Après avoir dormi à couple du bateau voisin, c’est parti pour une navigation dominicale sous une chaleur écrasante ! Au ponton, pas un seul souffle d’air n’agite le taud du voilier. On sue à grosses gouttes même à l’ombre. Dans le bateau, il faisait d’abord un peu plus frais mais rapidement l’équilibre s’est rétabli arf. Alors hop’ direction la mer…
Une petite brise dans les voiles, un grand soleil, une mer toute plate ; une vadrouille agréable et surtout ôh combien rafraîchissante.
Bon et alors ce joint tournant va bien ? RAS, aucun problème, pas d’eau dans les fonds ! Bref, c’est niquel à présent.
Au niveau entretien, le PSS demande une vérification du soufflet tous les ans et selon la notice, il sera à changer dans 6 à 8 ans. On a donc du temps devant nous avant les prochaines contorsions !
Pas mal de monde sur l’eau, un petit 4,7 noeuds, des zones carrément amorphes de vent ou les voiles retombent mollement. Hé capitaine, du rase-caillou pour la sortie suivante hein ? Ah qu’elle est belle cette côte basque…
Cap du figuier, Espagne
Rhune et corniche
Fort de Socoa
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Aujourd’hui, direction la zone technique du port ! Nous avons récupéré la chose au bureau de poste hier et tout est prêt. Pourvu que ça se goupille parfaitement afin que ce changement de presse-étoupe soit réglé dans la journée. En effet, si nous effectuons séjour sur ber + remise à l’eau dans la journée, nous bénéficierons de moins 50% sur la deuxième manutention et au prix qu’ça coûte ici…
La grue lève avec précaution Renaissance car l’étai touche un peu et menace de frotter contre la ferraille. C’est tout juste mais ça passe. Ensuite vient l’installation à terre qui est tout aussi délicate car pas super adaptée et puis… Non, chut, il vient tout juste de prendre la relève du vieux ; c’est peut-être normal lol.
Bon revenons à nos oignons.
Etapes par étapes, on s’y met et les choses avancent bien.
Dévissage du tourteau, décalage de l’arbre d’hélice, ablation du vieux joint Volvo (sans usure apparente), lavage et dégraissage de l’arbre se font facilement. Nous n’avons pas besoin de le poncer car il est niquel.
Maintenant, ça se corse avec la mise en place du joint PSS. Sa fixation sur l’étambot est ardue car il faut opérer sans rien y voir. Comme je le disais auparavant, le réservoir gasoil réduit considérablement l’accès au presse-étoupe. Jean-Rémy travaille allongé à même les fonds dans la cabine arrière par une ouverture qui ne lui laisse passer qu’un bras ou deux mains !
Serrage des deux colliers, mise en place de la bague en inox qui sert de butée, ré-emboitement de l’arbre dans le tourteau et vissage. C’te galère pour remettre ces deux derniers dans le bon alignement ! Ensuite the last difficulté : la compression du soufflet et vissage de la bague. Pour un arbre d’hélice de 30 mm, on comprime de deux centimètres et on bloque. Manque plus que le tuyau pour l’alimentation en eau du PSS qui permettra de le refroidir et c’est terminé !
Un petit tour en bas histoire de voir l’état dans lequel se trouve Renaissance, RAS, pas bien sale mais sa ligne de flottaison est crade. Un coup sur l’hélice et hop’ on chope le grutier pour qu’il nous remette à l’eau.
Le moteur tourne, verdict ! Pas une goutte d’eau, et le soufflet du joint tournant est bien alimenté. Super, c’est donc rassurés que nous reprenons le chemin de la baie.
Bref, 280 euros de PSS avec une mise en place pas vraiment difficile mais relativement ch*ante car il faut se courber dans tous les sens pour faire les manip’. Un joint Volvo paraît maintenant plus aisé à installer car il n’y a pas de soufflet donc pas de compression à mesurer… C’est qu’il est costaud ce soufflet, faut vraiment appuyer un max’ pour obtenir ces fameux deux centimètres !
Ancien joint Volvo et joint tournant PSS
Bon bah ça devrait être bon pour les vacances, youhou. Reste demain à vérifier sa parfaite étanchéité lors d’une p’tite sortie en mer, navigation test en avant… Enfin si le vent le permet car ça va peut-être souffler… :)
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Hé ça vous dit un petit tour en mer ?
Ok, bé rendez-vous début d’aprem pour aller goûter la salée…
Ah ça pour la goûter, pas de problème !
Euh, ne vous inquiétez pas mais nous avons un petit soucy…
Oui, après deux heures de nav’, l’eau est montée jusqu’au niveau du plancher.
Fini la balade, on rentre, la pompe de cale en route !
Qu’est-ce qui s’passe ? Le presse-étoupe fuit, et pas qu’un peu.
Il fuyait déjà et nous devions le changer. Par manque de temps, on a remis ça à plus tard car nous ne pouvions pas rester au sec. Bon après tout, au port la fuite se colmatait d’elle-même.
Lorsqu’on se servait du moteur, elle pissait mais très légèrement. Là, capout’, je crois que le joint Volvo en place depuis 5 ans a définitivement rendu l’âme, comme sa durée de vie l’annonçait.
Bref, samedi, rebelote, le voilier ira de nouveau poser sa coque sur bers. Nous décidons d’investir dans un joint tournant PSS qui est déjà en route vers Hendaye. Plus cher mais plus fiable paraîtrait-t-il.
Les morales de l’histoire :
– Ne jamais remettre à plus tard une fuite d’eau, en particulier si elle provient de la carène ! Logique voui et pourtant.
– Ce grutier est un c*n fini.
– Et merci à Renaissance de prendre l’eau maintenant.
Cela aurait été tout autre chose d’avoir une voie d’eau durant les prochaines vacances, perdus quelque part dans une rià espagnole sans rien aux alentours, avec les batteries à moitié déchargées et une pompe de cale qui consomme, qui consomme… Et un moteur en route qui fait rentrer tout plein de flotte dans le bateau…
Ah tiens, j’vous ai pas dit. Nous avons le réservoir de gasoil dans le compartiment moteur, pilpoil là où on accède au presse-étoupe. Et le système de barre qui s’appuie dessus… Haha va-t-il falloir tout démonter ? Allé sinon, ce s’rait pas drôle. Donc va-t-on s’pointer à la zone technique à la rame ?
Renaissance, sous voiles dans la baie d’Hendaye.
Vue du boulot. Et voui, y’en a qui bosse ! :)
7h30, Jean-Rémy abandonne Cyril sur un quai à Faro.
8h, l’annexe est dégonflée et pliée, le voilier est rangé ; nous sommes prêts à décoller.
Renaissance quitte ses congénères encore endormis au mouillage et s’éloigne doucement de Faro. Le chenal n’est alors pas du tout dessiné, nous sommes en effet partis une heure après la pleine mer. Ainsi, nous avons bénéficié d’un à quatre nœuds de courant nous poussant vers la sortie. Encore trois bouées vertes, trois bouées rouges et la mer est devant. Et quelle mer !
Encore dans le chenal, nous apercevons déjà les vagues un peu plus loin, grosses et coiffées de leur crêtes toutes blanches. Ça remue sec à l’entrée ! Une sacrée houle croisée nous accueille. On n’en mène pas large mais nous sommes tous les deux rassurés d’être dans le bon sens ! Hum, pas comme ce voilier espagnol qui s’en est pris plein la figure sans arriver à progresser dans le chenal…
A plus de huit nœuds, nous nous sommes vite écartés de Faro.
C’était sympa comme expérience mais bon, comme tout bon marais qui se respecte, l’eau y est bien trouble et contient une quantité impressionnante de saloperies. Herbes flottantes, morceaux de bois, petites bébêtes… se feront une joie de venir visiter les filtres moteur !
Voilà donc le capitaine qui commence à s’agiter à la poupe du voilier et qui semble tracassé. Petit soucy ? En effet, le moteur ne crache pratiquement plus d’eau. Après un coup d’œil à la machinerie (roue à aube…), nous décidons de nous dérouter sur le port le plus proche. Nous avions initialement prévu de parcourir aujourd’hui 60 milles afin d’atteindre le Cap San Vincente en début de soirée. Finalement donc, nous n’en ferons que 20 et nous atterrissons au port de Vilamoura.
Escale nécessaire pour le moteur, et puis… Nous ne saurions pas arrivés au niveau du Cap avant la nuit car descendre le chenal de Faro nous a pris plus de temps qu’escompté. Egalement, nous n’avons toujours plus d’eau dans le réservoir et puis il faudrait aussi faire le plein de gasoil. Bref, pleins de bonnes raisons de nous arrêter à ce moment-là.
Vilamoura est une grande marina tout confort et possède un côté très bourgeois. Elle serait également la plus ancienne de tout le sud-ouest de la péninsule ibérique. On ne dirait pas si on regarde tous les équipements proposés : grande réception climatisée, badges magnétiques (qui ouvrent en autres les deux laveries du port), grandes portes en verre qui s’ouvrent toutes seules au bout des pontons… On mettra d’ailleurs un moment à comprendre comment sortir de cette prison de verre mdrr :) L’accueil est génial. Le gros bonhomme derrière son comptoir est d’une gentillesse sans égal et parle au moins anglais, français, espagnol… en plus du portugais, ça va de soit ! Des catways (ah l’atlantique !), de l’eau et de l’électricité qui fonctionnent en même temps (ça faisait longtemps), wifi gratos qui marche…
L’après-midi se passera tout tranquillement et le moteur ronronne de nouveau normalement. On se baladera un peu, on se reposera beaucoup en savourant une glace pour finir en début de soirée par laver tout le bateau qui l’avait bien mérité.
Vilamoura, c’est donc 60 euros pour une escale sans soucis, pour un port au top, pour une ville très touristique et pour une débauche apparente de sous et de grosses voitures…
Voilà Renaissance tout beau, tout propre donc tout prêt pour la suite ! :)
Petit clown… :)
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