Septembre. Voilà déjà un an que nous avons atterri par ici et que la coque de Renaissance flotte dans les eaux d’Hendaye. Quelques mois bien au chaud dans le port, d’autres plus frais sur bers, et puis ces derniers passés à moitié dans la Bidassoa…
Tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes si nous étions certains de notre « place »… Enfin si on peut appeler ça comme ça. La question du moment étant de savoir où nous allons passer l’hiver 2011 hum… Permettront-ils à Renaissance de rejoindre ses congénères sur les pontons abrités ? Ou vont-ils au contraire nous contraindre à rester en dehors, isolés sur ce ponton sud ?
Et bien, après un très bref entretien avec Grand Chef, il s’avère que le port d’Hendaye est et restera plein pour cet hiver… Et pourtant, il y a quelques mois, ce n’était pas cette version qui nous vous avait été contée… Une histoire de bateaux au mouillage à SanSé qui doivent rentrer à Hendaye pour l’hiver… Mais l’année dernière, c’était la même non !? Bon ok, de toute façon, rien ne sert de discuter, on n’a pas le choix et puis on l’sait bien qu’on l’embête. « Ah ça y’est vous partez ? » Qu’on s’entend dire à chaque fois que nous le croisons. Et bien non haha !! L’hiver sera basque et le printemps aussi na !
Toute cette histoire nous fait un peu rager. Bien entendu, nous avons conscience que nous n’avons pas fait les démarches pour obtenir une place au port comme attendu. Il aurait fallu prévenir, il aurait fallu demander avant de se pointer directement, il aurait fallu s’inscrire sur leur idiote fameuse liste d’attente, il aurait fallu s’attendre à un refus catégorique… Certes.
Et puis à côté de ça, vous vous promenez sur les quais et vous observez qu’une partie des bateaux présents sont dans un triste état, en décrépitude totale, une énorme couche de crasse recouvre le pont, certains sont en vente, d’autres pourrissant littéralement sur place… D’autres ont encore bonne mine mais à la vue de la salade d’algues qui a colonisé la coque et les œuvres vives, vous vous dîtes que ces malheureux n’ont pas du voir l’océan depuis longtemps. Bateaux ventouses… Bon alors pourquoi ces abandonnés sont-ils encore là ?
Pourquoi encombrent-ils inutilement le port ?
Pourquoi ces proprio désintéressés payent le prix fort en restant à flot alors qu’à sec, ils s’en sortiraient peut-être mieux ?
A-t-on plus de « raisons » qu’eux d’obtenir cette place au port si convoitée ? Bah oui, très égoïstement je le pense…
Et puis, la Liste d’attente… Elle est affichée au bureau de la capitainerie, j’y ai jeté un coup d’œil par curiosité. C’est une quinzaine de bateaux du même gabarit que Renaissance qui patientent déjà pour obtenir une place… Notre projet étant de rester dans les parages un an, ou un peu plus (ou bien moins, car rien n’est encore véritablement défini) et ce à partir de maintenant, ce système est complètement inadéquat. Combien de places se libèrent par an ? Une, voire deux, aller une et demi ? Donc au mieux, dans dix ans, ce sera notre tour en considérant bien sûr que les privilèges, passe-droits et autres magouilles n’existent pas dans le milieu nautique…
Il aurait fallu s’y prendre plus tôt ? Moué sauf qu’au collège, je n’imaginais pas encore vivre à bord d’un voilier…
Bon revenons à nos oignons, quelles solutions peuvent alors être envisagées pour pallier au manque de place dans les ports de plaisance ? Petit dossier qui nous parle en autres de la mise en place de passeports régionaux favorisant ainsi la mobilité des embarcations de port en port, création d’une liste d’attente nationale, suspension des contrats des bateaux-ventouses, réhabilitation de certains sites industriels, création de nouveaux ports (en adéquation avec la préservation du littoral ?), aménagement de ports à sec, faciliter la location de bateaux, ou encore attendre le décès des papy-boomers… :)
Pointe Sainte-Barbe, Saint Jean de Luz
Alors que côté méditerranéen tout c’était bien passé, on se rappelle même de Gruissan qui nous avait proposé une place à l’année avant même d’arriver, bah c’est aujourd’hui et ici que nous sommes confrontés à ce problème de ports saturés… Bon ç’aurait pu être pire, genre pas même de ponton sud ! Dans ce cas, la question de mettre Renaissance au mouillage serait peut-être pertinente.
Moué, encore que pour obtenir le droit de mouiller dans la baie, bah y’a aussi une liste d’attente pardi…
Chose certaine donc, nous ne pouvons pas traîner trop longtemps dans le coin. Été prochain je pense, va bien falloir bouger !
C’était ma colère du jour. Mais aller hauts les cœurs, nous avons un bout de catway et une borne électrique à jetons qui fonctionne quand il fait beau ! Cet hiver donc, nous serons aux premières loges pour être balayés par l’Haize Hegoa, un vent qui selon les croyances populaires… rendrait fou ! On vous tiendra au courant… :)
Mer de gadoue, Erromardie
Bon bah voilà, on y est ; c’est maintenant l’heure de ré-intègrer le voilier !
Week-end dernier, grand beau temps pour quitter l’appart’ de belle-sœur et pour remonter à bord…
Le déménagement s’est bien passé même si on se retrouve encore avec tous pleins d’affaires qui n’ont toujours pas trouvé place dans le bateau. Faut dire que la cabine arrière n’est pas tout à fait terminée. Tout le bois est découpé et poncé, les aménagements sont formés, tout est prêt, il reste juste à finir l’habillage des lieux et les portes des placards. Pour ces dernières, nous avouons encore hésiter pour savoir ce que nous allons utiliser comme matériau de remplissage. L’idéal serait joli, aéré, pas trop cher et d’un montage aisé… Euh ? Bah on verra plus tard hein.
Bon et à par ça, alors comment ça se passe ce retour sur le bateau ? Et bien, là tout de suite ?
Moi, je dis BOF ! :)
Et oui, trois mois qu’on n’a pas remis un pied sur l’eau, trois mois sur le stable plancher des vaches pour oublier complètement le mouvement de la houle, trois mois pour oublier également qu’il faut penser à baisser la tête pour aller par ici ou faire attention à ses orteils par là, et trois mois qu’on y a pas fait le ménage… !!
De plus, cette semaine ça souffle pas mal du côté de chez nous. N’oublions pas que nous sommes certes sur ponton mais plus dans le port. Charmant petit coin moins abrité avec maxi vue sur la baie du Chingoudy, baie qui est bien ouverte au sud… 15° le matin, 25° l’aprèm, grand soleil mais… 45 noeuds de vent toutes les nuits accompagnés d’un clapot d’enfer tapant contre la cabine arrière !
On apprend à se dépatouiller également avec le pas d’eau et pas d’élec en continu, ou alors avec un jeton dans la borne pour les deux mais elle disjoncte tout le temps. Allo bonjour, c’est le bateau Renaissance, ponton sud, bah ça marche plus !
Il est 20 heures, allé à la popote ! Ah non, pas de popote pour ce soir, la bouteille de gaz vient de nous lâcher et à cette heure-ci, pas moyen d’en trouver une nouvelle, bon ça veut dire pas de café non plus pour demain matin !!?
Sinon à par ça, ça roule mdr ! Allé, je noircis à peine le tableau… :)
Plus sérieusement et pour rassurer tout le monde, on est super contents d’être de nouveau à flot. Et oui tout cela malgré les réveils difficiles vers les 3h du mat’ toutes les nuits au max’ du vent et nos quelques pauvres heures de sommeil !
Le bateau, ah qu’c’est marrant ! :o)
Finito la glandouille, nous reprenons le chemin du travail !
Et oui mardi 2 novembre, c’est la grande reprise pour tous les deux.
Jean-Rémy a trouvé du boulot dans une boite de charpente située à Biarritz et moi, je suis embauchée pour les cinq prochains mois dans un service de soins de suite et rééducation à l’hosto marin d’Hendaye. Nous n’avons finalement pas eu de mal à trouver du travail. En effet, environ une semaine après l’envoi des lettres d’embauche et v’là déjà les réponses qui nous arrivaient…
Donc tout ça c’est cool, on va pouvoir dire au revoir au sentiment que j’ai de n’être qu’une larve et au stress de Monsieur qui s’inquiétait de ne pas trouver de boulot dans la région.
Chouette des sous, cela va donc nous permettre non pas d’économiser mais plutôt de s’occuper du bien-être de Renaissance. Car coquille de noix en a bien besoin donc coquille de noix sortira de l’eau le 11 décembre ! Le rendez-vous est pris, direction la zone technique du port d’Hendaye.
Le bateau y séjournera environ trois mois ; le temps de traiter la coque et de s’occuper de divers travaux à bord. Nous avons pas mal de choses à faire ou à revoir avec une attention toute particulière pour le pont qui a vraiment triste mine, pour la cabine arrière actuellement un peu en vrac, pour l’isolation et pour la gestion des fuites !
Et pendant ce temps-là, on remercie belle-soeur qui nous dépannera de son appart situé à quelques kilomètres… :)
Bref, du boulot et du boulot ! Et comme dit la madre, oh oui, je pense qu’elle va être dure la reprise lol !
Bon sinon, je crois que ça souffle en ce moment ! :)
Recherches qui ont permis de trouver cet article :
- cyril brocher
Juste une petite pensée pour Renaissance ce jour…
Et oui un an déjà que le voilier barbote depuis sa mise à l’eau !
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