Pas d’amélioration sur les prévisions à sept jours. Pas d’alizés, ce vent magique de nord-est qui doit gentiment nous pousser jusqu’au Cap Vert… Nous patientons. D’abord, nous attendons que le mauvais temps arrive pour filer au port. Et puis après on espère qu’il sera suivit du bon ! Faut relativiser ! Nous avons maintenant le temps de fignoler la préparation du bateau pour sa prochaine traversée… Aller au boulot, plus d’excuses possibles là ! :)
Depuis hier, nous sommes au mouillage devant Playa de Suarez avec notre copain allemand. L’abri est parfait, 0 houle, 0 vent… Et pleins de poiscailles ! Une belle baignade que celle-ci mais j’ai pas encore pu tester notre nouveau joujou : un fusil sous-marin. Ça va donner haha :)
Ah je crois que le temps se gâte…
Aux abris !!!
En quête d’un meilleur abri, nous décidons de contourner la pointe pour mouiller juste derrière la grande falaise au niveau de Playa de El Cabrito. Le décor y est plutôt sympa. Un petit quai, emprunté par une navette de San Sebastian, nous offre le confort d’un débarquement en annexe plus aisé. A terre, on trouve une espèce de « village » caché dans une étonnante végétation, qui fait encore figure d’oasis dans ce désert rocheux…
Seul soucy, tout est privé ! Tenu par des allemands, l’endroit accueille des touristes fortunés désireux de calme et de repos dans son hôtel coupé du monde. Aucun accès routier ! Seulement deux sentiers escarpés de rando pour rallier Santiago ou la capitale à pieds. On y fait pousser ses légumes et ses fruits… Pas le droit de traverser le domaine, pas de bar, ni d’wifi, pas de restau, rien à vendre ici, des panneaux vous rappellent les consignes !
Ce mouillage est méga abrité de la houle par contre concernant le vent, on ne sait pas trop. Durant la soirée, nous nous sommes pris de sacrées claques malgré les 15-20 nœuds annoncés. 35 nœuds aussi brusques qu’impressionnants en rafales… La configuration des lieux fait-elle accélérer le vent ? Fort possible, au loin les moutons, au mouillage calme et succession de grosses rafales !
Heureusement, tout s’est finalement tassé et nous avons vu arriver deux autres voiliers français le lendemain. Baignade, farniente, lecture, bricolage, les journées passent ainsi…
Peu de temps après, nous nous sommes remis en route dans le but d’actualiser notre météo… Retour donc au mouillage de Santiago où nous retrouvons les mêmes bateaux que la fois dernière ! Ils s’étaient planqués comme nous en attendant que cela passe… La plupart sont également en attente pour le Cap Vert. Nous faisons la connaissance d’Argo et comme eux, nous réservons une place au port de San Sebastian pour les prochains mauvais jours…
On a eu chaud mais finalement ça l’a fait ! Annexe, débarquer, plage, cailloux, rouleaux… Ca vous rappelle quecqu’chose ?
Un beau matin, pris d’une envie d’aller nous dégourdir les gambettes, nous avons bondis dans l’annexe pour rejoindre la plage. Pas celle juste devant nous avec ses gros cailloux mais l’autre, celle d’El Medio, avec des moyens cailloux et un peu de sable… L’atterrissage s’est bien déroulé, (toujours !), mais une fois à terre, humm on se demande en regardant la mer si on aurait pas du s’abstenir de cette petite virée… La plage est raide et les rouleaux s’y fracassent avec grand bruit ! La m*rde. Bon on va marcher et on évite d’y penser ok ?
Balade sur le sentier des hippies, dans le barranco tout vert de bananiers, puis retour via la petite montagne harcelés par des mouches tenaces !
Papayer ?
On crève de soif, le soleil est brûlant. Arrivée sur la plage en sautant de cailloux en cailloux tout en manquant de se casser la binette ou de se tordre la cheville à chaque fois qu’il y en a un qui bouge. Les quelques plagistes du coin sont vraiment motivés :) J’ai retenue la leçon, l’APN étanche va-t-il faire son premier bain ? J’ai la trouille…. Et non héhé ! On a compté les vagues et on a grimpé comme des chefs dans notre piscine flottante yé !
Une fois à bord, on relève l’ancre pour aller se poser devant le joli village de Santiago. Le port de pêche est accueillant mais trop petit pour recueillir quelques voiliers de passage. Tout le monde mouille devant la plage de galets où la tenue est bonne. En ville, nous trouvons un Spar qui nous permet de faire deux trois emplettes ainsi qu’un wifibar parmi les quelques établissement du bord de mer… Les prévisions météo sont beurk ! Pas de vent puis un bon coup de sud ! Crotte, le Cap Vert, c’n’est pas encore pour maintenant…
Le mouillage de Santiago est cool mais plus agité que ceux juste à côté donc on repart. J’avais très envie d’aller voir cette fameuse conserverie de poissons désaffectée dans la Cala Cantera plus à l’ouest. Malheureusement, une fois sur place, on se dit qu’on ne peut définitivement pas mouiller là. C’est exposé à la houle, c’n’est pas très grand, les vagues se répercutent sur les rochers, et enfin, des pêcheurs ont installé un filet devant la plagette… Dommage, demi-tour ! Nous repassons devant Santiago où nous nous apercevons que tous les bateaux ont bougés derrière la pointe… On continue un peu pour s’arrêter à la Playa de Oroja où nous passerons la nuit.
Nuit qui sera venteuse, mais nettement moins que les prochaines hum…
Après avoir passé quelques jours sur la tranquille île de La Palma, nous l’abandonnons aujourd’hui pour sa voisine. Cap sur La Gomera, ce morceau de caillou tout rond de 25km de diamètre…
Nous arrivons en début de soirée à destination après une nav’ bien sympa où nous avons pu observer des tas de bestioles ; dauphins, globi, tortues, poissons volants, baleine ? (grande gerbe d’écume répétée) et tiens on a même pêché rapidement une bonite ! Cette île qui est en fait un gros volcan couronné d’une forêt, possède des côtes abruptes et déchiquetées, idéales pour le mouillage.
Renaissance se dirige vers Valle Gran Rey et ses très hautes falaises. Plusieurs voiliers sont déjà au mouillage juste entre le brise-lames et les rochers à fleur d’eau. L’abri semble pas mal et nous les rejoignons en nous mettant un peu plus vers Playa de Argaya…
Des orphies ?
Le lendemain une petite houle fait son apparition. Pas très grosse mais suffisamment pour que le voilier commence à gigoter au bout de son ancre. Le temps se fait maussade et la valse des grains débute… Nous relevons le mouillage car nos prévisions météo nous avertissent qu’une grosse houle de nord-ouest ne va pas tarder. Autant dégager vers la côte opposée !
Direction donc Playa de Chinguarime, grande baie avec plusieurs plages de caillasse pas loin du port de Santiago. Ca roule déjà un peu moins ! Nous mouillons juste devant le barranco (lit de rivière asséché) par 7m de fond de sable… Un voilier allemand est également dans la baie. Tout est calme et apaisant… L’eau est claire mais peu poissonneuse. Possible qu’il y ait plus de vie au niveau des rochers de la pointe Gaviota. Juste devant nous, nous distinguons tous les jours quelques silhouettes qui disparaissent des les grottes sur la plage… Peut-être des babas qui vivent par là d’amour et d’eau fraiche ?
Par contre, un important courant fait le tour de l’île et on le ressent nettement ici. Ce qui fait qu’à l’ancre, nous sommes rarement nez au vent ! Et pourtant ça souffle si si ! D’ouest pour quelques jours. Donc nous n’irons finalement pas sur El Hierro, la petite dernière et la plus occidentale des îles Canaries… D’autant plus qu’une bonne partie de ses côtes est maintenant devenue réserve maritime avec interdiction de mouiller.
Conclusion, nous allons devoir un peu patienter sur la Gomera en attendant que le Bon vent revienne afin de tracer sur… l’archipel du Cap-Vert ! :)
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