Déjà plus d’un an de voyage dans les pattes ! Un an de vadrouille sur les flots, un an à sauter d’îles en îles, un an d’été et de chaleur, une dizaine de pays abordés, une traversée océanique aussi…
Ah si on devait faire une liste des escales qui nous bien ont plu, on y trouverait certainement Porto Santo la singulière, Madère la fraîche, La Graciosa pour son côté « hors du temps », Lanzarote la brute, Tobago la sauvage, Union (Chattam) et les Tobago Cays pour le décor, la Dominique la toute jeune…
Maintenant, et après une bonne pause en Guadeloupe, il va bientôt être temps de repartir en mer. JR est prolongé par sa boîte jusqu’à Noël et ensuite, on redécolle !
A l’heure actuelle, le programme pour la saison qui vient n’est pas encore clairement défini. Grosso modo, nous comptons remonter toutes les petites Antilles et peut-être pousser jusqu’en République Dominicaine ou même jusqu’à Cuba.
On avisera en temps et en heure car le souci de ces deux escales, c’est qu’elles nous placent un peu plus nez au vent par rapport aux alizés pour prendre la route des Bermudes. Et oui, une transat’ retour est également en prévision ! En mai, peu importe l’endroit, nous serons dans les starting-blocks… Se pose donc le choix de l’île de départ, possédant de préférence une petite marina abordable, de bonnes facilités d’avitaillement, un mini wifi au besoin…
Bref tout le confort pour partir sereins ! Donc à voir.
Ensuite, ce sera un bon stop aux Açores et puis enfin, une arrivée en France côté atlantique. On n’sait pas non plus où on se posera à notre retour, mais normalement ce sera dans une nouvelle région…
Sinon, et comme je vous le disais par mail, nous avons un peu hâte de rentrer.
La vie ici n’est pas ce qui nous convient le mieux. Je pourrai même vous faire toute une liste des petites choses qui nous déplaisent mais vous allez sûrement trouver ça un peu geignard quoi. Surtout que bon, il faut le dire, dans la pensée collective, vivre sur une île tropicale avec le cocotier sur la plage, c’est déjà magnifique en soi. Mouai…
Sauf que tiens bah par exemple, la chaleur, on sature un peu. (JR est sur les toits hein !) Et puis tout simplement, nous nous sommes aperçus que nous étions pas mal nostalgiques de nos saisons. La mélancolie de l’automne, la rudesse de l’hiver, l’éveil du printemps… Bah oui, tout ça, ça nous manque. Ici, tout est constant. Il fait beau et (trop) chaud tout le temps, rigolez pas, c’est lassant… :) Et puis bon, on n’est pas trop du genre sardines à aimer la bronzette, na.
D’ailleurs, c’est marrant de voir comme ça peut perturber nos horloges biologiques. En effet, durant tous ces mois de voyage, j’ai vraiment eu l’impression que l’automne arrivait très bientôt puisqu’inconsciemment, je devais penser que l’été avait suffisamment duré… Et bah non, nous n’étions qu’au mois de mars raaah ! :)
Bon ok ok je vous l’accorde, y’a aussi des avantages à ce climat, le premier étant bien sur la végétation tropicale ! Sans elle de toutes façons, les Antilles perdraient assurément en intérêt. C’est beau, c’est vert, c’est touffu ! En fait, ça nous donne sacrément envie de jardiner :)
A part ça, il y a quand même une ambiance toute particulière à vivre ici. Pour faire très court, on ne se voit pas rester plus longtemps que nécessaire… Bon pour la petite histoire, en France métropolitaine, ça arrive assez souvent qu’on ait ce même ressenti. Tous les deux, on se lasse finalement assez vite des villes ou des régions traversées et nous n’avons pas encore trouvé l’endroit « idéal » qui nous donnerait envie de nous poser un peu plus longtemps. (Bien que le pays basque s’en rapprocherait peut-être un peu…)
Une chose est sure, de retour en France, nous allons avoir certainement l’impression d’être financièrement plus riches ! Car c’est vraiment impressionnant comme tout est cher aux Antilles. On nous parle évidemment d’octroi de mer et de frais de transport mais pff, en fait ils se margent tellement ! Abusé. Au vu de tout ce qu’il se passe dans l’actualité en ce moment, il y a de quoi râler en métropole ? Et bien dites vous que c’est idem et doublement pire par ici…
Mais en même temps, justement, toute cette actualité ne nous donne pas spécialement envie de rentrer, oh non. Tous ces commentaires nauséabonds qu’on peut lire sur la toile en réaction à certains sujets, ces pseudo débats à vomir pour savoir si Miss Guadeloupe est trop blanche, et si Miss France est trop métisse, les médias qui se délectent de chaque malheureuse histoire et qui en font des unes sur plusieurs semaines… Le climat change et c’est quand même flippant.
Donc voilà, en résumé, nous sommes bien contents pour l’instant de continuer notre périple vers le nord et d’aller voir ailleurs. Vivement les prochaines escales et le renouveau… Encore tous pleins d’îles à visiter et après ? Et bien on rentre !
(J’vais faire des contents ; ça veut dire aussi pleins d’articles à venir sur le site ;)
Encore pas mal de route mine de rien…
Alizés dans l’Atlantique Nord d’avril à juin / Courant dans l’atlantique Nord
(Routes de Grande Croisière – Cornell qu’on peut trouver gratos en pdf)
Lundi 25 mars, nous sommes partis direction l’aéroport pour récupérer belle-sœur et belle-maman avec nous pour une dizaine de jours. Une fois ces deux touristes à la peau blanche fluorescente récupérées, nous avons enfin pu lever l’ancre pour aller voir ailleurs. Les mouillages se sont succédés tranquillement malgré un temps loin d’être au beau fixe.
Pluie et vent quasi quotidiennement, nos deux invitées ont vraiment été gâtées ! Aller en deux mots, nous sommes passés par Saint-Anne, la Grande Anse d’Arlet (sur bouées gratos pour le moment, alors rouleur), l’Anse Noire (légèrement étriquée), l’Anse à l’Ane (pépère), Fort de France (ville beaucoup plus sympa qu’imaginée), les Trois Ilets (très calme, très légèrement glauque), la Cohée du Lamentin (ou « le no man’s land », bien glauque) et enfin par l’Anse Mitan (Oui, là où on trouve un énorme hôtel abandonné au niveau de la Pointe du Bout mais surtout un Magnifique Wifi Gratos youhou !! Et des récifs cools aussi, nous y avons vu notre première petite pieuvre…).
Grand Anse
Trois îlets, rentrés juste à temps !
Les piscines d’Anse Mitan
Bibliothèque Schoelcher
On a voulu tester quelques fruits typiquement d’ici, comme l’abricot pays, et d’autres dont j’ai complètement oublié le nom, mais là, déception : saveur curieuse certes (genre « silicone ») mais vraiment immangeables. Peut-être que nos papilles ont besoin de s’acclimater à ces découvertes ? Lors de notre tout premier jour à quatre, nous sommes montés jusqu’à Fonds-Saint-Denis pour se faire le Canal des Esclaves/de Beauregard.
Pas trop l’vertige, belle-soeur ?
Rando tranquille, au beau milieu d’une exubérante nature, le long d’un canal ressemblant aux levadas de Madère.
A mi-parcours, on croise deux gus qui nous préviennent : « Attention mygale à 100m » ! Ouuuaai c’est ça, petits farceurs… On s’marre ! Et en fait, bah juste un peu plus loin, la huit-pattes est bien là ! En plein sur le muret qui nous sert de piste… Une grosse velue noire et rouge qui nous fixent de tous ses yeux… Nous contournons l’immobile et continuons notre bout de chemin.
On apprendra plus tard que c’est une Matoutou, à la piqûre non mortelle mais un peu venimeuse tout de même ! :)Matoutou Falaise, jolie !
Et puis voilà, à peine arrivées, et c’est déjà l’heure du retour. Après nos au revoirs devant le taxi, nous sommes retournés sur le bateau pour libérer notre tigre adoré. Et après cette dizaine de jours passée en famille, on se sent bizarrement seuls. Un peu de déprime vit’fait et puis la grosse incertitude concernant les mois à venir… Il nous faut revenir un peu sur terre. Bref, c’est l’heure des grandes questions. Qu’est-ce qu’on fait les mois prochains ? On pose toutes les possibilités. On a un peu envie de rentrer mais pas tellement en fait… Un peu quand même. Bon et si on prend la décision de rentrer, on hiverne le bateau sur les Caraïbes ou on se fait la transat’ retour cette année ? Non pas la terrible transaaaat’ retour ! (Plus longue, plus « difficile », à la mauvaise réputation et aux vents plus incertains…). On est début avril, encore assez bas géographiquement et surtout, psychologiquement pas prêt à s’retaper une traversée mdrr ! Faudrait se mettre un grand coup de boost’ et… Pff vraiment pas envie quoi. Et puis, il y a aussi les îles du nord à découvrir nan ? Bon et si on rentre en avion, on le laisse où le bateau ? Au sud, forcément, pour éviter les cyclones. Grenade ? Même pas couvert par notre assurance. Trinidad ? Pouah… Mais c’est pas donné les chantiers (plus l’avion et tout et tout…). Venezuela ? Hum… Est-ce que ça craint toujours autant qu’on le dit ? Mais est-ce que ça vaut le coup d’aller vérifier ça pour quelques euros en plus ? Et les ABC ? Et Yoda, peut-elle prendre l’avion sans soucy dans tous ces pays-là ? Tiens et le convoyage, est-ce que c’est vraiment cher ? On aimerait bien boucler la boucle nous-même mais bon…
Bon vu les frais et les démarches à prévoir et puis face à notre pas envie d’abandonner Renaissance tout seul, on finit par se dire qu’on va tout tenter pour rester sur place.
Donc cela veut dire ; 1/ trouver où mettre le bateau et puis 2/ dégoter du boulot.
Ce sont nos deux impératifs du moment !
Nous voici donc à guetter toutes les offres d’emploi. Au mieux en Martinique – Guadeloupe, au pire chez les bisounours à Saint Martin – Saint Barth. J’ai le mail particulièrement excité et je tente une réservation dans tous les ports du coin pour une période de six mois ! Ouai je sais j’ai de l’espoir… On aimerait être à quai parce qu’il faut reconnaître que c’est tout de même plus confortable. Moins économique, c’est sur mais je vous laisse imaginer le tableau : troisième jour de semaine, troisième levé à l’aube pour embaucher, un quart d’heure d’annexe sous des trombes d’eau, un moteur qui cale… Et puis, nous n’avons qu’une annexe pour deux !
Donc maintenant, nous sommes dans une phase d’attente. Les choses devraient peu à peu prendre forme…
On décide de retourner quelques jours au Marin pour se ravitailler avant de tailler la route plus au nord. Faut qu’on bouge…
Et puis c’est marrant les coïncidences… On arrive dans le cul-de-sac et là on voit le cargo qui convoie les voiliers et les bateaux à moteurs sur une transat’ alors qu’on en parlait pas plus tard qu’hier. On rencontre des gens super cools qui cherchent à convoyer un bateau sur une traversée retour. Et puis, on discute aussi avec des « habitués » qui fréquentent les Caraïbes également durant la mauvaise saison qui nous reboostent un peu. Oui, c’est vrai qu’on n’est pas si mal ici… :) Ils partagent leurs expériences et répondent à toutes les questions qu’on se pose par exemple sur les méchants et vilains cyclones, mais bizarrement peu sur l’octroi de mer…
Le style de trucs bien sympas qu’on trouve ici… :)
Petite Anse au retour
Arrivée de la Transat’ Bretagne – Martinique
Fort-de-France vue de l’Anse à l’Ane
Nous nous trouvons donc à l’ancre devant Petit-Saint-Vincent qui est en fait une mini île privée avec belle plage de sable blanc et hôtel très luxueux qui va bien. Sans téléphone, ni télé, ni net dans les cottages, s’il vous plait ! En face, Petite Martinique, île rondouillette plus vivante et plus authentique est située seulement à moins d’un mille de PSV.
Quand Union réapparait après un grain…
Notre programme initial était de visiter cette dernière mais traverser en annexe ne nous paraît pas envisageable avec ce temps pourri. En effet, depuis l’aube, les grains se succèdent et le vent souffle relativement fort, la même pour demain. Retenter un mouillage devant Petite Martinique ne nous branche également pas trop… Donc finalement, après une baignade bof, nous décidons de ne pas perdre de temps et de tracer direct sur Union.
Faut d’abord que je vous montre les bateaux qui nous entourent…
C’est derrière !
C’est à tribord !
C’est dans l’coin !
C’est Beauty, bateau-pays de PM, et ça nous fonce dessus !
Ah on le sait qu’en bateau, faut pas tirer de plans sur la comète et faire de programme précis parce qu’il sera de toute manière bouleversé d’une façon ou d’une autre. Mais bon, ça permet d’y voir un peu plus clair. Voici donc celui des mois à venir, celui qui sera susceptible de changer mais la trame est là grosso modo… Pendant le mois de février, nous remonterons l’archipel des Grenadines. En mars, ce sera Saint-Vincent et Sainte-Lucie. Vers le 20 : notre seul impératif, arrivée en Martinique et petite mise en beauté du bateau pour accueillir maman et sœur de Jean-Rémy. Quatre mois sans aller au port ; y’aura du boulot côté nettoyage eurk’ ! Avril et mai : on aimerait bien faire Martinique, Dominique et Guadeloupe… Et Après ??
Grande question ! On étudie déjà les scénarios mais j’dis rien, on verra bien d’ici quelques mois… :)
Bon bah on y est ; c’est notre dernière soirée à Hendaye ! Demain nous larguons les amarres direction l’Espagne !
Pas de point d’atterrissage, on verra au feeling. En tout cas, ce sera une petite nav’ pour se remettre doucement dans le bain même si le capitaine voudrait qu’on soit au moins à Castro Urdiales. Je comprends, pas envie d’avoir l’impression de piétiner mais bon en bateau on est souvent trop ambitieux.
Sinon je crois que nous ne réalisons pas tout à fait que c’est pour de bon et surtout que c’est pour maintenant. « Le grand départ ». On en parle tout de même depuis quatre ans ! Et voilà que ça se concrétise ! Renaissance est enfin prêt. L’avitaillement est fait ; nous avons prévu 3 mois de bouffe et curieusement des coffres sont encore vides ! Le plein d’eau est à faire et nous embarquons 100L supplémentaires en bidon de 20L. Reste encore le plein de carburant…
A la veille du départ, on appréhende un peu mais en même temps, on est super pressés ! Bah oui mince, non on ne part pas au bagne mais sous les cocotiers non de non ! Happy smile ! :)
Merci pour vos messages et on vous racontera tout ça !
Bon voyage à Dyade et à Freevol qui partent également d’Hendaye…
Aller hop, c’est parti ! (avec la voix de Mario)
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