant alors que le vent faiblit de plus en plus. Aïe aïe aïe…
Nous sommes à présent côte à côte mais il n’y a plus qu’un tout petit filet de vent. Les concurrents se saluent ! On s’observe et on étudie les manœuvres de l’autre. Le cata démarre plus vite à la moindre rafale mais se retrouve poser tout aussi rapidement. Nous avons plus d’inertie mais nous sommes plus lourd… C’est tendu (du string) !
Et là, paf d’un coup, plus du tout de vent raah ! Les deux bateaux sont posés, les voiles fasseyant lamentablement. Chaque équipage surveillant l’autre en guettant le moindre petit air… Nos voiliers ne sont pas au mieux de leur performance, on se marre comme des benêts !
Aaah qu’est-ce que je sens sur mon visage ? Ouiii voilà maintenant une petite brise mais en pleine FACE ! Réaction : les deux bateaux abattent ensemble en essayant de profiter de ces 3 misérables nœuds de vent… On part au large, c’est pas du tout la route mais c’est pas grave ! :) C’est beau, on s’serait plus nombreux, on aurait dit un carrousel ! C’est le cata de derrière qui ne doit pas trop comprendre mdrr…
Bon après un bon moment réellement scotchés, faut bien se résoudre si on veut arriver avant la nuit. Momo pour tout le monde et en route !
Après Vieux-Habitants, on chope étonnamment un petit vent d’ouest, une brise thermique ou un truc du genre. Pas grand chose… mais juste de quoi faire route au près serré. Cata nous suit et lui est toujours contraint de rester au moteur aha ! Nous arriverons donc seul à la voile au mouillage de Malendure yes !
Je pense ne pas me tromper en disant que l’honneur est doublement sauf non !? :)
Et oui Contre-Temps, c’est sûrement ça d’être des supers marins des Antilles et d’avoir un super mono qui remonte super bien au près, ou du moins un minimum quoi. Ça permet juste de temps en temps de griller de grosses caravanes flottantes qui disent que, ah bah si pourtant d’habitude, bah ils arrivent toujours à remonter au vent…
Bon sans rancunes les copains hein ! ;)
:) Moitessier parlait de son « démon de la régate » comme d’un petit démon perché sur son épaule qui apparaissait dès que Marie Thérèse ou Joshua naviguait bord à bord avec un autre bateau… Il arrive au mien de se réveiller de temps en temps, mais (heureusement) cela ne dure pas très longtemps. Vanité, tout n’est que vanité…
Bien joué! et bien gagné! il faut bien avouer qu’aux allures serrées, les mono soient rois…. d’accord! une manche pour vous… les autres pour nous!!! hahahaha…Sans rancunes évidemment….
On est content d’avoir de vos bonnes nouvelles….
Moi, le démon, je l’ai c’est sûr et on est super pote, notamment quand je vois un pavillon anglais. Là, le démon et moi, on règle, on fignole, on affine, on envoie tout ; pendant que le mousse peste qu’on va foutre le mat par terre (ou par mer). Mais putain que c’est bon. Mon démon et moi, on s’aime et on se tape de sacré kif.