Ou comment ne pas être dans les temps…
Ce jour, nous avons vérifié l’exactitude de l’adage qui consiste à dire qu’ « avant l’heure, c’est pas l’heure et après l’heure, bah c’est plus l’heure. »
Histoire de faire travailler un peu nos jambes, ce matin nous avons décidé d’aller sur la plage en annexe pour marchouiller un peu et pour voir cette fameuse rivière. La matinée est tout simplement le meilleur moment pour profiter sereinement des mouillages. Les touristes ne sont pas encore arrivés, la chaleur n’est pas trop écrasante, il n’y a pas grand monde, peu de bateaux et de baigneurs dans les environs, les moustiques ne sont pas là, bref le calme règne.
Vroum, zou on saute sur la plage ! Il ne fait pas très beau, le ciel est un peu couvert. Pas le temps de profiter, à peine arrivés nous sommes et voilà un gros promène-cou*llons qui débarque des dizaines et des dizaines de personnes sur la petite plage… Pff, l’annexe trainant sur le sable, on l’a reprendra donc peu de temps après notre arrivée. On aura trop tardé sans doute…
Nous avons ensuite pris la route de Ciutadella en envisageant soit d’aller au port, soit de s’en rapprocher au maximum tout en restant dans une cala proche de la ville. Pas de réseau, impossible de leur téléphoner pour réserver une place. La fin du trajet est épuisante. Renaissance, vent dans le nez, remonte difficilement contre la houle. Faut dire que ça souffle pas mal en ce moment. On a un bon vent de nord nord-est qui devrait rester à nos côtés pendant plusieurs jours ; exactement ce qu’il nous fallait et ce qu’il nous faut pour faire Minorque sud puis Majorque sud aussi. Nous nous avançons à présent dans la cala qui fait office de port naturel. C’est joli comme tout. Mince pas de place au ponton carburant, l’équipage de deux gros bateaux à moteur y mange (pff). Le port est un peu riquiqui mais a du charme. On continue donc d’avancer et à tourner en rond cherchant où pouvoir se mettre quand un « holà » arrive à nos oreilles. Une nana super gentille de l’autorité portuaire nous indiquera qu’il n’y a plus de places visiteurs mais que nous pouvons rester jusqu’à 17 heures dans le port. Si nous voulons y passer la nuit, il faudra revenir après 20h30 et partir demain matin avant neuf heures. Pourquoi ? Car Renaissance sera amarré au ponton Ferry ! Très bien, ça va être juste mais on est ok.
Il est presque 16 heures ; nous avons une heure pour faire impérativement les courses, motivation première de cet arrêt portuaire. Le voilier amarré au haut ponton, nous voilà partis à la recherche d’un supermercado. C’était sans compter les horaires espagnols, aucuns ne sont ouverts ! Il est trop tôt et ce soir, quand nous reviendrons, tous seront fermés ! Demain idem, aucuns n’ouvrent avant 9 heures ! Arff catastrophe mais heureusement, nous trouverons un petit Spar ouvert dès 7h30 le lendemain.
Nous revenons bredouille au bateau avec dans l’idée de faire le plein de carburant. Deux voiliers tournent déjà en rond devant le micro ponton et un bateau de pêche y est déjà. Le chenal est trop étroit pour manœuvrer et pour patienter devant, en plus il est presque 17 heures, nous devons quitter le port pour y libérer l’accès. Renaissance mouillera dans la Cala Degollador, juste à côté de l’entrée du chenal.
Allé youhou c’est parti pour poiroter 3h30 ! Le temps s’éternise. Un premier ferry ; un catamaran rapide rentrera au port à 19h. Il commence à faire froid, le ciel est voilé et nous sommes tous deux fatigués. Ou est le super gros ferry qu’on nous a annoncé ? 20h30 enfin le voilà. Il faut maintenant patienter le temps qu’il ressorte.
Trois quatre bateaux sont également en mouillage d’attente et surveillent aussi l’entrée du chenal. Enfin la série de trois feux rouges s’allume prévenant qu’il faut dégager le passage dans les 10 minutes. Le gros ne va pas tarder ! Tous, nous relevons l’ancre et nous tournons en rond à l’entrée de la cala. Et oui, y’a pas énormément de places sur le ponton désiré et chaque bateau veut la sienne. Ca va être la course ! Enfin, la bète ressort… et voilà cinq bateaux qui s’engagent rapidement dans le chenal alors que la nuit commence à tomber. Il y aura en fait de la place pour tout le monde le long du gros ponton. Naturellement, la poisse fera que nous tomberons dans un emplacement trop loin des bornes d’eau et d’électricité. Un peu de bidouille permettra à Jean-Rémy de nous raccorder au moins au jus. Nous ferons le plein d’eau en partant demain matin en espérant qu’il nous en reste un minimum.
22h30, nous sommes en ville désireux de manger au resto ce soir. Malheureusement, toutes les tables sont prises. Alors nous nous baladons dans la ville puis on prendra un verre-wifi en attendant dans un bar bruyant, faisant un peu caisse de résonnance. Allé on va manger du bon poisson, on se pose en demandant à la serveuse si c’est encore possible et nous commandons. Oui ? Ok. Les plats nous seront apportés tous en même temps avec un petit « nous fermons bientôt ». Effectivement, les gens attablés à notre arrivée partent les uns après les autres. Comme le poisson aura un petit goût de culpabilité, nous avalerons nos assiettes d’une traite.
Voilà, un résumé d’une journée pas terrible où nous n’avons fait qu’attendre ou que se dépêcher… Le genre de truc qui fatigue et qui vous empêche d’apprécier convenablement l’escale. Maintenant, il faut aller se coucher, pas le temps de traîner. Demain, il faudra se grouiller de faire les courses, de faire le plein et de s’en aller de Ciutadella avant le retour des ferry.
Lendemain matin, levé difficile à 7h pour nous. Un demi lavage de cheveux pour moi car plus d’eau dans le réservoir. Oui j’aurai du aller aux sanitaires du port…
Vite, on prend la route du fameux Spar qui a intérêt d’être ouvert, ça grimpe. Avitaillement et rangement fait, je prend la route du tabac de l’autre côté de la ville, fermé bien sûr, bah oui il n’est que 8h30… Retour au bateau, Jean-Rémy a été payé le port et nous demandons au bateau français juste devant nous leur tuyau d’eau pour faire une rallonge afin de remplir le réservoir. Ils n’ont pas encore fini de remplir le leur. 8h45, on nous sommes de partir. Vite, on se branche, l’eau s’écoule tout doucement. Les français nous demandent si nous avons fini. Non, nous n’avons pas fini et nous ne finirons pas. Notre embout à 20 euros prêté par le port pour l’eau reste coincé sur le tuyau des voisins. Avec leur accord, on coupe le tuyau. Vite, on va récupérer la caution, vite on va au carburant. M*rde, le carburant n’ouvre que de 12h à 18h. Tampis pas de gasoil, bon heureusement il nous reste une moitié de réservoir.
Enfin, on sort du port ! A nous la mer et à nous la paix à notre rythme !
Nous avons payé 36 euros de port pour la nuit, c’est beaucoup trop pour tout le speed et l’enquiquinement engendré par les horaires à respecter, sans compter l’inaccessibilité des bornes.
Donc conseil : Ne pas hésiter à réserver sa place au club nautique même une semaine avant afin de pouvoir profiter correctement de Ciutadella qui est superbe à voir…
Aussi, contrairement à Majorque, dans les calas de Minorque, on ne capte pas de réseau téléphonique donc il faut oublier pouvoir donner des nouvelles aux proches ou réserver dans les ports à ces moments-là…
Après un petit bain salé de bon matin, nous décidons d’emmener Renaissance découvrir la plus vieille île des Baléares et également celle située la plus à l’est ; Minorque.
Elle est paraît-il, la plus sauvage et la plus authentique car elle possède tout simplement moins d’aménagements touristiques que ses collègues.
Etant restreints par l’impératif temps, nous n’en verrons que peu puisque si tout se passe comme voulu, dimanche, nous serons de niveau sur Majorque. Trois minuscules petits jours pour faire deux Cala sur la côte sud ou ouest et pour tenter de passer un peu de temps à Ciudadela. En espérant que le port ne soit pas bondé, ce qui, apparemment, n’est pas gagné. Demain, prépare ton espagnol, tu tentes de réserver ?
Et puis aussi… vu ce qu’a le frigo dans le ventre, on n’pourra pas aller très loin sans refaire le plein de bouffe !
Aujourd’hui est une journée sans vent. Un tout petit souffle nous permettra de parcourir six miles en se trainant mais après moteur ! En tout, nous ferons ces 26 miles en quelques heures à suer sous un soleil brulant. Renaissance a croisé tout pleins de plastiques dégueu ainsi que deux poiscailles volants (Si bien sûr on émet l’hypothèse qu’une bestiole qui sort de l’eau pour y retourner est un poisson, et que parcourir 500 mètres en l’air ; ça s’appelle voler…)
Nous avons atterri dans une jolie Cala et pas si bondée que ça malgré l’heure un peu tardive à laquelle Renaissance est arrivé. Nous sommes entre de petites falaises, il y a une petite plage au fond ainsi qu’une petite rivière dans un coin. Nous sommes tous les deux séduits par ce mouillage !
Le voilier est entouré par plusieurs autres bateaux, la plupart sont français, … ainsi que par des Tout-nus. Et je monte au mât, et je vais sur la plage, et je vais me balader sur les cailloux, et je pêche… Tournez la tête à gauche ou à droite et votre regard croisera inévitablement une paire de fesses prenant le soleil !
Une autre forme de liberté sans doute ? :)
Ce matin, grande nouvelle ! Le frileux s’est enfin jeté à l’eau haha ! Petite baignade donc pour tous les deux dans une eau relativement chaude et une
grosse première nage pour rejoindre le rivage et puis pour le retour. C’est à ce moment là que le vent a choisi pour se réveiller…
Ensuite nous avons décollé à midi pour une autre calanque dix miles plus loin. Allé ça fait quoi ça ? Deux heures de nav’ ? En route.
Bon, ben, nous en mettrons plus de quatre ! Quatre heures à tirer deux bords, à tester le foc sur l’étai largable et enfin quatre heures à remonter au moteur contre un vent de 16-20 nœuds et contre de la houle également. (Me permettrais-je aussi de rajouter : …quatre heures à entendre les jérémiades assommantes d’un capitaine fataliste ce jour… pff ? :)
Enfin donc Renaissance s’avance dans l’anse formée par les deux calas juxtaposées et séparées par un promontoire rocheux. Nous choisirons Cala Molto, plus calme, moins de touristes, toute petite plage et pas d’immeubles et peut-être un tout petit peu plus protégée que Cala Guya, sa voisine.
Ce n’est pas vraiment une cala à proprement parlé mais plutôt une petite zone de mouillage abritée du vent juste avant de passer le cap Farrutx. Nous y parviendrons en milieu d’après-midi après avoir fait une petite promenade à pied dans la précédente cala. Nous mouillerons l’ancre face à des collines couvertes de garrigue un peu pauvrette tout près d’un petit môle.
Il y a peu de bateaux à moteurs ici mais beaucoup de voiliers… C’est vrai qu’on y est pas mal au final…
Le vent a soufflé jusqu’à la tombée de la nuit puis d’un seul coup, il est complètement tombé. Plus rien, pas de houle non plus, juste de quoi bien dormir…
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