Les bateaux partent petit à petit les uns après les autres et nous faisons de même. Juste avant de libérer nos amarres, un autre bonhomme du port vient nous dire que normalement, nous ne pouvions rester plus d’une nuit. Ah ? Personne ne nous a rien dit ni arrivant ni hier, bon ce qui au final nous a bien arrangé. Nous quittons Lequeitio. Un peu maso sur les bords peut-être, nous
choisissons de repasser dans la baie de la Concha, à San Sebastian pour notre dernière nuit de vadrouille. Ah qu’on y avait si bien dormi…
En mer, c’est d’abord d’une étonnante platitude. Pas de vent, pratiquement pas de houle. Mais cette dernière ne se fait pas attendre et finalement, nous retrouvons des conditions de navigation semblables aux autres, c’est-à-dire ballotés et roulés de part et d’autre.
Nous ferons 20 milles ainsi et au moteur car notre tentative sous voiles ne sera pas concluante. 6 nœuds au cul ne sont définitivement pas suffisants pour avancer au portant.
Ah cette navigation restera mémorable pour les deux apprentis pêcheurs que nous sommes ! Sans grande conviction, nous balançons notre ligne de traine à l’eau. Achetée pour l’été dernier, elle n’a du servir qu’une seule fois et encore. Quelques milles après, je passe derrière afin de récupérer tout ça. On ralentit le moteur car le poids tire et il faut forcer pour enrouler la ligne sur le support. Et là… Je crois qu’il y a quelque chose… Oui ! Un joli maquereau a mordu un des hameçons cachés sous les petits bouts de ruban brillant. Nous le remontons plutôt facilement et il finira son chemin dans un seau. Quelle fierté cette première pêche ! Monsieur le maquereau ayant probablement rejoint le paradis des poissons, nous récupérons l’hameçon et la ligne de traine est de nouveau à l’eau… Quelques milles plus loin, je relève. Rien sur les petits hameçons mais quelque chose gigote au bout, ah il a voulu bouffer le rapala ! Une bonite a mordu mais elle est plus forte que la prise précédente et la remonter s’avère plus compliqué. Se débattant, elle ne veut pas du seau et c’est sur le pont et sous les pieds du capitaine qu’elle finira ses jours. Pauvre capitaine qui a du assister à son trépas mdrr… Voilà, plutôt pas mal pour une première, on s’arrête là ! La mer a été généreuse avec nous et ce soir nous mangerons du maquereau grillé. Bon reste encore à les vider… Par contre, la ligne de traine utilisée avec sa planchette lestée reste super tendue tout le long et impossible de savoir quand est-ce qu’un poisson mord… Même en remontant le fil, ce n’est quand visualisant les hameçons que l’on sait si oui ou non on a été efficace… Bof pas super, je ne sais pas s’il y a une autre tactique.
Arrivée dans la baie de San Sebastien, nous décidons de mouiller une deuxième ancre qui retiendra le cul du voilier afin qu’il reste bien face à la houle. Mouillage avec annexe sans soucy qui, on l’espère, nous permettra de dormir cette nuit. Les deux autres bateaux français présents ont également adopté leur stratégie contre le roulis grâce à une seconde ancre ou grâce à un amarrage sur corps-mort en patte d’oie.
Renaissance se comportant bien, nous filons vers le port en annexe pour une petite balade en ville…
Nuit parfaite. Tient un voilier qui s’avance vers nous… Voilier qu’on connait déjà vu à Bermeo mouai. Ils viennent se mettre à couple de Renaissance. Et puis un deuxième voilier… Inconnu celui là qui vient également se mettre à couple. Et puis encore un voilier, ah celui là on sait, un hendayais ! Il se mettra derrière à couple du voilier sans mât. Et puis… Bah un quatrième voilier. Un peu bourrin celui-là qui ira derrière également. C’est l’invasion des « barbares« … :)
Au final, nous sommes donc cinq voiliers français coincés dans un petit coin du port de Lekeitio, dont au moins trois d’Hendaye ! Ça attire la curiosité des passants tout ça. La proximité nous permet de yeuter les équipements des voisins. Et c’est bien là qu’on s’aperçoit que notre éolienne est un peu faignante par rapport à la D400 du premier bateau. En effet, cette dernière charge dès que souffle un petit vent tandis que la nôtre, bah elle s’éclate à faire des tours sur elle-même hum !
Nous discuterons avec l’équipage du troisième voilier, gentil comme tout eux et peut-être nous reverrons-nous au ponton sud qui sait, car leur bateau est mouillé dans la baie.
Après s’être baladés toute la journée et après avoir pris la température de l’eau, nous retournons sur le bateau pour une courte sieste puis petit resto sur le port. Oh qu’elle est trop dure la vie en ce moment ! Bon faut bien qu’on en profite parce que lundi c’est la reprise, et oui déjà…
Rivière Lea
Vagabondage sur l’île de San Nicolas, accessible qu’à marée basse… Là haut, repère de goélands, ancien ermitage et cimetière de pins qui tiennent encore parfois on ne sait comment…
Grain, soleil, grain, soleil, grain !
Prochaine escale : Motrico ou retour à Sansé ?
Aujourd’hui, c’est parti pour Lekeitio (ou Lequeitio) et en plus il fait beau ! Nous sortons du port et ce sont 8-12 nœuds de vent d’ouest qui nous accueillent. Parfait au près pour contourner l’île d’Izaro, un peu juste pour continuer au portant.
Nous affalons la grand voile et continuons sous génois seul ; génois qui aura bien du mal à rester en place. La houle, toujours cette houle… Finalement, nous arriverons tant bien que mal à faire route avec.
L’entrée du port est-elle possible ? Les vagues viennent se fracasser avec force sur les rochers de la digue. Au point mort, le bateau avance toujours à presque 3 nœuds poussé par le courant. Nous nous faufilons entre l’île de San Nicolas et la digue ouest avant de virer à tribord pour viser l’entrée.
Un bonhomme du port vient à notre rencontre et nous indique où nous poser.
Nous sommes à marrée basse, les quais sont super hauts et il n’y a pas d’échelle comme à Bermeo, mais des escaliers coincés dans des renfoncements. « Rebonjour » Ah ? C’est le sympa couple français qui nous avait aidé à amarrer Renaissance à Bermeo. Chouette, ça aide, nous n’avons plus qu’à leur lancer les amarres… Navigateurs également, ils se promènent sur la côte, leur voilier de 50 pieds étant resté de l’autre côté de l’Atlantique.
A peine posés, nous découvrons joyeusement l’escale ; elle sent les vacances. L’abri est parfait et seul un autre petit voilier espagnol démâté se tient derrière nous… Tranquille quoi !
En vadrouille pour croquer des pintxos et pour découvrir la ville, nous assisterons aux chargements des chalutiers et au départ des pêcheurs. Pas mal de monde sont là pour leur dire au revoir de la main… Surement partent-ils pour plusieurs jours, vu les nombreuses vivres embarquées…
Izaro, Ogono… Sortie de Bermeo
Le pochtron du coin nous observe
Sang de boeuf et vert foncé
Eglise de Santa Maria
On s’y sent bien à Lekeitio.
Tellement bien que nous choisissons de rester ici demain pour une seconde nuit et ainsi, de ne pas faire escale à Motrico. Les environs sont jolis comme tout et plusieurs balades nous attendent.
Le bateau ne bougeant toujours pas d’un poil, c’est une très bonne nuit que nous allons probablement passer… :)
Bam !! Réveil brutal ! Le vent est fort, nous sommes à marée haute, ça bouge et le bateau vient de cogner violemment. Le quai en béton se rapproche et se s’éloigne, les amarres sont devenues trop longues.
Sur les autres voiliers, les bonhommes sont également dehors surveillant les va-et-vients de leurs bateaux qui touchent également. Il y a maintenant 3 mètres de houle dehors et des grains impressionnants se succèdent. Coup d’œil à la météo… Lequietio, bon ce ne sera pas pour aujourd’hui. En effet, ça va souffler toute la journée à 25 nœuds d’ouest, 30 en rafales, pluie et compagnie… De plus, l’entrée du port de Lequietio (encore un port de pêche, non de plaisance) n’est pas forcément praticable en cas de houle de secteur nord… La sagesse (ou le manque d’audace) nous fait donc rester à Bermeo jusqu’à demain.
Là tout de suite, je rêve de voir Renaissance entouré de plusieurs énormes pare-battages nous protégeant de ce mur trop agressif. Ce qui fait le plus peur, c’est que ce soit encore le portique qui touche hum…
Alors c’est quoi la bonne technique pour s’amarrer sur un quai fixe soumis aux amplitudes de marées sans retoucher sans cesse aux amarres ? Les vieillards du coin viennent nous voir pour nous dire que le bateau est mal amarré et que ça bouge beaucoup ici. Ils nous conseillent de rallonger nos amarres et de rajouter deux grandes gardes partant de l’échelle aux taquets avant et arrière du bateau… Oui mais on a pas ça, nos autres amarres sont trop courtes. En observant les barques juste derrière nous, on s’aperçoit qu’elles ont des amarres lestées d’un petit poids, comme Cyril a dit :) Ce qui permet de les tenir toujours proches du quai… Ensuite, les Glénans parlent de s’amarrer à hauteur de mi-marée genre sur les échelles, comme ça à marée haute ou basse plus de soucis. Bon ça ne marche pas pour le bateau voisin.
Comme on n’a rien de tout ça, on fait au mieux, reprenant un peu quand ça bouge de trop et que Renaissance veut embrasser le mur, lâchant un peu quand le vent tombe et que les deux se frottent…
Bermeo est le principal port de pêche de cette partie de la côte et toute la ville est tournée vers lui. Qu’en penser ? Après deux vadrouilles à terre, on trouve l’escale bof. Bon c’est vrai que le petit port de Zaharra est sympa mais bon… En même temps, il pleut, l’atmosphère est un peu déprimante et nos escapades restent à proximité du bateau. Alors peut-être avons-nous
loupé ce qui fait le vrai charme de la ville… En tout cas ici là, ça chlingue !
Port de pêche de Bermeo, amarrage quai ouest
Très joli panorama…
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