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Foirer son arrivée

Il fait encore nuit mais réveil de bonne heure histoire d’arriver assez tôt sur English Harbour à Antigua ! La zone de mouillage n’étant pas très grande, nous préférons tenter d’y être dans les premiers… C’est loupé ! Apparemment, nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette super idée et c’est une dizaine de bateaux qui quittent Deshaies avant les 6h du mat’ en direction du nord…
Nous levons l’ancre peu de temps après au même moment que notre voisin anglais de devant.

Bonne surprise, la houle est moindre ! C’est déjà un peu plus confortable. De plus, nous sommes au travers et Renaissance avance bien. Par contre, nous rôtissons sous ce soleil de plomb qui travaille à nous donner de bons coups de soleil. Yoda, qui d’habitude boude et passe la navigation a sommeillé dans le carré, vient nous rejoindre et ne semble pas trop souffrir de la mer ce coup-ci.

No stress… :) Un peu Maru sur les bords…

Nous mettrons 7 heures pour avaler les 43 milles entre Antigua et la Guadeloupe, pas mal. Comme d’hab, le vent forci à l’arrivée et cumulé à la fatigue, voilà pas qu’on commence à s’embrouiller tous les deux pour une bêtise pendant le rangement des voiles ! C’est toujours la même chose, le même schéma : il s’énerve, ça m’énerve qu’il s’énerve, on s’auto énerve, ça gueule, ça braille… Chacun vocifère de son côté, de toute façon avec le vent on n’s’entend pas ! :)

Bref on arrivera en râlant dans un English Harbour tout calme. Ou comment passer discret… On sent le regard des autres, ça en rajoute une couche mdr ! On s’y reprend à deux fois pour poser l’ancre là où on l’voulait alors qu’il n’y a pratiquement plus de vent. Le bateau de devant nous scrute sans vouloir nous dire bonjour et se met debout dans son cockpit face à nous rrrr.
Quoi t’as un problème toi aussi là !?
Marche arrière, sommes bien crochés et mouillés juste devant notre voisin de Deshaies, qui lui est arrivé un petit temps avant. Salut copain de route !
Et puis d’un coup, bah la pression retombe et s’évanouit. Réconciliation illico et apéro ! ;)

Quelques instants après, un nouveau voilier se présente dans la baie pour mouiller à nos côtés. Nous sommes dehors donc observons discrètement la manœuvre. Celle-ci sera d’ailleurs parfaite et nous remarquons aussitôt qu’ils portent tous les deux des casques ! C’est nouveau et ça semble devenir à la mode puisqu’on en voit de plus en plus… Hum ça peut être pratique pour éviter de s’embrouiller et surtout de se donner en spectacle devant tout le monde… Ce sont en fait des talkies-walkies sur casques, un pour monsieur à la barre et un autre pour madame au guindeau. J’imagine que la chose a initialement été conçue pour des bateaux de 50m mais pourquoi pas hein !
Et puis ça fait très PRO, très style, très balai-dans-le-cul distingué… ! :)
Alors ça nous fait réfléchir, est-ce peut-être une solution pour nous ??
Mouai…. Bof pas convaincus ! En plus, je crois qu’on arriverait bien à s’engueuler par casques interposés :) et puis bon rassurez vous, tous nos mouillages ne se font pas en hurlant et en levant les bras au ciel quand même hein ! On est civilisé rooh…
(Du moins quand on essaie… :)

A Deshaies

On a joué toute la journée mais là du coup, on rigole un peu moins.
Nous arrivons assez tard sur Malendure, juste en face de la réserve Cousteau. Le soleil est déjà rasant et nous ne connaissons pas l’endroit. Nous trouvons une petite place derrière les autres par 9 m de fond de « tenue incertaine » et nous sommes un peu trop prêts des caillasses à notre goût. De plus, le vent nous porte justement vers ces rochers qui avec l’obscurité grandissante semblent se rapprocher. Le mouillage est aussi terriblement inconfortable ! Une épaisse houle de sud nous ballotte, c’est l’horreur… Alors quand notre breton de voisin joue essaie de jouer quelques notes sur sa cornemuse, l’ambiance devient carrément sinistre et on a très envie de se barrer très très vite de là.

Mais fait nuit autour alors au lit ! On dormira très peu et très mal…

Dès le lendemain, on quitte l’endroit. Direction Deshaies, notre dernière escale guadeloupéenne avant de tracer sur Antigua… Petite navigation au moteur car pas un souffle de vent sur une mer presque d’huile. Ma ligne de traîne nous ramènera une grosse orphie à la bouche pleine de grandes dents… (Et pas si dégueu que ça finalement à la poêle !)

Renaissance embouque dans l’anse de Deshaies sous d’énormes rafales de vent venant pleine face. Raaah je stresse un peu car ça va être sport le mouillage dans ces conditions !

Finalement cela se passe bien et nous balançons l’ancre en plein milieu de la baie pas trop prêts ni trop loin des autres… Cool. Une heure plus tard, les grosses rafales ont disparu, il n’y a plus du tout de vent et les bateaux commencent à se balader autour de leurs ancres… Gaffe à l’évitage !

Deshaies est assurément un bon mouillage. Pas rouleur du tout, assez grand pour ne pas être entassés les uns sur les autres et le village est mignon, caribéen et paisible ! Et puis nous sommes sur Basse-Terre, donc c’est un lieu stratégique pour découvrir la forêt tropicale et la superbe plage de Grande Anse tout à côté…

Sinon, on s’essaiera à la pêche du bateau car un gros banc de petits poissons squattant la coque de Renaissance se font bouffer par des plus gros. Les pauvres complètement apeurés sautent dans tous les sens à chaque attaque et nous en retrouvons des dizaines morts échoués et desséchés dans l’annexe. Voire tous raplaplas car coincés sous les lattes ! Parmi les prédateurs, nous remarquons des carangues mais surtout une magnifique thonine. Alors nous récupérons les cadavres et tentons de l’appâter, en vain… Par contre les carangues (ciguatera) et les orphies semblent plus intéressées. Après une heure, nous avouons notre défaite et rangeons tout le matos éparpillé sur le pont. On aurait pu manger de la Yoda aussi tellement les hameçons lui plaisaient, mais bon, on s’est dit qu’on préférait se la réserver pour plus tard en cas de gros coup dur…

Nous resterons quelques jours ici à profiter de cette quiétude et du wifi (payant).

La clearance de sortie se fait au magasin de souvenirs Le Pélican, à 4 euros pour l’ordi. Agréés par les douanes, ce système doit certainement plus leur rapporter que l’ensemble des babioles à touristes vendues dans leur boutique vus le nombre de bateaux transitant par Deshaies ! Bon en même temps, quel bonheur de pouvoir faire ses formalités rapidement et au village. Nous sommes également en train de tester Eseaclear, site internet de pré-enregistement pour faire ses formalités à Antigua-et-Barbuda. Apparemment cela faciliterait et accélérerait grandement la paperasse. A voir donc à l’arrivée…

Mercredi, le vent vire au sud-est, parfait ! Donc cap sur la british Antigua !

Petits pas vers le haut

Nous avons déplacé le bateau pour nous rapprocher du nord de la baie et avons mouillé par quelques mètres de fond dans une zone dégagée à droite des bouées. Ces dernières sont proposées par les boat boys pour 10 $US mais méfiance quant à leurs tenues sous grosses rafales hum… Possibilité également de faire de l’eau en s’amarrant sur une des premières bouées où un tuyau a été tiré de la plage. Nous sommes une bonne trentaine de bateaux, soit beaucoup plus que lors de notre dernier passage.

Sinon pas grand chose à raconter, une journée de glandouille sous gros grains et nous sommes ensuite partis vers le nord et vers Douglas Bay, jolie plage juste au dessus en empruntant le WNT 14 qui coupe la péninsule où se trouve le parc national Cabrits. Gaffe aux minibus qui roulent (vraiment) à fond sur les routes ! Nous n’irons pas très loin, j’ai mal aux panards et les ampoules à vif avec nos précédentes explorations boueuses raah !

Prince Rupert Bay

Drôles de bers…

Une autre rivière en chemin

Douglas Bay

Sagement à l’ancre avec des « miaou » qui se font entendre

Coucher de soleil sous grains tendance « fin du monde apocalyptique »

Nous attendons maintenant que le vent faiblissent un peu avant de rallier Les Saintes à 20 milles de nous… Si possible, vent d’est – sud – est pas trop fort et une mer calme, est-ce trop demandé ?

Portsmouth

Peu de temps après, nous sommes partis nous balader dans les rues de Portsmouth, gros village animé et bruyant qui est en fait la deuxième localité de l’île.
Tour à tour française et anglaise, la Dominique est aujourd’hui un état indépendant depuis 1978 faisant partie du Commonwealth. Elle compte environ 72.000 habitants dont 3.000 ici à Portsmouth. Cette ville était initialement prédestinée pour être la capitale de l’île mais comme, la malaria et la fièvre jaune sévissaient dans le coin, c’est Roseau au sud qui a été finalement choisie. Ca parle anglais bien sûr mais surtout un créole qui tire sur le français, bien pratique car je dois avouer que nous ramons un peu !

(Actuellement lorsque que je cherche mes mots, c’est l’équivalent espagnol qui me vient automatiquement en premier rrr ! Peut-être est-ce due aux quelques recherches que j’entreprends en ce moment sur Cuba et sur la République Dominicaine… nos futures escales ??)

Plus au sud, dans la banlieue chic de Picard, on trouve curieusement une faculté américaine, la Ross Medicine University, qui a la particularité d’être la moins chère des États-Unis. Elle compterait près d’un millier d’étudiants qui logent principalement dans les hôtels et les appartements voisins. Je ne sais pas si ces mêmes étudiants sortent beaucoup de leur campus armé de barbelés et truffé de vigiles à tous les points d’entrée, mais nous ne croiserons aucunes têtes d’américains en dehors de leur enceinte durant notre balade. Faut dire que leur cursus universitaire comprend plusieurs années d’études à plus de 15.000 $US le semestre. Sachant que le salaire moyen dominiquais est de 500 $US, il y a effectivement choc culturel et social !
Bon, j’imagine qu’il y a bien quelques retombées économiques profitables aux locaux et à la Dominique…

Maison de Portmouth…

Appartements confort Picard…

Nous avons eu un peu de mal à regagner la plage car l’université, les hôtels et leurs zones de Private Property s’étendent sur plusieurs km de long et interdisent ainsi aux étrangers l’accès direct au littoral.

Accès direct sur la plage…

Prince Rupert Bay

Là, il est temps de se cacher…

Et là, bah même sous les palmiers et cocotiers, on est trempé !

Comme nous étions le week-end et que nous ne voulions pas payer de taxes d’overtime, nous ne nous sommes présentés aux officiels que le lundi matin pour faire nos démarches d’entrée dans le pays. En mauvais hors-la-loi, on s’est alors fait taper sur les doigts puisque nous avions dépassé les 24 heures de délai pour effectuer les formalités ! Bon, c’était mérité et nous étions effectivement en tord il faut le dire. Conciliants, ils nous ont quand même fait nos papiers sans amendes ou quoi supplémentaires. A savoir que malgré que ce soit anglais et que les pays anglais sont souvent très chiants tatillons, la Dominique a récemment facilité toutes ces démarches administratives afin de promouvoir le tourisme sur l’île. Donc ici, on peut faire l’entrée et la sortie en même temps et au même bureau pour un séjour de moins de deux semaines et cela coûte… 10 minutes de temps et 10 $EC, soit moins de 3 euros !

Alors oui oui, z’avez raison, on aurait pu faire un effort rooo… :)

Recherches qui ont permis de trouver cet article :

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