Passage du cap

Le vent ayant tourné, la houle aussi, il est temps de reprendre la mer. Pour cela, nous empruntons la passe de la Cucana pas aussi évidente que nous le raconte le bouquin. D’ailleurs, nous l’aurions tenté de nuit la dernière fois (c’était l’option 1 rappelez-vous), et bien il y aurait maintenant l’épave de Renaissance comme balisage ! Normalement, nous devions passer au sud d’une baraque à pêche tout en suivant un certain cap. En fait, notre route passe exactement sur la baraque qui n’est plus, il n’en reste qu’un pieu dangereux dépassant de 10 cm hors de l’eau… Parfait pour déchirer une coque hum.

Pêcheurs (à la voile) dans la passe de la Cucana

En fois en mer, nous nous mettons à la voile toujours sous génois seul, car vent léger et trop derrière pour le moment. Renaissance avance bien sur une mer plus potable que rencontrée ces derniers jours. Je crois voir quelque chose d’inhabituel sur l’eau à quelques centaines de mètres de nous, peut-être une grosse gerbe d’eau… Oui ! Cool ! Ce sont nos premières baleines qui s’éclatent à sauter hors de l’eau ! Il était temps et on espère bien en recroiser (de loin hum) autour des Açores…
A la tombée de la nuit, nous sommes au niveau du premier Cap (la pointe ouest en comporte trois), le Cabo Corrientes. La lune est des nôtres et nous longeons le littoral et ses phares.
Encore une fois plus nous remontons, et plus nous gagnons en confort à bord, la houle passant derrière nous…
Au petit matin, nous doublons le Cabo San Antonio, point le plus à l’ouest de Cuba. Il fait doux, la mer est calme et tout va bien. Encore quelques milles et nous commençons à distinguer quelques constructions sur la côte.
Renaissance suit le balisage menant à « la marina » de Los Morros qui est en fait un simple quai en béton dans un coin complètement perdu. 8h30, des pêcheurs sympathiques attrapent nos amarres et nous voilà donc à présent sur la côte nord de Cuba !
Arrivée du bonhomme très gentil de la guarda, remplissage de la paperasse… Nous souhaitons faire un peu de gasoil et nous mettre au mouillage. Il nous faudra revenir demain au ponton pour récupérer notre despacho avant de partir.
Nous avons poireauté toute la journée à attendre le pompiste qui devait venir à midi. On l’a vu débarquer à 14h pour nous dire qu’il reviendra à 18h… Arf. Bon et bien, nous passerons finalement la nuit au quai ! Nous y faisons la connaissance des pêcheurs avec qui nous discutons un moment et qui nous troquerons discrétos quelques langoustes contre une bouteille de rhum. Leur bateau est un des derniers en bois et leur rafiot très bien entretenu est un papy de 70 ans ! (Les suivants sont en ferro-ciment et les derniers en plastoc). Ils nous racontent leur pêche et offrent à Yoda des espèces de sardines… Mais se marrent devant notre snobinarde qui ne mange que du poisson cuit ! Un autre voilier nous rejoint un peu plus tard au ponton, un vieil américain sorti tout droit d’un vieux film et une italienne, qui ont du se dérouter suite à un problème moteur alors qu’ils partaient des Etats-Unis pour Panama. Ils sont cool et nous bavardons avec plaisir avec eux…
Le soir, nous irons nous balader rapidos au milieu des nonos dans le parc naturel de Gua… et acheter quelques victuailles dans la mini épicerie du port.

La nuit sera agitée. Un petit vent de nord a encore levé un sale clapot et Los Morros est complètement ouvert au nord. Nos deux voiliers sautent et tirent sur leurs amarres contre le gros quai en béton.

Bon, il est temps de récupérer notre despacho et de partir pour trouver un meilleur abri. Une chose est certaine, nous garderons en souvenir la gentillesse de tous les employés de ce mini port du bout du monde…

Renaissance à la marina de Los Morros

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