Archives pour la catégorie '> Péninsule ibérique 2010'

Majorque – Mouillage Playa des Carbo

Ce matin, nous levons l’ancre alors que de grosses masses nuageuses se rapprochent du mouillage. Le ciel noir donne une teinte magnifique à l’eau de la cala.

En route moussaillons ! Aujourd’hui, nous descendons la côte est de Majorque, nous contournerons la Punta Salinas tout au sud et nous chercherons un nouveau mouillage donc 20 miles plus loin.

Bon bah ce fut une navigation des plus naz’. Au moteur tout le long, nous fuyions à plein gaz les gros nuages. Les prévisions météo ne se sont absolument pas vérifiées, du nord-est était attendu mais nous avons du sud et du gros. La pluie sur le nez, à contre vent, à contre houle, vestes de quart sur le dos, des embruns pleins le visage… Bref, y’a mieux. Mais bon, ce sont des nav’ comme ça qui nous permettent d’apprécier encore plus les autres. Une fois la pointe contournée, nous avons parcouru les trois quatre miles qu’il nous restait à la voile. Ah que c’est bon quand le ronronnement du moteur cesse enfin !

Les calas de Majorque sont maintenant derrière nous. Place à présent aux grands ports et aux grandes constructions. Ainsi, Renaissance mouillera par 5 mètres de profondeur devant une longue plage de sable déserte où sont éparpillées plusieurs petites îles proche du rivage. Nous serons un paquet à y rester pour la nuit. Nous avions jeté l’ancre un peu à l’écart des autres bateaux et papi mamie n’ont bien sur pas résisté à l’idée de se mettre juste à côté de nous, alors qu’il y avait bien entendu de la place partout. Les gros nuages noirs qui semblaient nous avoir délaissés sont revenus à la charge. Ainsi, nous avons pris encore un quart d’heure de pluie, juste assez pour tout tremper mais pas suffisamment pour rincer le bateau ! Une fois le grain passé, le vent a faibli et a tourné. Nous étions alors très prêts de papi mamie qui ont du se résoudre à remouiller un peu plus loin.

La nuit sera très calme. La mer s’est transformée en lac parfaitement lisse.

Ce matin, j’ai appelé toutes les marinas de Palma afin de réserver une place pour demain soir. Il y en a une petite dizaine toutes complètes m’ont-elles dit. Heureusement la dernière, nommée Pier 46, accepte de nous recevoir pour une nuit. Ils ne m’ont pas demandé le nom du bateau et m’ont dit que de toutes manières ils attendraient un voilier français de 12 mètres demain et qu’il n’y aura pas de soucis car ils n’ont pas de petits bateaux… Euh 12 mètres, petit ? On va voir du gros ! :)

Majorque – Mouillage Cala Magraner

La traversée entre les deux îles s’est bien passée. Nous avons eu, comme prévu, un bon vent de nord. Ce fut une première pour Renaissance et pour nous deux !

En effet, nous n’avions jamais navigué par 25 nœuds de vent avec rafales à 30. La mer était levée et ses creux devaient bien faire quatre cinq mètres de haut.
Heureusement le soleil nous accompagnait rendant ainsi cette étendue d’eau moins agressive. Et puis deuxième partie de nav’ et puis plus rien. Nous avons donc fait nos 40 miles en 6 heures de temps donc avec une bonne vitesse moyenne de 6,5 nœuds heure dont plus de la moitié à la voile. On notera que durant les deux premières heures de nav’, nous avions déjà fait plus de 15 miles sous génois seul. Renaissance surfait sur les grosses vagues nous propulsant à plus de 8 nœuds… Impressionnant cette mer mais même pas peur, ou juste un peu :)

Lorsque nous sommes arrivés sur Majorque et que le vent s’est un peu cassé la figure, nous avons croisé un banc de dauphins qui nous ont d’abord ignorés. Une fois le moteur mis en route, ils sont revenus vers nous à notre plus grand plaisir… Ils étaient plus nombreux que la première fois, plus joueurs et ils sont restés plus longtemps. Et on a droit à de superbes sauts !

On en a même pêché un ! :)


Cala Magraner fait partie de trois petites calas désertes séparées par des pointes rocheuses. Nous y sommes arrivés à moitié en s’engueulant, nous avons bien tourné cinq minutes au même endroit avant de poser l’ancre, et une fois cette dernière mise à l’eau, nous avons rechangé de place…
Comment ne pas se faire remarquer mdrr… Je crois que les autres bateaux ont bien du rire de nos frasques ; et ils le pouvaient ! Cette cala doit surement être un bon mouillage quand le vent souffle de nord, mais là ce n’était plus le cas. Nous n’avons eu que du sud et de la petite houle qui rentrait dans la cala… Malgré ça, l’endroit a l’avantage de vous plonger au cœur du sanctuaire des piafs et des biquettes !

Ce soir, nous dormirons proche d’une famille française et d’un groupe d’allemands rougis au pinard…

Minorque – Mouillage Cala Turqueta

Nous arrivons vers midi dans une nouvelle Cala de Minorque, toujours située au sud. Un vent de nord souffle… Le trajet se fera à la voile, houle aux fesses puis vent de travers en réduisant les voiles. Cala Turqueta a été préférée à Cala Son Saura plus large certes mais avec des rives beaucoup plus basses laissant courir le vent. Le mouillage est pas mal du tout. Renaissance est cerné par de moyennes falaises, des grottes, une plage, des biquettes et d’un rocher en forme de tête de chien.

La journée passe tranquillement. On élabore le chemin qu’il nous reste à faire jusqu’à Ibiza… Pas mal de miles encore. Demain déjà, nous reprendrons la mer pour rejoindre une des calas de la côte sud-est de Majorque. Nous ferons ainsi une quarantaine de miles avec normalement une allure trois quart arrière et la houle aux fesses ! 


 

Minorque – Ciutadella

Ou comment ne pas être dans les temps…

Ce jour, nous avons vérifié l’exactitude de l’adage qui consiste à dire qu’ « avant l’heure, c’est pas l’heure et après l’heure, bah c’est plus l’heure. »

Histoire de faire travailler un peu nos jambes, ce matin nous avons décidé d’aller sur la plage en annexe pour marchouiller un peu et pour voir cette fameuse rivière. La matinée est tout simplement le meilleur moment pour profiter sereinement des mouillages. Les touristes ne sont pas encore arrivés, la chaleur n’est pas trop écrasante, il n’y a pas grand monde, peu de bateaux et de baigneurs dans les environs, les moustiques ne sont pas là, bref le calme règne.

Vroum, zou on saute sur la plage ! Il ne fait pas très beau, le ciel est un peu couvert. Pas le temps de profiter, à peine arrivés nous sommes et voilà un gros promène-cou*llons qui débarque des dizaines et des dizaines de personnes sur la petite plage… Pff, l’annexe trainant sur le sable, on l’a reprendra donc peu de temps après notre arrivée. On aura trop tardé sans doute…

Nous avons ensuite pris la route de Ciutadella en envisageant soit d’aller au port, soit de s’en rapprocher au maximum tout en restant dans une cala proche de la ville. Pas de réseau, impossible de leur téléphoner pour réserver une place. La fin du trajet est épuisante. Renaissance, vent dans le nez, remonte difficilement contre la houle. Faut dire que ça souffle pas mal en ce moment. On a un bon vent de nord nord-est qui devrait rester à nos côtés pendant plusieurs jours ; exactement ce qu’il nous fallait et ce qu’il nous faut pour faire Minorque sud puis Majorque sud aussi. Nous nous avançons à présent dans la cala qui fait office de port naturel. C’est joli comme tout. Mince pas de place au ponton carburant, l’équipage de deux gros bateaux à moteur y mange (pff). Le port est un peu riquiqui mais a du charme. On continue donc d’avancer et à tourner en rond cherchant où pouvoir se mettre quand un « holà » arrive à nos oreilles. Une nana super gentille de l’autorité portuaire nous indiquera qu’il n’y a plus de places visiteurs mais que nous pouvons rester jusqu’à 17 heures dans le port. Si nous voulons y passer la nuit, il faudra revenir après 20h30 et partir demain matin avant neuf heures. Pourquoi ? Car Renaissance sera amarré au ponton Ferry ! Très bien, ça va être juste mais on est ok.

Il est presque 16 heures ; nous avons une heure pour faire impérativement les courses, motivation première de cet arrêt portuaire. Le voilier amarré au haut ponton, nous voilà partis à la recherche d’un supermercado. C’était sans compter les horaires espagnols, aucuns ne sont ouverts ! Il est trop tôt et ce soir, quand nous reviendrons, tous seront fermés ! Demain idem, aucuns n’ouvrent avant 9 heures ! Arff catastrophe mais heureusement, nous trouverons un petit Spar ouvert dès 7h30 le lendemain.

Nous revenons bredouille au bateau avec dans l’idée de faire le plein de carburant. Deux voiliers tournent déjà en rond devant le micro ponton et un bateau de pêche y est déjà. Le chenal est trop étroit pour manœuvrer et pour patienter devant, en plus il est presque 17 heures, nous devons quitter le port pour y libérer l’accès. Renaissance mouillera dans la Cala Degollador, juste à côté de l’entrée du chenal.

Allé youhou c’est parti pour poiroter 3h30 ! Le temps s’éternise. Un premier ferry ; un catamaran rapide rentrera au port à 19h. Il commence à faire froid, le ciel est voilé et nous sommes tous deux fatigués. Ou est le super gros ferry qu’on nous a annoncé ? 20h30 enfin le voilà. Il faut maintenant patienter le temps qu’il ressorte.
Trois quatre bateaux sont également en mouillage d’attente et surveillent aussi l’entrée du chenal. Enfin la série de trois feux rouges s’allume prévenant qu’il faut dégager le passage dans les 10 minutes. Le gros ne va pas tarder ! Tous, nous relevons l’ancre et nous tournons en rond à l’entrée de la cala. Et oui, y’a pas énormément de places sur le ponton désiré et chaque bateau veut la sienne. Ca va être la course ! Enfin, la bète ressort… et voilà cinq bateaux qui s’engagent rapidement dans le chenal alors que la nuit commence à tomber. Il y aura en fait de la place pour tout le monde le long du gros ponton. Naturellement, la poisse fera que nous tomberons dans un emplacement trop loin des bornes d’eau et d’électricité. Un peu de bidouille permettra à Jean-Rémy de nous raccorder au moins au jus. Nous ferons le plein d’eau en partant demain matin en espérant qu’il nous en reste un minimum.

22h30, nous sommes en ville désireux de manger au resto ce soir. Malheureusement, toutes les tables sont prises. Alors nous nous baladons dans la ville puis on prendra un verre-wifi en attendant dans un bar bruyant, faisant un peu caisse de résonnance. Allé on va manger du bon poisson, on se pose en demandant à la serveuse si c’est encore possible et nous commandons. Oui ? Ok. Les plats nous seront apportés tous en même temps avec un petit « nous fermons bientôt ». Effectivement, les gens attablés à notre arrivée partent les uns après les autres. Comme le poisson aura un petit goût de culpabilité, nous avalerons nos assiettes d’une traite.

Voilà, un résumé d’une journée pas terrible où nous n’avons fait qu’attendre ou que se dépêcher… Le genre de truc qui fatigue et qui vous empêche d’apprécier convenablement l’escale. Maintenant, il faut aller se coucher, pas le temps de traîner. Demain, il faudra se grouiller de faire les courses, de faire le plein et de s’en aller de Ciutadella avant le retour des ferry.

Lendemain matin, levé difficile à 7h pour nous. Un demi lavage de cheveux pour moi car plus d’eau dans le réservoir. Oui j’aurai du aller aux sanitaires du port…
Vite, on prend la route du fameux Spar qui a intérêt d’être ouvert, ça grimpe. Avitaillement et rangement fait, je prend la route du tabac de l’autre côté de la ville, fermé bien sûr, bah oui il n’est que 8h30… Retour au bateau, Jean-Rémy a été payé le port et nous demandons au bateau français juste devant nous leur tuyau d’eau pour faire une rallonge afin de remplir le réservoir. Ils n’ont pas encore fini de remplir le leur. 8h45, on nous sommes de partir. Vite, on se branche, l’eau s’écoule tout doucement. Les français nous demandent si nous avons fini. Non, nous n’avons pas fini et nous ne finirons pas. Notre embout à 20 euros prêté par le port pour l’eau reste coincé sur le tuyau des voisins. Avec leur accord, on coupe le tuyau. Vite, on va récupérer la caution, vite on va au carburant. M*rde, le carburant n’ouvre que de 12h à 18h. Tampis pas de gasoil, bon heureusement il nous reste une moitié de réservoir.

Enfin, on sort du port ! A nous la mer et à nous la paix à notre rythme !

Nous avons payé 36 euros de port pour la nuit, c’est beaucoup trop pour tout le speed et l’enquiquinement engendré par les horaires à respecter, sans compter l’inaccessibilité des bornes.

Donc conseil : Ne pas hésiter à réserver sa place au club nautique même une semaine avant afin de pouvoir profiter correctement de Ciutadella qui est superbe à voir…

Aussi, contrairement à Majorque, dans les calas de Minorque, on ne capte pas de réseau téléphonique donc il faut oublier pouvoir donner des nouvelles aux proches ou réserver dans les ports à ces moments-là…