Encore pas mal de vent ici, 25 nœuds j’pense. Je suis dans le cockpit et je fais ma commère en observant les autres bateaux mouiller. (Et oui j’ai que ça à faire, na ! :)
Bon j’arrive à quatre pseudo-conclusions :
1/ On a eu de la chance de crocher dès la première tentative vu le fond trop pourri par ici (blocs de corail et de pierres…)
2/ Surtout faut pas acheter l’ancre carrée : la Bruce ! Les bateaux qui en sont équipés galèrent nettement plus que les autres, ne crochent pas et chassent…
3/ La marche arrière ne semble pas être automatique pour tout le monde. Mais comment vérifier si on est bien accroché … ?
4/ Y’a des gens qui prennent décidément trop d’anxiolytiques. Ou qui copinent trop avec la marijane plus locale ! Je mouille, pas de marche arrière, je chasse, je remarque que je chasse, je surveille jusqu’ou je peux laisser chasser mon bateau par rapport à celui de derrière, bon ok je remouille, au même endroit, je rechasse, j’attends, je remouille… trois, quatre fois ! Et voilà, son voisin de derrière est tout en pétard ; il craque et il s’en va mettre un orin à son ancre ! :)
Sinon, il semble que nous sommes mouillés juste derrière une zone malsaine où les ancres ne tiennent pas. Problème, il n’y a personne devant nous… Si, si, c’est bien un problème. Car ça veut dire « place libre » pour les nouveaux bateaux qui arrivent et qui désirent se poser. Trois bateaux pour l’instant nous ont chassés dessus. Nous sommes Maudits.
Mais bien ancrés…
Après les Tobago, nous avons fait un petit stop à Canouan, en se posant devant Charleston. Nous nous sommes pris de sacrées grosses rafales en arrivant et même encore alors que nous étions ancrés. L’eau turquoise était trouble et laiteuse, et une longue houle rentrait dans le mouillage. Pas terrible quoi. Peut-être était-ce pour ça que nous n’étions vraiment pas nombreux à l’ancre… :)
Donc après ça, sommes partis direct sur Bequia, en laissant tomber au passage Mustique, l’île des milliardaires.
Menteurs sont ceux qui nous disaient que ce serait du travers pour remonter les Antilles ! Ce fut évidemment encore une traversée au près serré et ma foi pas mal gérée ! Avec ces 15-25 nœuds de vent pas très stable, nous étions génois enroulé et 2 ris GV. La mer était peu formée donc ça allait. Et c’est en début d’après midi que nous sommes arrivés sur Bequia, dans l’Admiralty Bay.
Là encore, la zone de mouillage est énorme. Il y a juste le chenal des cargos à laisser clair… Donc en gros, on peut balancer l’ancre soit au nord (tenue réputée très médiocre), soit au fond de la baie devant le village de Port Elizabeth (encombré, beaucoup de bateaux et de corps morts), soit devant la plage de Margareth bay (plus loin mais plus tranquille), soit devant Lower Bay (encore plus loin et avec des patates de corail…).
On a choisit Margareth Bay et nous avons mouillé sur un fond de sable dur dans lequel les ancres peinent à crocher. Le vent est encore très fort avec des rafales impressionnantes.
Joli front de mer…
Un coup d’œil dehors vers 23h nous permet de voir que le gros cata arrivé tout à l’heure et mouillé normalement bien devant nous, a chassé, et se retrouve sur notre bâbord tout à côté ! C’est reparti pour un remake des Tobago !!!? Il semble maintenant ne plus reculer mais les rafales de vent font faire des embardées aux bateaux qui ne réagissent pas de la même façon. Monsieur du cata semble vouloir attendre qu’on touche avant de se bouger les fesses pour remouiller. Ah enfin, il se décide et remouille… J’sais pas comment il s’est débrouillé mais à présent son nez n’est pas loin de notre portique. Bon aller, ça devrait le faire pour la nuit…
Le lendemain, z’ont disparu.
Notre voisin tribord chasse, son bateau copain vont chercher l’équipage à terre et tente de remouiller. Une fois non, deux fois non, trois fois… Ils ne crochent pas. Sont encore à la manœuvre quand nous partons faire un tour en ville.
En chemin, on se fait héler par un cata français un peu en stress qui nous demande : « Ah c’est vous le bateau qui a été abimé !? » Euh, non, pas à Béquia du moins… Hum y’a du y avoir du bateau tamponneur ici aussi…
Retour sur le bateau après une très rapide vadrouille à terre…
Notre voisin a finalement remouillé. Problème, il se retrouve à 10-15m devant nous ! Arf désespoir… Nous ne sommes pas rassurés sachant qu’il a chassé deux fois depuis hier et que son ancre a des difficultés pour crocher… Enhardie par notre déboire aux Tobago et par celui qu’on a évité la veille, je lui fais signe que non, ça n’va pas et que nos bateaux sont trop près. (Chose qu’on n’osait pas faire avant, partant du principe que les autres doivent se rendre compte eux-mêmes qu’ils sont trop prêts… Temps Ré-Vo-Lu ! :).
Il me lance un « Don’t worry » et fatigué, il se résout finalement à prendre une bouée de corps-mort…
Quand les piafs la narguent…
Yoda pas contente, s’en va grimper au mât défendre son territoire ! Non mais !
Le 3ème jour aux Tobago, c’est carrément la fête à neuneu. Plusieurs bateaux arrivent et veulent absolument s’ancrer le plus près possible de Baradal. Le mouillage devient alors très vite surpeuplé. Pourtant, il y a un max de place un peu plus à tribord ou un peu plus derrière… Bref, nous nous retrouvons avec un super méga cata de charter juste au cul, le truc genre deux étages, trop cool la vue ! Ensuite, un voilier américain vient mouiller deux ancres pas très loin devant nous. Mais t’en as vu beaucoup qui mouillent deux ancres dans un mouillage serré sachant qu’il n’y a pas besoin de limiter l’évitage puisque les bateaux n’évitent pratiquement pas ? Bon, je plonge voir si son ancre tribord n’est pas sur notre chaine. Non, mais pas loin, un bras peut-être… Durant toute la journée, rien n’a pas bougé.
Mais dans la nuit, le vent monte à 30-35 nœuds avec grains et rafales. Une de ses ancres évidemment décroche et vers minuit, il se retrouve trop près, à quelques mètres de nous. Réveillé et sans attendre, il décide de relever l’ancre. Tendu avec ce vent qui souffle trop fort. Son bateau se fait embarquer à la première rafale et comme il tarde à mettre la marche arrière : on tape ! Il remet ça et le voilà qui se retrouve bloqué devant nous. Son safran est maintenant coincé dans notre chaine bien tendue ! On se le reprend sur le nez.
Résultat des courses : Violents tamponnages par deux fois. Notre balcon avant est un peu tordu et a pris du jeu (futures infiltrations d’eau), la filière pendouille, feux de nav explosé… Fait chier !
Après un peu de redressage
Ne réussissant pas à relever son ancre, il mouille la totalité de sa chaine (et il en avait un paquet) et passe ainsi bien derrière nous. Chose qu’il aurait du faire depuis le début vous me direz. Et idem pour nous ! Mais nous n’avons pas eu le temps de faire de même et puis avec un autre bateau derrière…
Correct, le skipper vient nous voir en suivant pour s’excuser et nous convenons qu’on verra les dégâts ensemble demain à la lumière du jour. Et le lendemain matin… Plus personne ! Oué moins correct du coup…
Bizarrement, le jour suivant est beaucoup plus paisible. Nombre de ces bateaux sont également repartis. Le mouillage est donc de nouveau aéré. Y’a des mouvements de foule comme ça…
Au revoir les Tobago…
En fin de matinée, nous avons rejoint les Tobago Cays pour mouiller dans une magnifique eau turquoise entre les îlots de Jamesby et de Baradal. Au total, nous devons être une bonne trentaine de bateaux (dont 3/4 de catas), mais comme la zone est vaste et qu’on peut mouiller pratiquement partout, nous sommes finalement assez tranquilles dans notre coin.
Il y a aussi beaucoup de bateaux de charter ou de location. Les fameuses Tobago Cays font bien sûr partis du circuit touristique classique. Et on comprend bien pourquoi quand on découvre ce joli petit lagon et les îles désertes qui l’accompagnent.
Mais par contre, que de vent ! Nous avons en permanence 15-20 nœuds dans la tronche car aucun relief ne nous protège… Ah capote, nous te vénérons ! Et faut croire que notre éolienne n’est pas si naze car nos batteries sont archi pleines en ce moment !
Le parc est classé comme réserve naturelle. Des rangers passent tous les jours pour récolter les frais de mouillage (10EC/pers./j.). Mais à vrai dire, sur les cinq jours que nous passerons ici, nous ne les verrons qu’une seule fois. Il semble que nous ne les intéressons pas trop, contrairement au gros cata de charter qui promène une bonne vingtaine de personnes à son bord…
Autour du bateau, du bleu et des tortues qui barbotent ! Plus loin, au niveau de la langue de sable de Baradal, des bouées sont maintenant installées pour délimiter une petite zone protégeant les fonds marins… Paradis des tortues qui peuvent ainsi retrouver leurs herbiers sans que les ancres des bateaux viennent tout arracher. Nous y faisons quelques plongées et tombons nez à nez avec de gros poissons carnassiers ainsi qu’avec une raie pastenague. Grosse frousse pour moi quand je me suis aperçue qu’elle était tout à côté et qu’elle ne semblait pas très contente de ma présence. La bête s’est redressée en bâtant des ailes et m’a poursuivi jusqu’à la plage !
Nous sommes aussi allés nager vers Jamesby (fort courant) et sur la grande barrière de corail où nous n’avons pas trouvé les fonds si extraordinaires que ça…
Et puis, nous voilà à terre pour vagabonder non sans avoir préalablement compter le nombre d’annexes posées sur les plages afin de ne pas être trop nombreux sur la même petit île « déserte ».
Sur Baradal à la rencontre des tortues terrestres… Sur Jamesby où on découvre une jolie plage, une multitude d’iguanes et de nos-nos…
Sont beaux ces iguanes…
Et enfin, sur Petit Bateau où malheureusement la plage est occupée par une centaine de personnes venues manger La Langouste grillée sur le barbeuc. Là, on se dit que ça craint. Y’a la sono, y’a l’open-bar, et y’a la langouste débitée à tout va ! Trop petite ou pleine d’œufs, pas d’importance, faut que messieurs dames en aient dans leurs assiettes…
Petit Tabac derrière la grande barrière…
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