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De Cascais à Oeiras en passant par la capitale

Ça fait quelques jours maintenant que nous nous dandinons au mouillage dans la grande baie de Cascais. Les journées passent relativement vite car nous sommes dans les derniers petits arrangements du bateau en vue de la prochaine traversée. JR bidouille sur le pilote auto. Nous avons désormais un éclairage (toute juste suffisant aïe) pour les diners dans le cockpit ; on peut ranger les bougies ! J’inspecte le moindre placard ou étagère qui ne serait pas assez bien fixé et nous installons de nouvelles barres anti-roulis ici et là. Tout doit être parfaitement calé au risque de se prendre un truc sur le crâne en mer. Le moindre objet mobile pouvant devenir un dangereux projectile… Le feu de navigation a changé de place car il était auparavant coincé sous le panneau solaire et donc peu visible. Le gréement est ausculté avec attention. A l’intérieur je m’occupe d’emballer les conserves en verre de belle-maman et les bouteilles dans du papier-bulles au cas où on serait un peu ballotté. Et puis… 3 ans sans soucis et c’est maintenant que le chiotte de devant nous dit m*rde. La chose est bouchée par des énormes caillasses de calcaire. JR aura la laborieuse et pénible tâche de mettre les mains dedans, burk ! Bon chiotte débouché mais pompe cassée haha ! Ca fait donc un truc de plus à rajouter à notre liste pour les emplettes chez le ship… Tiens en parlant de ship (boutique de matos nautique), à Cascais y’a rien ou presque. Il faut se rendre à Lisbonne où les magasins sont bien plus fournis. Voilà donc la bonne excuse pour quitter Cascais malgré que son mouillage soit tout à fait convenable. Le souci, c’est plutôt qu’on n’accroche pas avec la ville. Ok c’est sympa les rues pavées, ok c’est animé (Fête de la Mer en ce moment !) mais bof quoi. La promenade sur le port par exemple est loin de nous avoir plu. Ce n’est donc pas là que nous allons prendre un amarrage ; nous avons en effet le plein d’eau à faire et les fringues à laver… Surtout que le tarif pour une nuit au port est apparemment bien élevé.

Attention mouillage super encombré ! Nos voisins ont remonté des câbles…

Nous choisissons alors de nous rendre à la marina d’Oeiras, juste un peu plus loin. L’entrée est étroite et le ponton carburant fait office de ponton d’accueil. Pour Renaissance, nous paierons 30 euros la nuit. Le wifi est gratos et fonctionne (normalement) sur les pontons. L’accueil est plutôt sympa et on vous remet un petit sac avec dedans plein d’infos utiles : plan de la ville, plan de Lisbonne, tourisme… Chapeau, on ne voit pas ça partout et ça aide bien. Petit plus : la machine à laver coute 1,50 euros, dérisoire quoi ! Par contre, oubliez la remise d’STW, la fille nous explique qu’ils ont lu les commentaires du site sur la marina et que les gens mentaient en disant faire le tour du monde alors que ce n’était pas vrai, blablabla…

Nous partons à Lisbonne en train et sur place nous nous promenons rapidement sur les bords du Tage.

Nous revenons avec une nouvelle drisse, une nouvelle écoute de tangon (l’autre étant morte) et des babioles. Pas de pompe à chiotte, tant pis on a l’autre… Un diner sur la marina et au plumard !

Prise en flag’ dans l’sopalin !

Demain, milieu d’après-midi nous quitterons le continent pour rejoindre l’archipel de Madère à 480 miles plus au sud-ouest. Ce sera notre première traversée aussi longue donc un peu d’appréhension est au rendez-vous. Nous tablons sur cinq jours de mer durant lesquels un vent de secteur nord devrait nous accompagner. Mais qu’en sera-t-il de la houle ?

Ilha da Berlenga, mais sans la brume !

Direction sud-ouest, vent de nord-ouest, au travers donc. Cette navigation a été une des plus rapides que nous ayons faite. Renaissance a bien avancé grâce aux 15 nœuds de vent présents et nous avons encore battu notre record de la saison : 7,8 nœuds et sans surf en plus ! :) Le soleil était là, tout était parfait. J’ai même remonté un poiscaille ! Devinez… Bah oui encore un maquereau ! Bon je crois que c’est une spécialité ici, séché sur la plage.

On fait les présentations…

Un copain !

Nous sommes arrivés devant l’île rouge et verte en début de soirée. Petit tour de repérage, nous sommes un peu abrités du vent, de la houle aussi, mais par contre les profondeurs sont assez importantes même en se rapprochant un peu des cailloux. Pas le souvenir de ça… Renaissance plongera finalement son ancre juste devant le petit fort par 10m d’eau. Nous sommes assez proches mais ça devrait le faire surtout que le vent doit souffler cette nuit mais toujours de nord-ouest. Bon petit apéro et demain balade sur l’île. Ensuite, 50 milles de mer à faire pour rejoindre le mouillage de Cascais un peu plus bas.

Voilà ce qui était normalement prévu. Mais nous avons passés une nuit horrible sur ce mouillage. D’ailleurs on n’a toujours pas tout compris. Déjà le soir, nous soupçonnions qu’il y avait sous notre coque un fort courant car le bateau restait coute que coute en travers du vent. Bon pas grave en soi, les caillasses étant à distance dans cette position aussi. La nuit s’est passée à marée basse. Deux heures après notre endormissement, le courant s’est inversé, le vent a fraîchi en restant nord-nord-ouest et une curieuse houle d’est / sud-est s’est levée ! Une houle de terre !? Bref, on a dormi 2h avec de la houle en traviol’ ou au cul faisant résonner l’échelle et le portique, du vent en travers aussi et cette île toute/trop proche dans l’obscurité… Yoda flippait car ses balles l’attaquaient avec le roulis, couchée j’m’suis pris le GPS sur la tronche et le tiroir à chaussettes sur les jambes ! (A revoir les fixations hein !)

Donc au petit matin, nous avons malheureusement zappé la promenade. A mon grand regret car l’îlha da Berlenga (et ses copines !) est vraiment superbe ! Tant pis.

En mer, nous avons retrouvé du vent portant plein cul légèrement délicat à gérer. La mer déstabilisait souvent les voiles qui se déventaient facilement car ça ne soufflait pas bien fort. Renaissance est tout de même bien arrivé à destination au coucher du soleil et toujours en slalomant entre les casiers. La baie de Cascais est relativement grande et pas mal de bateau sont déjà au mouillage. C’est notre dernière étape au Portugal ; on ne va pas plus loin. C’est d’ici que nous allons prochainement traverser pour Madère… Avec le vent et le temps que nous venons d’avoir, autant dire que nous sommes entièrement réconcilié avec le Portugal en terme de navigation… (La remontée de celui-ci il y a deux ans avait été en effet un peu difficile.)

Nous trouvons sans difficulté une petite place derrière les autres voiliers, à distance du chenal d’entrée. L’ancre est jetée. On est crevé. Maquereau n°8 est à bouffer, remonté cette fois-ci sur la traine de surface ! :)

Stop dodo à Aveiro

 

Hey mais nous avons du vent portant ! Alélouya ! De la voile rien que de voile ! Ces deux derniers jours, nous avons fait deux nav’ de 35 milles chacune.

Hier soir nous nous sommes posés à Leixoes ; bof, on connaissait déjà l’endroit. Le mouillage est dans un coin du port industriel et nous y étions seuls. On s’est tâté à aller visiter Porto en laissant le boat ici mais finalement non, pas plus l’envie qu’ça.

1ère éolienne flottante au Portugal !

Arrivés en même temps que lui !

Et puis aujourd’hui, nous avons fait escale à Aveiro. Comme la fois dernière, mouillage à Sao Jacinto, petite baie près de l’embouchure de la rivière. Nous y croisons un français qui remonte vers la France après avoir fait Madère et les Canaries en solo. C’est calme mais quelque peu poisseux.

Gégé tangonné

Mais ils ne font escale que dans les endroits qu’ils connaissent déjà vous vous dites !? Et oui, mais c’est qu’on n’a pas vraiment le choix sur cette partie de la côte portugaise et puis, on a le temps na ! Certains tracent direct tout le Portugal mais on n’est pas spécialement friand des longues navigations et en plus la prudence incite à ne pas naviguer de nuit sauf au large à cause des nombreux casiers…

Yoda au winch !

Bon allé demain, nouvelle escale dans un endroit que nous ne connaissons pas encore : Nazaré à 70 miles plus bas donc on va décoller à l’aube !

J’arrive plus à pêcher ! Toutes les lignes sont cassées et j’ai perdu quelques leurres. JR a bricolé un enrouleur pour la traine qu’on va tester demain… J’ai refait mes bas de ligne avec du nylon 80 au du 100 en soignant les nœuds, à voir… :)

Dernière escale espagnole !

Voilà déjà quelques jours que nous sommes à Baiona patientant pour une météo plus clémente. Mardi, nous nous sommes rendus au port. Pas de ponton visiteur ; soit les boys vous placent soit c’est le ponton carburant. L’accueil par la madame militaire dans sa cahut’ est bof bof. Nous paierons 33 euros la nuit et le wifi coûte trop cher, on renonce. 12 euros ! Voué sauf que du ponton on ne capte pas haha, l’arnaque. Une heure est donnée gratuite mais impossible de se connecter. Bon, on verra plus tard. Pas de machine à laver au port mais une laverie en ville… Bon bah on verra plus tard aussi ! Procastinateurs nous ?! :)

Mais il y a bien une chose qu’on ne peut pas remettre à plus tard, c’est la visite au véto pour le matou ! Elle a un rappel à faire et surtout le vaccin antirabique, précieux sésame, obligatoire pour pouvoir passer les frontières en toute légalité. La clinique n’est pas loin du port, et nous tombons sur un super véto qui fait l’effort de parler doucement en articulant. Cool, j’appréhendais un peu car notre espagnol a quelques lagunes on dira hum… Un quart d’heure après, l’affaire est réglée ! Yoda n’a pas trop bronché malgré qu’elle se soit bouffé une vitre en essayant de déguerpir par une sortie qui n’en était pas une ! :)

Visite de la ville, des remparts, du ‘tit parc où finalement se trouve une connexion internet gratos (merci pour l’astuce !), gros gros coup de vent ce mardi soir : on est mieux au port, retour au mouillage pour les nuits suivantes, avitaillement, premier petit apéro avec un bateau qui descend comme nous, relâche et détente !

Demain, toujours et encore du vent de sud. Arf. Cela ne devrait changer que dimanche voire lundi prochain. Renaissance, partira / partira pas ? Et puis la charmante Galice, bah c’est fini snif. Maintenant c’est la descente du Portugal qui commence…

(Arf)