Alméria – Gibraltar

Nous nous sommes réveillés sur les coups de 13h et nous avons été à la capitainerie. Verdict à Alméria pour Renaissance, il nous en coutera 20 euros hors l’électricité à la Marina Club de Mar. Un tarif qui nous paraît tout simplement dérisoire… et en plus, ils sont tous souriants.

Le reste de la journée fut marqué par des siestes et des grignotages ; bref, on n’aura pas vu grand chose dans la région. C’est notre deuxième petit regret dans notre périple : ne pas avoir pu aller à Cabrera et ne pas avoir plus de temps pour visiter un peu l’Andalousie qui semble fascinante avec son décor à la Western. 

Le lendemain, nous avons poiroté pratiquement une heure devant le poste à essence du port avant qu’un gus n’arrive. C’est donc aux alentours de 13 heures que nous avons largué les amarres pour Gibraltar ! En route mauvaise troupe pour 160 milles !

     

A la sortie du port, nous sommes accueillis par 25 nœuds de vent d’est et par une houle de 2 mètres… Hum, ça promet ! Dès le départ, la navigation n’était pas super confortable et heureusement que le soleil était avec nous. Bizarre comme la simple présence du soleil est rassurante. Sans lui, la mer paraît beaucoup plus sombre et plus hargneuse. Génois enroulé et deux ris dans la grand voile, Renaissance a fait de beaux surfs sur les vagues. Nous avons encore battu son record vitesse en surf ! Sur le GPS, nous avons pu lire 12,2 nœuds ! Ah ah tu vois Cyril qu’il n’est pas si pourri que ça ce bateau ! :)

Peu à peu, mon estomac s’y est fait et je me suis sentie un peu mieux qu’au départ, l’appréhension s’étant également un peu envolée… On marchait très bien avec une moyenne horaire de 7 nœuds, super car à ce rythme là le fameux rocher apparaitrait bien plus tôt !

Peu avant que la nuit tombe, une quinzaine de dauphins nous ont rejoints au surf. Ils prenaient les vagues derrière nous et les dévalaient à une vitesse impressionnante. C’était les mêmes que la fois dernière sauf qu’ils étaient dix fois plus joueurs ! On a eu le droit à des sauts magnifiques de tous les côtés ! Et vas-y que je saute de traviole et que je tape de la queue ! Ils sont restés pas mal de temps à nos côtés, c’était bien sympa. Moi, je me régale toujours autant à observer leur jeu…

On a croisé également un autre groupe de globicéphales qui sont passés juste à côté du bateau, quatre ou cinq individus peut-être.

 

Toujours une rencontre très rapide…

Et puis vient la nuit avec sa copine l’humidité. Fait pas chaud dans le coin et Renaissance se tortille toujours autant. On se rapproche doucement du détroit de Gibraltar et déjà nous croisons de nombreux cargos et porte-choses au loin. Ils suivent leur route et nous la notre, pas de soucy sauf quand un gros s’est rapproché en nous passant au cul pour rejoindre l’autre côté…

D’autres dauphins sont venus nous saluer furtivement une fois la nuit tombée…

On ne verra pas franchement le soleil se coucher ni se lever car le ciel est un peu voilé.

A l’aube du deuxième jour : j’ai mal et peu dormi, j’ai mal à la tronche à cause du moteur démarré, j’ai fait des roulés-boulés dans mon lit quand le bateau prenait les vagues de travers, je me suis fait bouffée par des moustiques, donc j’suis d’une humeur massacrante mais tout va bien, Renaissance avance ! :)

Il avance ? Il nous restait 60 milles encore à faire quand le courant s’est lui aussi manifesté. Le voilier ne filait plus sur l’eau comme la veille, on s’est pris 1,5 à 3 nœuds de courant dans la poire. Alors le désespoir nous a envahi en voyant que même en poussant bien le moteur, on ne décollait pas à plus de 4 nœuds… Pff, et cette houle qui s’est amplifiée. Courage, on a fait déjà plus de la moitié. Et ces gros nuages bien gris qui nous arrivent dessus…

La journée passe, les heures se trainent et le GPS qui indique combien de milles il nous reste à faire fait son décompte dans une lenteur épouvantable.

Couiiiii, oula ! C’est quoi ce bruit suspect en provenance directe du moteur ? On arrête l’engin. On prend l’eau, 40 litres de flotte salée dans les fonds… En fait, si je résume correctement et en gros : le tuyau d’eau de mer qui sert à refroidir le moteur et qui aurait du être attaché ne l’était pas et il a frotté contre la courroie de l’alternateur. Du coup, le tuyau s’est percé et l’eau est rentrée. Voilà le bateau tel un bouchon à l’arrêt à se dandiner et à rouler dans tous les sens. Pourvu que ça ne dure pas longtemps sinon je vais gerber ! Vidage des fonds et réparation express avec bagues, scotch… Ca tiendra ! Ouf, on est de nouveau en marche. Grosse frayeur quand même !

La fin de la navigation s’est passée sans nouveau problème mais toujours et encore plus de houle et elle est devenue hachée… Je crois qu’on approche du détroit. Et toujours pas de vent. Et de plus en plus de cargos…

Nous sommes crevés et nous n’avons jamais été aussi pressés d’arriver. Perso, je suis passée en mode « surdosage marin », j’en peux plus de cette mer et de gigoter sans arrêt. J’en éprouve même un certain dégout.

Enfin… Le rocher !

Il est 18 heures quand nous arrivons au port de Gibraltar.

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4 commentaires pour “Alméria – Gibraltar”

  1. Domm dit :

    Hé bé, c’était pas du gâteau cette nav’ mais tout a une fin, même les choses pas sympas du tout….
    Bon courage pour la suite
    Bises à tout l’équipage

  2. Jean -Pierre dit :

    Bonjour a vous deux,
    Que de milles parcouru depuis un an ? Bravo pour la tenue du blog. Nous suivons avec attention votre parcours, nous vous souhaitons bon vent.
    Conseil: Faites gaffe aux marées en Atlantique!

    L’équipage de Cyr’Aud4

  3. Jean Paul dit :

    Salut Christelle et JR
    Tous les matins je me rends à La Chambre d’Amour pour sruter l’Océan : les surffers sont déjà sur la vague mais rien à l’horizon qui ressemble à un chevelu lot et garonnais ; du 30 Août au 08 Sept
    nous serons aux Sables d’Olonne .Je ne pense pas que vous arriverez avant.
    A votre arrivée je vous concocterai une paëlla et on réunira toute la bande de oufs (A Lise , Phil …. ) .Si le continent ou les terriens vous faisaient peur et que vous preniez la décision de
    faire le grand tour par le cap Horn , Pacifique (Moitessier en s’éloignant des hommes avait compris la nécessité du grand large pour rester serein et lucide devant toutes les vicissitudes de notre
    société et tous les jours d’autres d’autres inconnus font de même etc…prévenez nous .
    Allez ! continuez A la poursuite DU SOLEIL( Alain Gerbault 1929 )
    Bon vents à tous les 2
    Bambou et son maître .

  4. Christelle dit :

    Salut Jean Paul et Bambou !

    Le vent n’est pas trop au rendez-vous en ce moment et plus nous nous rapprochons du pays basque et plus c’est vert !? Quant à la Chambre d’Amour, s’il y a des surfeurs au rendez-vous, euh c’est
    pas bon pour les voiliers méditerranéens qui préfèrent le calme et qui sont habitués à une mer plate. Et Moitessier fait partie intégrante de la lecture du bord !

    A très bientôt !

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