Nous avons déplacé le bateau pour nous rapprocher du nord de la baie et avons mouillé par quelques mètres de fond dans une zone dégagée à droite des bouées. Ces dernières sont proposées par les boat boys pour 10 $US mais méfiance quant à leurs tenues sous grosses rafales hum… Possibilité également de faire de l’eau en s’amarrant sur une des premières bouées où un tuyau a été tiré de la plage. Nous sommes une bonne trentaine de bateaux, soit beaucoup plus que lors de notre dernier passage.
Sinon pas grand chose à raconter, une journée de glandouille sous gros grains et nous sommes ensuite partis vers le nord et vers Douglas Bay, jolie plage juste au dessus en empruntant le WNT 14 qui coupe la péninsule où se trouve le parc national Cabrits. Gaffe aux minibus qui roulent (vraiment) à fond sur les routes ! Nous n’irons pas très loin, j’ai mal aux panards et les ampoules à vif avec nos précédentes explorations boueuses raah !
Prince Rupert Bay
Drôles de bers…
Une autre rivière en chemin
Douglas Bay
Sagement à l’ancre avec des « miaou » qui se font entendre
Coucher de soleil sous grains tendance « fin du monde apocalyptique »
Nous attendons maintenant que le vent faiblissent un peu avant de rallier Les Saintes à 20 milles de nous… Si possible, vent d’est – sud – est pas trop fort et une mer calme, est-ce trop demandé ?
De retour à bord, je tombe le soir même sur un blog anglais qui parle de ce sentier ainsi que sur une pseudo carte routière. Pas démotivés, dès le lendemain, nous remettons ça !
Nous voilà donc repartis dans la jungle à chercher une hypothétique trace en plein capharnaüm sauvage. Mais où est donc ce puta*n de début du chemin qui doit bifurquer vers la droite !?
Le coupe-coupe nous manque et j’évite de trop regarder les araignées qui se plaisent dans le coin ainsi que les énormes trous dans la terre (serpents ou crabes sous stéroïdes ??) Des bambous énormes sont cassés, pliés et entravent notre progression. Nous enjambons, contournons… L’environnement est un peu glauque, le bois mort couine et craque sinistrement. Nous sommes vraiment isolés, et je me dis que je n’aimerai sûrement pas passer la nuit ici. Pas de piste en vue. Nous continuons de chercher mais il est probable que la nature ait recouvert la moindre indication. De plus, il a beaucoup plu ces derniers jours, nous pataugeons dans de la gadoue épaisse et collante, ce qui ne facilite pas notre avancée.
Nous sautons/escaladons un bras de rivière et trouvons enfin le dit sentier ! Enfin ! Ne reste plus qu’à profiter du décor superbe qui s’offre à nous, mais pas trop longtemps car l’environnement est « mangrovien« . Si nous faisons du sur-place trop longtemps, nous devenons alors de la chaire fraîche pour les nombreux moustiques qui vivent ici… Les très majestueux palétuviers mangle rivière possèdent des racines énormes qui serpentent sur plusieurs mètres et se tortillent dans tous les sens, c’est curieux et joli. Nous croisons également de nombreux oiseaux, comme des hérons et des échassiers…
Nous finissons par passer devant le Jungle Bar (ou Bush Bar, ne sais pas), situé en pleine forêt. C’est l’étape terminus des barques où se dégusterait un cocktail super puissant nommé le Dynamite ! Nous continuons notre toute et ressortons du sous-bois à l’air libre au milieu d’une… casse auto ! Moins glam’ d’un coup… :)
Retour civilisé et au bateau, mais d’abord une petite halte dans la mer pour se nettoyer les gambettes car nous avons des traces de boue jusqu’aux genoux et mes baskets ont carrément doublé de volume avec toute la terre accumulée !
Très jolie et finalement très rapide balade dès lors qu’on chope le bon sentier… On aurait bien continué un peu ! Y’a moyen de l’autre côtier du petit pont en début de parcours, prendre à gauche, direction le WNT ou directement la rive gauche de la rivière… Selon l’bouquin, on peut aussi rejoindre la source (cascade) de l’Indian River mais bon courage pour la trouver…
(Pour les prochains qui seraient tentés par une découverte de l’Indian River à pied afin de profiter pleinement de l’atmosphère sans dépendre des guides et de la visite organisée, je vous laisse ma superbe et magnifique carte (du grand art si si) ! ;)
46 km de long, 25 de large, une terre recouverte à 60% de forêt humide, une chaîne de volcans escarpée, près de 365 rivières, une bonne trentaine de cascades, un lac bouillonnant, une vallée de la désolation, de nombreux sentiers de randonnée dont le récent WNT (Waitukubuli National Trail) long de 185 km, divisé en 14 segments qui sillonnent l’île du sud au nord en reprenant de très très vieilles traces réaménagées… Sans compter la flore et la faune…
La Dominique est une île sauvage et réellement enivrante !
D’ailleurs, bien consciente de ses atouts, elle tend principalement vers un tourisme vert respectueux de l’environnement et sauvegardant le patrimoine naturel de l’île. Pas encore dotée d’un aéroport international, elle reste préservée. Elle reçoit actuellement 12 fois moins de touristes que ses deux voisines la Martinique et la Guadeloupe alors qu’elle a autant à offrir sinon (beaucoup) plus !
Au départ, nous devions rallier Roseau en bateau car c’est sans doute le meilleur point de départ pour les excursions et pour atteindre les sites touristiques de l’île situés non loin. Et puis finalement, on renonce… Le temps, le vent (ça souffle dur), les bouées payantes là-bas et incertaines en plus, « la ville », les cortèges en minibus, les attractions, les sites (trop) fréquentés, et puis… bah la flem’ quoi !! Du coup, on se met à la recherche de sentiers de rando à proximité de Portsmouth. Ça tombe bien, notre super guide de navigation Doyle nous en cite quelques uns. Parmi ces derniers, je louche sur « l’Indian River Trail »…
Il faut savoir que sur toutes les rivières dominicaises, une seule est navigable : l’Indian River. Les boat boys ou guides locaux s’empressent de vous proposer dès votre arrivée la remontée de la rivière à la rame, site protégé oblige, sur environ un mille nautique. C’est un classique du coin qui attire beaucoup de monde car le décor est apparemment fabuleux ! D’ailleurs le lieu, comme cinq ou six autres endroits de Dominique, a même servi de lieu de tournage pour Pirates des Caraïbes 2 et 3. Bref, tout un programme !
Après avoir réuni plus d’informations sur le chemin à emprunter car finalement le Doyle n’était pas très clair quant à la route à suivre, nous enfilons nos chaussures de rando et partons à la découverte. Nous laissons l’annexe (piscine flottante) à l’entrée de l’Indian River, dans l’antre des boat boys, où la plupart des rastas jouent aux dominos tout en surveillant d’un œil le potentiel futur client susceptible d’être intéressé par un tour en barque…
Le sentier à suivre doit serpenter le long de l’Indian River, ok. Après deux heures de marche et après avoir tellement grimpé que nous parvenons à un panorama sur la baie et sur le mouillage, il faut nous rendre à l’évidence : nous ne sommes pas sur le bon chemin ! Tant pis, nous continuons un peu en cueillant des pamplemousses sauvages et finissons par rebrousser chemin car nous nous enfonçons de plus en plus vers les hauteurs du centre de l’île ! Loupé haha ! Mais ce fut tout de même une jolie balade et nous avons pu apercevoir de nombreux perroquets verts, les Jacos de Dominique qui causaient sous la pluie. Mais pas de Sisserou, l’amazone impériale plus rare et plus grosse, emblème du pays que l’on retrouve sur le drapeau national…
(NB : En fait, après consultation des cartes : nous avons emprunté le segment 11 du WNT, très bien balisé au passage…)
Baraque colorée, Route Est…
Un bout de l’Indian River
Elle est où la rivière ??
Pouah mais on est loooin !
Hey hey, je suis riquiqui !
Gueule du chemin
Peu de temps après, nous sommes partis nous balader dans les rues de Portsmouth, gros village animé et bruyant qui est en fait la deuxième localité de l’île.
Tour à tour française et anglaise, la Dominique est aujourd’hui un état indépendant depuis 1978 faisant partie du Commonwealth. Elle compte environ 72.000 habitants dont 3.000 ici à Portsmouth. Cette ville était initialement prédestinée pour être la capitale de l’île mais comme, la malaria et la fièvre jaune sévissaient dans le coin, c’est Roseau au sud qui a été finalement choisie. Ca parle anglais bien sûr mais surtout un créole qui tire sur le français, bien pratique car je dois avouer que nous ramons un peu !
(Actuellement lorsque que je cherche mes mots, c’est l’équivalent espagnol qui me vient automatiquement en premier rrr ! Peut-être est-ce due aux quelques recherches que j’entreprends en ce moment sur Cuba et sur la République Dominicaine… nos futures escales ??)
Plus au sud, dans la banlieue chic de Picard, on trouve curieusement une faculté américaine, la Ross Medicine University, qui a la particularité d’être la moins chère des États-Unis. Elle compterait près d’un millier d’étudiants qui logent principalement dans les hôtels et les appartements voisins. Je ne sais pas si ces mêmes étudiants sortent beaucoup de leur campus armé de barbelés et truffé de vigiles à tous les points d’entrée, mais nous ne croiserons aucunes têtes d’américains en dehors de leur enceinte durant notre balade. Faut dire que leur cursus universitaire comprend plusieurs années d’études à plus de 15.000 $US le semestre. Sachant que le salaire moyen dominiquais est de 500 $US, il y a effectivement choc culturel et social !
Bon, j’imagine qu’il y a bien quelques retombées économiques profitables aux locaux et à la Dominique…
Maison de Portmouth…
Appartements confort Picard…
Nous avons eu un peu de mal à regagner la plage car l’université, les hôtels et leurs zones de Private Property s’étendent sur plusieurs km de long et interdisent ainsi aux étrangers l’accès direct au littoral.
Accès direct sur la plage…
Prince Rupert Bay
Là, il est temps de se cacher…
Et là, bah même sous les palmiers et cocotiers, on est trempé !
Comme nous étions le week-end et que nous ne voulions pas payer de taxes d’overtime, nous ne nous sommes présentés aux officiels que le lundi matin pour faire nos démarches d’entrée dans le pays. En mauvais hors-la-loi, on s’est alors fait taper sur les doigts puisque nous avions dépassé les 24 heures de délai pour effectuer les formalités ! Bon, c’était mérité et nous étions effectivement en tord il faut le dire. Conciliants, ils nous ont quand même fait nos papiers sans amendes ou quoi supplémentaires. A savoir que malgré que ce soit anglais et que les pays anglais sont souvent très chiants tatillons, la Dominique a récemment facilité toutes ces démarches administratives afin de promouvoir le tourisme sur l’île. Donc ici, on peut faire l’entrée et la sortie en même temps et au même bureau pour un séjour de moins de deux semaines et cela coûte… 10 minutes de temps et 10 $EC, soit moins de 3 euros !
Alors oui oui, z’avez raison, on aurait pu faire un effort rooo… :)
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