Quel âge à notre gréement ? C’est une grande question à laquelle nous n’avons jamais pu répondre. En effet, nous n’avons aucune trace de factures témoignant du changement du gréement de Renaissance.
L’enrouleur, un Rotostay, a lui été changé par les derniers propriétaires en 2004 avec l’étai on suppose…
Dans nos pièces détachées de réserve, on retrouve deux types de ridoirs différents laissant penser que le gréement a au moins été changé trois fois en comptant ceux qui sont en place. Le bateau date de 1983. En supposant qu’il a bien été changé tous les 10 ans : 93, 2003… On arriverait pratiquement à bonne échéance.
Bien sur ce ne sont là que des hypothèses. Si nous avions bien fait les choses, nous aurions du dans le doute regréer le bateau avant de partir. Oui mais voilà, financièrement et côté timing… Donc, on a tout simplement fait l’autruche. Faut savoir quand même que le gros stress de JR était/est de voir tomber le mât, surtout après leurs aventures. Donc ce dernier s’applique toujours à une observation attentive et très régulière du gréement… Oui, oui, je sais que l’inox ne prévient pas, qu’il se fissure de l’intérieur et tout ça mais bon que voulez-vous.
Bref, au jour d’aujourd’hui, nous sommes bons pour un changement total du gréement dormant. Ca tombe bien, il y a sur la marina un guss spécialisé là-dedans. Quant au montant de la chose, inutile d’en parler, ça fait mal, très mal ! ;) D’autant plus qu’il n’y a pas que ça à revoir… Voici notre liste des futurs gros frais :
> Changement gréement
> Enrouleur si indémontable
> Pièce guindeau pétée
> Poignée frigo pétée
> Génois bande anti-uv à recoudre
> Pompe à chiotte à changer
> Prévoir sortie d’eau + carénage
> Manette HB pétée
> Révision moteur
Et j’en passe……. !
Pauvre bateau, promis on va s’occuper de toi. Tu l’as bien mérité, t’inquiète on ne l’oublie pas…
Je le disais je n’sais plus quand : nous sommes pour l’instant sous une bonne étoile. En effet, il est arrivé des fois où nous nous sommes retrouvés (/ nous nous sommes mis) dans des situations peu confortables et parfois un brin risquées, comme certains mouillages pas très sécures… Et il faut reconnaître que le bateau ne nous a jamais joué de mauvais tours.
La veille du grand départ à Hendaye par exemple, un tuyau du vérin du pilote automatique a complètement pété lors de nos essais au port…
Ensuite, fin de la transat’, arrivée dans la baie de Charlotteville à Tobago après 16 jours de mer, et là seulement… La têtière de grand-voile se déchire. On se dit alors qu’il était temps d’arriver !
Y’a eu aussi cette fois où après cinq jours et demi de mer pour rejoindre le Cap-Vert, nous avons découvert à Sal que le vérin de la barre était pratiquement complètement dévissé. Ouf, là aussi, il était temps de se poser…
Et maintenant… Après 7500 milles de mer avec le bateau et à 3 milles à peine du Marin, c’est le gréement qui se manifeste.
C’est sur cette dernière nav’, la plus calme que nous ayons eu depuis fort longtemps, 10 nœuds au près max, que le bas-haubans s’est détoronné et que deux chapes se sont fendues.
Les deux chapes en question
Faut avoir l’œil, toron cassé au niveau du sertissage…
Merci bateau de nous avoir amené à bon port avant de sérieusement claqué et d’avoir choisi des conditions plus que tranquilles pour nous dire que ah, ça n’allait plus !
Il est 9h quand JR saute dans l’annexe pour détacher notre amarre et pour libérer ainsi Renaissance. Nous remontons l’ancre et quittons la grande baie de Cumberland pour rejoindre Sainte-Lucie. Au revoir la belle Saint-Vincent.
Cette navigation d’une quarantaine de milles a été assez sportive ! Partis avec un seul ris GV, nous nous sommes finalement grouillés d’en prendre un deuxième quand nous avons vu la grand-voile du cata qui nous précédait s’exploser en deux au début du chenal. Rafales à 40 ! Pouah mais c’est quoi ça…
Les deux pitons
Et puis ça s’est un peu tassé et nous avons pu progressivement remonter jusqu’à Sainte-Lucie et ses deux gros pitons. Et nous avons pris la dernière bouée libre devant le village de la Soufrière, premier port d’entrée. Et oui ! La plus belle partie de l’île est maintenant devenue réserve protégée et est administrée par la SMMA qui régule tous les mouillages. L’ancrage est interdit partout sauf à Marigot et Anse la Raye. Autrement, il faut prendre un corps-mort payant : 40EC/j, puis dégressif si on reste plus longtemps.
La soirée tombe quand un guss se présente pour récolter les sous de la bouée. Ok vous êtes un des rangers du parc ? Non non, c’est une bouée privée mais il la loue aux bateaux de passage. Arf ! Il nous assure être le vrai propriétaire de la bouée. Effectivement, on n’a pas trop fait attention en arrivant mais notre bouée ne ressemble pas à ses voisines… On paie tout en croisant les doigts pour que la mauvaise intuition qui nous assaille ne se vérifie pas plus tard. Faut dire quand même que ça sent légèrement l’embrouille…
Plus tard donc, bah l’embrouille se pointe ! Sous la forme d’un petit goss de dix-douze ans tout au plus… Il commence son truc par nous demander du coca et à manger. Voyant que ça ne marche pas, le ton et la tactique change. Là, il nous explique que la bouée est en fait à son père qui va bientôt rentrer et qui lui a demandé de récolter les sous pour la bouée… Blabla… Nous lui expliquons que nous avons déjà payé et qu’on ne paiera donc rien de plus, qu’il faut voir avec l’autre bonhomme… 20 minutes maintenant qu’il est accroché au bordé et ça continue. On n’comprend pas tout mais ça finit sur un « Soit vous payez ou j’appelle la POLICE des moorings… » Bon et bien appelle la police !
Las et énervé, il est enfin parti… voir d’autres bateaux. Et on l’a vu revenir avec une bouteille de soda et une boite de bonbons…
Jamais faciles ces situations, surtout avec des enfants, qui nous renvoient en autres culpabilité, pitié, impuissance, mais envie d’aider mais pas comme ça, impression d’être radins… Mais donner pour avoir la paix pff. Ca nous dépasse un peu.
Lendemain matin, nous sommes deux bateaux à changer de coin pour une zone plus isolée et plus nature du côté de Bat Cav. Nous filons ensuite en ville pour les formalités, étonnamment gratuites à Sainte Lucie. Si on vous demande si vous comptez aller voir autre chose que les ports d’entrée, dites non sinon vous paierez une taxe en plus. Nous flânons dans le village où nous entendons nos premiers mots français-créoles. La Martinique n’est plus très loin.
Parmi les brochures et les guides que j’ai sur les trucs à faire sur l’île, je ne vois que des trucs payants ! Les sources sulfureuses etc… pas données ! Et par exemple pour crapahuter dans la forêt, faut obligatoirement prendre un guide payant… Pas top quoi.
La cascade du jardin bo
Nous nous contentons donc de vadrouiller en ville et sur ses hauteurs.
Arrivés devant le jardin botanique, on décide d’y faire quand même un tour… Bof, on y voit ce qu’on voit partout en se promenant dans la nature lol !
Rivière grise, pas polluée non, c’est juste du à ses minéraux !
Encore pas mal de vent ici, 25 nœuds j’pense. Je suis dans le cockpit et je fais ma commère en observant les autres bateaux mouiller. (Et oui j’ai que ça à faire, na ! :)
Bon j’arrive à quatre pseudo-conclusions :
1/ On a eu de la chance de crocher dès la première tentative vu le fond trop pourri par ici (blocs de corail et de pierres…)
2/ Surtout faut pas acheter l’ancre carrée : la Bruce ! Les bateaux qui en sont équipés galèrent nettement plus que les autres, ne crochent pas et chassent…
3/ La marche arrière ne semble pas être automatique pour tout le monde. Mais comment vérifier si on est bien accroché … ?
4/ Y’a des gens qui prennent décidément trop d’anxiolytiques. Ou qui copinent trop avec la marijane plus locale ! Je mouille, pas de marche arrière, je chasse, je remarque que je chasse, je surveille jusqu’ou je peux laisser chasser mon bateau par rapport à celui de derrière, bon ok je remouille, au même endroit, je rechasse, j’attends, je remouille… trois, quatre fois ! Et voilà, son voisin de derrière est tout en pétard ; il craque et il s’en va mettre un orin à son ancre ! :)
Sinon, il semble que nous sommes mouillés juste derrière une zone malsaine où les ancres ne tiennent pas. Problème, il n’y a personne devant nous… Si, si, c’est bien un problème. Car ça veut dire « place libre » pour les nouveaux bateaux qui arrivent et qui désirent se poser. Trois bateaux pour l’instant nous ont chassés dessus. Nous sommes Maudits.
Mais bien ancrés…
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