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Des nouvelles toutes fraiches…

… En direct live du bateau ! Voici notre 8ème jour de mer et tout va très bien à bord.

Fait beau, chaud, la mer est cool mais le vent reste un peu timide.

Grande nouvelle : nous sommes à la moitié du chemin !

Bisous et merci à tous pour les messages reçus qui égaient nos journées un brin monotones :)

Traversée Canaries – Cap-Vert

5 jours et 5 heures de mer pas peu sympas je vous disais ! Aller je vous raconte… Rapidement car les récits de navigation sont parfois un peu longs à lire… Nous sommes donc partis mercredi matin de La Gomera pour une notre plus longue vadrouille océanique du moment ! 750 milles quand même nous séparent de Sal, cette petite île située au nord-est du Cap-Vert.

Départ ! Au revoir Gomera

Un grain, des dauphins et même des globi accompagnent nos premiers milles, ça y est c’est parti ! Cap au 206° youhou… Bilan de la première journée : moué bof, sentiment mitigé… Petite et courte houle croisée, vent faiblard pour commencer, des grains qui trempent, nuit méga fraiche froide, toute petite lune, pas de poissons, un peu de près et beaucoup de trois quarts arrière… On s’dit qu’tout ça, bah c’est surement du au fait qu’on est encore trop proche des Canaries mais que ça devrait bien se poser en s’éloignant hein ?

 

Le lendemain : cela se corse ! La houle grossit aïe… et toujours croisée crotte ! Côté vent, ça va. Il est heureusement bien présent et ne nous quittera plus du voyage… Ces 25 à 35 nœuds de nord-est nous permettent enfin de faire route voiles en ciseaux. Nous tenons les 6-7 nœuds malgré nos 3 ris GV et notre moitié de génois tangonné. Une coryphène mord à l’hameçon, super… Mais la question est maintenant de savoir qui va (réussir à) le vider et puis qui va  (réussir à) le cuisiner sans vomir son quatre-heures !? Faut dire que ça commence à rouler pas mal là ; la mer n’étant pas vraiment confortable hum… Toutes les manœuvres se font avec harnais capelé sur les lignes de vie. Le soleil ne s’est pas trop montré aujourd’hui, on est bon pour faire tourner le bouzin ! Les batteries commencent à bouder car le frigo, les feux de nav’ et surtout le pilote consomment… Mais il faut tout de même souligner l’excellent travail de ce dernier.

Début du troisième jour : déjà … milles parcourus. Coté mer, ça devient gros, méchant et vraiment désespérant. Les vagues sont de plus en plus hautes et certaines déferlent tout à côté de nous. Deux régimes de houle nous arrivent dessus, un plein cul et un autre un peu plus Est… Et celui là, il nous remue bien. Nos activités sont à présent réduites au minimum. Plus de pêche. Le vent est assez régulier malgré de grosses rafales… Yoda pionce beaucoup ; surement l’amarinage… Elle s’est aussi bouffer la descente en sautant au mauvais moment avec le roulis. Aïe raté ! Ah et JR commence enfin à dormir, pas longtemps certes mais il parvient à faire quelques petites siestes…

Surf !

Quatrième matin. Nouveau jour, nouvel espoir de voir la mer s’apaiser. Et non, au contraire, c’est pire et tout chaotique ! Le bateau roule sans arrêt, c’est costaud. Nous surfons, parfois un peu sur le travers, parfois joliment jusqu’à atteindre les 12 nœuds ! Le matou veut absolument aller s’balader devant et grimper dans le lazzy bag, ça va pas nan ! Fin de journée, les vagues nous passent par dessus et je manque de finir à la baille lors d’un coup de gîte. Tout est trempé et complètement salé… Quand une déferlante remplit le cockpit, là on s’dit que ça suffit. Nous nous réfugions à l’intérieur. De l’eau salée s’engouffre dans le carré par dessous la descente fermée et par le seul panneau de pont laissé en ventilation. On étouffe reclus dans le bateau. Le mal de mer m’emporte ainsi que Yoda, mais contrairement à moi, elle pète la forme dessuite après ! Dans la nuit, JR nous / se fait une mauvaise blague en déclarant soudainement, après un aller-retour cabine arrière, que la barre est bientôt cassée, qu’il va peut-être falloir barrer avec la barre de secours qu’on n’a jamais testée et puis avec cette mer dehors… Coup de stress ! Jean-Rémy plonge dans le foutoir de la cabine avant pour en retirer la barre franche. Oui, je n’vous ai pas dit, les deux placards de devant et tout se qu’ils contenaient se sont effondrés, y’a du bordel partouuuut ! Il est question de fuite d’huile… J’ai pas tout saisi. Mais bon un quart d’heure après, il me dit que finalement non y’a plus de problème !! Enfin, il n’y en a jamais eu haha… Ca remue toujours autant. Seuls réconforts à présents : le sommeil qui fait passer le temps plus vite et le fait de savoir qu’on arrive très bientôt yé !

Dire qu’on pensait naviguer à moitié à poil…

Dès le lendemain matin, nous apercevons les petites montagnes de Sal. Quel plaisir c’est de se voir arriver à destination. Un bonheur de se dire qu’on y est, que l’effet shaker c’est bientôt fini. Au niveau de la pointe nord, le vent accélère alors que nous croisons un pêcheur solitaire dans une petite barcasse. Un sympathique bonjour et il continue sa route. Bienvenue au Cabo Verde…

Merci Cyril pour la météo ! :)

Bien arrivés

Sur l’île de Sal après 5jours et 5heures de mer pas sympa… J’vous raconterai. Des bisous

Ténérife corsé !

Nous sommes partis à 11h30 de Gran Canaria sans un souffle de vent. Les lignes de traine sont déjà à l’eau, sait-on jamais…

Nous longeons la côte et nous apercevons de là le roque Nublo, sommet où nous étions il y a peu de temps… Un petit vent très léger nous permet ensuite de faire taire le moteur. L’île s’éloigne peu à peu derrière nous… Tiens ! Mais ça moutonne drôlement devant ! (Cool, on va pouvoir passer à la vitesse supérieure parce que là, on se traine un peu.) On décide de prendre un ris en prévision… Et ça le fait ! Un moment seulement… Car le souci, c’est que le vent monte encore progressivement. On en est à 20, 25… 30 nœuds ! Au portant, ça irait mais là nous sommes au près et ça devient, comment dire, un peu costaud. La mer a changé de visage ; elle est maintenant toute blanche et les embruns volent. Une mauvaise houle se lève et vient nous taper sur le travers. A la première vague sournoise, nos shorts et tee-shirts sont dégoulinants, on est tremp’. Le vent monte encore, là on rigole de moins en moins. Génois et grand-voile diminuent au fur et à mesure. J’essaie de nous convaincre que ça ne va pas durer, que nous devons être dans une de ces zones d’accélération du vent décrites par le bouquin… Et bien non, ça dure pff. Pourtant les prévisions ne donnaient pas plus de 15 nœuds, et ce Ténérife-trafic qui continue d’annoncer 2 à 3 sur la VHF rrr !

Selon bouquin, faut s’méfier…

Maintenant les vagues nous passent carrément par dessus, le bateau est lui aussi trempé. Aaah bonheur que cette capote ! Gilets et vestes de quart sur le dos, on ne s’amuse plus du tout. Bon aller bientôt la fin, plus que… Quatre heures comme ça, ah désespoir ! Bizarrement Yoda reste tranquille. Ca change, elle qui d’habitude ne peut s’empêcher de sortir quand il n’faut pas. On la trouve affalée de tout son long sur le plancher, la bête dort… Plus tard, une grosse et méchante vague nous fait spectaculairement giter, le pont est dans l’eau. Carrément flippant. Obligé d’abattre, on ne tient plus du tout le cap. On doit revoir notre point d’atterrissage. L’éolienne s’emballe, et lâche dans un sifflement inquiétant, exactement comme lorsque nous avions passé le cap Finisterre en 2010. Chiotte ! Elle hurle maintenant et on a vraiment l’impression qu’elle va nous exploser dessus dans les minutes qui suivent. Non, JR maitrise la chose et l’harnache fermement.

La côte est devant et le rodéo est enfin terminé. On n’a rien pêché ; évidemment les lignes volaient derrière nous. Il fait nuit noire lorsque nous arrivons au sud de la Montana Roja sur la côte est de l’île. Nous espérions trouver ici un mouillage abrité, bah c’est loupé. De plus, dans la zone, il paraît qu’il y aurait quatre bouées pour l’ancrage d’un cargo ravitaillant l’aéroport en carburant, un pipe-line ainsi qu’un cable sous marin… Nous on voit que dalle car des espèces de gros projecteurs éclairent la baie depuis la route. On entend juste les vagues se fracasser sur les rochers qui semblent bien proches. Par prudence, nous n’osons pas trop nous rapprocher et mouillons l’ancre un peu en retrait. Nous savons évidemment qu’après cette journée pourrie, bah la nuit le saura tout autant hum… Haha, bienvenue à Tenerife !