Pff durs ces 35 milles. Fin de matinée, nous avons quitté la Corogne sous un soleil éclatant pour prendre la direction de la grande ria de Corme et de Laxe. Nous sommes sortis à la voile tout contents de filer à vive allure.
Et puis le temps a peu à peu changé. Le vent d’abord s’est mis à nous souffler dans le pif puis s’est carrément cassé la gueule. Le ciel ensuite s’est un peu chargé et a pris un sale teinte de gris pas beau. Et puis la mer ! Elle était si formée que le bateau roulait déjà beaucoup lorsque nous étions encore sous voiles. Ce n’était même pas de la houle mais juste une espèce de remous sans queue ni tête avec des creux et des claques. Moteur + bonne houle de traviole = carnage. Ajouté à ça un sandwich au jambon douteux avalé sur le pouce… Il ne m’en fallait pas plus pour que le mal de mer m’attrape. S’allonger au chaud dans le carré ? Pire, je ressors. Aidée par JR, je me décide enfin à gober un Mercalm avec une gorgée d’eau. Malgré ma bonne volonté, c’est trop tard et mon estomac le refuse.
Le reste de cette navigation est maintenant un peu flou dans mon esprit, je me souviens juste m’être plongée dans un état léthargique sans y avoir trouver un seul confort. Les heures s’éternisaient, envie d’appuyer sur le bouton STOP et puis le doute, les grandes questions… Vu mon état là tout de suite, est-ce que je vais vraiment être capable de traverser tout un océan ? C’est pas un peu trop pour moi ? Serai-je à la hauteur du truc ? Et si c’est plusieurs jours comme ça… ? Aïe aïe aïe…
L’ancre est jetée. Nous sommes arrivés, enfin ! Autour de nous se trouvent une quinzaine de voiliers tous au mouillage derrière le long brise-lames de Laxe. Celui-ci nous procure un bon abri par rapport à la grosse houle qui rentre dans la ria. Une douche, un repas et au lit. Ah pas la peine de nous le dire deux fois ! :)
Un coup d’œil aux prévisions météo nous permet de voir que la houle ne va pas en s’arrangeant… Nous prenons donc la décision de rester deux nuits de plus afin de longer cette côte rocheuse, la Costa del Morte, et de passer le Cap Finisterre dans de meilleures conditions. Et puis on a envie de se reposer un peu après cette traversée pourrie.
Une fois la majorité des bateaux partie, nous remouillons un peu plus proche de la plage dans moins d’eau. Nous partons nous balader dans les alentours. La ville est assez touristique et on trouve un grand supermarché pratique à proximité du port. Nous traversons les petites rues, sillonnons entre les vieilles baraques en pierre, filons au phare voir ce qui doit être le cap de Camarinas puis remontons par la chapelle qui surplombe toute la baie…
J’arrive aux dernières pages de notre guide Imray, va bientôt falloir changer de bouquin. Cela signifie qu’on amorcera désormais la descente vers le sud, avec j’espère la chaleur et l’océan un peu plus chaud ! Ici, on ne trempe que nos orteils. Et oui, nous sommes un peu douillets ! Nous filons donc vers la Corogne sous voiles et au près.
Les dents du cap Ortegal
Le vent n’est pas franchement sympa et Renaissance se traîne un peu. Le temps est frais, fait pas chaud même à l’abri de la capote… Petite consolation, la mer est très calme ! Nous relevons encore un maquereau, mais trop petit il sera relâché. Quelques heures plus tard, nous contournons enfin le cap Prior puis nous apercevons la Torre de Hercules. Nous ne traçons pas direct vers la marina. Nous préférons mouiller cette nuit et n’arriver que demain et de bonne heure au port histoire d’en profiter au maximum.
L’ancre est jetée dans l’Ensenada de Mera, petite baie bien protégée du nord et de la houle. Le guide nous dit de prendre garde au rocher non balisé à l’est de la baie. Effectivement, à marée basse, le caillou émerge. L’endroit est calme et sympatoche. Renaissance est avec deux autres mono et trois cata dont l’hendayais…
Au petit matin, le réveil est plus dynamique que d’habitude ! 25 nœuds de sud font que Renaissance tire sur sa chaine et se retrouve avec la plage et les cailloux au cul. Bon, c’était prévu. Aujourd’hui, c’est sud / sud-ouest plein pot donc pas bon pour nous.
Après un rapide ptit déjeuner, nous relevons notre mouillage et filons vers la Marina Coruna. Toute la journée, le vent ne cessera pas de souffler et une fine pluie viendra mouiller le pont du bateau. Nous en profitons pour faire les trucs chiants du voyage : les courses (en bus à fond à travers la ville), la lessive (pas de monnaie, puis oubli de la lessive, ah qu’on en a fait des aller-retours :)), le nettoyage du boat… Nous croisons pour la deuxième fois un autre Westerly qui ressemble beaucoup à Renaissance… Et il y a aussi Bateau-Relou.
Pour info, la nouvelle marina est toujours aussi vide, l’accueil toujours aussi bon et nous paierons 26 euros la nuit. Adhérents d’STW, nous profitons d’une remise de -15%. Bon par contre, wifi trop pourri, faut aller à la capitainerie apparemment. Là j’m’arrache les cheveux dessus, ça m’éééénerveuh.
Sinon demain, nous reprenons notre chemin pour la ria de Corme et de Laxe qu’on ne connaît pas encore… Des bisous et merci pour vos messages qui nous font super plaisir ! :)
Milieu d’après-midi, nous levons l’ancre. Direction : sud-ouest ! Et après quelques milles, nous parvenons à Cedeira en ayant aperçu des ailerons au large (dauphins, ou globi comme il y a quelques jours ?).
Suffit d’être bien calé !
Cedeira, c’est une large baie bien abritée qui nous avait déjà charmés il y a deux ans. Sauf que ce coup-ci, ce n’est plus la même chose. En effet, il doit bien y avoir une bonne vingtaine de voiliers déjà mouillés dans la baie ! Tiens nous reconnaissons le gros cata qui était au ponton sud à Hendaye…
Renaissance décide d’aller voir s’il y a assez de profondeur plus loin dans la baie. Nous nous avançons donc vers la plage avec les yeux collés au sondeur… 2m70 sous la quille ! Nous vérifions les horaires de marée histoire de ne pas être planté sur place… C’est bon !
Nous sommes bien là, un peu à l’écart des autres.
On lâche le fauve qui semble remarquer comme à chaque fois que le décor a changé.
Nous tentons de pêcher à l’arrêt avec une « moule à la Galicienne » en guise d’appât mais sans grand succès. C’est plus difficile qu’il n’y paraît. Tant pis, nous mangerons du polo ce soir… Les réserves de frais diminuant grandement, nous prévoyons de faire prochainement une escale avitaillement. Corogne / Camarinas ? A voir…
Rooooh mais qui ne voilà pas à la tombée de la nuit ? Bateau-Relou ! Et devinez où qu’il vient de poser son ancre… Rrrrr nous fait ch*er celui-là !
Après Viveiro, nous emmenons Renaissance dans un autre mouillage. Direction l’Ensenada de Santa Marta; autre grande ria de la Galice nord. Nous n’avions que 12 milles à faire, cool ! On aime les petites nav’ à la journée. Seulement quand on commence à tirer des bords avec un vent non constant, bah le chemin s’ralonge un peu quoi. Et puis quand enfin, nous sommes sur le bon cap mais que m’sieur le vent s’en va dormir, bah là on râle un peu. Bref, ne dépassant plus les 2 nœuds, le moteur a été lancé.
Le soleil est maintenant bien présent, nos visages se sont un peu colorés au fil de cette navigation. Une fois à l’entrée de la ria, nous avons trois possibilités de mouillage : à bâbord, au fond et à tribord. Nous choisissons la dernière ; la plus proche possible du cap Ortegal que nous passerons demain. En route donc pour Carino et à bonne allure s’il vous plait car le vent a forci. Nous sommes à présent au près et pointons jusqu’à 7,9 nœuds ! Youhouuu !
Nous contournons le môle commercial pour mouiller dans l’avant-port par 6m de profondeur. Un bateau allemand et un autre français sont déjà là. L’endroit est plutôt sympa et le village est très calme. Nous assisterons au chargement d’un petit cargo et puis dodo ! Sommeil paisible protégé de toute houle mais voilà Bateau-Relou qui vient poser son ancre juste à côté de nous. Il est trop prêt. Nous nous appliquons toujours pour l’instant à mettre 4 ou 5 fois la hauteur d’eau à marée haute. Espérons donc que le vent ne vir’volera pas trop c’te nuit…
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