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En chemin pour les Bahamas

A la sortie de la marina Hemingway, nous découvrons une mer plate et du vent de sud-sud-est juste comme il faut. Pendant deux heures, c’est grave le pied ! Renaissance marche entre 6 et 7 nœuds et la journée est particulièrement belle bien que légèrement brumeuse.
Juste après avoir doublé les immeubles de la capitale, ça commence à se gâter et les conditions changent. Nous nous retrouvons à présent avec un peu plus de vent et carrément dans le pif ! Nous sommes obligés d’abattre et faisons cap au nord. Pas vraiment dans la bonne direction… Le Gulf Stream, puissant courant qui longe la Floride, nous déporte également vers les États-Unis.
Ne voulant pas trop nous rapprocher des américains (le passage entre les Bahamas et les USA fait 50 milles de large), il nous faut tirer des bords dans une mer qui se forme de plus en plus. Un bon bord à 7 nœuds, un mauvais à à peine 2 nœuds… Nous croisons nos trois premiers cargos. A la nuit tombée, nous sommes au nord de Punta Rincon et avons parcouru 53 milles, mais seulement 35 sur la bonne route. Autour de nous, c’est pas la joie ! De gros nuages noirs peu sympathiques envahissent le ciel, certains d’entre eux sont accompagnés d’orages… Nous slalomons entre les gouttes mais surtout entre les éclairs que nous apercevons un peu partout. Pour en rajouter une couche, deux cargos passent relativement près de nous.
Un peu plus tard, le vent diminue et nous pouvons nous remettre sur le bon cap. Un oiseau fatigué viendra profiter de Renaissance pour se reposer une bonne partie de la nuit. Yoda peste et passera de longues heures à l’observer dans l’obscurité. Il fait frais et très humide, cette nuit sans lune va être longue…

Dire qu’on pensait avant de partir de Cuba que cette traversée de 250 milles ne serait qu’une petite balade de santé, aidés par le Gulf Stream… Mouai bof. Le lendemain, c’est un peu l’apocalypse !
Les voiles sont réduites au minimum, le vent souffle maintenant à plus de 35 nœuds, la mer est très courte et mauvaise… Ça déferle et c’est tout blanc ! Nous faisons gaffe au mal de mer et tentons de nous préserver au maximum. Nous nous faisons un peu trempés et je crois que ça y est, j’ai la trouille ! Faut-il sortir le tourmentin ? Qu’est-ce que j’aimerai pouvoir freiner le bateau…
Le soir, les conditions se calment un peu, c’est suffisant pour faire retomber la pression qui s’était installée à bord. Par contre le trafic autour de nous lui, s’intensifie. Je ne compte pas moins de 30 cargos qui se succèdent à l’horizon, mais qui heureusement ne font pas la même route que nous. Beaucoup suivent la côte américaine, d’autres remontent sur les Bahamas mais pour l’instant, tous se maintiennent à bonne distance. Et c’est tant mieux !
Ce n’sont pas vraiment nos copains ceux là…

Le vent et la mer s’apaisent… Je reste toujours surprise de la vitesse à laquelle ces deux paramètres peuvent varier !

Nous bénéficions du courant favorable que nous estimons être entre 2 et 4 nœuds. Renaissance avale les milles à une vitesse de 6 à 9 nœuds, c’est cool mais nous n’en profitons pas vraiment car ça amplifie encore le vent au près…
Milieu de nuit, il nous faut traverser la route des cargos au large des Bahamas. Il n’y a pas de rail et ils semblent se croiser dans tous les sens. Gros gros stress sur le moment, nous en avons 7 au radar, dans la toute petite zone qui nous intéresse ! Bon quand il faut y aller… Zou, après c’lui-ci, on fonce !

Arrivés au petit matin devant Cat Island après avoir ralenti le bateau. Nous avions prévu de faire un mouillage côté ouest de cette île pour bénéficier d’une arrivée toute en douceur. Tu parles, une grosse houle arrive de sud-sud-est et nous craignions que cet abri n’en soit pas un. Nous décidons donc de rejoindre une des marinas de Bimini, la manoeuvre de port qui nous attend + les formalités à faire dès l’arrivée ne nous enchantent guère mais bon. Notre cartographie électronique est fausse, notre guide de navigation est trop naz’ et nous avons le soleil dans la gueule… Bref, nous loupons l’entrée mdrr ! Bon demi-tour… J’aperçois le balisage ! Ensuite arrivée olé olé avec 20 nœuds de vent contre un ponton en bois un peu déglingo au niveau des premières marinas de North Bimini…

Finalement je dois dire que nous sommes bien contents d’être à quai et que cette navigation fatigante soit terminée. Telle une droguée en manque, je crois qu’une des premières questions que j’ai posé au bonhomme du port était : Avez-vous le wifiiii ???? La réponse fut évidemment positive, et quel bonheur après un mois sans connexion de pouvoir enfin se gaver d’internet ! :o)

Pour en revenir à cette nav’, le près en grande croisière, c’est quand même une allure détestable. Deux jours à devoir s’accrocher, à gîter, à recevoir des embruns, à avoir le vent qui siffle en permanence dans les oreilles… Beurk’ quoi ! Et surtout, ne me dites pas que la transat retour approche, je l’sais que trop bien, bouuuuh… :)

Cuba, c’est fini !

Petit coucou rapide ! Nous partons aujourd’hui de la Havane pour les Bahamas… On embrasse tout le monde ! Des nouvelles à l’arrivée :)

Dans la campagne bossue

Dimanche, nous nous mettons en route pour découvrir encore un autre visage de Cuba. Direction l’ouest pour la province de Pinar del Rio ! Nous partons découvrir les mogotes de Vinales, formations géologiques toutes en hauteur aux formes arrondies… Le paysage est sympa et nous nous sentons miniatures face à ces drôles de collines couvertes de végétation. Certains de ces mogotes abritent tout un réseau sous-terrain et plusieurs grottes sont à explorer…
Ici la terre est rouge et cette région est principalement consacrée à la culture du tabac. D’ailleurs un jeune que nous avons pris en stop, nous répétera plusieurs fois que les meilleurs cigares du monde viennent bien de cette terre ! Il y a une multitude de chemins de rando dans le coin et nous regrettons de ne pouvoir y rester plus longtemps…

Les mogotes de Vinales

Séance baignade

Petite balade, les pieds rouges !

Paysage typique de la région…

Manque plus que les dinosaures et le tableau est parfait ! ;)

Lundi matin, retour au bureau de l’immigration avec nos deux passeports et nos timbres fiscaux ! Après une quinzaine de personnes, c’est notre tour et nous pensons en avoir terminé de toute cette paperasse. Malheureusement, la madame exige une deuxième pièce attestant bien notre identité en plus de nos passeports ! La carte de crédit de JR fera l’affaire mais je n’ai pas la mienne sur moi. Allez hop, re-direction la marina pour récupérer ma carte et pour re-re-retourner ensuite à l’immigration. Re-attendre après une dizaine de personnes pour qu’enfin elle nous remplisse nos fameux sésames !! Muchas gracias ! Ca y est, nous possédons nos prolongations de visa valables pour un mois supplémentaire. Vous trouvez qu’en France, c’est chiant les démarches administratives ? Et bien ici, c’est tout pareil mais en dix fois plus pire ! Et le plus triste dans l’histoire, c’est qu’on a fait tout ça pour se barrer le lendemain mdrr (jaune, le rire). En effet, nous avons décidé de quitter Cuba pour les Bahamas en profitant de l’actuelle fenêtre météo nous amenant un vent de sud-est. Depuis le 26 mars, notre visa est expiré. Nous sommes restés deux jours sans papiers et partons le 29 ! Est-ce qu’on aurait pu s’en passer ? Et NON nous a annoncé la guarda lorsque nous sommes arrivés à la Havane…
Après s’être débarrassé de la voiture, nous faisons un avitaillement en fruits et en légumes grâce à quelques vendeurs ambulants débusqués sur le chemin. Le retour au bateau depuis l’agence de loc’ se fait encore une fois à pieds et en sueur, oui oui on est un peu maso… Avitaillement au supermarché de la marina ou nous devons dépenser tous nos derniers CUC. Maintenant, il nous faut préparer la route et remettre Renaissance en ordre pour prendre la mer. Hum, j’aurai bien pris un jour de repos mais pas le choix, si on veut partir c’est maintenant ou (beaucoup) plus tard…

Le lendemain, les choses s’enchaînent assez bien. Plein d’eau, paiement de la marina qui se sert au passage directement en propina sur la facture, recoucou aux gentils français qu’on a déjà croisé à Cayo Largo et qui viennent juste d’arriver, plein de gasoil au ponton carburant et amarrage au ponton de la guarda pour nos toutes dernières formalités cubaines !!
Nous poireautons là une bonne demie heure avant que le relou de la guarda + un bonhomme de l’immigration montent à bord. Remplissage des papiers et ils nous remettent notre précieux despacho international ; la sortie du pays. Le guarda me montre Yoda pourtant attachée et que je tiens éloignée dehors en me répétant « Agressive agressive !!!! » Quoi elle ? Agressive notre grosse patate !!? Mais non lol ! Ensuite, c’est la fouillette par l’officier de l’immigration qui demandera à JR des sous (et non ! De toute façon on a plus rien), qui tentera de nous taxer un téléphone et qui demandera ensuite du parfum. Jean-Rémy lui donnera deux savons qui puent… Et il finira son travail en nous volant un paquet de gâteaux au chocolat (rrr) directement dans le placard. Espèces de gros c*ns va ! Ce comportement m’énerve au plus haut point. Tous les officiels précédemment rencontrés à Cuba ont tous été parfaitement pro et sympathiques sauf ces deux abrutis !
A peine sont-ils descendus de notre bateau que nous nous grouillons de libérer Renaissance et déguerpissons de là ! La page Cuba se tourne… Nous partons à présent pour 250 milles de mer afin de rejoindre les îles Bahamas…

Visite de la Havane

Le lendemain de notre arrivée, nous partons découvrir les environs de la marina. Tout à proximité, nous avons deux petits supermarchés, quelques restos et bars, une boulangerie, un bowling, un vieil hôtel abandonné, un autre hôtel blindé de monde autour de la piscine mais avec un cybercafé près de la réception, ça c’est le grand luxe !
L’ambiance est ici assez particulière puisque nous avons l’impression d’être un environnement décalé et légèrement « sous surveillance ». Tout le long du quai, il y a plusieurs cahutes avec un bonhomme dans chaque qui semble guetter les allers et venues. L’entrée sur le site de la marina est également filtrée. Bref, première impression pas top. Surtout que la marina est en fait super loin de la Havane, à une vingtaine de kilomètres du vieux centre…

Comme nous aimerions visiter un tout petit peu le pays en toute autonomie, nous nous mettons en quête d’une voiture de loc’. Alors là bon courage ; ça a été très laborieux pour nous ! Comme il n’y a rien dans les parages, il nous faut rejoindre les grands hôtels à quatre ou cinq étoiles situés à plusieurs kilomètres de la marina. Nous ferons bien entre 7 et 10 km de marche sous une chaleur accablante et le nez dans les pots d’échappements pensant être parvenus à destination après chaque intersection. Mais non pas encore ! Pourtant j’avais des plans touristiques mais en fait, je me suis aperçue qu’il me manquait une partie de la ville mdrr… Oui, on aurait pu prendre le bus ou le taxi mais je pensais vraiment qu’on y serait rapidement. J’avais initialement tablé sur 3 raisonnables km ! Pff, tu parles !
Bon, arrivés à la première guitoune Cubacar, non non pas de voitures dispo, peut-être demain. Faudra revenir. Oh non, on ne prend pas les réservations… Allez voir un peu plus loin à l’hôtel machin. Non non désolé pas de voitures de libre mais demandez juste là-bas, peut-être que… Bah non plus. Tu rigoles, y’a bien 4 voitures qui attendent sur le parking ! Non, mais moi je loue juste pour 4 heures maximum… Voilà comment se mettre les pieds, le dos et la tronche en vrac. On a du visiter pas moins de 6 hôtels pour enfin dégotter une voiture, disponible tout de suite en plus, et pour pas trop chère ! 60 CUC par jour, ce sont peut-être là les prix les plus bas du pays (agence Via, hôtel Panorama). Bref, nous sommes repartis super heureux dans notre 307 bleue toute déglingo ! :)
Une bonne chose de faite ! Maintenant pour clôturer cette journée pourrie, nous partons à la recherche du bureau d’immigration pour en savoir plus sur le renouvellement de notre visa touristique. En effet, celui-ci est valable pour un mois et nous arrivons au terme de cette période. Il nous faut demander un prolongement et cela ne se fait pas à la marina, et ce, malgré la présence des officiels de l’immigration. Ce serait bien trop facile. Après une heure à tourner en rond devant un vieux panneau « Immigration » sûrement oublié là depuis l’époque où les bureaux ont déménagé… Nous trouvons enfin le lieu dit ! Une dizaine de personnes attendent. Les bureaux fermant bientôt, on nous dit de revenir le lendemain matin.
Lendemain matin donc, nous y retournons pour finir par rencontrer une dame qui nous explique qu’il nous faut aller acheter des timbres fiscaux dans une des « Banco Metropolitano ». Nous nous rendons donc dans la première : échec ! Plus possible… Nous rejoignons donc la seconde. Une vingtaine de personnes attendent devant l’entrée de la banque. Nous faisons la queue en demandant comme il est d’usage à Cuba « el ultimo » et poirotons… Quand vient notre tour et que le portier nous fait rentrer dans la banque, nous découvrons que les gens qui nous précédaient ne sont toujours pas passés et qu’il faut refaire la même queue mais ce coup-ci à l’intérieur, dans de confortables fauteuils moelleux disposés autour de tables basses sous la clim’ mdrr. Bon… Enfin une demi-heure plus tard c’est à nous ! On se fait limite engueuler par la dame parce que nous nous présentons à deux au guichet alors qu’il ne faut qu’une personne ! Oups euh ok ! Achat de deux timbres pour 25 CUC par personne.
A la sortie, nous consultons notre montre et remarquons que ce n’est pas la peine de retourner à l’immigration puisque les bureaux sont fermés à présent ! On remet ça à lundi maintenant, aaah j’adoooore la paperasse…

L’après-midi, nous partons flâner dans la capitale et découvrir quelques uns des très nombreux monuments de la vieille ville classés au patrimoine mondial selon l’Unesco ! Nous errons dans les rues et dans les parcs, découvrant peu à peu la Havane et l’ambiance animée de ses quartiers. Il y a du monde partout et c’est avec plaisir que nous déambulons ici et là… Beaucoup de vieilles bâtisses tombent en ruines mais l’effort et là, et les échafaudages ne manquent pas pour leur redonner fières allures après une bonne restauration…

Quelques images maintenant !

Paseo de Marti

Catedral de San Cristobal de la Habana

Vielles bagnoles

Le capitole, copié mais plus grand que celui des américains !

Rassemblement de coco taxis : drôles de scooters à trois roues en forme de noix de coco !

Pharmacie et droguerie Taquechel stylée !

Dans une des rues de la Habana Vieja

Clin d’œil d’une école de Miramar

Edifice Bacardi

Palacio de los Capitanes Generales et … :)