Archives du mois de février, 2014

Marigot, au boulot !

Merveilleuse petite navigation de 25 milles… Vent aux trois quarts arrière, beau temps, un peu de monde sur l’eau. En chemin, quelques caillasses disséminées ici et là, Sint Maarten et son fameux aéroport quasi sur la plage puis encore quelques bords à tirer pour rejoindre notre nouveau point de chute…

Saint Martin est une île partagée entre deux pays, un coté français et un côté hollandais. Du fait d’une très forte influence (et affluence) américaine, l’anglais est couramment parlé et le dollar américain est accepté partout. Un grand lagon intérieur occupe la partie ouest de l’île, lui-même divisé en deux.

Nous avons rejoint le port de Marigot, principale agglomération française. Le mouillage est vaste et nous comptons une bonne cinquantaine de bateaux à l’ancre.

Le lendemain, nous sommes partis à terre faire les formalités d’entrée et nous mettre en quête de matos pour le bateau.

Je n’vous raconte pas le voyage en annexe par 20 nœuds de vent et clapot présent ! Nous sommes arrivés (encore une fois) trempés de la tête aux pieds pour rejoindre la capitainerie et nous enregistrer. Mais auparavant, il nous aura fallu traverser toute la zone des bars-restos sur le port… La honte un peu ! :)

Il faut savoir qu’à Marigot, il y a deux marinas, une bourge à l’extérieure, une petite dans le lagon. Selon radio-ponton, la marina bourge ferait maintenant payer une redevance de mouillage (officieuse) pour tous les voiliers simplement ancrés dans la baie. Ils factureraient également la clearance plus chère, auraient un dinghy dock payant, un accès aux douches/laverie avec carte à 30 euros + 40 de caution… Bref, ça s’engraisse ! C’est donc tout naturellement que nous nous retrouvons dans la petite marina du lagon, à l’accueil très sympathique. Les formalités sont à 5,5 euros et plusieurs ordi sont à disposition.

Au bout de deux jours à nous mouiller comme jamais à chaque voyage en piscine flottante, on décide de rentrer dans le lagon et de se mettre sur bouée. A 45 euros la semaine, ça nous paraît correct et puis on se dit que ça compensera largement l’inconfort et l’essence utilisée dans les allers-retours en étant resté au mouillage extérieur…

C’est qu’elle est fraiche en plus ! :) >

Pour entrer dans le lagon, il faut passer le pont de Sandy Ground qui ouvre trois fois par jour. Il existe également un pont côté hollandais à Simpson Bay, ainsi qu’un troisième tout nouveau en plein milieu du lagon.

C’est donc un peu après 9h que nous avons amarré Renaissance sur deux bouées de la marina Port la Royale, aidés par le jeune du port. L’eau y est moins claire (bien qu’on aperçoive les raies léopard sous le bateau), nous avons les odeurs en plus, mais nous sommes au calme et c’est beaucoup plus pratique pour nous déplacer. De plus, nous captons un mini wifi gratos, tout bénef !

Saint Martin étant un port franc, c’est donc la Mecque du shopping en duty free ! Des boutiques de luxe, de bijoux et de fringues pour certains, de l’accastillage et des nouveaux accessoires nautiques pour d’autres…

Cette escale sera pour nous avant tout technique puisque nous prévoyons quelques petites améliorations pour le bateau.
> Priorité à l’enrouleur de génois ! Et oui, finalement, après seulement quelques mois sans, on y revient. Pour la facilité, le confort et l’entente à bord… ;) Ah pour la sécurité de pouvoir réduire rapidement aussi et ne pas être coincé lorsqu’on est tangonné !
> Une bonne recharge d’unités pour le téléphone iridium en prévision de Cuba et de la transat retour…
> Un nouveau palan de GV car notre actuel est en train de partir en miettes…
> Recharge complète des bouteilles de gaz (15kg au total)
> Achat des guides nautiques et des pavillons de courtoisie manquants…
> Encore un gros avitaillement en prévision de Cuba (pas grand chose là-bas), Bahamas/Bermudes (denrées plus chères) et de la transat… Utopique d’espérer conserver de la bouffe dès maintenant pour la transat ?
> Quelques vérifications ou révisions également à faire… Tête de mât, moteur, pilote, barre, la totale en fait… En effet, on part du principe que ce sera ensuite difficile de trouver des ships ou des pièces manquantes. Difficile ou trop cher !

Bref, c’est l’heure du check up pré transat’ retour !
Voilà, on espère faire tout ça rapidement pour repartir très vite, et dans l’idéal en évitant les moustiques porteurs de Chikungunya ! Saint-Martin en étant au stade d’épidémie et le quartier le plus touché étant celui de Sandy Ground…

Direction d’abord le gréeur afin de voir pour un nouvel enrouleur. Pas de pot, il vient d’être dévalisé ! Il n’a plus rien de dispo sauf un Facnor mais le tambour et le profil sont trop gros et JR ne semble pas trop emballé. De plus, on se demande pourquoi ses prix sont aussi élevés qu’en Guadeloupe et qu’en Martinique alors qu’ici il n’y a ni octroi de mer, ni TVA hum…

On trouvera notre bonheur chez un des deux gros ships du coin. Ce sera donc un Harken mieux profilé (encore que), mieux réputé et surtout plusieurs centaines d’euros moins cher !

Seul souci, pas en stock non plus. Nous nous résignons donc à commander et à patienter une semaine de plus… On avait initialement prévu de rester une seule semaine à Saint Martin, je pense qu’on peut déjà tabler sur 2 minimum… Et puis bon, les lessives, les avitaillements, les ships… C’est pas la partie la plus intéressante du voyage et on est déjà crevé à l’idée de tous ces trucs à faire ! Mais… Motivation !

(Et non JR, les catalogues des ships ne servent pas à écrire sa liste au père noël… :)

Saint Barth éclair

Après 60 milles en ciseau à rouler d’un bord à l’autre (et non, le portant n’est pas forcément synonyme de confort !), nous arrivons en fin de journée dans la rade de Gustavia sur l’île de Saint Barthélémy.

Juste avant notre plus gros grain de tous les temps…
Une éternité sous des trombes d’eau, sans aucune visibilité sur une mer d’acier

Grosse envie de se poser mais à la première impression : aïe aïe aïe ! Il y a beaucoup de monde au mouillage, et ce dernier se révèle être super rouleur. Après avoir tourné en rond un moment, nous trouvons finalement une mini place à la limite du chenal par 10m d’eau ! Faisons comme si nous n’avons rien vu mais les fesses de Renaissance dépassent des bouées… comme la plupart des autres bateaux sur le même alignement. Trop de passages ; en mer et en l’air, ça n’arrête pas. Renaissance tire sur sa chaîne sous les nombreuses rafales et se prend de bons coups de rappel.
Conclusion : on ne se sent pas très bien ici. C’est un peu le choc après Barbuda et Antigua… Autant dire que pour nous, ce mouillage cumule toutes les conditions pour être qualifié de super pourri. (Ah si, un point positif tout de même, l’eau est cristalline ! J’ai vu l’ancre poser, oui à 10m…)

Lendemain 9h, deux gus en annexe s’approchent. Nous pensons qu’ils viennent réclamer les frais de mouillage car ici, l’ancrage est payant. Non non, en fait ils viennent juste nous dire d’aller faire nos formalités même si nous nous apprêtons à lever l’ancre. Mais oui bien sur… Cap à l’ouest !
Bons avouons-le, de toute façon, nous n’avions pas vraiment envie de consacrer du temps à cette île… Aller donc hop, direction Saint Martin ! :)

La carte postale

Barbuda est un plateau calcaire cerné par de nombreux récifs coralliens, plus de deux cents épaves gisant sur ses côtes… Son plus haut sommet culmine à 40m et elle a la particularité de ne compter que 1600 habitants regroupés dans le seul village de l’île ; Codrington.

Ses plages magnifiques, désertes et qui s’étendent à perte de vue font sa réputation. 11 milles ininterrompus de sable rosé composé de milliers de coquillages à demi broyés…
Plus au nord, on trouve la plus deuxième plus grande réserve de frégates au monde après les Galapagos. L’endroit est évidemment classé et protégé et la présence d’un guide est nécessaire pour pénétrer sur le site sans perturber les oiseaux…

Nous sommes actuellement mouillés juste au sud de Low Bay proche d’un petit restaurant local le Barbuda Outbar et nous savourons notre tranquillité dans un si joli décor. Un vrai bain de solitude…
Plus tard, nous avons arpenté la plage de long en large et en travers… jusqu’à tomber sur le mini resort Lighthouse Bay, un des rares établissements touristiques de l’île, encore largement préservée du tourisme de masse.

Pas un chat…

Le Barbuda Outbar

Que de bleu !

Le mini resort

Un isthme étroit et broussailleux sépare la mer Caraïbe du Lagon de Codrington. Pour rejoindre le village, deux solutions : emprunter un taxi boat ou passer l’annexe par dessus ! Nous ne nous y essaierons pas car il y a trop de vent, trop de distance et puis nous sommes là pour profiter du calme environnant…
Nous ne ferons donc pas notre clearance de sortie, pas vraiment nécessaire pour rejoindre une île française.
Prochaines étapes : Saint Barth pour un stop dodo, puis Saint Martin au boulot !

Renaissance, tranquille !

C’est la dernière

La navigation d’Antigua à Barbuda s’est bien passée. Une trentaine de milles au près mais pas trop serré, une bonne moyenne, 2 ris GV et pas mal de houle encore. Des vagues dans la poire et le pont trempé…

Bonheur d’être cachée derrière la capote !

Gros grain droit devant !

Contents d’être parvenus à destination après plusieurs heures de mer mais contents aussi que ce soit la dernière… La dernière des navigations au près ! En effet, après Barbuda, nous ne ferons plus que de l’ouest poussés au cul par les alizés de secteur est. Aaah fini de taper dans la houle et d’être rafraîchis ou trempés par les embruns ! On va ainsi renouer avec le portant et l’impression de chaleur qui va avec. Nous allons bientôt quitter les petites Antilles et dans l’ensemble, nous n’aurons fait pratiquement que du près pour remonter les îles de la Caraïbe. Près serré jusqu’en Martinique (Windward islands, au vent), près bon plein plus sympa (voire travers mais plus rarement) jusqu’aux îles du nord (Leeward, sous l’vent)…
On se pronostique donc une allure portante jusqu’à au moins les Bahamas et peut-être même jusqu’aux Bermudes. Ensuite, ce sera une autre paire de manche car les vents sur le retour sont réputés irréguliers et plus incertains… Bon, no stress, on n’y est pas encore !

Barbuda étant une île plate comme une crêpe, nous ne l’avons découvert que peu de temps avant de toucher terre. La ligne d’horizon s’est enfin dédoublée et nous avons pris soin de bien arrondir Palmetto Point ainsi que son banc de sable. Là, nous avons aperçu une large baie baignée par les eaux turquoises et bordée d’une très longue frange de sable brillant sous le soleil.

Peu de fond au sondeur, c’est donc tout en douceur que Renaissance s’est avancé jusqu’au rivage pour y déposer son ancre…
Sommes (presque) tous seuls, et ravis de ça ! ;)

La crêpe vue du bateau

Paraitrait qu’les couchers d’soleil sont superbes ici… Mouai, encore sous grains pour nous !