Ah qu’il était temps ! Grand aprèm ensoleillé pour une navigation pépère histoire de se remettre dans le bain. On n’attendait plus que le retour du lazy bag. De nouveau à sa place, un rapide aller-retour en haut du mât finit d’installer liens, réflecteur radar et protections de barres de flèches. Une petite vérification des coins et des recoins du bateau, et nous sommes prêts. Nous larguons les amarres, oulà qu’elles sont toutes sèches et bien rêches celles-là… Faut dire que ça fait un bon moment maintenant que Renaissance ne s’est pas dégourdi la coque.
En mer, y’a bien du monde ! De toutes manières, il y a toujours du monde à Hendaye le week-end, en particulier quand il fait beau. Nullement inquiétés par la houle, si petite soit elle, nous retrouvons peu à peu nos marques. Au début, mes yeux cherchent un peu ce qu’ils devraient voir mais petit à petit ils y parviennent… (Euh elle ne m’a pas l’air très compréhensible cette phrase !?) M’enfin, j’me comprends !
Tous ces bateaux, ça s’croise et ça se recroise dans tous les sens et la majorité sont à la voile malgré les… 5-10 nœuds de vent présents ! Oui Pépère la navigation je vous disais… On piétine un peu, on recule et ah ça y est on avance malgré cette brise assez irrégulière.
De retour dans la baie, on opte pour choisir un nouvel emplacement au ponton sud. Renaissance s’éloigne ainsi un petit peu plus de Tr°bord, de ses colonies d’hommes grenouilles et de ses poufs en mal de reconnaissance. Le tout étant trop sonore et trop présent.
Voilà, le voilier est maintenant seul au ponton loin des navettes de plongées et loin des ouvriers, amen ! Bon à présent, il est l’heure d’aller chasser la mouche…
Bon bah cette dernière nuit en vadrouille fut juste catastrophique :)
Nous n’avons dormi en fait que deux ou trois heures. La houle est venue nous secouer tant et si bien que le sommeil nous a échappé. Pourtant le vent était bien tombé… Jean-Rémy était debout dès 3h30 du mat’ et moi, je cherchais toujours Morphée dans la cabine arrière. Et lorsqu’enfin j’ai pu apercevoir ses bras… Paf dring réveil et debout !
On se motive et l’ancre est levée.
Alors programme du jour : faire les derniers 70 milles qui nous séparent de notre point d’arrivée. Il est 8h30 – 9h quand nous nous éloignons du mouillage. La mer est bien formée mais la houle est d’ouest, ce qui nous arrange bien.
Miracle, le vent souffle ! Et on ne pouvait guère rêver mieux. Une vingtaine de noeuds au trois quart arrière poussent Renaissance sur les flots à une très bonne vitesse.
Le ciel est chargé mais presque miraculeusement le soleil nous éclaire et nous réchauffe constamment.
L’ensemble de la navigation se passera très bien, entre voile et surf, sans pluie et embruns, et à une vitesse moyenne de plus de sept noeuds ! On aime !
Ce fut donc une dernière journée sympa même si… en arrivant dans la baie d’Hendaye, la houle s’est carrément amplifiée bousculant ainsi Renaissance de toute part.
Il est 18h et nous sommes dans les temps. La marée est haute ; ce qui nous permet de passer tranquillement la barre des un mètre située juste à l’entrée de la Bidasoa. Les pare-battages sont installés et nous nous dirigeons vers le port.
Oula, première impression : pas de place, le port est blindé. Nous ne trouvons pas non plus le ponton d’accueil qui devrait normalement se situer au niveau des navettes qui traversent pour l’Espagne.
Bon, on va se mettre là pour le moment, en bout de ponton et nous allons demander à la capitainerie. Capitainerie qui ne peut nous offrir que trois jours au port. Pour pour l’après, il faudra voir avec le grand chef, c’est lui qui gère nous dit-on…
Petit snif’… Voilà, voyage terminé, une page est maintenant à tourner.
Et puis, va bien falloir retourner un peu dans la réalité non !?
Et peut-être même bosser !?
Et puis pourvu que Grand chef soit généreux… :)
Il est 22 heures. Installée devant l’ordi, je suis occupée à raconter mon blabla sur un document Word qui ira ensuite se coller sur le blog. De son côté, Jean-Rémy lit un bouquin affalé sur un des coussins du carré. Tout est calme.
Euh enfin presque…
Car dehors, c’est carrément le dawa ! Le vent souffle dans la nuit à 30-40 nœuds avec de bonnes grosses rafales qui durent une éternité. Le voilier, coincé par son ancre, fait des va-et-vient permanents et chasse parfois du derrière… Le GPS lui ne dit mot, nous rassurant et sous-entendant que Renaissance est toujours à sa place, au milieu d’une courte baie encadrée par une digne et des falaises. Par période, la pluie tambourine rageusement sur le pont ou se fait plus douce dessalant ainsi le bateau des embruns de la journée.
Un coup d’œil à la météo ; bon le pire est dernier nous. Les grains se succèdent maintenant depuis le début de la soirée, avec des rafales qui dévalent à toute vitesse les pentes des montagnes situées devant nous. Elles semblent être spécialement venues pour nous chasser, voulant peut-être emporter avec elles le portique ou le panneau solaire.
La journée avait pourtant bien commencé. Un bon sommeil réparateur qui vous met de bonne humeur, la sérénité d’un port tout silencieux de bon matin, de bonnes céréales au p’tit dèj’ miam, un peu de temps afin de ranger efficacement le bateau, un soleil qui paressait conquérant… Que du bon pour nous permettre de larguer les amarres sur les coups de midi. En route pour une petite nav’ vers le port Castro Urdiales, à 30 milles plus loin ! Une fois en mer, v’là les réjouissances qui commencent. Le vent souffle léger mais encore en plein dans le nez. Commence à y’en avoir marre ! Le moteur nous propulse sur une mer toujours quasi plate. Le soleil se laisse peu à peu intimider par les nuages ambiants qui finissent bientôt par l’engloutir complètement. Hum fait froid d’un coup.
Nous faisons route silencieusement sous un ciel qui se charge peu à peu. Il pleuvra à trois reprises mais le soleil ressurgira de sa cachette pour nous accueillir à destination… Tiens, les poissons sont particulièrement contents aujourd’hui et sautent de tous les côtés !
Le château de Santa Ana se rapproche et au loin, nous apercevons les cheminées de Bilbao.
Nous entrons dans le port en vue de mouiller à côté des corps-morts mais cela se révèle vite impossible car la zone de bouées s’est agrandie. Il est peut-être possible de se mettre sur l’une d’elles mais il faudrait auparavant descendre du bateau pour aller poser la question au Club Nautique. Trop enquiquinant, nous mouillerons devant la plage de Brazomar juste au sud-ouest du port.
Le coin n’est pas mal du tout, les alentours sont jolis et nous sommes bien protégés de la houle. (Même toute légère, une houle est une houle ! Et elle viendra inévitablement saboter votre repos durant la nuit !)
Allé, plouf. L’ancre est envoyée par 6-7 mètres de fond. Etant seuls à l’ancre, nous balançons presque la totalité de la chaine comme ça si le vent se lève… Et vingt minutes après être installés, la pluie nous tombe dessus à grosses gouttes.
Le ciel tout noir et le fait de ne pas être du tout protégés du nord nous font prendre une météo pour savoir à quelle sauce nous allons être mangés cette nuit. Aïe ! Mauvais, très mauvais ! Gros gros coup de vent dans les heures prochaines jusqu’à 53 nœuds !
Puta*nnn, bon que faire ? Ca y’est le vent d’ouest et sa pluie nous cognent, nous sommes en plein dedans. Subir et encaisser la colère d’Eole au mouillage ? Ou fuir et prendre la direction d’une marina de Bilbao à 10 milles plus loin ?
La chaine tient bien pour le moment donc nous décidons de rester. En effet, nous ne souhaitons pas faire une tentative imprudente pour trouver un refuge alors que ce mouillage en est finalement peut-être un. Et puis, deux heures de mer là maintenant tout de suite avec ces moutons sur la ligne d’horizon, euh nan merci quoi.
Nous croisons les doigts pour ne pas avoir de casse ou de gros soucis, genre une ancre qui nous lâche… La nuit ne sera donc pas reposante ; je pronostique ainsi trois ou quatre réveils obligatoires pour voir où nous en sommes ! Pff.
Bandes d’idiots, pourquoi ne pas avoir repris une météo dans la journée sans se contenter de celle d’hier ? En prime, une météo espagnole et sachant que vous y comprenez que dal ! Ah ah vous voilà servis ! Cela vous apprendra à relâcher votre attention à deux jours de l’arrivée… La mer, c’est pas du tout cuit ! Et ce n’est pas parce que ça fait trois jours que la météo se plante dans ses prévisions qu’il faut faire l’impasse dessus en négligeant de la prendre !
Bon, bah on saura demain ce que cette coquille de noix a dans le ventre et ce qu’elle est capable d’encaisser au mouillage… Si demain entier, demain Hendaye ! :)
Ah nous captons à la radio qu’en France, ce n’est pas la joie non plus. Alerte orange et rouge dans de nombreux départements pour pluie et orages !
Recherches qui ont permis de trouver cet article :
- https://voyage-de-renaissance fr/vrac-de-nav/peninsule-iberique-2010/asturies-cantabrie-et-hendaye-2010/mouillageventeacastrourdiales/
Arf, si c’est pas malheureux de dénicher de si jolis petits coins ; petits coins aussi ravissants qu’inconfortables ! Nous nous sommes réveillés tous les deux à maintes et maintes reprises à cause de la houle et de la proximité des rochers autour de nous. Renaissance n’a pas dormi une heure, poussé et repoussé par les mouvements de l’eau.
Plusieurs bouquins nous confirment cette impression de ne pas avoir dormis lorsque le mouillage se révèle être rouleur. Le corps n’est pas au repos complet alors qu’il devrait l’être durant la nuit. Et puis aujourd’hui petite forme. Au réveil, la migraine m’assaille à peine me tiens-je debout sur mes deux jambes.
Vite préparés, nous voilà vite en mer. Programme du jour : atteindre la baie de Santander afin de jeter l’ancre dans un mouillage AAbrité (oui avec un double grand A !). Le soleil n’est pas trop là et la route est longue. Mer plate, fait bon mais pas de vent !
Et 45 milles plus tard, voilà la baie ! A tribord, nous observons une grande plage qui porte le nom d’Ensenada del Sardineiro mais elle n’est pas protégée de la houle, exit ! Nous continuons donc notre bout de chemin en passant tout proche de l’Isla Mouro puis nous empruntons le chenal balisé. Au sud de la péninsule de Magdanela se trouve une autre plage où il peut être intéressant de mouiller ; celle-ci étant un peu plus abritée que la précédente. Autre zone de mouillage : proche des corps-morts devant le club Nautique mais zone presque dans le chenal et chenal être très fréquenté !
Le temps changeant et se dégradant assez rapidement, nous choisissons d’opter pour la facilité et pour le confort. Facilité qui consiste à laisser tomber le mouillage pour ce jour et à aller se caler contre un ponton bien « au chaud » dans un port ! Nous nous délestons ainsi de 38 euros pour trouver place dans la Marina del Cantabrico, tout au bout du chenal. Elle est relativement grande et un guss très gentil du port nous aide à nous amarrer. On se branche et on peut se poser. Wifi ? Non l’antenne ne marche pas, il faut venir au bureau. Bon non. Le port est très très calme bien qu’assez rempli. J’ai un peu l’impression qu’il est comme mort ; ‘fin, c’est peut-être à cause de l’ambiance sinistre liée au temps gris et à l’averse imminente… Tout près est l’aéroport mais on oublie vite le bruits des avions.
Un film et au lit ! Je suis raplapla complet…
Demain, mouillage Castro Urdiales ou mouillage Bilbao ?
A Hendaye dans 100 milles, bref après-demain ! :)
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