Après les Tobago, nous avons fait un petit stop à Canouan, en se posant devant Charleston. Nous nous sommes pris de sacrées grosses rafales en arrivant et même encore alors que nous étions ancrés. L’eau turquoise était trouble et laiteuse, et une longue houle rentrait dans le mouillage. Pas terrible quoi. Peut-être était-ce pour ça que nous n’étions vraiment pas nombreux à l’ancre… :)
Donc après ça, sommes partis direct sur Bequia, en laissant tomber au passage Mustique, l’île des milliardaires.
Menteurs sont ceux qui nous disaient que ce serait du travers pour remonter les Antilles ! Ce fut évidemment encore une traversée au près serré et ma foi pas mal gérée ! Avec ces 15-25 nœuds de vent pas très stable, nous étions génois enroulé et 2 ris GV. La mer était peu formée donc ça allait. Et c’est en début d’après midi que nous sommes arrivés sur Bequia, dans l’Admiralty Bay.
Là encore, la zone de mouillage est énorme. Il y a juste le chenal des cargos à laisser clair… Donc en gros, on peut balancer l’ancre soit au nord (tenue réputée très médiocre), soit au fond de la baie devant le village de Port Elizabeth (encombré, beaucoup de bateaux et de corps morts), soit devant la plage de Margareth bay (plus loin mais plus tranquille), soit devant Lower Bay (encore plus loin et avec des patates de corail…).
On a choisit Margareth Bay et nous avons mouillé sur un fond de sable dur dans lequel les ancres peinent à crocher. Le vent est encore très fort avec des rafales impressionnantes.
Joli front de mer…
Un coup d’œil dehors vers 23h nous permet de voir que le gros cata arrivé tout à l’heure et mouillé normalement bien devant nous, a chassé, et se retrouve sur notre bâbord tout à côté ! C’est reparti pour un remake des Tobago !!!? Il semble maintenant ne plus reculer mais les rafales de vent font faire des embardées aux bateaux qui ne réagissent pas de la même façon. Monsieur du cata semble vouloir attendre qu’on touche avant de se bouger les fesses pour remouiller. Ah enfin, il se décide et remouille… J’sais pas comment il s’est débrouillé mais à présent son nez n’est pas loin de notre portique. Bon aller, ça devrait le faire pour la nuit…
Le lendemain, z’ont disparu.
Notre voisin tribord chasse, son bateau copain vont chercher l’équipage à terre et tente de remouiller. Une fois non, deux fois non, trois fois… Ils ne crochent pas. Sont encore à la manœuvre quand nous partons faire un tour en ville.
En chemin, on se fait héler par un cata français un peu en stress qui nous demande : « Ah c’est vous le bateau qui a été abimé !? » Euh, non, pas à Béquia du moins… Hum y’a du y avoir du bateau tamponneur ici aussi…
Retour sur le bateau après une très rapide vadrouille à terre…
Notre voisin a finalement remouillé. Problème, il se retrouve à 10-15m devant nous ! Arf désespoir… Nous ne sommes pas rassurés sachant qu’il a chassé deux fois depuis hier et que son ancre a des difficultés pour crocher… Enhardie par notre déboire aux Tobago et par celui qu’on a évité la veille, je lui fais signe que non, ça n’va pas et que nos bateaux sont trop près. (Chose qu’on n’osait pas faire avant, partant du principe que les autres doivent se rendre compte eux-mêmes qu’ils sont trop prêts… Temps Ré-Vo-Lu ! :).
Il me lance un « Don’t worry » et fatigué, il se résout finalement à prendre une bouée de corps-mort…
Quand les piafs la narguent…
Yoda pas contente, s’en va grimper au mât défendre son territoire ! Non mais !
Le 3ème jour aux Tobago, c’est carrément la fête à neuneu. Plusieurs bateaux arrivent et veulent absolument s’ancrer le plus près possible de Baradal. Le mouillage devient alors très vite surpeuplé. Pourtant, il y a un max de place un peu plus à tribord ou un peu plus derrière… Bref, nous nous retrouvons avec un super méga cata de charter juste au cul, le truc genre deux étages, trop cool la vue ! Ensuite, un voilier américain vient mouiller deux ancres pas très loin devant nous. Mais t’en as vu beaucoup qui mouillent deux ancres dans un mouillage serré sachant qu’il n’y a pas besoin de limiter l’évitage puisque les bateaux n’évitent pratiquement pas ? Bon, je plonge voir si son ancre tribord n’est pas sur notre chaine. Non, mais pas loin, un bras peut-être… Durant toute la journée, rien n’a pas bougé.
Mais dans la nuit, le vent monte à 30-35 nœuds avec grains et rafales. Une de ses ancres évidemment décroche et vers minuit, il se retrouve trop près, à quelques mètres de nous. Réveillé et sans attendre, il décide de relever l’ancre. Tendu avec ce vent qui souffle trop fort. Son bateau se fait embarquer à la première rafale et comme il tarde à mettre la marche arrière : on tape ! Il remet ça et le voilà qui se retrouve bloqué devant nous. Son safran est maintenant coincé dans notre chaine bien tendue ! On se le reprend sur le nez.
Résultat des courses : Violents tamponnages par deux fois. Notre balcon avant est un peu tordu et a pris du jeu (futures infiltrations d’eau), la filière pendouille, feux de nav explosé… Fait chier !
Après un peu de redressage
Ne réussissant pas à relever son ancre, il mouille la totalité de sa chaine (et il en avait un paquet) et passe ainsi bien derrière nous. Chose qu’il aurait du faire depuis le début vous me direz. Et idem pour nous ! Mais nous n’avons pas eu le temps de faire de même et puis avec un autre bateau derrière…
Correct, le skipper vient nous voir en suivant pour s’excuser et nous convenons qu’on verra les dégâts ensemble demain à la lumière du jour. Et le lendemain matin… Plus personne ! Oué moins correct du coup…
Bizarrement, le jour suivant est beaucoup plus paisible. Nombre de ces bateaux sont également repartis. Le mouillage est donc de nouveau aéré. Y’a des mouvements de foule comme ça…
Au revoir les Tobago…
Dans la rubrique galères…
Partis de Tyrell Bay, nous sommes arrivés en tout début d’après-midi à Hillsborough, la capitale de Carriacou afin de faire nos formalités de sortie de l’état de Grenade.
Deux heures après et nous sommes toujours dans le bureau de l’immigration en train d’attendre que les trois vieux capitaines anglais déjà là veuillent bien accélérer la cadence et finir de remplir leur paperasse… Enfin ! Après un rapide avitaillement, nous levons l’ancre en vitesse pour rejoindre Petite Martinique à quelques milles de là.
Arrivés sur place, nous décidons de commencer par faire le plein d’eau et de gasoil au ponton B&C Fuels qui pratiquerait soi-disant les meilleurs prix des Grenadines… Accostage mouvementé ! Une espèce de ressac pourri malmène le bateau et ses amarres. Les coups de rappel sont violents et les chandeliers menacent de frotter sur le haut ponton malgré nos parre-battages. Sans compter le vent et ses rafales qui n’arrêtent pas… On se grouille de faire de l’eau car nos réservoirs sont à sec et nous décampons illico de là avant de tout péter… Tant pis pour le gasoil, et puis pas grave finalement puisqu’on en n’a pas bouffé énormément depuis Tobago. Stress quand JR s’est éloigné pour aller payer ! Je reste alors seule sur le bateau et là je me dis que j’suis vraiment dans la merde si l’amarre de devant ne résiste pas aux à-coups…
Ensuite tentative de mouillage devant Petite Martinique avec le soleil qui descend rapidement sur l’horizon. Echec n°1, pas accroché. Essai n°2, idem pas accroché sur fond de vase dégueu… Je suis en train de remonter l’ancre quand le guindeau choisit ce moment là pour nous lâcher aaah désespoir !
JR remonte alors le mouillage à la main tandis que j’essais d’écarter le bateau de cette bouée de corps-mort qui aimerait bien passer sous la coque. J’ai l’impression que ça dure une plombe…
Enfin, l’ancre est pratiquement remontée. Je commence à prendre la direction de Petit-Saint-Vincent juste en face pour mouiller devant sa grande plage de sable sans surprise… JR s’occupe de bidouilller le guindeau à l’avant quand soudain je l’entends hurler d’arrêter ! Hein quoi !!? Je coupe en vitesse le moteur.
Un morceau de filet de pêche est accroché sur l’ancre et file plus en arrière… C’te poisse !
On finit par réussir à remonter le machin en nylon plombé à bord et nous arrivons enfin devant PSV. Mouillage cette fois-ci sans problème et de bonne tenue… Une fois suffira. Ouf !
Mouillage de Petit-Saint-Vincent au petit matin…
Retour à Tyrell Bay la planque pour visiter un peu celle qu’on appelle « l’île entourée de récifs ». Nous partons flâner sur les chemins qui mènent à la pointe sud-ouest de Carriacou. De là-haut, nous avons un chouett’ panorama sur Mushroom et sur Saline Island. Nous croisons peu de monde en route hormis un mini-bus qui n’a bien sur pas manqué de jouer de son klaxon !
Le mouillage de Tyrell Bay
Le lendemain, nous avons pris la route de la capitale afin d’atteindre L’Esterre Bay et de monter jusqu’à Cistern Point. Là-haut, d’immenses maisons-chateaux se construisent cachées dans la végétation. Le contraste est fort avec les petites baraques situées en contre-bas, parfois faites de bric et broc…
L’intérieur de l’île est vallonné et bien vert. Petits pâturages disséminés, l’ambiance est calme et plutôt champêtre.
Avec étonnement, nous retrouvons ici les figuiers de barbaries et les cactus. La végétation est là mais bambous, lianes, monsteras et autres grimpantes qui nous plaisaient tant ont disparus du décor… Cela nous semble un peu moins tropical.
Demain, nous partons pour Petite Martinique, dernière Grenadine qui dépend de Grenade. Nous ferons d’abord un stop à Hillsborough afin de faire nos formalités de sortie du pays. Et « illégalement », nous comptons aller après à Petit Saint Vincent sans faire la paperasse réglementaire avant de rejoindre Union lundi… Paraitrait que ça se fait !
Mais d’abord, il faut faire le plein de rhum puisque c’est à Carriacou qu’on trouve l’alcool le moins cher, un passé de contrebandiers apparemment… :)
Un mot technique !
Notre sondeur va beaucoup mieux. Pour la petite histoire, Renaissance est équipé d’un sondeur Raymarine ST60 qui a toujours très bien fonctionné sauf depuis peu. Une fois sur deux, il se mettait à clignoter, à décrocher en affichant des profondeurs inexactes. Et le coup d’après, et étonnamment pour les arrivées, nickel ! Stress car on se demandait toujours s’il allait bien vouloir faire son boulot à temps. Bizarre… On pensait d’abord que peut-être la nature des fonds le perturbait… Mais non. Et puis que le régime du moteur jouait. Mais non. En fait, il s’agissait tout simplement d’un défaut d’alimentation. Lorsque le pilote auto était enclenché, pas assez de jus donc sondeur qui décrochait ! Et sans pilote auto, le sondeur remarchait… On comprend mieux du coup pourquoi on le récupérait in extrémis en voulant mouiller ! Une fois le problème identifié, JR a fait chépakoi et tout remarche maintenant comme il faut…
Problème n°2 est un peu plus embêtant. Une pièce de notre guideau est pétée ! Un truc qui retient l’ensemble de la poupée… Du coup, il faut le resserrer de temps à autre afin qu’il ne nous lâche pas en pleine remontée de l’ancre comme cela nous est déjà arrivé. Apparemment, la pièce Lewmar n’est commandable qu’aux USA… A voir !
Paradise Beach
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