Ça y est, l’enrouleur est en place ! Même pas une petite demi journée n’aura été nécessaire à JR pour l’assembler et le monter. Nous avons du prendre une place au port pour faciliter le travail et pour bénéficier d’une zone dégagée afin d’étendre l’étai au sol. Le génois est également à poste même si nous avons un petit peu bataillé pour le hisser. En effet, la ralingue passait limite dans le rail… C’était juste, on a eu un bon coup de chaud en pensant ne pas y arriver mais finalement tout est ok ! :)
Nous avons aussi acheté une grosse recharge d’unités pour le téléphone Iridium et là autant dire que ça vaut vraiment le coup ! Nous avons bénéficié d’une bonne remise par rapport au même produit acheté en France, pratiquement 200 euros d’écart ! Oui, Saint Martin, c’est le bon plan pour préparer son bateau. Du moins dans les environs… sinon ça reste encore et toujours Internet ! Notre nouveau numéro est dispo dans la page contact si vous n’avez pas reçu mon super mail. :) Pour les initiés, on ne passe plus par Skyfile mais par Speedmail et c’est le magasin (Budget) qui se charge lui-même de vous l’installer sur l’ordi. Ché pas trop c’est quoi la différence, mais paraît qu’c’est mieux. On leur fait confiance, pour nous, tant qu’ça fonctionne…
Voilà, sinon pour l’avitaillement, on trouve son bonheur chez Auchan qui s’appelle ici US Import (?) près du pont avec dinghy dock tout à côté. Une laverie en self-service crado est située juste en face. Tout est pratique !
Sinon on n’aura pas vu grand chose de l’île… Toute façon, je ne sais pas s’il y a réellement quelque chose à voir en dehors des boutiques et des magasins de change. Paraîtrait que Grand-Case, petite station balnéaire au nord, est plus sympa…
L’heure est au départ. Lorsque nous avons fait notre clearance de sortie, la marina nous a fait cadeau d’une nuit, c’est gentil et on les remercie !
Petit stress pour sortir de notre place de port, car cul sur bouée et vent qui nous rabattait sur le voisin, mais Ras, nous étions à l’heure pour l’ouverture du pont. D’ailleurs, nous l’avons franchi en vestes de quart car un gros grain venait de nous arroser copieusement. Nous avons retrouvé la baie de Marigot et avons remouillé l’ancre à peu près au même endroit qu’à notre arrivée.
Le lendemain, mini navigation test pour tirer quelques bords avec notre génois sur enrouleur. Tout est clean, nous pouvons enfin nous dé scotcher de Saint Martin et continuer notre bout de chemin…
Pour rejoindre les Iles Vierges Britanniques, il faut tabler sur 80 milles. Nous avons le choix de partir en soirée et naviguer de nuit, ou de partir très tôt au petit matin. Le temps n’étant pas franchement sympathique en ce moment, nous prévoyons donc de partir vers les 5h et de naviguer au grand jour…
On table sur 6 nœuds de moyenne donc demain 18h, normalement nous serons chez les british…
Ensuite, grosses grosses interrogations ! Notre future route n’est toujours pas claire dans notre esprit… Un jour c’est pile, le lendemain c’est face !
Sud ou nord de la République Dominicaine ? Sud.
Stop à Haïti alors ? Pourquoi pas.
Comment prendre Cuba ? La logique, le vent et les courants veulent que l’on navigue dans le sens des aiguilles d’une montre.
Alors le Sud ? Plus abrité avec de nombreux mouillages isolés mais… très (trop ?) long ! Près de 500 milles de côte ! Cabotage ou course contre la montre en trois petites semaines ?
Ou nord ? Plus difficile, côte au vent, moins sympa, Marine de Guerre partout face au grand géant, mais… pas obligé de se taper tout le chemin et hop direct sur les Bahamas !
Moitié moitié alors ?
Remonter Cuba par la pointe Est (plus difficile mais plus rapide) ou par la pointe Ouest (plus facile mais beaucoup plus éloignée, et la Havane…) ?
Si on a le temps on fait le Sud, sinon le nord !
Oui mais si on fait le nord de Cuba, on ne devrait pas faire le sud de la République Dominicaine ! Mais plutôt le nord aussi pour ne pas avoir à remonter le Windward passage… En plus là-haut, il y a les baleines !
Donc si on fait le nord, faut passer aussi au nord de Puerto Rico juste après les Iles Vierges ? Je croyais qu’on avait dit qu’on faisait les Vierges sud… C’est pareil !
Bahamas à 300 $ le visa, Bahamas discrets ou pas de Bahamas du tout ?
Euh quoi 5000 milles en 5 mois t’es sûr !? Eurk, on va s’en dégoûter là… non ?
Faut s’décider c’est demain les Vierges !
Off, on verra quand on y sera ! Ok mais oouu ?
Hein ?!
Je ne vous ai pas encore présenté celle qui nous accompagne désormais tous les jours, celle sur qui nous pouvons à présent compter, celle qui a remplacé notre piscine flottante orange fluo toujours pleine d’eau…
Pour reprendre un peu l’histoire, notre grande annexe blanche en PVC vendue avec le bateau a cramé et s’est complètement décollée de partout. Dessus, dessous, entre les feuillets… Irréparable, nous nous en sommes donc séparés.
Notre seconde et petite annexe de 25 ans arrive en fin de vie malgré plusieurs tentatives pour la faire encore tenir. Le plastique est cramé et décoloré mais surtout, elle prend l’eau à la jonction du tableau arrière. Endroit pas pratique et rafistolages toujours très temporaires.
Après plusieurs jours à avoir peser les pour et les contre, nous avons fini par craquer pour un nouveau joujou et nous sommes maintenant les heureux propriétaires d’une petite Walker Bay !
Notre nouvelle annexe !
Ses avantages sont multiples.
Légère, une trentaine de kg la bête…
Petite, 2m50, format idéal pour nous. Elle existe aussi en plus grande.
Rigide ! Avec elle, on ne craint plus les crevaisons, ni les arrivées un peu trop sportives sur des plages inhospitalières, ni les gros quais en béton aux coquillages pas franchement accueillants…
Oh pas délicate, elle en a dans le bide ! :)
Étanche ! Alors là, c’est la grande révolution pour nous ! Fini les pieds et le cul mouillés…
Un détail peut-être… mais on la trouve esthétique ! Toujours plus qu’une boudinée :)
Son prix est abordable (prix d’une PVC bas de gamme en France) pour une garantie de 10 ans…
Hydrodynamique ! Elle avance drôlement bien à la rame, rien à voir avec les gonflables ! Cool, ça va nous faire un peu de sport en perspective…
Bien pensée, la Walker Bay a été prévue pour être gréée. On peut rajouter un kit voile avec safran et dérive, l’éclate ! Tout est déjà préconçu mais seul hic pour le moment, le prix du kit… Qu’à cela n’tienne, JR pense déjà à se le faire maison et élabore ses plans… Haha j’attends voir ! :)
Des boudins protecteurs et stabilisants peuvent également être rajoutés !
Ce n’est pas sa vocation, mais à l’occas’, peut servir de récupérateur d’eau de pluie…
D’un autre côté,
Rigide donc faut pouvoir stocker la chose ! Pour nous, pas de souci. Elle rentre retournée sur la plage arrière mais encombre tout de même le pont lors de grandes navigations… Le mieux serait évidemment sur bossoirs.
Hum, on peut dire qu’elle est très très légèrement instable. En tout cas moins stable que les autres ! Ça tangue, ça gite, ça roule et oui c’est une petite coque ! Ainsi, faut prendre le coup pour embarquer et savoir que ça peut se retourner ! :)
Son côté rigide ajouté à la délicatesse légendaire de JR ne vont pas certainement pas améliorer l’état de la coque de Renaissance :) Mini pare-battages ou système D à prévoir !
Quid du remontage dans l’annexe une fois que nous sommes tous les deux dans l’eau ?
Edit 1 semaine après : JR remonte bien tout seul, moi pas encore testé !
Test remontage ! Ça le fait !
Quid de la balade en Walker Bay dans du gros clapot et par 20 nœuds de vent ?
Bref, une prise en main et de sacrées bonnes rigolades en perspective !
Edit : Je ne pensais pas si bien dire… En sortant du lagon, nous avons voulu faire de l’essence au fueldock mais il nous fallait revenir quelques minutes plus tard car tous les bateaux n’étaient pas encore passés. Tous les pare-battages et les amarres étant du même côté et après avoir patienté, nous y sommes revenus en nous présentant en marche arrière… Game over mdrr ! Leçon du jour, non, on ne fait pas marche arrière avec une Walker Bay au cul et du clapot ! Ni une, ni deux la Walker Bay s’est remplie d’eau et a lamentablement chaviré ! Bref, refroidis par la manœuvre, nous avons renoncé à faire ainsi du carburant et avons préféré aller mouiller discrètement avec notre annexe retournée au cul. Tous les bateaux passant se fendaient la poire en pointant du doigt notre carapace de tortue qui péniblement flottait à la surface… On s’est bien marré mais heureusement que le ridicule ne tue pas hein… :)
Merveilleuse petite navigation de 25 milles… Vent aux trois quarts arrière, beau temps, un peu de monde sur l’eau. En chemin, quelques caillasses disséminées ici et là, Sint Maarten et son fameux aéroport quasi sur la plage puis encore quelques bords à tirer pour rejoindre notre nouveau point de chute…
Saint Martin est une île partagée entre deux pays, un coté français et un côté hollandais. Du fait d’une très forte influence (et affluence) américaine, l’anglais est couramment parlé et le dollar américain est accepté partout. Un grand lagon intérieur occupe la partie ouest de l’île, lui-même divisé en deux.
Nous avons rejoint le port de Marigot, principale agglomération française. Le mouillage est vaste et nous comptons une bonne cinquantaine de bateaux à l’ancre.
Le lendemain, nous sommes partis à terre faire les formalités d’entrée et nous mettre en quête de matos pour le bateau.
Je n’vous raconte pas le voyage en annexe par 20 nœuds de vent et clapot présent ! Nous sommes arrivés (encore une fois) trempés de la tête aux pieds pour rejoindre la capitainerie et nous enregistrer. Mais auparavant, il nous aura fallu traverser toute la zone des bars-restos sur le port… La honte un peu ! :)
Il faut savoir qu’à Marigot, il y a deux marinas, une bourge à l’extérieure, une petite dans le lagon. Selon radio-ponton, la marina bourge ferait maintenant payer une redevance de mouillage (officieuse) pour tous les voiliers simplement ancrés dans la baie. Ils factureraient également la clearance plus chère, auraient un dinghy dock payant, un accès aux douches/laverie avec carte à 30 euros + 40 de caution… Bref, ça s’engraisse ! C’est donc tout naturellement que nous nous retrouvons dans la petite marina du lagon, à l’accueil très sympathique. Les formalités sont à 5,5 euros et plusieurs ordi sont à disposition.
Au bout de deux jours à nous mouiller comme jamais à chaque voyage en piscine flottante, on décide de rentrer dans le lagon et de se mettre sur bouée. A 45 euros la semaine, ça nous paraît correct et puis on se dit que ça compensera largement l’inconfort et l’essence utilisée dans les allers-retours en étant resté au mouillage extérieur…
C’est qu’elle est fraiche en plus ! :) >
Pour entrer dans le lagon, il faut passer le pont de Sandy Ground qui ouvre trois fois par jour. Il existe également un pont côté hollandais à Simpson Bay, ainsi qu’un troisième tout nouveau en plein milieu du lagon.
C’est donc un peu après 9h que nous avons amarré Renaissance sur deux bouées de la marina Port la Royale, aidés par le jeune du port. L’eau y est moins claire (bien qu’on aperçoive les raies léopard sous le bateau), nous avons les odeurs en plus, mais nous sommes au calme et c’est beaucoup plus pratique pour nous déplacer. De plus, nous captons un mini wifi gratos, tout bénef !
Saint Martin étant un port franc, c’est donc la Mecque du shopping en duty free ! Des boutiques de luxe, de bijoux et de fringues pour certains, de l’accastillage et des nouveaux accessoires nautiques pour d’autres…
Cette escale sera pour nous avant tout technique puisque nous prévoyons quelques petites améliorations pour le bateau.
> Priorité à l’enrouleur de génois ! Et oui, finalement, après seulement quelques mois sans, on y revient. Pour la facilité, le confort et l’entente à bord… ;) Ah pour la sécurité de pouvoir réduire rapidement aussi et ne pas être coincé lorsqu’on est tangonné !
> Une bonne recharge d’unités pour le téléphone iridium en prévision de Cuba et de la transat retour…
> Un nouveau palan de GV car notre actuel est en train de partir en miettes…
> Recharge complète des bouteilles de gaz (15kg au total)
> Achat des guides nautiques et des pavillons de courtoisie manquants…
> Encore un gros avitaillement en prévision de Cuba (pas grand chose là-bas), Bahamas/Bermudes (denrées plus chères) et de la transat… Utopique d’espérer conserver de la bouffe dès maintenant pour la transat ?
> Quelques vérifications ou révisions également à faire… Tête de mât, moteur, pilote, barre, la totale en fait… En effet, on part du principe que ce sera ensuite difficile de trouver des ships ou des pièces manquantes. Difficile ou trop cher !
Bref, c’est l’heure du check up pré transat’ retour !
Voilà, on espère faire tout ça rapidement pour repartir très vite, et dans l’idéal en évitant les moustiques porteurs de Chikungunya ! Saint-Martin en étant au stade d’épidémie et le quartier le plus touché étant celui de Sandy Ground…
Direction d’abord le gréeur afin de voir pour un nouvel enrouleur. Pas de pot, il vient d’être dévalisé ! Il n’a plus rien de dispo sauf un Facnor mais le tambour et le profil sont trop gros et JR ne semble pas trop emballé. De plus, on se demande pourquoi ses prix sont aussi élevés qu’en Guadeloupe et qu’en Martinique alors qu’ici il n’y a ni octroi de mer, ni TVA hum…
On trouvera notre bonheur chez un des deux gros ships du coin. Ce sera donc un Harken mieux profilé (encore que), mieux réputé et surtout plusieurs centaines d’euros moins cher !
Seul souci, pas en stock non plus. Nous nous résignons donc à commander et à patienter une semaine de plus… On avait initialement prévu de rester une seule semaine à Saint Martin, je pense qu’on peut déjà tabler sur 2 minimum… Et puis bon, les lessives, les avitaillements, les ships… C’est pas la partie la plus intéressante du voyage et on est déjà crevé à l’idée de tous ces trucs à faire ! Mais… Motivation !
(Et non JR, les catalogues des ships ne servent pas à écrire sa liste au père noël… :)
Après 60 milles en ciseau à rouler d’un bord à l’autre (et non, le portant n’est pas forcément synonyme de confort !), nous arrivons en fin de journée dans la rade de Gustavia sur l’île de Saint Barthélémy.
Juste avant notre plus gros grain de tous les temps…
Une éternité sous des trombes d’eau, sans aucune visibilité sur une mer d’acier
Grosse envie de se poser mais à la première impression : aïe aïe aïe ! Il y a beaucoup de monde au mouillage, et ce dernier se révèle être super rouleur. Après avoir tourné en rond un moment, nous trouvons finalement une mini place à la limite du chenal par 10m d’eau ! Faisons comme si nous n’avons rien vu mais les fesses de Renaissance dépassent des bouées… comme la plupart des autres bateaux sur le même alignement. Trop de passages ; en mer et en l’air, ça n’arrête pas. Renaissance tire sur sa chaîne sous les nombreuses rafales et se prend de bons coups de rappel.
Conclusion : on ne se sent pas très bien ici. C’est un peu le choc après Barbuda et Antigua… Autant dire que pour nous, ce mouillage cumule toutes les conditions pour être qualifié de super pourri. (Ah si, un point positif tout de même, l’eau est cristalline ! J’ai vu l’ancre poser, oui à 10m…)
Lendemain 9h, deux gus en annexe s’approchent. Nous pensons qu’ils viennent réclamer les frais de mouillage car ici, l’ancrage est payant. Non non, en fait ils viennent juste nous dire d’aller faire nos formalités même si nous nous apprêtons à lever l’ancre. Mais oui bien sur… Cap à l’ouest !
Bons avouons-le, de toute façon, nous n’avions pas vraiment envie de consacrer du temps à cette île… Aller donc hop, direction Saint Martin ! :)
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