Quelques milles plus loin et nous voici devant le port de Los Gigantes, avec en arrière plan ses falaises… bah gigantesques pardi ! Attention, la double entrée est méga étroite et avec un peu de houle, voilà le carnage… Renaissance s’avance prudemment entre les hautes digues de protection qui forment l’ouverture du port. Plus un souffle d’air alors, mais toujours ce soleil hyper brulant.
Au niveau du ponton d’accueil-carburant, il n’y a pas assez d’eau sous la quille, c’est donc un peu paumés dans ce petit port que nous nous mettons contre un haut quai en béton. Celui-ci est quasi vide mais habituellement utilisé par les promène-couill*ns du coin. Notre amarrage temporaire finit, nous dégoulinons tous les deux de sueur. JR s’empresse alors d’aller à la capitainerie afin de voir s’ils ont une place pour nous tandis que je reste à bord croisant les doigts pour qu’aucun bateau ne débarque. Et m*rde ! Deux bateaux rentrent et se mettent contre le quai, mais ça va, ils gèrent… Finalement, on trouvera une place sur pendilles un peu plus au fond du port. L’accueil est sympa comme tout, capitainerie, locaux… Par contre, c’est 25 euros la nuit ici, un peu plus cher que d’autres ports mieux équipés… Nous prévoyons de ne rester qu’une nuit ici histoire de se reposer un peu et d’acheter de quoi manger. Loupé ! Archi loupé ! Aujourd’hui, c’est la fête avec compèt’ de ski nautique et stand-musique à fond ! Demain, c’est jour férié et la compétition continue… :) Au niveau supermarché, c’est pas la joie. Prix chers et peu de choix sauf alcools, clopes, chips et saucissons… On verra donc plus tard. On s’attendait à la grosse fiesta le soir venant, et bien non, la nuit sera étonnamment calme sur le petit port de Los Gigantes.
Le lendemain, comme nos prévisions météo commencent à dater un peu, nous nous mettons en quête d’un wifibar. Manque de pot, on tombe sur un truc trop cher ! Abusé, 4 euros pour ces trois morceaux de cuisse de poulet nain ! Arf finit le temps (portugais et galicien) où un Nestea et une bière nous coutaient moins de 2 euros… Après une bonne session nettoyage du bateau et après avoir envoyé JR en moitié de mât pour arracher le câble du feu de mouillage pété et entortillé autour des drisses, il était déjà fin d’après-midi lorsque nous avons quitté le port.
Le projet initial de la journée était de rallier l’île de la Gomera à une quinzaine de milles plus à l’ouest. Finalement, on renonce, il est trop tard. Nous nous mettons à la recherche d’un petit coin abrité pour mouiller cette nuit. Que dit notre ami Imray ? Le guide nous indique une zone possible de mouillage juste devant l’entrée du port, devant la mini plage de los Gigantes… Mais impossible en réalité avec le fond que nous distinguons très nettement grâce au soleil ; on aperçoit de grands morceaux de blocs de béton ! Renaissance continue donc sa quête en longeant la côte rocheuse et spectaculaire de Ténérife, et tombe alors sur THE mouillage de l’île voir même des Canaries, avec celui de Graciosa.
Somptueux, une petite plage, eau cristalline, sur des fonds de sable, entouré de grands pans de falaises, petite baie où l’abri est au top ! L’endroit est parfait, magnifique et n’est pas indiqué sur le bouquin… Bon il est trop tard pour plonger mais je suis sure qu’il doit y avoir un max de poissons ici. D’ailleurs, une fois la nuit bien installée, le faisceau de notre lampe torche viendra les révéler. Contents de ce chouett’ mouillage. Bah voilà il n’en fallait pas plus pour rendre joyeux les petits marins que nous sommes… :)
Ah changement de plan ! Finalement demain, ce ne sera pas La Goméra, mais plutôt La Palma !
Tiens, on a bien failli se bouffer le bateau des voisins à Lanzarote ! Fin de matinée devant Rubicon, nous décidons de remonter l’ancre pour rejoindre Fuerteventura. Il y a 15 nœuds d’ouest et encore pas mal de rafales ! Le bateau tire un peu, je suis au guindeau pour remonter la chaine tandis que JR est à la barre et s’occupe en même temps de débourrer la chaine dans la baille à mouillage, qui à chaque fois nous fait des gros tas… Encore 20 mètres sous l’eau quand le guindeau refuse et patine dans le vide. Ça nous arrive parfois, il faut alors revenir au dessus de l’ancre. Donc voilà nous attendions que le bateau pivote face au vent pour enclencher la marche avant… Tu parles, le temps de comprendre qu’il ne se mettait pas face au vent et restait bien de traviol’, nous nous rapprochions des bretons. En fait on était tout tranquillement en train de chasser avec un guindeau desserré, bof hein ! Heureusement, marche arrière et pas de bobos mais que ça nous serve de leçons ! Euh désolés de vous avoir fait peur… :)
Renaissance prend son cap avec deux ris dans la grand voile et le génois réduit car il faut savoir qu’entre les îles, se créent des phénomènes d’accélération du vent. Qu’on a bien fait ! On s’est mangé un gros grain sur le chemin, ça décoiffait ! Pas de Lobos pour nous, on décide de continuer jusqu’à Gran Tarajal où nous arrivons de nuit. Nous avons fait pas mal de voile aujourd’hui mais avec un vent complètement perturbé par le relief de l’île comme bien souvent aux Canaries. Aucuns feux de mouillage en vue, pourtant trois bateaux sont là.
Port de Gran Tarajal
La grande baie qui nous accueille possède des fonds de sable de bonne tenue donc pas besoin d’orin. Allez savoir pourquoi, on balance quand même la pioche avec l’orin. Manque de pot, il s’entortille et coule à moitié haha !! Nous voilà donc partis avec projecteur et lampe de poche dans l’annexe pour tenter de trouver notre bouée et pour dénouer le nœud… Impossible ! Bon faut remouiller ! On remonte, on rebalance, on fait du raffut, les lucioles en feux de mat des autres bateaux commencent à s’allumer… Ils doivent se demander ce qu’on trafique ! Ouf, ça y est, tout est bon, il est minuit passé…
Après une petite balade à terre sans grand intérêt, nous reprenons la mer pour viser plus au sud. Nous arrivons en même temps qu’un autre bateau dans le port de Morro Jable avec trois ris et mouchoir de poche devant… On se prend de sacrées rafales et la zone est réputée pour ! A l’intérieur des digues, on découvre à bâbord trois pontons visiteurs dont deux bien pourris. On se dirige alors vers le ponton carburant pour faire le plein et voir si on peut se mettre contre un quai en béton pour la nuit. Le gus sympathique nous trouvera miraculeusement une place tout confort au niveau des pontons privés. Par contre, si le proprio revient, faudra dégager donc pas de débarquement possible… Nous paierons 7,50 euros la nuit ici. Petit apéro à bord et puis au pieu car demain nous nous sommes engagés à partir avant 8 heures et ça fera bien longtemps qu’on ne se sera pas levé aussi tôt ! :)
On n’aura pas vu grand chose de Fuerteventura mais bon… En route pour 60 milles ; direction l’île de Gran Canaria !
Pendant ce temps : ultime tentative de sauvetage…
Une mer houleuse faisant trop rouler le voilier ainsi qu’un gros coeff’ de marée nous font lever l’ancre. Direction Funchal où je viens tout juste de réserver une place par téléphone au cas où. Nous arrivons sous voiles dans le port de commerce avant de bifurquer pour s’engager entre les digues de la marina. Là un bonhomme vient nous aider à la manœuvre. En effet, l’amarrage n’est pas simple seuls, nous sommes sur deux pendilles nez au ponton.
On ne trouve pas que ce port ayant si mauvaise presse soit si pourri que ça. L’accueil est bon et nous payons 25 euros la nuit pour être au cœur de la capitale. Bruyant ? Parfois mais la pluie nous aide bien sur ce plan là ! :)
Nettoyage du bateau, lessive, avitaillement OK.
Une fenêtre météo se précise pour demain, nous prendrons donc la route des îles Canaries à 270 miles plus au sud-est ! On pensait être enquiquiné par Nadine, tempête tropicale qui fonçait vers les Açores mais finalement elle passera normalement un peu plus haut. Seule retombée, pas mal de houle nous arrive dessus hum hum…
Nous profitons donc de notre dernier jour pour visiter le célèbre jardin botanique de Madère. Bof, sans plus et peut-être plus intéressant au printemps quand les plantes sont en fleurs… Nous rendons la voiture et revenons au bateau en contournant la fête du Panda, une manif’ ainsi qu’une course de voitures dans la ville !
Ça fait quelques jours maintenant que nous nous dandinons au mouillage dans la grande baie de Cascais. Les journées passent relativement vite car nous sommes dans les derniers petits arrangements du bateau en vue de la prochaine traversée. JR bidouille sur le pilote auto. Nous avons désormais un éclairage (toute juste suffisant aïe) pour les diners dans le cockpit ; on peut ranger les bougies ! J’inspecte le moindre placard ou étagère qui ne serait pas assez bien fixé et nous installons de nouvelles barres anti-roulis ici et là. Tout doit être parfaitement calé au risque de se prendre un truc sur le crâne en mer. Le moindre objet mobile pouvant devenir un dangereux projectile… Le feu de navigation a changé de place car il était auparavant coincé sous le panneau solaire et donc peu visible. Le gréement est ausculté avec attention. A l’intérieur je m’occupe d’emballer les conserves en verre de belle-maman et les bouteilles dans du papier-bulles au cas où on serait un peu ballotté. Et puis… 3 ans sans soucis et c’est maintenant que le chiotte de devant nous dit m*rde. La chose est bouchée par des énormes caillasses de calcaire. JR aura la laborieuse et pénible tâche de mettre les mains dedans, burk ! Bon chiotte débouché mais pompe cassée haha ! Ca fait donc un truc de plus à rajouter à notre liste pour les emplettes chez le ship… Tiens en parlant de ship (boutique de matos nautique), à Cascais y’a rien ou presque. Il faut se rendre à Lisbonne où les magasins sont bien plus fournis. Voilà donc la bonne excuse pour quitter Cascais malgré que son mouillage soit tout à fait convenable. Le souci, c’est plutôt qu’on n’accroche pas avec la ville. Ok c’est sympa les rues pavées, ok c’est animé (Fête de la Mer en ce moment !) mais bof quoi. La promenade sur le port par exemple est loin de nous avoir plu. Ce n’est donc pas là que nous allons prendre un amarrage ; nous avons en effet le plein d’eau à faire et les fringues à laver… Surtout que le tarif pour une nuit au port est apparemment bien élevé.
Attention mouillage super encombré ! Nos voisins ont remonté des câbles…
Nous choisissons alors de nous rendre à la marina d’Oeiras, juste un peu plus loin. L’entrée est étroite et le ponton carburant fait office de ponton d’accueil. Pour Renaissance, nous paierons 30 euros la nuit. Le wifi est gratos et fonctionne (normalement) sur les pontons. L’accueil est plutôt sympa et on vous remet un petit sac avec dedans plein d’infos utiles : plan de la ville, plan de Lisbonne, tourisme… Chapeau, on ne voit pas ça partout et ça aide bien. Petit plus : la machine à laver coute 1,50 euros, dérisoire quoi ! Par contre, oubliez la remise d’STW, la fille nous explique qu’ils ont lu les commentaires du site sur la marina et que les gens mentaient en disant faire le tour du monde alors que ce n’était pas vrai, blablabla…
Nous partons à Lisbonne en train et sur place nous nous promenons rapidement sur les bords du Tage.
Nous revenons avec une nouvelle drisse, une nouvelle écoute de tangon (l’autre étant morte) et des babioles. Pas de pompe à chiotte, tant pis on a l’autre… Un diner sur la marina et au plumard !
Prise en flag’ dans l’sopalin !
Demain, milieu d’après-midi nous quitterons le continent pour rejoindre l’archipel de Madère à 480 miles plus au sud-ouest. Ce sera notre première traversée aussi longue donc un peu d’appréhension est au rendez-vous. Nous tablons sur cinq jours de mer durant lesquels un vent de secteur nord devrait nous accompagner. Mais qu’en sera-t-il de la houle ?
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