La traversée entre les deux îles s’est bien passée. Nous avons eu, comme prévu, un bon vent de nord. Ce fut une première pour Renaissance et pour nous deux !
En effet, nous n’avions jamais navigué par 25 nœuds de vent avec rafales à 30. La mer était levée et ses creux devaient bien faire quatre cinq mètres de haut.
Heureusement le soleil nous accompagnait rendant ainsi cette étendue d’eau moins agressive. Et puis deuxième partie de nav’ et puis plus rien. Nous avons donc fait nos 40 miles en 6 heures de temps donc avec une bonne vitesse moyenne de 6,5 nœuds heure dont plus de la moitié à la voile. On notera que durant les deux premières heures de nav’, nous avions déjà fait plus de 15 miles sous génois seul. Renaissance surfait sur les grosses vagues nous propulsant à plus de 8 nœuds… Impressionnant cette mer mais même pas peur, ou juste un peu :)
Lorsque nous sommes arrivés sur Majorque et que le vent s’est un peu cassé la figure, nous avons croisé un banc de dauphins qui nous ont d’abord ignorés. Une fois le moteur mis en route, ils sont revenus vers nous à notre plus grand plaisir… Ils étaient plus nombreux que la première fois, plus joueurs et ils sont restés plus longtemps. Et on a droit à de superbes sauts !
On en a même pêché un ! :)
Cala Magraner fait partie de trois petites calas désertes séparées par des pointes rocheuses. Nous y sommes arrivés à moitié en s’engueulant, nous avons bien tourné cinq minutes au même endroit avant de poser l’ancre, et une fois cette dernière mise à l’eau, nous avons rechangé de place…
Comment ne pas se faire remarquer mdrr… Je crois que les autres bateaux ont bien du rire de nos frasques ; et ils le pouvaient ! Cette cala doit surement être un bon mouillage quand le vent souffle de nord, mais là ce n’était plus le cas. Nous n’avons eu que du sud et de la petite houle qui rentrait dans la cala… Malgré ça, l’endroit a l’avantage de vous plonger au cœur du sanctuaire des piafs et des biquettes !
Ce soir, nous dormirons proche d’une famille française et d’un groupe d’allemands rougis au pinard…
Ce dimanche, nous avons largué les amarres sur les coups de 13 heures abandonnant ainsi Barcelone, ses perruches et l’urbanisation. C’est une très jolie ville, sympa, animée et dans laquelle on s’est senti bien. Nous regrettons un peu de ne pas y rester plus longtemps mais nous n’avons que peu de temps devant nous pour encore bien des destinations.
A la sortie du port, surprise. 15 nœuds de vent sont là avec des rafales à 20 ainsi qu’une mer hachée avec de bons creux. Renaissance avec trois ris dans la grand-voile et deux dans le génois s’envole pour les Baléares à plus de six nœuds heure… Hum navigation un peu sportive avec quelques embruns pour nous rafraichir. Le vent nous accompagnera ainsi jusqu’à la tombée de la nuit ; ce qui nous permettra de faire 35 miles sous voiles. Nous choisirons de suivre un cap légèrement dévié attendant une brise de nord-est ou de sud-ouest qui était annoncée mais qui n’est jamais arrivée.
Alors que nous étions tous les deux plongés dans nos songes, ce que nous souhaitions avec impatience arriva. Nous avons vu nos premiers dauphins ! Ils étaient trois ou quatre, pas plus et s’éclataient à sauter et à nager à l’étrave du voilier. Moment court mais juste super…
Puis la nuit et l’humidité sont tombées. Au moteur, Renaissance avançait bien sur une mer de plus en plate aidé par un nœud de courant. Nous avons croisé quelques gros bateaux qui passaient au loin. Le ciel était dégagé, le vent n’était plus que souvenir et dans le sillage du voilier, on apercevait plusieurs masses rondes et fluorescentes. Des méduses ? Du plancton ?
Le pilote automatique qui refusait de suivre correctement le bon cap nous obligea à barrer constamment. A tour de rôle, Jean-Rémy et moi prenions la barre, toute poisseuse d’humidité saline, laissant l’autre rejoindre pour un brève instant Morphée.
A l’aube, nous accueillîmes avec joie et avec soulagement le soleil qui sortait péniblement de la nuit noire. Déjà les montagnes de Majorque se dessinaient de plus en plus nettement droit devant. Majorque est la plus grande île des Baléares et sa côte nord est impressionnante. Le littoral est montagneux, très sauvage et très accidenté. La roche est comme brisée.
Nous sommes arrivés aux alentours de 7 heures au nord-est de l’île au niveau de la Cala de San Vicente. Une houle franche venant du nord nous accompagnait donc nous avons préféré contourné dès à présent le Cap de Formentor pour atteindre un mouillage abrité ; c’est-à-dire une cala ouverte au sud.
Et la première fut la bonne, spacieuse et tout simplement splendide…
Au total : Nous avons parcouru une centaine de miles en 19 heures de nav’.
Soit une moyenne de 5,2 nœuds par heure, ce qui est bien.
Et dont un peu plus d’un tiers à la voile et le reste au moteur…
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