Ce dimanche, nous avons largué les amarres sur les coups de 13 heures abandonnant ainsi Barcelone, ses perruches et l’urbanisation. C’est une très jolie ville, sympa, animée et dans laquelle on s’est senti bien. Nous regrettons un peu de ne pas y rester plus longtemps mais nous n’avons que peu de temps devant nous pour encore bien des destinations.
A la sortie du port, surprise. 15 nœuds de vent sont là avec des rafales à 20 ainsi qu’une mer hachée avec de bons creux. Renaissance avec trois ris dans la grand-voile et deux dans le génois s’envole pour les Baléares à plus de six nœuds heure… Hum navigation un peu sportive avec quelques embruns pour nous rafraichir. Le vent nous accompagnera ainsi jusqu’à la tombée de la nuit ; ce qui nous permettra de faire 35 miles sous voiles. Nous choisirons de suivre un cap légèrement dévié attendant une brise de nord-est ou de sud-ouest qui était annoncée mais qui n’est jamais arrivée.
Alors que nous étions tous les deux plongés dans nos songes, ce que nous souhaitions avec impatience arriva. Nous avons vu nos premiers dauphins ! Ils étaient trois ou quatre, pas plus et s’éclataient à sauter et à nager à l’étrave du voilier. Moment court mais juste super…
Puis la nuit et l’humidité sont tombées. Au moteur, Renaissance avançait bien sur une mer de plus en plate aidé par un nœud de courant. Nous avons croisé quelques gros bateaux qui passaient au loin. Le ciel était dégagé, le vent n’était plus que souvenir et dans le sillage du voilier, on apercevait plusieurs masses rondes et fluorescentes. Des méduses ? Du plancton ?
Le pilote automatique qui refusait de suivre correctement le bon cap nous obligea à barrer constamment. A tour de rôle, Jean-Rémy et moi prenions la barre, toute poisseuse d’humidité saline, laissant l’autre rejoindre pour un brève instant Morphée.
A l’aube, nous accueillîmes avec joie et avec soulagement le soleil qui sortait péniblement de la nuit noire. Déjà les montagnes de Majorque se dessinaient de plus en plus nettement droit devant. Majorque est la plus grande île des Baléares et sa côte nord est impressionnante. Le littoral est montagneux, très sauvage et très accidenté. La roche est comme brisée.
Nous sommes arrivés aux alentours de 7 heures au nord-est de l’île au niveau de la Cala de San Vicente. Une houle franche venant du nord nous accompagnait donc nous avons préféré contourné dès à présent le Cap de Formentor pour atteindre un mouillage abrité ; c’est-à-dire une cala ouverte au sud.
Et la première fut la bonne, spacieuse et tout simplement splendide…
Au total : Nous avons parcouru une centaine de miles en 19 heures de nav’.
Soit une moyenne de 5,2 nœuds par heure, ce qui est bien.
Et dont un peu plus d’un tiers à la voile et le reste au moteur…
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