Il est 9h quand JR saute dans l’annexe pour détacher notre amarre et pour libérer ainsi Renaissance. Nous remontons l’ancre et quittons la grande baie de Cumberland pour rejoindre Sainte-Lucie. Au revoir la belle Saint-Vincent.
Cette navigation d’une quarantaine de milles a été assez sportive ! Partis avec un seul ris GV, nous nous sommes finalement grouillés d’en prendre un deuxième quand nous avons vu la grand-voile du cata qui nous précédait s’exploser en deux au début du chenal. Rafales à 40 ! Pouah mais c’est quoi ça…
Les deux pitons
Et puis ça s’est un peu tassé et nous avons pu progressivement remonter jusqu’à Sainte-Lucie et ses deux gros pitons. Et nous avons pris la dernière bouée libre devant le village de la Soufrière, premier port d’entrée. Et oui ! La plus belle partie de l’île est maintenant devenue réserve protégée et est administrée par la SMMA qui régule tous les mouillages. L’ancrage est interdit partout sauf à Marigot et Anse la Raye. Autrement, il faut prendre un corps-mort payant : 40EC/j, puis dégressif si on reste plus longtemps.
La soirée tombe quand un guss se présente pour récolter les sous de la bouée. Ok vous êtes un des rangers du parc ? Non non, c’est une bouée privée mais il la loue aux bateaux de passage. Arf ! Il nous assure être le vrai propriétaire de la bouée. Effectivement, on n’a pas trop fait attention en arrivant mais notre bouée ne ressemble pas à ses voisines… On paie tout en croisant les doigts pour que la mauvaise intuition qui nous assaille ne se vérifie pas plus tard. Faut dire quand même que ça sent légèrement l’embrouille…
Plus tard donc, bah l’embrouille se pointe ! Sous la forme d’un petit goss de dix-douze ans tout au plus… Il commence son truc par nous demander du coca et à manger. Voyant que ça ne marche pas, le ton et la tactique change. Là, il nous explique que la bouée est en fait à son père qui va bientôt rentrer et qui lui a demandé de récolter les sous pour la bouée… Blabla… Nous lui expliquons que nous avons déjà payé et qu’on ne paiera donc rien de plus, qu’il faut voir avec l’autre bonhomme… 20 minutes maintenant qu’il est accroché au bordé et ça continue. On n’comprend pas tout mais ça finit sur un « Soit vous payez ou j’appelle la POLICE des moorings… » Bon et bien appelle la police !
Las et énervé, il est enfin parti… voir d’autres bateaux. Et on l’a vu revenir avec une bouteille de soda et une boite de bonbons…
Jamais faciles ces situations, surtout avec des enfants, qui nous renvoient en autres culpabilité, pitié, impuissance, mais envie d’aider mais pas comme ça, impression d’être radins… Mais donner pour avoir la paix pff. Ca nous dépasse un peu.
Lendemain matin, nous sommes deux bateaux à changer de coin pour une zone plus isolée et plus nature du côté de Bat Cav. Nous filons ensuite en ville pour les formalités, étonnamment gratuites à Sainte Lucie. Si on vous demande si vous comptez aller voir autre chose que les ports d’entrée, dites non sinon vous paierez une taxe en plus. Nous flânons dans le village où nous entendons nos premiers mots français-créoles. La Martinique n’est plus très loin.
Parmi les brochures et les guides que j’ai sur les trucs à faire sur l’île, je ne vois que des trucs payants ! Les sources sulfureuses etc… pas données ! Et par exemple pour crapahuter dans la forêt, faut obligatoirement prendre un guide payant… Pas top quoi.
La cascade du jardin bo
Nous nous contentons donc de vadrouiller en ville et sur ses hauteurs.
Arrivés devant le jardin botanique, on décide d’y faire quand même un tour… Bof, on y voit ce qu’on voit partout en se promenant dans la nature lol !
Rivière grise, pas polluée non, c’est juste du à ses minéraux !
Formalité de sortie faite, nous avons ensuite rejoint Cumberland Bay. Nous sommes arrivés assez tôt sur place histoire d’être pénard pour manœuvrer. Bonne initiative car il n’y avait alors plus qu’un seul bateau présent… L’amarrage, un peu plus compliqué que d’habitude, s’est bien déroulé car nous étions aidés par un boyboat habitué de la chose. Par contre, faut prévoir au préalable une aussière méga super longue pour choper le cocotier sans soucy !
Bonne balade jusqu’à Cumberland village, encaissé dans sa vallée, et retour en suivant la conduite d’eau tout en bois du barrage hydro-électrique puis la rivière. Ici c’est vert et touffu, tout ce qu’on aime quoi ! Les arbres fruitiers sont très nombreux et parfument joyeusement les sentiers, hum cette bonne odeur de fruits de la passion… Nous en profitons au passage pour en ramasser quelques uns, murs et tombés à terre ainsi que des agrumes.
Le reste de la journée s’est passé dans l’eau ! Nous sommes partis sur la pointe sud de la baie où les fonds sont particulièrement beaux mais où les gros poissons sont plutôt rares…
Première rencontre aussi avec de toutes petites méduses pas bien méchantes…
A notre retour, nous sommes plus d’une vingtaine de bateaux mouillés là pour la nuit et la musique commence à se faire entendre dans les bars de la plage… Ambiance fish barbecue !
Cumberland, c’est une jolie escale que voilà :)
Je crois que c’est un bar…
NB : 2 mouillages sans soucy pour nous ! Les boyboat sont juste au début un peu collants mais plus on reste et plus on s’intègre dans le paysage… Par contre, le Doyle de 2012 déconseille toujours le mouillage à Chateaubelair et devant Kingstown…
Recherches qui ont permis de trouver cet article :
- https://voyage-de-renaissance fr/category/sv-grenadines/
Réveil très paisible sur Kearton Bay. L’eau est miroir et il n’y a plus un pet de vent. C’est mon moment préféré, tout est tranquille, rien ne bouge. On a vraiment l’impression que ça fait très longtemps que nous n’avons plus eu ce calme au mouillage. Les Antilles étant pour la plupart du temps ventilées par les Alizés…
Après une chouette baignade tout près du corail, nous sommes partis faire un petit tour à Wallilabou, l’attraction du coin depuis 2003. En effet, c’est dans cette jolie baie qu’ont été tournées quelques scènes principales de Pirates des Caraïbes. Reste maintenant quelques décors utilisés par le film. Mais malheureusement peu ou pas entretenus, je crois qu’ils tombent peu à peu en décrépitude…
Rocher des pendus >
Cela nous permet en même temps de jeter un coup d’œil sur l’amarrage « cocotier » ou (mouillage chéplus), légion à Saint Vincent du fait de ses fonds accores. Les bateaux sont ancrés très près de la plage et une grande aussière est reliée à terre maintenant ainsi le cul du bateau près du rivage… Nous testerons nous aussi ce type de mouillage car nous prévoyons de filer ensuite sur Cumberland.
Nous partons après nous dégourdir les gambettes dans les environs. Plus loin, on trouve les cascades de Wallilabou. Mais les grilles entourant le site et l’entrée payante ne nous attirent pas trop, si bien que nous passons notre chemin. Et finalement, nous ferons une sympathique balade le long d’une petite rivière…
A Wallilabou, il est également possible de faire sa clearance (mais pas l’immigration) le soir de 17 à 18h juste sur le front de mer. Malheureusement, on a loupé l’horaire ! Il nous faudra donc revenir demain avant de quitter l’endroit…
Les Grenadines ; l’eau turquoise et les plages blanches, c’est fini ! Nous sommes à présent sur une grande île de 400 km2 au relief très escarpé et aux plages nettement moins claires. Rajoutez à ça une mauvaise réputation qui lui colle aux basques, des mouillages aux fonds accores, et vous obtenez Saint-Vincent ! Une île verdoyante, sauvage, préservée, et aussi… le potager des Antilles à la terre volcanique très fertile…
La traversée de Bequia à Saint-Vincent s’est bien passée et nous a même apporté un petit thon. Au départ, nous avions décidé de prendre une bouée ou de mouiller sur la côte sud au niveau de Young Island mais finalement, on a changé de plan. C’est qu’on était bien sur ce bord là et puis le vent nous conduisait direct sur Petit Byahaut. Je consulte ma paperasse. « Toute petite baie isolée, nature, plage, quelques cocotiers, un resto abandonné… » Aller c’est parti ! Mais une fois sur place, pas moyen de mouiller : trop de fond ! De plus, trois autres bateaux sont déjà installés. Tant pis pour nous, nous reprenons notre chemin et pointons l’étrave dans Buccament Bay. On y trouve un mini coin possible pour mouiller avec 6-7m de fond mais on hésite un peu. On ne le sent pas trop, c’est proche de la route et des cailloux et puis on fait un peu tache ici en fait. Au centre de la baie : 80 m de profondeur ! On passe…
A deux milles de Wallilabou, nous nous faisons alpaguer par un boat-boy qui nous propose une bouée dans la célèbre baie. Devant notre refus, il exige qu’on le tracte pour le ramener à terre. Connaissant les pratiques, on refuse. Et puis deux autres assez pressants nous sautent également dessus… Là encore non merci. C’est alors que nous découvrons à côté de Wallilabou une petite baie où les fonds sont corrects pour mouiller. Deux bateaux sont sur bouées mais il reste largement de la place. 4m et la pioche est posée yé ! (Non sans râler intérieurement contre les bonhommes qui nous cassent les pieds en restant collés en bateau pendant toute la manœuvre !) Dès qu’ils voient que nous sommes ok et que nous n’aurons pas besoin de leur aide, ils s’en vont chercher un autre bateau qui passe au large… Premier arrivé, premier servi !
Coco géant !
Ensuite, c’est un peu le défilé.
En une demi-heure, nous sommes sollicités une bonne quinzaine de fois pour des fruits-légumes, des bijoux pour moi la madame, encore des fruits, un guide pour vadrouiller dans l’île, du pain… Non merci, on a à manger. « Ah tu m’en donnes alors ! » Du poisson aussi… « Mais si le chat il en veut du poisson ! » Arf, non, c’est pas du poisson qu’elle veut. Yoda est encore en chaleur et du coup, elle rameute tous les bateaux et les vendeurs qui passent. Elle n’est vraiment pas aidante sur ce coup ! :)
Aigrette pique-boeuf
Ouh la sal’bête ! :)
Nous installons une deuxième ancre à l’arrière afin de limiter notre rayon d’évitage et profitons d’un sympathique coucher de soleil… Peut-être notre premier rayon vert pour ce soir ? Et… non loupé !
Le lendemain, nous partons faire un tour dans le petit village de Kearton. Les gens sont sympas ici, tout le monde nous salue et nous sentons aussi quelques regards curieux. Ils nous demandent où nous allons et si nous sommes juste en train de nous promener…
Maison du village
Nous prenons une route au hasard et nous nous retrouvons à dégouliner de sueur sur un sentier qui grimpe raide. Nous croisons quelques vaches ainsi que des chèvres qui broutent parmi les arbres fruitiers méga hauts. Tout est vert et foisonnant, c’est top !
Cueillette
Arrivés devant une baraque où une poupée chauve et mutilée est crucifiée sur une croix, on s’dit que c’est peut-être le moment de rebrousser chemin… :)
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