Archive pour le tag p’tit souci Tag

Comme un petit souci

Hé ça vous dit un petit tour en mer ?

Ok, bé rendez-vous début d’aprem pour aller goûter la salée…

Ah ça pour la goûter, pas de problème !

Euh, ne vous inquiétez pas mais nous avons un petit soucy…

Oui, après deux heures de nav’, l’eau est montée jusqu’au niveau du plancher.

Fini la balade, on rentre, la pompe de cale en route !

Qu’est-ce qui s’passe ? Le presse-étoupe fuit, et pas qu’un peu.

Il fuyait déjà et nous devions le changer. Par manque de temps, on a remis ça à plus tard car nous ne pouvions pas rester au sec. Bon après tout, au port la fuite se colmatait d’elle-même.
Lorsqu’on se servait du moteur, elle pissait mais très légèrement. Là, capout’, je crois que le joint Volvo en place depuis 5 ans a définitivement rendu l’âme, comme sa durée de vie l’annonçait.

Bref, samedi, rebelote, le voilier ira de nouveau poser sa coque sur bers. Nous décidons d’investir dans un joint tournant PSS qui est déjà en route vers Hendaye. Plus cher mais plus fiable paraîtrait-t-il.

Les morales de l’histoire :

– Ne jamais remettre à plus tard une fuite d’eau, en particulier si elle provient de la carène ! Logique voui et pourtant.

– Ce grutier est un c*n fini.

– Et merci à Renaissance de prendre l’eau maintenant.

Cela aurait été tout autre chose d’avoir une voie d’eau durant les prochaines vacances, perdus quelque part dans une rià espagnole sans rien aux alentours, avec les batteries à moitié déchargées et une pompe de cale qui consomme, qui consomme… Et un moteur en route qui fait rentrer tout plein de flotte dans le bateau…

Ah tiens, j’vous ai pas dit. Nous avons le réservoir de gasoil dans le compartiment moteur, pilpoil là où on accède au presse-étoupe. Et le système de barre qui s’appuie dessus… Haha va-t-il falloir tout démonter ? Allé sinon, ce s’rait pas drôle. Donc va-t-on s’pointer à la zone technique à la rame ?

Renaissance, sous voiles dans la baie d’Hendaye.

Vue du boulot. Et voui, y’en a qui bosse !   :)

Un pont bicolore aux joints calamiteux

Les beaux jours sont là ; c’est parti pour débuter la restauration du pont du voilier. Des heures de boulot nous attendent et des centaines d’euros déjà transformés en Sikaflex vont tenter de lui redonner une nouvelle jeunesse ! Ah, pauvre porte-monnaie… On sait quand on commence mais on ne sait pas combien de temps cela prendra.

Il fut un temps, pis maintenant !

Tout d’abord, v’là une petite description de la chose. Le pont a maintenant trois ans d’âge et est constitué de pin de Caroline, également appelé « yellow pin ». Entre les lattes sans feuillures se trouvent les joints de Sika d’une largeur moyenne de 5 mm. Le bois a été collé sur le pont avec du mastic colle polyuréthane après mise en forme des lattes ceintrées grâce à des visses temporaires. Aujourd’hui, les joints nous posent soucy. En effet, ils ne remplissent plus vraiment leur rôle d’étanchéité car ils sont fissurés à certains endroits, voire carrément décollés du bois à d’autres. Certaines lattes, rares heureusement, se sont relévées car décollées également. Plus toujours agréable de marcher nu-pîeds sur le pont !

Il a ensuite été traité (trop) rapidement avec du Cétol marine qu’on a en fait jamais renouvelé… Négligence. A présent, le pont présente deux couleurs : jaune ocre sur les parties non usées et grisâtre sur celles qui se sont vues piétiner. A chaque grosse pluie, on peste contre cette saleté d’eau qui ruisselle le long des joints, qui s’infiltre dessous et qui trouve souvent quelque passage vers l’intérieur du bateau.

Temps révolu, on attaque ! L’époxy et le Sika seront nos armes pour refaire tous les joints du pont. Moué, bon d’abord faut retirer tous les anciens. On abandonne le cutter pour un outil plus efficace : un Multimaster Fein avec l’embout qui va bien.

Un jeton dans la borne, du jus pour la journée, en avant !

Recherches qui ont permis de trouver cet article :

  • joint pont de bateau
  • refaire un pont de bateau en teck
  • voilier bois
  • bateau a restaurer
  • refaire plancher bateau

Mouillage venté à Castro Urdiales

Il est 22 heures. Installée devant l’ordi, je suis occupée à raconter mon blabla sur un document Word qui ira ensuite se coller sur le blog. De son côté, Jean-Rémy lit un bouquin affalé sur un des coussins du carré. Tout est calme.

Euh enfin presque…

Car dehors, c’est carrément le dawa ! Le vent souffle dans la nuit à 30-40 nœuds avec de bonnes grosses rafales qui durent une éternité. Le voilier, coincé par son ancre, fait des va-et-vient permanents et chasse parfois du derrière… Le GPS lui ne dit mot, nous rassurant et sous-entendant que Renaissance est toujours à sa place, au milieu d’une courte baie encadrée par une digne et des falaises. Par période, la pluie tambourine rageusement sur le pont ou se fait plus douce dessalant ainsi le bateau des embruns de la journée.

Un coup d’œil à la météo ; bon le pire est dernier nous. Les grains se succèdent maintenant depuis le début de la soirée, avec des rafales qui dévalent à toute vitesse les pentes des montagnes situées devant nous. Elles semblent être spécialement venues pour nous chasser, voulant peut-être emporter avec elles le portique ou le panneau solaire.

La journée avait pourtant bien commencé. Un bon sommeil réparateur qui vous met de bonne humeur, la sérénité d’un port tout silencieux de bon matin, de bonnes céréales au p’tit dèj’ miam, un peu de temps afin de ranger efficacement le bateau, un soleil qui paressait conquérant… Que du bon pour nous permettre de larguer les amarres sur les coups de midi. En route pour une petite nav’ vers le port Castro Urdiales, à 30 milles plus loin ! Une fois en mer, v’là les réjouissances qui commencent. Le vent souffle léger mais encore en plein dans le nez. Commence à y’en avoir marre ! Le moteur nous propulse sur une mer toujours quasi plate. Le soleil se laisse peu à peu intimider par les nuages ambiants qui finissent bientôt par l’engloutir complètement. Hum fait froid d’un coup.

Nous faisons route silencieusement sous un ciel qui se charge peu à peu. Il pleuvra à trois reprises mais le soleil ressurgira de sa cachette pour nous accueillir à destination… Tiens, les poissons sont particulièrement contents aujourd’hui et sautent de tous les côtés !

Le château de Santa Ana se rapproche et au loin, nous apercevons les cheminées de Bilbao.

Nous entrons dans le port en vue de mouiller à côté des corps-morts mais cela se révèle vite impossible car la zone de bouées s’est agrandie. Il est peut-être possible de se mettre sur l’une d’elles mais il faudrait auparavant descendre du bateau pour aller poser la question au Club Nautique. Trop enquiquinant, nous mouillerons devant la plage de Brazomar juste au sud-ouest du port.
Le coin n’est pas mal du tout, les alentours sont jolis et nous sommes bien protégés de la houle. (Même toute légère, une houle est une houle ! Et elle viendra inévitablement saboter votre repos durant la nuit !)

Allé, plouf. L’ancre est envoyée par 6-7 mètres de fond. Etant seuls à l’ancre, nous balançons presque la totalité de la chaine comme ça si le vent se lève… Et vingt minutes après être installés, la pluie nous tombe dessus à grosses gouttes.

Le ciel tout noir et le fait de ne pas être du tout protégés du nord nous font prendre une météo pour savoir à quelle sauce nous allons être mangés cette nuit. Aïe ! Mauvais, très mauvais ! Gros gros coup de vent dans les heures prochaines jusqu’à 53 nœuds !

Puta*nnn, bon que faire ?  Ca y’est le vent d’ouest et sa pluie nous cognent, nous sommes en plein dedans. Subir et encaisser la colère d’Eole au mouillage ? Ou fuir et prendre la direction d’une marina de Bilbao à 10 milles plus loin ?

La chaine tient bien pour le moment donc nous décidons de rester. En effet, nous ne souhaitons pas faire une tentative imprudente pour trouver un refuge alors que ce mouillage en est finalement peut-être un. Et puis, deux heures de mer là maintenant tout de suite avec ces moutons sur la ligne d’horizon, euh nan merci quoi.

Nous croisons les doigts pour ne pas avoir de casse ou de gros soucis, genre une ancre qui nous lâche… La nuit ne sera donc pas reposante ; je pronostique ainsi trois ou quatre réveils obligatoires pour voir où nous en sommes ! Pff.

Bandes d’idiots, pourquoi ne pas avoir repris une météo dans la journée sans se contenter de celle d’hier ? En prime, une météo espagnole et sachant que vous y comprenez que dal ! Ah ah vous voilà servis ! Cela vous apprendra à relâcher votre attention à deux jours de l’arrivée… La mer, c’est pas du tout cuit ! Et ce n’est pas parce que ça fait trois jours que la météo se plante dans ses prévisions qu’il faut faire l’impasse dessus en négligeant de la prendre !

Bon, bah on saura demain ce que cette coquille de noix a dans le ventre et ce qu’elle est capable d’encaisser au mouillage… Si demain entier, demain Hendaye ! :)

Ah nous captons à la radio qu’en France, ce n’est pas la joie non plus. Alerte orange et rouge dans de nombreux départements pour pluie et orages !

Recherches qui ont permis de trouver cet article :

  • https://voyage-de-renaissance fr/vrac-de-nav/peninsule-iberique-2010/asturies-cantabrie-et-hendaye-2010/mouillageventeacastrourdiales/

Viana do Castelo, perdu dans la brume

Pff, levé 8 heures. Objectif de la journée : faire le plein de carburant à la pompe du port de plaisance de Leixoes (pas le choix, réservoir à sec) qui ouvre à 9 heures puis tailler la route pour Baiona afin de quitter le Portugal ! Mince, on réalise qu’avec le décalage horaire, il nous faut poiroter en fait jusqu’à 10h ; les portugais ayant une heure de moins…

C’est l’heure, Renaissance quitte son mouillage en remontant une ancre plus que crade et se dirige vers le petit port. Où est cette satanée pompe ? Un guss nerveux nous interpelle. Non, nous ne voulons pas de place dans ton port, mais seulement du gasoil ! Demi-tour, il nous faut aller au mini ponton d’accueil. Avec le fort courant et Renaissance qui refuse de tourner et qui se fait embarquer par le vent, nous arrivons sur le ponton après avoir failli engloutir un voilier français… Bonjour, où est cette fichue pompe ? Pas de pompe, que à marrée haute et après 13h donc pas possible maintenant, que jerrican et il faut marcher jusqu’à une station service dans la ville. Merdeuh ! Le nerveux a tout de même la gentillesse de nous filer une brouette pour y mettre les deux jerricans de 25L et nous promet que ce n’est pas loin. Nous voilà donc partis, râlant et poussant une brouette dans cette ville à la recherche de la fameuse station service… Tu parles que c’est pas loin ! Nous avons fait plusieurs km pour y arriver et pour revenir au bateau avec les bidons. On a chaud, nous avons toujours sur le dos double pantalons, multi-couches et vestes de quart ! Ayé, vite faut faire le plein, vite on se barre d’ici ! Non, c’était sans compter la douane portugaise qui décide de grimper à bord avec nous. Ils sont deux, la madame nous pose les questions et le bonhomme farfouille à droite et à gauche ! Aucuns soucis avec eux sauf qu’il nous font perdre notre temps. Enfin ils s’en vont, enfin nous faisons le plein et enfin nous partons ! Il est 11h30…

Le vent prévu est bien là. Il souffle de sud et nous permet de marcher à la voile ; tiens, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu ce plaisir ! Malheureusement, la pluie est également présente et tombera durant toute la navigation. La houle est plutôt mauvaise car la mer est complètement hachée, les grosses vagues restent de nord-ouest et des petites nous poussent au cul. Nav’ toujours pourrie mais petit réconfort, au moins Renaissance file bien sous voiles.

Attention casier devant !! On vire brusquement de bord, la bôme n’apprécie guère, empannage et plus d’écoute de grand-voile ! La manille a pété sec et maintenant la bôme se balade brusquement d’un bord à l’autre. Jean-Rémy affale la voile, la rattrape et la coince du mieux qu’il peut avec cette houle indélicate. Ouf, personne n’est à l’eau et on ne se l’est pas pris sur la tête, le pire est  évité.

Le vent tombant mais la houle non, c’est entièrement trempés que nous prenons la décision de nous dérouter sur Viana Do Castelo 30-35 milles après Leixoes. Nous éviterons ainsi une arrivée de nuit sur Baiona.

Nous pénétrons dans le chenal avec un voilier anglais et nous arrivons à hauteur du port de plaisance. Malheureusement, l’accès à ce dernier est fermé par une passerelle tournante. Renaissance s’amarre solidement au petit ponton d’attente devant le port mais toujours dans le chenal. Un bonhomme super gentil un brin arraché viendra à nous pour nous expliquer que le port n’ouvre que le matin et que donc nous passerons la nuit ici. Pas de problème, et puis il y a l’eau et l’électricité. Nous partons faire la paperasse au bureau de la marina et nous payons 20 euros pour la nuit.

Retour au bateau, on peut se poser ! On mange, on allume le chauffage (oui ça caille), on met tout à sécher (le parquet fait pataugeoire aussi…) et on se regarde un film. Dehors il pleut toujours.

Le voilier français que nous avons entrevu à Leixoes nous rejoint sur le ponton. Deux jeunes sont à bord et, partis de Marseille, ils remontent comme nous vers la France.
Super ! On se sent un peu moins seuls dans notre périple ! Sauf qu’eux, ils auront en plus le Golfe de Gascogne à traverser pour rejoindre la Bretagne, bon courage.
Malheureusement, c’est une rencontre qui fut très furtive… Mais peut-être nous reverrons-nous à Baiona ! Voilier Interlune, c’est par là !

Bon demain, plus de pluie mais plus de vent non plus ! Arriverons-nous enfin en Espagne ?

La remontée est longue…