La carte postale

Barbuda est un plateau calcaire cerné par de nombreux récifs coralliens, plus de deux cents épaves gisant sur ses côtes… Son plus haut sommet culmine à 40m et elle a la particularité de ne compter que 1600 habitants regroupés dans le seul village de l’île ; Codrington.

Ses plages magnifiques, désertes et qui s’étendent à perte de vue font sa réputation. 11 milles ininterrompus de sable rosé composé de milliers de coquillages à demi broyés…
Plus au nord, on trouve la plus deuxième plus grande réserve de frégates au monde après les Galapagos. L’endroit est évidemment classé et protégé et la présence d’un guide est nécessaire pour pénétrer sur le site sans perturber les oiseaux…

Nous sommes actuellement mouillés juste au sud de Low Bay proche d’un petit restaurant local le Barbuda Outbar et nous savourons notre tranquillité dans un si joli décor. Un vrai bain de solitude…
Plus tard, nous avons arpenté la plage de long en large et en travers… jusqu’à tomber sur le mini resort Lighthouse Bay, un des rares établissements touristiques de l’île, encore largement préservée du tourisme de masse.

Pas un chat…

Le Barbuda Outbar

Que de bleu !

Le mini resort

Un isthme étroit et broussailleux sépare la mer Caraïbe du Lagon de Codrington. Pour rejoindre le village, deux solutions : emprunter un taxi boat ou passer l’annexe par dessus ! Nous ne nous y essaierons pas car il y a trop de vent, trop de distance et puis nous sommes là pour profiter du calme environnant…
Nous ne ferons donc pas notre clearance de sortie, pas vraiment nécessaire pour rejoindre une île française.
Prochaines étapes : Saint Barth pour un stop dodo, puis Saint Martin au boulot !

Renaissance, tranquille !

C’est la dernière

La navigation d’Antigua à Barbuda s’est bien passée. Une trentaine de milles au près mais pas trop serré, une bonne moyenne, 2 ris GV et pas mal de houle encore. Des vagues dans la poire et le pont trempé…

Bonheur d’être cachée derrière la capote !

Gros grain droit devant !

Contents d’être parvenus à destination après plusieurs heures de mer mais contents aussi que ce soit la dernière… La dernière des navigations au près ! En effet, après Barbuda, nous ne ferons plus que de l’ouest poussés au cul par les alizés de secteur est. Aaah fini de taper dans la houle et d’être rafraîchis ou trempés par les embruns ! On va ainsi renouer avec le portant et l’impression de chaleur qui va avec. Nous allons bientôt quitter les petites Antilles et dans l’ensemble, nous n’aurons fait pratiquement que du près pour remonter les îles de la Caraïbe. Près serré jusqu’en Martinique (Windward islands, au vent), près bon plein plus sympa (voire travers mais plus rarement) jusqu’aux îles du nord (Leeward, sous l’vent)…
On se pronostique donc une allure portante jusqu’à au moins les Bahamas et peut-être même jusqu’aux Bermudes. Ensuite, ce sera une autre paire de manche car les vents sur le retour sont réputés irréguliers et plus incertains… Bon, no stress, on n’y est pas encore !

Barbuda étant une île plate comme une crêpe, nous ne l’avons découvert que peu de temps avant de toucher terre. La ligne d’horizon s’est enfin dédoublée et nous avons pris soin de bien arrondir Palmetto Point ainsi que son banc de sable. Là, nous avons aperçu une large baie baignée par les eaux turquoises et bordée d’une très longue frange de sable brillant sous le soleil.

Peu de fond au sondeur, c’est donc tout en douceur que Renaissance s’est avancé jusqu’au rivage pour y déposer son ancre…
Sommes (presque) tous seuls, et ravis de ça ! ;)

La crêpe vue du bateau

Paraitrait qu’les couchers d’soleil sont superbes ici… Mouai, encore sous grains pour nous !

Deep Bay

Au moment de remonter l’ancre, grosses rafales et gros soucis avec le guindeau qui décroche trois fois ! Notre réparation de fortune n’a pas tenu…
En fait dès que ça tire un peu sur le guindeau, il se desserre et dévide toute la chaîne à l’eau. Je bloque la poupée et JR doit vite venir devant pour resserrer l’enquiquineur car il nous est alors impossible de remonter la chaîne… Voilà, Renaissance possède un guindeau qui n’est pas fiable quand il y a beaucoup de vent. C’est chiant mais surtout hyper stressant quand un bateau est à l’ancre pas loin derrière. On a tout essayé ! Impossible de trouver, d’acheter ou de commander la pièce chez le fabricant… Nous ferons donc avec jusqu’à notre retour en France.

Bon, nous voilà mal partis, mais partis quand même pour rejoindre notre prochain mouillage à quelques milles au nord.
Arrivés à Deep Bay, il faut prendre garde à ne pas foncer tête baissée dans le mouillage car une épave dangereuse se situe en plein milieu. Mais il y a largement la place pour passer des deux côtés et on la repère facilement car un bout de ferraille dépasse un peu de l’eau. Une fois posés, nous nous félicitons d’avoir rejoint ce mouillage beaucoup plus abrité que celui de Five Island. Il y a toujours beaucoup de vent mais moins de rafales, pas de houle car la baie est bien fermée et surtout pas de clapot !
Nous sommes une petite dizaine de bateaux, beaucoup de canadiens et d’anglais…
Le lendemain, nous ferons la connaissance du bateau de devant. Un papi solitaire tout récemment parti de Guadeloupe pour un tour des Antilles. Il nous a abordé en nous demandant si les alizés étaient tout le temps forts comme ça ou… Bah normalement c’est plus du 15-20. Mais cette année, les vents semblent être un peu plus costauds !

A part ça, nous nous sommes rendus compte que l’eau d’Antigua est vraiment dégueu et difficilement buvable. Même après passage en carafe filtrante, c’est pas top. Elle sent un peu le poisson, et bizarre on la trouve épaisse ! Alors déjà qu’on a du mal à boire un litre par jour… Bref, cette eau servira pour la douche et nous utiliserons nos deux bouteilles de 5L d’eau minérale de réserve. Fini les îles pourvues naturellement de sources d’eau, maintenant c’est du dessal…

Petite balade à terre, pas grand chose… Encore un hôtel mais celui là semble un peu abandonné. Les ruines du Fort Barrington pour avoir une jolie vue sur la baie et un aperçu de Saint Johns. Un lagon de l’autre côté de la plage. Des catas promène-touristes qui beachent matin et après-midi. Un vendeur de tableau et un autre de tee-shirt juste en face des catamarans…

Et puis enfin, la météo annonce un 17-20 nœuds d’est pour le lendemain.
Nous délaissons donc Antigua pour rejoindre sa petite sœur Barbuda qu’on dit si belle et si déserte aussi…

(Merci Caro, merci Anne-Lise pour l’envoi de la météo :)

Five island Harbour

La principale ressource du pays est le tourisme. Plus de 50% des emplois…
Mais attention, pas un tourisme à la bidochon accessible à tous, non, plutôt un tourisme orienté très très haut de gamme !
La plupart des hôtels cumulent les étoiles, à l’instar de celui devant lequel nous sommes mouillés. Petite recherche, il n’en compte pas moins de quatre ! Du coup, on se demande si la plage est également privée… En territoire français, pas de problème, les hôtels ont normalement tous l’obligation de laisser libre d’accès le littoral. Mais ici ne vont ils pas nous refouler ? Malgré ça et malgré la distance en annexe, nous aimerions bien faire quelques pas à terre tout de même. Du coup, on embarque dans notre piscine flottante direction la mini plagette d’à côté. Mauvaise idée, nous pouvons y débarquer mais impossible ensuite de grimper les falaises pour rejoindre le sentier. Bon, on tente la plage principale, et on verra bien. Arrivée aussi discrète que possible (notre annexe est toujours orange fluo) dans un petit coin à droite de la plage. Nous croisons le vigile et pas de souci. Direction maintenant la péninsule où on découvrira que le site est à présent privé et en travaux pour y construire un nouveau complexe nommé « Luxury Locations ». Chiotte, on passe quand même (surtout que le gardien n’est pas dans sa cabane…)

Nous profitons de la balade en faisant le tour de la pointe avec vue sur Jolly Harbour côté sud et vue sur le mouillage et la baie de Five Island. La couleur de l’eau est naturellement tout aussi belle vue d’en haut. Nous traînons sur de jolies plages désertes et escaladons les parois rocheuses… C’est calme, reposant et coupé du monde. Ah qu’ils vont y être bien les futurs clients de l’hôtel…

Vers Jolly Harbour et sa marina

Sauvage…

Retour au bateau en milieu d’après-midi assez fourbus et complètement trempés par les embruns durant notre voyage en annexe !

Au mouillage, le vent redouble de puissance et un clapot assez important s’est formé dans la baie. De gros grains nous malmènent et font trembler le gréement. Selon la météo, pas d’amélioration avant encore trois jours… Si nous voulons rejoindre Barbuda, il nous faudra patienter jusque là. 30 à 35 à remonter au près avec de la houle dans la poire, c’est un peu trop pour nous et pas sûr que ce soit encore de la « plaisance » !

Une chose est certaine, nous ne pouvons pas rester ici car la protection est mauvaise et notre confort à bord se dégrade peu à peu…

La décision est prise. Demain nous lèverons l’ancre pour tenter de trouver un meilleur refuge juste au dessus, à Deep Bay, en attendant que le vent se calme…

Pouah !