Nous quittons les puffins de Flores et leur chant nocturne très caractéristique (oh faut les écouter !!) samedi juin pour rejoindre Faial, situé plus loin dans le groupe des îles centrales. 130 milles séparent Flores de Faial et ce n’est pas prêt de s’arranger puisque Flores et Corvo, situés sur une plaque tectonique différente, continuent de s’éloigner des autres de 2,5 cm par an…
Cette navigation sera sympathique malgré le temps continuellement grisâtre et super humide. Nous ferons plus de 90 milles sous voiles aidés par un courant portant.
Derrière le Monte Da Guia, nous découvrons Horta qui s’illumine sous le soleil matinal ainsi que sa marina qui n’est pas aussi pleine qu’on le craignait. Après avoir fait la paperasse, Renaissance se voit attribuer une place à couple d’un autre voilier qu’on avait déjà rencontré à Flores et qui sont arrivés la veille au soir. A leur bord, en plus du capitaine, deux jeunes équipiers charpentier et infirmier !
Mais pressés par leur timing, ils repartent déjà dans l’après-midi pour la Corogne, nous leur souhaitons bon vent !
Les jours suivants sont consacrés à la visite de la ville et à la glandouille. L’escale est sympathique, la ville plutôt jolie, bien entretenue avec plusieurs belles balades à portée de jambes. Nous profitons également du confort de cette marina très bien abritée. Il y a possibilité de mouiller à l’entrée mais cela coute une demi-place de port alors pour 12 euros (en fait, toutes les marinas açoriennes pratiquent les mêmes tarifs), nous préférons largement opter pour la facilité ! A savoir qu’en pleine saison, on peut avoir une place en quatrième ou cinquième position à couple ! Là, nous sommes seul contre le quai et l’ambiance est assez calme. Le wifi est quelque peu aléatoire mais on le capte tout de même du bateau, ce qui nous permet de skyper avec la famille et les amis sans modération. A Flores, nous devions aller au bistrot pour cause de panne de réseau… Ici, on trouve de tout pour le bateau et nous en profitons pour faire remplir notre cube Butagaz chez MAYS qui propose également pas mal de livres de toutes les langues à échanger, en plus des habituelles pièces d’accastillage et autres services aux bateaux.
La baie de Porto Pim et Horta depuis le Monte Da Guia
Nous partons faire le tour de l’île et découvrir ses trésors. Faial est également très jolie, mais niveau paysages, surement moins spectaculaire que Flores. Nous découvrons en chemin de grandes vallées cultivées, des hauteurs plus boisées, de tous petits ports de pèche entourés de caillasses, de jolies plages de sable noir et toujours des nuées d’hortensias tout partout !
Une des nombreuses vieilles maisons en pierres
Église de Praia do Almoxarife
Curieux
Le temps est maussade mais nous grimpons tout de même à l’assaut du volcan central qui domine l’île. Sur les bords de son cratère, un bain de nuages nous laisse entrevoir très furtivement cette caldeira de plus de 400m de profondeur. Inutile de vouloir en faire le tour avec ce temps, quelques km glacials, ventés et plus souvent dans le blanc qu’autre chose…
La caldeira de Faial !
Tranquilles, sur les hauteurs du volcan…
Petite route pour redescendre
Changement de décor, cap à l’extrême ouest de l’île ! Nous errons maintenant dans un environnement lunaire et apocalyptique. En effet, un tout jeune volcan a surgit des flots suite aux nombreuses secousses sismiques de 1957-1958. Celui-ci a craché cendres et laves tant et si bien qu’il a finit par agrandir la superficie de Faial de quelques 2,4 km2 supplémentaires ! Aujourd’hui, l’érosion fait son œuvre et la végétation reprend très doucement ses droits sur une terre encore pas si longtemps complètement stérile. Expérience assez magique que de trottiner dans ce paysage très beau et très calme…
Capelinhos, dernier volcan des Açores…
L’ancien phare, maintenant à moitié enterré
Derniers jours pénards à bord avant de rejoindre une prochaine île, qui sera probablement Terceira. Dans une dizaine de jours maintenant, nous reprendrons la mer pour notre dernière grande traversée afin de rejoindre le vieux continent. On en a pour une bonne semaine avec 1100 milles encore à parcourir ou 850 milles si on fait un crochet par l’Espagne. Et je peux vous dire que nous ne sommes pas vraiment motivés pour le moment ! Déjà, on a l’impression d’être arrivés aux Açores il y a peu, et repartir encore pour une énième grande navigation ne nous emballe pas trop. « Quoi vous aimez pas les grandes navigations !? Ah oui donc vous aimez pas la voile quoi !!! » Et bah non neuneu, t’es à côté de la plaque. C’est juste que parfois (ou souvent) je trouve ça long, chiant et physiquement contraignant. Plus le temps grisâtre, bof quoi… Également, nous accusons pas mal de fatigue là tout de suite. Le décalage horaire ne nous aide pas trop, la nuit ne tombant plus sur les coups de 18h comme aux Antilles. Bref ça joue beaucoup sur notre rythme ; on se couche et on se lève trop tard !
Bon, aller, on va pas se morfondre non plus. Il nous reste encore un peu de temps pour profiter des Açores et pour retrouver notre motivation et notre dynamisme perdus ! :)
Depuis toujours, les Açores occupent une position stratégique pour tous les périples océaniques. Faial était l’escale clé pour tout ce qui transitait par là, que ce soit par la mer ou par les airs. Et aujourd’hui encore, la marina d’Horta reste un arrêt bien commode pour l’ensemble des bateaux qui traversent l’atlantique et pour les nombreux qui par la même, bouclent leur voyage en rentrant en Europe.
Il n’en fallait pas moins pour qu’une tradition voie peu à peu le jour. Tous les navigateurs laissent maintenant une trace de leurs passages sous la forme d’une peinture murale dans le port et catastrophe, cela porterait irrémédiablement malchance de ne pas suivre la coutume !
Le temps et les embruns viendront peu à peu grignoter les plus anciennes peintures pour que les petits nouveaux comme nous puissent à leurs tours prendre les pinceaux !
Alors la question qui s’impose assez vite ici est : que va-t-on pouvoir griffonner de beau, ou plutôt de pas trop moche ?
Dans la plupart des cas, c’est une reproduction, fidèle ou non, du bateau qui a loyalement mené son équipage à bon port. Ou encore la route du périple réalisé avec le nom des escales traversées. Parfois c’est carrément un chef d’œuvre de talent ou d’imagination. De temps à autre, on peut voir un simple tag grossier, fait vite fait à la bombe, avec juste le nom du bateau. Peut-être un équipage pressé mais voulant tout de même respecté la tradition… Et puis enfin, il y a les dessins simples et/ou simplets des pseudo demi artistes en herbe… Nous sommes évidemment dans la toute dernière catégorie ! Pour les curieux, vous verrez notre magnifique ouvrage dans l’album photo des Açores ! :) J’ai tout de même réussi à faire participer le capitaine qui s’est finalement bien pris au jeu. Bon au début, il voulait innover au faisant un truc avec du Sika. Euh tu rigoles là !? Cette idée à mettre à la poubelle direct’ ! Rien qu’avec de la peinture, on en avait déjà partout ! Alors je n’ose imaginer la chose avec du Sika mdrr ! (Et pauvres peintures qui auraient eu le malheur de côtoyer la notre !)
Bon aller, pour illustrer tout ça, je vous propose une petite sélection d’œuvres d’art que je trouve originales ou curieuses parmi des centaines et des centaines d’autres… ;)
Pour commencer voilà les plus… macabres ! Très loin du dessin naïf avec un joli ciel bleu, des oiseaux qui chantent et un bateau qui fait un grand sourire…
Un squelette de piranha ? Qui s’est auto-bouffé ?
Drôlement bien faits !
On a r’trouvé Yoda ! :)
Ola… flippant !
La mer est une grosse bouse ?
Shaitan ?
Et puis y’a ceux qui ont du avoir quelques petits soucis en cours de route… :)
Mauvaise météo !
Mauvaise rencontre !!
Euh… un bateau de merde ? :)
Pas de mât, pas de soucis ! :)
Rencontre avec un OFNI !
Pressés d’arriver ! (joli)
Égoïste certes… mais heureux ! :)
Torture Tour 94… :)
Et puis pour finir, ceux qui restent légèrement portés sur la bouteille…
Un voyage Ajité ?
A la tienne !
Ça navigue dans la mousse… Façon affiche de concert !
Du côté du Danemark
Bon Vivant
Un bateau pratique !
Recherches qui ont permis de trouver cet article :
- https://voyage-de-renaissance fr/acores/horta-lescale-mythique/
Quel bonheur d’être aux Açores ! Et pas seulement parce qu’on est enchantés de r’trouver le plancher des vaches après deux semaines de mer… mais surtout parce que ces îles sont d’une grande beauté !
Perdu et finalement minuscule dans l’océan atlantique, cet archipel se compose de neuf îles volcaniques divisées en trois groupes de par leurs positions géographiques. Dans le groupe de l’ouest, se trouve la toute petite île de Corvo ainsi que sa grande sœur Flores sur laquelle nous venons tout juste de débarquer.
Point le plus occidental de l’Europe, cette île est un véritable régal pour les yeux ! Nous ne pouvons que nous réjouir de découvrir maintenant des paysages natures et bruts après les plages, certes jolies mais parfois monotones des Caraïbes. Comme un petit air madérien ; notre premier coup de cœur du voyage… De douces collines cultivées côtoient des falaises abruptes qui plongent dans l’immensité de l’océan. Le sol étant très riche, le climat plutôt chaud et humide, nous découvrons ici une véritable palette de verts qui se marie parfaitement avec le gris de la roche et le rouge brun de la terre…
Les cascades sont nombreuses et se terminent en rivières où parfois on peut trouver quelques vestiges de moulins à eau. Les villages, jamais très grands, nichent dans de profondes vallées et semblent plongées dans une douce quiétude.
Plus haut, des cratères de volcans endormis forment des lacs aux couleurs variées.
Et évidement partout des fleurs sur Flores ! Principalement des hortensias sauvages qui longent les routes en formant de véritables haies, recouvrent les murets et délimitent aussi chaque parcelle cultivée. Mais aussi des lys rouges et jaunes, des azalées, des arums…
Bref, on en prend plein les mirettes et cela nous rappelle qu’il n’est pas vraiment nécessaire de traverser un océan pour voir des paysages somptueux. Pourvu que ça dure ! Depuis 2009, Flores et Corvo ont été intégrées à la liste des réserves de biosphère mondiale par l’UNESCO.
Sinon il fait frais, il fait bon. On redécouvre le brouillard ainsi que le crachin et la température de l’air nous vivifie après notre neurasthénie tropicale. Oui, c’était sympa les Antilles mais on est bien contents de tourner la page et de changer d’environnement.
La petite marina de Lajes est tranquille, tout confort, et pas chère (12 euros !) bien que terriblement inconfortable par houle de nord-est. D’ailleurs, à peine arrivés, nous passerons plusieurs jours à entendre nos amarres et nos pare-battages gémir à cause d’un important ressac dans la marina… Tiago, le responsable super gentil, nous conseillait même de fuir nous abriter au mouillage de Faja Grande de l’autre côté de l’île ! Heureusement la houle n’a pas duré et le calme est revenu…
Et même si le ravitaillement est relativement limité à Flores, quel plaisir aussi de retrouver de la bonne bouffe à un prix plus que correct.
Maintenant place aux photos ! (et encore plus dans cet album… enfin euh quand j’l’aurai fini) :)
Paysage typique de Flores, des champs et des hortensias
Côte nord-est
De nombreux points de vue aménagés. Vue sur Fajazinha en contre-bas
Maisonnettes à Lajes
Lagoa comprida
Lagoa negra (qui porte bien mal son nom) et lagoa comprida
Hortensia toujours (importé du Japon)
Côte nord-ouest, Ponta Ruiva
L’église de Santa Cruz (la capitale de l’île)
Partout des lapinous !
Flores, une île qu’on peut facilement qualifier de bien verte ! Et pourtant…
Magnifique forêt de cèdres rouges du Japon…
Rando le long d’une rivière vers Fazenda
Dimanche, nous nous mettons en route pour découvrir encore un autre visage de Cuba. Direction l’ouest pour la province de Pinar del Rio ! Nous partons découvrir les mogotes de Vinales, formations géologiques toutes en hauteur aux formes arrondies… Le paysage est sympa et nous nous sentons miniatures face à ces drôles de collines couvertes de végétation. Certains de ces mogotes abritent tout un réseau sous-terrain et plusieurs grottes sont à explorer…
Ici la terre est rouge et cette région est principalement consacrée à la culture du tabac. D’ailleurs un jeune que nous avons pris en stop, nous répétera plusieurs fois que les meilleurs cigares du monde viennent bien de cette terre ! Il y a une multitude de chemins de rando dans le coin et nous regrettons de ne pouvoir y rester plus longtemps…
Les mogotes de Vinales
Séance baignade
Petite balade, les pieds rouges !
Paysage typique de la région…
Manque plus que les dinosaures et le tableau est parfait ! ;)
Lundi matin, retour au bureau de l’immigration avec nos deux passeports et nos timbres fiscaux ! Après une quinzaine de personnes, c’est notre tour et nous pensons en avoir terminé de toute cette paperasse. Malheureusement, la madame exige une deuxième pièce attestant bien notre identité en plus de nos passeports ! La carte de crédit de JR fera l’affaire mais je n’ai pas la mienne sur moi. Allez hop, re-direction la marina pour récupérer ma carte et pour re-re-retourner ensuite à l’immigration. Re-attendre après une dizaine de personnes pour qu’enfin elle nous remplisse nos fameux sésames !! Muchas gracias ! Ca y est, nous possédons nos prolongations de visa valables pour un mois supplémentaire. Vous trouvez qu’en France, c’est chiant les démarches administratives ? Et bien ici, c’est tout pareil mais en dix fois plus pire ! Et le plus triste dans l’histoire, c’est qu’on a fait tout ça pour se barrer le lendemain mdrr (jaune, le rire). En effet, nous avons décidé de quitter Cuba pour les Bahamas en profitant de l’actuelle fenêtre météo nous amenant un vent de sud-est. Depuis le 26 mars, notre visa est expiré. Nous sommes restés deux jours sans papiers et partons le 29 ! Est-ce qu’on aurait pu s’en passer ? Et NON nous a annoncé la guarda lorsque nous sommes arrivés à la Havane…
Après s’être débarrassé de la voiture, nous faisons un avitaillement en fruits et en légumes grâce à quelques vendeurs ambulants débusqués sur le chemin. Le retour au bateau depuis l’agence de loc’ se fait encore une fois à pieds et en sueur, oui oui on est un peu maso… Avitaillement au supermarché de la marina ou nous devons dépenser tous nos derniers CUC. Maintenant, il nous faut préparer la route et remettre Renaissance en ordre pour prendre la mer. Hum, j’aurai bien pris un jour de repos mais pas le choix, si on veut partir c’est maintenant ou (beaucoup) plus tard…
Le lendemain, les choses s’enchaînent assez bien. Plein d’eau, paiement de la marina qui se sert au passage directement en propina sur la facture, recoucou aux gentils français qu’on a déjà croisé à Cayo Largo et qui viennent juste d’arriver, plein de gasoil au ponton carburant et amarrage au ponton de la guarda pour nos toutes dernières formalités cubaines !!
Nous poireautons là une bonne demie heure avant que le relou de la guarda + un bonhomme de l’immigration montent à bord. Remplissage des papiers et ils nous remettent notre précieux despacho international ; la sortie du pays. Le guarda me montre Yoda pourtant attachée et que je tiens éloignée dehors en me répétant « Agressive agressive !!!! » Quoi elle ? Agressive notre grosse patate !!? Mais non lol ! Ensuite, c’est la fouillette par l’officier de l’immigration qui demandera à JR des sous (et non ! De toute façon on a plus rien), qui tentera de nous taxer un téléphone et qui demandera ensuite du parfum. Jean-Rémy lui donnera deux savons qui puent… Et il finira son travail en nous volant un paquet de gâteaux au chocolat (rrr) directement dans le placard. Espèces de gros c*ns va ! Ce comportement m’énerve au plus haut point. Tous les officiels précédemment rencontrés à Cuba ont tous été parfaitement pro et sympathiques sauf ces deux abrutis !
A peine sont-ils descendus de notre bateau que nous nous grouillons de libérer Renaissance et déguerpissons de là ! La page Cuba se tourne… Nous partons à présent pour 250 milles de mer afin de rejoindre les îles Bahamas…
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