Nous quittons ensuite notre joli mouillage pour rejoindre un des catways de la marina de Cayo Largo. Un petit coup de nord étant annoncé avec houle virant sud-ouest, puis ouest, puis nord… Nous craignons peut-être à tord de ne pas être super protégés en restant à l’ancre. De plus, nous voulons en profiter pour nettoyer un peu le bateau et tenter de recoudre la grand-voile.
Pour rejoindre les pontons, les bateaux calant plus d’1m50 doivent emprunter le chenal nord qui ne pose pas de problème puisque qu’il est bien balisé. Nous trouvons une place facilement, car pas grand monde dans le coin hormis quelques cata de loc et les bateaux d’excursions.
Nous rencontrons ensuite le personnel de la marina. Comme il est d’usage, un bonhomme de la guarda et un autre du port montent à bord pour remplir leurs formulaires. Ils reprennent nos identités, les infos du bateau, gardent avec eux notre feuille de route (despacho)… et nous annoncent du très mauvais temps pour le lendemain. Pourtant nos fichiers grib n’annoncent pas plus de 20 nœuds… Nous soignons notre amarrage et on verra bien !
Très méchant grain de la veille !
Nous sommes restés deux jours au ponton. Le temps de recoudre à moitié la voile (dur, nos aiguilles se cassent les unes après les autres…) et le temps de retrouver un peu de vie sociale ! Nous voilà renouant le dialogue avec les autres humanoïdes, ça faisait un bail. Nous rencontrons un couple de jeunes qui comme nous entreprennent la transat retour cette année après un rapide passage aux Bahamas, un couple plus âgé qui naviguent depuis 7 ans dans les environs et qui vont hiverner à la Havane, l’équipage français du cata de loc’ juste à côté de nous qui nous dit être déçu par Cuba et d’autres encore… allemands et anglais ! Dernier coucou aussi à notre bateau copain allemand qui découvre que Yoda a bien grossi depuis Madère et qui passe Panama, très bonne route à vous !
Concernant la météo pff ! On a bien pris 20 nœuds de nord, mais rien qui puisse être qualifié de mauvais temps…
Nous en avons profité pour visiter « le village » complément dédié au tourisme mais les installations restent discrètes et finalement assez bien intégrées dans le décor. Restaurant, bar snack, scène de concert, petites boutiques de souvenirs, centre de plongée, ferme aux tortues… Dans le petit magasin de la marina, nous faisons quelques emplettes et oh luxe suprême, y trouvons même du beurre doux et du miel cubain ! Nous commandons également quelques kilos de patates et de tomates, seuls légumes et fruits disponibles…
La trentaine de mouettes qui stagnent sur les pontons nous poussent à repartir assez vite. Deux jours passés à les entendre gueuler sans interruptions, l’horreur ! Yoda était au début surprise et intriguée par ces oiseaux brailleurs puis comme nous, totalement lassée à ne plus vouloir sortir dehors… Au revoir tout le monde, nous payons le port (0.80 CUC par pieds par jour, plus cher que prévu, idiotie de ne pas demander avant !) et récupérons notre despacho avec comme nouvelle destination officielle Los Morros. Mais bien évidemment pleins d’arrêts officieux prévus en cours de route…
Chenal d’accès à la marina, balisage surtout utile la nuit ou avec ciel chargé !
Le premier étant Cayo Rosario que nous rejoignons après 28 milles d’une mer encore bien désordonnée mais qui nous a fait l’honneur de s’aplatir au fur et à mesure que les heures s’écoulaient. Nous sommes (presque) arrivés par mer plate, le top. La passe ici est parfaitement bien balisée et ne présente aucun problème. Nous avons mouillé derrière Cayo Rosario pour la nuit et la journée suivante, nous avons rejoint la caye juste en face de l’autre coté du chenal, Cayo Cantilles, dans le but de dire un bonjour aux gardiens et de visiter la station biologique… Malheureusement, le vent n’a pas baissé comme prévu. Du coup, nous sommes restés à bord coincés par le clapot sans trop oser débarquer en abandonnant Renaissance au vent de l’île. Surtout que son abord corallien n’est pas des plus accueillant… On le sentait pas trop, alors tant pis pour la visite ! La météo est toujours reine !
Après une deuxième nuit cachée derrière la mangrove de Rosario, Renaissance a repris la mer pour atteindre la barrière de corail située tout au sud de Cayo Mathias à … milles. Une grosse houle de sud-est nous a malmené durant toute la navigation, c’était vraiment trop pourri !
Par contre, nous avons pêché notre deuxième barracuda grâce à Poulpy Charles et celui-là, pas de doute, il va bien passer à la casserole. La côte sud de Cuba n’étant que très très peu touchée par la ciguatera, pas de risque à manger ce genre de poisson. Attention au nord, c’est le contraire ; il vaut mieux s’abstenir si on ne veut pas perdre ses dents et ses cheveux…
Et un barracuda !
Sacrées ratiches ! Il nous a même bouffé l’épuisette…
Touchant au but, nous n’avons pas voulu tenter la passe est du reef qui est non balisée et avons préféré faire le grand tour par l’ouest. A ce moment là, nous nous demandions vraiment si la barrière de corail allait suffisamment nous protéger de la houle…
L’ancre est descendue par 3m d’eau sur fond de sable et d’herbes. Et verdict, nous y avons passé une superbe nuit bien à plat, assez loin du récif pour ne pas entendre toute la nuit les vagues qui venaient s’y fracasser…
Pêchou de Cayo Mathias…
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