Nous ne sommes plus en Galice et petit à petit la France se rapproche. A présent, Renaissance est au pays des vaches, dans la Principauté des Asturies !
Ce matin, nous avons vite quitté notre précédent mouillage à Ribadeo car il ne fut pas aussi agréable que cela. En effet, nous avons du composer avec la houle qui comme d’hab’ venait faire gigoter le bateau pendant notre sommeil. Une fois en nav’, plus rien !
Pas de vent, plus de mouvements… On avance sur une étendue d’eau toute plate. Tout est calme ou presque, le ronronnement du moteur est lui bien présent. Nous ferons 65 milles dans une étrange atmosphère, légèrement brumeuse par moment. On bouquine, on s’repose, on s’égare dans nos pensées… Renaissance ne croisera pas grand monde, nous avons un peu l’impression d’être hors du temps, un peu en suspens.
Des drôles d’oeufs apparaissent sur la côte ; nous approchons de notre destination. Et paf un mur ! :) En fait, nous croisons deux grosses digues qu’il nous faut contourner.
Et puis v’là maintenant des bouées dans tous les sens, Gijon, capitale de la Côte Verte, se dessine devant nous. (Bon de la verdure, on n’en verra pas beaucoup…)
Entrée facile, nous voilà amarrés dans le port de plaisance de Gijon. Situé au coeur de la ville, il offre au plaisancier tous les services désirés sauf le net ! Enfin, si, ils l’ont mais chère, même très très chère la connexion. Pas grave, nous verrons plus tard. Nous paierons 21 euros la nuit ici…
Partis pour flaner dans la vieille ville, nous resterons finalement toute la soirée sur le voilier à discuter avec nos voisins de ponton. Couple d’une quarantaine d’années, ils profitent de leur congé pour une petite balade en Galice, en arrêt ici pour trouver les cartes nautiques nécessaires. On rigole, sont sympas, deux allés-retours aux antilles à leur actif… La nuit tombe, tout devient poisseux, au lit car demain on redécolle !
Ah, nous garderons un bon souvenir de cet équipage, un brin perché, qui arborait le pavillon STW sans vraiment trop savoir ce que c’était que ce truc… :)
Je pense que nous reviendrons certainement à Gijon une fois prochaine car pas mal de choses sont à voir ici…
Fin de matinée, après une nuit des plus calmes, nous quittons le mouillage de Viveiro pour reprendre la mer. Faute de mer, je devrai à présent plutôt parler d' »océan » mais bon, je ne me suis pas encore habituée :)
Le vent n’est pas là, nous faisons encore route au moteur. L’étendue saline est totalement plate et le soleil est des nôtres. Ah si seulement, Eole pouvait se réveiller un petit peu ! On cumulerai enfin toutes les conditions idéales pour une navigation parfaite… Oh, aurait-t-il entendu nos prières ? Et voilà une petite brise qui se lève.
Cette dernière nous permet de faire un bout de chemin sous voiles… Deux ou trois heures de silence, on apprécie. Et nos têtes aussi ! Oui, ça fait maintenant plusieurs jours où nous nous trimballons une bonne migraine chacun. Probablement le boucan du moteur, ou la luminosité, ou un peu beaucoup trop de cigarettes,ou peut-être un manque de sommeil (le Vrai sommeil ; profond et réparateur), et puis ptète également qu’on ne boit pas assez en ce moment…
Renaissance vadrouille tranquillement à une vitesse de 3,5 à 4 nœuds. Nous passons Portecelo puis Foz.
Le vent est complètement tombé quand nous commençons à croiser d’autres voiliers qui font des ronds dans l’eau devant l’entrée de l’estuaire.
Ribadeo, situé à l’extrémité nord-est de la Galice est à la frontière avec les Asturies. Le décor est toujours aussi sympa ; de petites falaises très découpées et pas mal de verdures dessus. Renaissance s’avance doucement dans la ria et passe sous le pont. D’ailleurs, on a toujours l’impression que le mât va toucher mais non ça passe :)
Bref, nous longeons soigneusement le port et les digues à tribord car de l’autre côté, il y a des bancs de sable. Le guide Imray nous parle d’un mouillage un peu plus à l’intérieur de l’estuaire après le port de pêche où nous devrions trouver une profondeur correcte pour poser l’ancre. Malheureusement, le mouillage se situe en fait juste à côté d’un gros quai en béton armé de quelques pneus. Nous avons donc renoncer à s’arrêter ici car même en avançant un peu plus loin, il n’y avait guère de profondeur… 40 cm d’eau sous la quille, Renaissance repart vers le pont.
Finalement, nous mouillerons pour la nuit tout à l’entrée de la ria de Ribadeo, dans un petit renfoncement entre les falaises situées côté nord-est.
Aïe, par contre en reculant pour tester la tenue du mouillage, nous avons entendu un gros « crac » au niveau de la chaîne. Bref, nous sommes bien accrochés et dans de la roche ! L’orin n’ayant pas été balancé pour ce coup, espérons juste que demain matin, nous ne soyons pas obligés de nous séparer de la chaine et de l’ancre !
La nuit fut très bonne ! Pas une seule onde n’est venue agitée le plan d’eau.
Le soleil fait sa grâce mat’ lorsque nous quittons la baie de Cedeira, qu’importe il se pointera un peu plus tard. Nous délaissons ce mouillage sympathique pour une grande ria un peu plus loin ; celle de Viveiro. Le vent de face, nous faisons encore route au moteur dans une eau si calme qu’elle nous permet de découvrir tout ce qui barbotte dedans. Et il y en a bien du monde là-dessous ! Nous croisons ainsi de très nombreux petits crabes orangés qui sont en suspension dans l’eau ou qui semblent bien se débrouiller à la nage. Tiens encore ces espèces de petits ailerons flasques qui bougent à la surface ! Qu’est-ce ? De drôles de poissons qui semblent un brin ralentis, tous ronds et tous plats qui nous regardent de leurs yeux idiots !
La route continue. Nous passions le Cap Ortegal lorsque le capitaine fut soudain atteint d’une envie subite de se prendre pour Tarzan, se pendant aux haubans comme à des lianes et poussant des cris suaves d’homme-singe…
Poisson lune !
Encore quelques milles et nous voilà dans la Ria ! Celle-ci est très grande, profonde et abrite les deux villages de Cillero et de Viveiro. Ce dernier possède une marina et en face, la plage de Covas constitue le mouillage principal de la baie.
Nous préférons délaisser marina et mouillage entre digues pour un tout autre situé un peu plus au nord. Nous jetons alors l’ancre par 4-5 mètres de profondeur au niveau de l’extrémité nord de la grande plage sous la Punta de Faro. Devant nous se trouve une jolie petite île qui nous protège de toute houle de nord-ouest. Ce mouillage est vraiment au top ! Le décor est magnifique et très calme.
Petit tour en annexe à la découverte des lieux sous un grand soleil ! Hourra, nous nous sentons de nouveau vraiment en vacances, avec petites nav’, mouillages grandioses de Galice et beau temps ! :)
Réveil nuageux sur la Corogne. Aujourd’hui, nous avions normalement prévu de faire 45 milles afin de passer le Cap Ortegal pour mouiller au niveau d’Epasante dans la ria de Santa Maria. Malheureusement, c’était sans compter le temps qui est devenu orageux pendant la matinée et qui nous a fait retarder l’heure du départ. Midi, le ciel tonne toujours et se pare de nombreux éclairs. Puis une heure plus tard, la pluie est là. Nous attendrons que cette dernière cesse afin de larguer les amarres vers le nord-est.
En route ! Renaissance n’arrivera pas au mouillage avant la nuit alors nous décidons de faire moins de route pour viser la baie de Cedeira à environ 30 milles après la Corogne.
Il n’y a pas un souffle d’air, nous avançons au moteur durant tout le chemin sur un océan agité d’une toute petite houle. Le ciel restera voilé jusqu’à nous arrivions à hauteur du mouillage. Alors quelques éclaircies puis un grand et haut soleil nous permettront enfin d’apprécier le décor qui se dessine peu à peu devant nous. Et quel décor !
Les falaises sont hautes, très découpées et couvertes de verdures. Renaissance suit ses alignements afin d’éviter les cailloux perdus et pénètre dans la grande baie de Cedeira. Ouverte au nord-ouest, celle-ci est pleine de corps-morts réservés uniquement pour les embarcations locales, des petits bateaux de pêche pour la plupart. Nous jetons l’ancre un peu plus au fond de l’anse par 4-5 mètres de profondeur sur un fond de sable.
Derrière nous se trouvent une grande plage ainsi que le village. Nous sommes cinq voiliers profitant de ce joli mouillage pour la nuit, mais il pourrait largement en accueillir plus.
Il fait maintenant super beau et assez chaud. Annexe gonflée et hop, nous voilà partis découvrir le coin ! Nous tombons sur une magnifique petite plage de sable blanc où l’eau est si translucide qu’elle prend la couleur verte des pins et des eucalyptus qui parsèment la roche. On se sent bien ici, c’est très calme et super beau… Bref, un mouillage idéal, comme on les aime !
Puis retour au bateau avec le soleil qui commence à tomber.
Miam dans le cockpit et au lit !
Demain, autre jour, autres milles et autre mouillage…
(Et pourvu qu’il ait le charme de cette charmante baie… :)
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