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Aux Bermudes !

Petit coucou très rapide ! Nous venons tout juste de toucher terre il y a à peine quelques heures… Il nous aura fallu un peu plus de 8 jours pour traverser des Bahamas aux Bermudes… On vous racontera ! Tout va bien à bord, Yoda pète la forme de retrouver un bateau qui ne bouge plus dans tous les sens, et nous, bah c’est pareil ! :)

Prépa retour

Fini la rigolade ! Nous voilà au terme de notre croisière sous les tropiques et il faut à présent penser au retour et aux préparatifs pour les prochaines grandes navigations. Après une petite semaine consacrée à la préparation du bateau (et des troupes !), nous sommes maintenant aussi prêts qu’on puisse l’être pour voguer vers des eaux plus froides…
Petit récap’ du travail accompli ces derniers jours :

Le génois et la grand-voile ont été déposés chez le voilier, puis récupérées même pas deux jours après avec des doubles placards de renfort au niveau des zones abîmées. C’est costaud et ça ne devrait plus poser de problème. Espérons juste que le reste tienne aussi hum… En effet, nos deux voiles principales apparaissent légèrement fatiguées. La grand-voile a pu être regréée rapidement, le génois beaucoup plus tard car nous attendions une pseudo-accalmie. Manque de pot, y’a toujours du vent aux Bahamas ! Bref, tout est à présent en place et l’étai largable ainsi que le foc sont installés à poste puisqu’il y a de très grandes chances que nous commencions la traversée retour au près serré…

Bah ? On hiverne ou on transate !?

Les haubans méritaient d’être retendus et toutes les goupilles sont enfin à leur place, depuis le temps que je le demandais hein. J’ai également envoyer JR faire le singe en tête de mât afin de vérifier que tout allait bien là-haut.
Coté mécanique, la vidange du moteur est faite, comme celle de l’inverseur.
Tous les winchs et les poulies ont été graissés même si on reste un peu septiques sur l’efficacité et la durabilité de la chose. Les deux gros winch électriques ont également été remis tout bien comme il faut ; les bitoniaux d’en dessous se barraient en sucette.

JR a remis un mini bout sur la queue de l’éolienne pour pouvoir l’attraper facilement si elle s’emballe encore pendant du gros temps.
Le bateau est propre et bien rangé. Tous les trucs inutiles en grande navigation ont trouvé leurs places dans des coffres ou dans des placards. J’ai essayé de tout caler au mieux pour éviter les cling-cling très désagréables en mer… On a même réussi à débarrasser le débarras ohoh ! Les voiles d’avant sont les seules choses qui traînent à présent dans la cabine avant, bon, ok, avec les avirons… Mais ça n’était pas arrivé depuis la transat’ aller, c’est dire !
Les chiottes sûrement pas contentes d’être laissées de côté, ont décidé de se boucher à ce moment là. C’est donc un JR ravi et qui ne râlait pas du tout qui a du s’y coller. Il en a profité pour changer la pompe dans le même temps. Plus de souci non plus de ce côté là.
On laissait courir mais certaines fixations de placards étaient défectueuses ou desserrées donc cela a été repris. Idem pour le joint du frigo qui avait la sale manie de sortir de sa gouttière à chaque ouverture de la porte.
Ensuite, ce fut les trucs habituels alourdissant encore un peu plus le bateau :
Le plein de carburant est ok. Nous avons racheté un bidon de 20 litres en plus en prévision de la pétole qui peut sévir sur la route. Du coup, on embarque pratiquement 300 litres de gasoil, dont 130 litres en bidons annexes. Soit une autonomie de presque 500 milles ou 4 jours complets au moteur en comptant assez large au niveau de la conso… On se gardera bien évidemment quelques litres de côté, à utiliser uniquement pour l’arrivée. Mais on espère tout de même ne pas en arriver là !
Le plein d’eau, c’est fait aussi. On part avec grosso modo 500 litres d’eau douce dans les réservoirs et en bidons, et 30 litres d’eau minérale au cazou. C’est peu mais on boit surtout l’eau du robinet qui ne passe pas dans les réservoirs, et qui est mise dans des bouteilles bien dédiées à la consommation. Comme ici l’eau est assez javellisée, on la passe en plus dans une carafe genre Brita pour améliorer le goût et éviter de faire la grimace à chaque gorgée. Et puis au cazou n°2, il nous reste toujours du désinfectant qui traite l’eau si nécessaire !
Tout le linge du bateau a été lavé, séché, plié et soigneusement rangé. Mais dix minutes plus tard, tous les tee-shirts ont été retournés après le passage d’une tornade qui ne voulait que celui du dessous… A part ça, il est vraiment temps de rentrer car toutes nos fringues sont dans un état pitoyable ! Quand elles ne sont pas trouées ou transparentes d’usure, elles sont décolorées ou tachées. C’est peut-être ça le look baroudeur, ou pas.
Le bateau a mérité un bon nettoyage à grande eau. Depuis la Guadeloupe, il n’avait pas vu l’ombre d’une éponge… Une bonne chose de faite, surtout pour enlever les grumeaux de sel qui s’étaient accumulés un peu partout et qui faisaient que Yoda revenait régulièrement toute poisseuse parce qu’elle avait été traîné je-n-sais-pas-ou… Remarque, notre matou se transformait en plumeau à l’occaz’ !
Sinon, la CB a bien failli exploser lors de la corvée avitaillement, mais les placards sont de nouveau pleins à craquer. On devrait normalement reprendre quelques kilos après le régime Cuba ! N’etant pas loin du supermarché, on en profite à fond en ce moment en se faisant plaisir. Du beacon pour JR, du chocolat pour moi, miam miam… A Nassau, on trouve un Fresh Market branché bobo, énorme et super bien achalandé qui permet de refaire les stocks sans soucis.
A part ça, on s’est aussi préparé nos futurs tenues de combat de navigation qui seront composées d’un ensemble de 6 pièces minimum à piocher au choix là-dedans : tee-shirt, sous-pull, pull, sweet, chaussettes-genou, pantalon léger, pantalon lourd, écharpes, moufles, duvet, bonnets, salopettes, vestes de quart, masque de plongée (bah oui, pour le très mauvais temps et les embruns dans les yeux !). Mais nooon aller, c’est pas avant l’Europe les vêtements chauds. Oui ouiii, on y croit ! Quant aux maillots de bain, je crois que c’est de l’histoire ancienne tiens ! Quoique si les conditions s’y prêtent, j’aimerai bien moi aussi tenter la baignade en pleine mer tractée derrière le bateau… Bon on verra :) Je sais également que le Gulf Stream (courant chaud) baigne les eaux bermudiennes mais je ne sais pas exactement dans quelle mesure…

Parés à choper des protéines fraiches !

Donc voilà, maintenant, il ne nous reste plus qu’à attendre la bonne fenêtre météo pour partir vers le nord-est en direction des Bermudes. Actuellement, le temps n’est pas top et des orages bien ventés s’enchaînent. Nous sommes pressés de retrouver du temps stable et ensoleillé.
Le moral a bord est plutôt bon même si on appréhende pas mal cette transat retour ! Mais on a hâte aussi ! On va dire que les conditions météo ne sont pas aussi simples que pour la transat aller, durant laquelle on se contente finalement de se laisser pousser par le vent et par le courant. Là, c’est un peu plus stratégique avec des zones de calmasse et des dépressions qui traversent encore l’Atlantique Nord, même si ces dernières doivent normalement se tasser avec l’été.
Certains font le choix de traverser directement sur les Açores en traversant l’anticyclone au moteur, ce qui exige d’avoir de grosses réserves de carburant. D’autres passent par la case Bermudes, ou avoisinent leur latitude, sensée permettre de toucher les vents d’ouest et surtout de contourner l’anticyclone pour peu qu’il reste à sa place. Une chose est certaine, la route la plus courte n’est pas forcément la plus rapide et les années ne se ressemblent pas… Pour conclure, on dit simplement qu’il y a autant de routes possibles que de bateaux qui font la transat’ retour. Une route nord, mais pas trop, nous semble être la plus logique, mais par contre il faut veiller au grain ! En effet, il s’agit là de profiter des dépressions du nord pour avancer mais attention, avec une route trop au nord : c’est la branlée, et avec une route trop sud : c’est la pétole. Toute est une affaire de compromis ! Pour compliquer la chose, anticyclones et dépressions se déplacent aussi (et plus vite que nous) en suivant leurs propres routes ; d’où l’importance d’un bon suivi météo…
Pour nous qui partons d’un point relativement ouest, les Bahamas, la route directe pour les Açores passe relativement prêt de la route pour les Bermudes. Donc autant profiter d’une escale toute trouvée sur la route ! Bien sur, si c’est le pas-de-chance et si une méchante dépression nous barre le passage à l’arrivée, nous envisagerons également la possibilité de devoir continuer directement sur l’archipel portugais…

Donc étape 1 : Bahamas – Bermudes = 800 milles
Étape 2 : Bermudes – Açores = 1700 milles
Étape 3 : Açores – « Quelque-part-entre-Brest-et-la-Rochelle » = 1100 milles

Voilou, on vous embrasse tous et le prochain message sur le blog vous annoncera normalement la date de notre départ… ;)

Ah ! Peut-être une possibilité pour mercredi ou jeudi, avec un départ au près mais normalement du sud-ouest (voire du calme) pour la suite ! A suivre ! Nous sommes pressés de partiiirrr maintenant… ;)

Sur le papier, et en schématisant, c’est tout simple finalement… :)

Nassau, pendant le seul rayon de soleil de la journée !