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Wallilabou

Réveil très paisible sur Kearton Bay. L’eau est miroir et il n’y a plus un pet de vent. C’est mon moment préféré, tout est tranquille, rien ne bouge. On a vraiment l’impression que ça fait très longtemps que nous n’avons plus eu ce calme au mouillage. Les Antilles étant pour la plupart du temps ventilées par les Alizés…

Après une chouette baignade tout près du corail, nous sommes partis faire un petit tour à Wallilabou, l’attraction du coin depuis 2003. En effet, c’est dans cette jolie baie qu’ont été tournées quelques scènes principales de Pirates des Caraïbes. Reste maintenant quelques décors utilisés par le film. Mais malheureusement peu ou pas entretenus, je crois qu’ils tombent peu à peu en décrépitude…

Rocher des pendus >

Cela nous permet en même temps de jeter un coup d’œil sur l’amarrage « cocotier » ou (mouillage chéplus), légion à Saint Vincent du fait de ses fonds accores. Les bateaux sont ancrés très près de la plage et une grande aussière est reliée à terre maintenant ainsi le cul du bateau près du rivage… Nous testerons nous aussi ce type de mouillage car nous prévoyons de filer ensuite sur Cumberland.

Nous partons après nous dégourdir les gambettes dans les environs. Plus loin, on trouve les cascades de Wallilabou. Mais les grilles entourant le site et l’entrée payante ne nous attirent pas trop, si bien que nous passons notre chemin. Et finalement, nous ferons une sympathique balade le long d’une petite rivière…

A Wallilabou, il est également possible de faire sa clearance (mais pas l’immigration) le soir de 17 à 18h juste sur le front de mer. Malheureusement, on a loupé l’horaire ! Il nous faudra donc revenir demain avant de quitter l’endroit…

Sur Saint-Vincent

Les Grenadines ; l’eau turquoise et les plages blanches, c’est fini ! Nous sommes à présent sur une grande île de 400 km2 au relief très escarpé et aux plages nettement  moins claires. Rajoutez à ça une mauvaise réputation qui lui colle aux basques, des mouillages aux fonds accores, et vous obtenez Saint-Vincent ! Une île verdoyante, sauvage, préservée, et aussi… le potager des Antilles à la terre volcanique très fertile…

La traversée de Bequia à Saint-Vincent s’est bien passée et nous a même apporté un petit thon. Au départ, nous avions décidé de prendre une bouée ou de mouiller sur la côte sud au niveau de Young Island mais finalement, on a changé de plan. C’est qu’on était bien sur ce bord là et puis le vent nous conduisait direct sur Petit Byahaut. Je consulte ma paperasse. « Toute petite baie isolée, nature, plage, quelques cocotiers, un resto abandonné… » Aller c’est parti ! Mais une fois sur place, pas moyen de mouiller : trop de fond ! De plus, trois autres bateaux sont déjà installés. Tant pis pour nous, nous reprenons notre chemin et pointons l’étrave dans Buccament Bay. On y trouve un mini coin possible pour mouiller avec 6-7m de fond mais on hésite un peu. On ne le sent pas trop, c’est proche de la route et des cailloux et puis on fait un peu tache ici en fait. Au centre de la baie : 80 m de profondeur ! On passe…

A deux milles de Wallilabou, nous nous faisons alpaguer par un boat-boy qui nous propose une bouée dans la célèbre baie. Devant notre refus, il exige qu’on le tracte pour le ramener à terre. Connaissant les pratiques, on refuse. Et puis deux autres assez pressants nous sautent également dessus… Là encore non merci. C’est alors que nous découvrons à côté de Wallilabou une petite baie où les fonds sont corrects pour mouiller. Deux bateaux sont sur bouées mais il reste largement de la place. 4m et la pioche est posée yé ! (Non sans râler intérieurement contre les bonhommes qui nous cassent les pieds en restant collés en bateau pendant toute la manœuvre !) Dès qu’ils voient que nous sommes ok et que nous n’aurons pas besoin de leur aide, ils s’en vont chercher un autre bateau qui passe au large… Premier arrivé, premier servi !

Coco géant !

Ensuite, c’est un peu le défilé.

En une demi-heure, nous sommes sollicités une bonne quinzaine de fois pour des fruits-légumes, des bijoux pour moi la madame, encore des fruits, un guide pour vadrouiller dans l’île, du pain… Non merci, on a à manger. « Ah tu m’en donnes alors ! » Du poisson aussi… « Mais si le chat il en veut du poisson ! » Arf, non, c’est pas du poisson qu’elle veut. Yoda est encore en chaleur et du coup, elle rameute tous les bateaux et les vendeurs qui passent. Elle n’est vraiment pas aidante sur ce coup ! :)

Aigrette pique-boeuf

Ouh la sal’bête ! :)

Nous installons une deuxième ancre à l’arrière afin de limiter notre rayon d’évitage et profitons d’un sympathique coucher de soleil… Peut-être notre premier rayon vert pour ce soir ? Et… non loupé !

Le lendemain, nous partons faire un tour dans le petit village de Kearton. Les gens sont sympas ici, tout le monde nous salue et nous sentons aussi quelques regards curieux. Ils nous demandent où nous allons et si nous sommes juste en train de nous promener…

Maison du village

Nous prenons une route au hasard et nous nous retrouvons à dégouliner de sueur sur un sentier qui grimpe raide. Nous croisons quelques vaches ainsi que des chèvres qui broutent parmi les arbres fruitiers méga hauts. Tout est vert et foisonnant, c’est top !

Cueillette

Arrivés devant une baraque où une poupée chauve et mutilée est crucifiée sur une croix, on s’dit que c’est peut-être le moment de rebrousser chemin… :)

Moins on en fait

Et moins on a envie d’en faire ! Déjà une semaine que nous sommes à Bequia et on ne peut pas dire qu’elle fut super productive. Nous sommes partis faire quelques balades dans les environs histoire de se bouger un peu mais le reste du temps, nous avons tout simplement glandé ! Le vent d’abord et puis ensuite le cagnard nous servaient d’excuse pour trainer sur le bateau.

Même la laverie-eau-carburant-glace vient jusqu’au bateau et pousse à la flem’ ! :) Bon c’est deux fois plus cher qu’à terre alors on a fait moitié moitié…

Et puis bon, je dois dire qu’on n’a pas été spécialement charmé par le bourg de Port Elizabeth qui est assez touristique. Par contre la côte sud est plus sympa et plus sereine.

Plage de Friendship Bay, plus houleuse…

Voilà, là nous sommes dans l’attente d’une météo plus favorable. Les jours à venir, le vent mollit et tourne de plus en plus à l’est. Tout bon pour nous quoi !

Maison traditionnelle…

Maintenant cap sur Saint-Vincent !

Brèves de commère

Encore pas mal de vent ici, 25 nœuds j’pense. Je suis dans le cockpit et je fais ma commère en observant les autres bateaux mouiller. (Et oui j’ai que ça à faire, na ! :)

Bon j’arrive à quatre pseudo-conclusions :

1/ On a eu de la chance de crocher dès la première tentative vu le fond trop pourri par ici (blocs de corail et de pierres…)

2/ Surtout faut pas acheter l’ancre carrée : la Bruce ! Les bateaux qui en sont équipés galèrent nettement plus que les autres, ne crochent pas et chassent…

3/ La marche arrière ne semble pas être automatique pour tout le monde. Mais comment vérifier si on est bien accroché … ?

4/ Y’a des gens qui prennent décidément trop d’anxiolytiques. Ou qui copinent trop avec la marijane plus locale ! Je mouille, pas de marche arrière, je chasse, je remarque que je chasse, je surveille jusqu’ou je peux laisser chasser mon bateau par rapport à celui de derrière, bon ok je remouille, au même endroit, je rechasse, j’attends, je remouille… trois, quatre fois ! Et voilà, son voisin de derrière est tout en pétard ; il craque et il s’en va mettre un orin à son ancre ! :)

Sinon, il semble que nous sommes mouillés juste derrière une zone malsaine où les ancres ne tiennent pas. Problème, il n’y a personne devant nous… Si, si, c’est bien un problème. Car ça veut dire « place libre » pour les nouveaux bateaux qui arrivent et qui désirent se poser. Trois bateaux pour l’instant nous ont chassés dessus. Nous sommes Maudits.

 Mais bien ancrés…