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Englishman’s Bay

Arrivés à destination, nous découvrons un des plus beaux mouillages de Tobago. Englishman’s Bay est une petite crique sauvage entourée de récifs et bordée d’une plage arrondie. L’ancre est jetée au nord de la baie et avec joie, nous constatons que nous sommes mieux abrités ici qu’à Castara, cool !

Inconnus !

Les oiseaux sont toujours là, pélicans et frégates pêchent autour de nous. Ah que nous aimerions faire comme eux et manger du bon poiscaille. Malheureusement depuis notre arrivée sur Tobago, des rémoras squattent sous le bateau ! Poissons idiots, gluants, collants, qui se jettent sur tout ce qui tombe à l’eau, attrapés par mégarde, relâchés, et qui reviennent ! Avec eux dessous, rien de bon à l’hameçon !

 

Notre seule pêche du boat / Rémora : poisson pilote avec ventouse sur la tête…

L’eau trouble ne nous empêche pas d’aller nous baigner mais pour la découverte des fonds marins et pour la chasse, ce s’ra pour plus tard… La plage est pentue et les rouleaux s’y fracassent. L’annexe est donc mouillée à bonne distance et nous rejoignons le rivage à coups de palmes.

Tout ça pour nous ; seul au mouillage !

Artisanat local : sculpture de bambou et de coco…

A terre, c’est Le paysage de carte postale ! Plage déserte, sable blond, soleil, cocotiers et dense sous-bois bien vert en arrière fond…

Crapaud

18h, la nuit tombe tôt sous les Tropiques. Les piafs se taisent et des centaines de lucioles se mettent alors à scintiller…

Le lendemain, réveil morose et changement de décor. Notre joli mouillage bleu et vert de la veille s’est transformé en un cul de sac tout gris et dangereux dans lequel rentre une grosse houle… Ondulations vraiment impressionnantes qui s’explosent sur les rochers avoisinants. La plage disparaît derrière les rouleaux énormes et toute la baie est chargée d’embruns. Petite trouille. Sans plus attendre, nous relevons l’ancre et fuyons direct sur Charlotteville…

Tout à côté, ça fait flipper

Bizarre, seulement 2m de houle était annoncé. Pas énorme en soi… Et pas de quoi fouetter Yoda ?! :)

Castara Bay

Après avoir demandé à la douane un permis pour aller voir d’autres mouillages (!), nous avons pris la direction de Castara. En avant pour une petite navigation de 15 milles au portant mais pas bien rapide faute de vent. Nous mouillons par 8m de fond derrière un promontoire rocheux sensé nous protéger de la houle. Malheureusement, les bateaux de pêche occupent la partie la mieux protégée de la baie. Du coup, nous sommes exposés, le bateau roule d’un bord à l’autre et c’est assez désagréable. Bon selon la météo, la houle devrait normalement aller en baissant… On y croit oui.

A Charlotteville, la pêche s’effectue maintenant en barque motorisée avec deux lignes de traine attachées sur des bras en bambou. On les voit souvent revenir avec des coryphènes énormes, des wahoos ou des thazards… Ici, les pêcheurs sont à la rame et pratiquent encore la pêche à la senne… Bref, faut éviter de mouiller devant les trois plagettes !

Charlotteville, barque de pêche

Castara est également un petit village mais un peu plus touristique. En effet, c’est l’endroit qui propose le plus grand nombre de logements vacanciers sur cette partie de l’île. Et pourtant… Cela reste joli comme tout. Les cottages et autres appartements sont super bien intégrés dans le paysage et passent quasiment inaperçus.

Nous profitons du beau temps pour aller se faire une petite virée dans les récifs avoisinants.

Encore de bien belles choses sous l’eau et plein de poissons multicolores autour des coraux ! Perroquets, chirurgiens, papillons, anges, poissons coffres, bourses, murènes et autres inconnus… Tiens si on mangeait du poisson ce soir ? Après quelques tentatives, nous concluons que nos premiers essais de chasse sous-marine au fusil ne sont décidément pas très brillants. Et comme toujours pour l’instant, nous rentrons au bateau bredouilles !

Bourses cabri, les curieuses…

A terre, c’est toujours aussi vert et aussi riche. Le long des routes ou des sentiers poussent de nombreux arbres fruitiers. Papayers, manguiers énormes, « arbre de fruits de la passion », citronniers bizarre, cacaoyers, arbres à pain, bananiers bien sur, et pleins d’autres… !

Papayes !

Cacao !

Les oiseaux chantent et les poules picorent sur la route. Un peu au hasard, nous découvrons un chemin qui remonte le long d’une rivière et peu après, une jolie cascade verte… C’est cool !

Mais après deux nuits passées à Castara, la houle nous malmène toujours.

L’orientation de Tobago (nord-est/sud-ouest) rend les mouillages malheureusement assez rouleurs. Enfin… Charlotteville est exception !

Fatigués, nous levons l’ancre et décidons d’aller vers Englishman’s Bay située à 3 milles au nord d’ici…

On revient donc sur nos pas.

Parés à avoir houle et vent dans la poire ?

Tobagoland

A peine arrivés et nous sommes déjà sous le charme !

Tobago fait partie des dernières îles antillaises encore largement préservées, « une patte de mouche perdue tout en bas du tableau turquoise des Caraïbes »…
Nous découvrons là un petit bout de terre allongé de 42 km de long, légèrement montagneux et recouvert d’une dense forêt tropicale. Nature luxuriante et impressionnante de par son authenticité, elle est connue pour être la plus vieille réserve naturelle de la planète.

La côte nord de Tobago est très découpée et présente ainsi une succession de baies et de criques. Parmi celles-ci, au nord-ouest de l’ile, se trouve la grande baie de Man of War qui abrite le village tranquille de Charlotteville. C’est ici et dans ses eaux profondes que nous jetons enfin l’ancre.

Une petite échancrure de la côte nous permet de trouver des fonds de 15m juste devant la Baie des Pirates, petite mais très jolie plage. Le cadre est somptueux et nous avons hâte d’aller nous dégourdir les jambes !

Plage de Pirate’s Bay un peu à l’écart…

Nous sommes une quinzaine de voiliers au mouillage, et la plupart sont hollandais. Je ne pensais pas que nous saurions autant. Notre plus proche voisin vient nous mettre au courant des formalités à effectuer dans les quatre heures après l’arrivée sur l’île. Pas le temps de se poser, l’annexe est gonflée et nous partons aussitôt voir les douanes et l’immigration. Ouh que ça fait tout bizarre de retrouver le plancher des vaches !

Front de mer…

Les officiers sont cool et la paperasse est rapidement expédiée. Faut compter 50 titi dollars (6 euros) de droit pour un mois passé sur l’île, ou un peu plus si on arrive en dehors des heures d’ouverture hum… L’unique distributeur automatique est juste à côté. Mais surprise ! L’île est en fait découpée en deux districts ! Pour aller mouiller au sud, il faut refaire les formalités à Scarborough, capitale et second port d’entrée de l’ile. Pas pratique. On se contentera donc de rester sur la côte nord-ouest de Tobago et puis finalement, c’est la plus sauvage et c’est donc celle qui nous intéresse le plus.

Le mouillage est pépère, super bien abrité du vent et de la houle. Pour débarquer, il y a un petit quai bien pratique pour les annexes sur la jetée principale où se trouve également un robinet d’eau gratos. Et ôh miracle ! On a même du wifi gratuit, bon ok qui coupe tout le temps mais luxe, on le capte du bateau. Ah les joies d’internet après ces semaines de mer…

Pélican, nombreux dans le coin

Petit village de pêcheurs, Charlotteville est un endroit où il fait bon flâner. L’atmosphère y est paisible et les habitants sont souriants et avenants. Décontractés, ils nous abordent d’un « cool man » histoire de bavarder un peu. La mode est plutôt au rasta et certains d’entre eux portent des dreads méga méga longues. Quotidiennement, le reggae résonne dans les rues. De couleurs flashies, les maisons sont fleuries et bien entretenues, ambiance de gaieté générale… Juste devant le quai, se trouve un supermarket pour l’avitaillement léger (peu de frais) et plus loin quelques paillotes colorées vendent fruits et légumes…

Voilà, sinon il fait chaud et il fait beau même si nous nous prenons quelques grains de temps en temps. Nous vivons maintenant en maillots de bain et nous nous baignons tous les jours dans une eau à 28° qui en plus, est super poissonneuse ! Le pied…

Après avoir passé le 24 décembre en mer en mangeant du confit et en écoutant des chants de noël remixées au zouk sur la seule radio francophone qu’on captait en mer (non non pas RFI la muette), le réveillon du nouvel an s’est déroulé ici. Nous avons ainsi retrouvé tous les autres bateaux dans un ptit resto en bord de plage… L’occasion de discuter un peu, et de rencontrer un jeune couple tout sympa partis d’Afrique du Sud…

L’année 2013 démarre donc là pour nous, dans ce havre de paix entre mer et forêt. Des résolutions pour cette nouvelle année ? Oui : apprendre à parler correctement anglais ! Ça serait cool… ;)

Recherches qui ont permis de trouver cet article :

  • https://letundra com/ru/news/?taglist=rejsy ssha stambul

C’est le grand saut !

Cinq jours déjà que nous sommes sur Sao Vicente. Juste avant, nous avons jeté l’ancre sur l’île déserte de Santa Luzia mais malheureusement nous y avons subi un vent à décorner les bœufs ! Rafales à 40 nœuds en permanence, nous n’avons pas osé rejoindre le rivage, ni explorer l’environnement sous-marin… Et par une journée d’harmattan (vent chargé de sable ocre venant d’Afrique), avec donc une visibilité très réduite, nous avons entrepris de rejoindre Mindelo par le nord de l’île.

Nous avons passé quelques jours au mouillage, puis un, puis deux puis finalement trois jours au port, bien plus pratique pour les préparatifs du bateau. Mindelo est une grande ville, on y trouve pratiquement tout ce qu’on a besoin (ou presque). Ainsi nous avons enchainé corvées d’eau, d’avitaillement, de gasoil, les lessives, le remplissage de nos bouteilles de gaz, le nettoyage du boat, les formalités de sorties…

Marina et mouillage de Mindelo, Yoda y a fait son second plouf !

Si ça peut servir aux suivants :
Remplissage de nos bouteilles Butagaz cubes chez Enacol avec l’embout qui va bien, 8 euros les 6kg. Faut compter quelques jours…
3 laveries dont une en self-service, magique !
Clé 3G pour le net, c’est rentable pour tout le Cap-Vert…
Une boulangerie délicieuse, un supermercado relativement bien achalandé où on trouve même de la viande, marché aux poissons et 2 marchés fruits/légumes…
Chez l’allemand : 30euros/jour pour Renaissance. L’eau est en plus ! Petit ship à côté de la marina.
L’annexe quand on est au mouillage est à laisser au ponton Fishing prêt de la vedette de secours. On laisse quelques pièces en remerciement. Sinon, c’est 4 euros/jour au port !

Dans les rues de la ville…

Et puis voilà, J-1, on y est ! Fin de notre aventure capverdienne ; nous en garderons des souvenirs sympas même si je pense que nous n’avons fait qu’effleurer le pays. Le bateau est maintenant plein à craquer et nous sommes sur le départ… Cap à l’ouest !

Nous prévoyons de rejoindre l’île de Tobago, juste en dessous de Grenade, et ensuite de remonter tranquillement l’arc antillais. 2100 milles sont au programme, soit 15-20 jours de mer olé ! C’est avec un peu d’appréhension mais aussi avec beaucoup d’impatience que nous devrions larguer les amarres demain en fin de matinée… Ça fait tout bizarre de se dire que ça y est, que c’est notre tour quoi ! Depuis le temps qu’on en parle de cette fameuse transat’ hein…

Donc souhaitez-nous belle mer et surtout bon vent !
A la prochaine, de l’autre côté de l’atlantique… :)

Une tite pensée pour Barbe Roots et pour Contre-temps, que les ennuis techniques sont venus ennuyer. On se rejoint là-bas !