Après un dîner en amoureux dans un restaurant bien trop bourgeois où à peine entré vous regrettez déjà votre choix en apercevant les serveurs tous chics en uniforme et bien alignés au garde à vous devant la cuisine…
Après une virée en annexe sous un ciel des plus orageux dans une humidité poisseuse avec un moteur à demi-fiable…
Après une séance de cinéma à laquelle nous avons failli arriver en retard même avec plus d’une demi-heure d’avance sur l’heure prévue…
Après avoir tenter de nettoyer (ou de se battre contre) un pare-battage tout collant avec des produits tous plus vieux les uns que les autres sans les avoir identifiés avant de les utiliser…
Nous retournons vers la mer !
Début d’aprem et il faut tout ranger (ou presque, et arrête de râler ), sortir ce qui est nécessaire, se préparer, amarrer l’annexe, démarrer le moteur, récupérer les lassos des poteaux… Nous voilà partis !
Le vent est aussi présent ; il souffle bien avec ses 15-20 noeuds et ça fait plaisir.
Rangement des pare-battages, hisser la grand voile, sortir un peu de génois et Renaissance file sur l’eau à une vitesse moyenne de 6 noeuds. La mer est légèrement formée mouillant le pont du voilier à chaque grosse vague (est-elle est bonne !? ). Le bateau est à la gîte et le soleil brille dans un ciel tout uniforme. Bref, on avance dans des conditions des plus agréables !!

Mercredi en fin d’après-midi, nous sommes donc partis en direction de la grande bleue. Une sortie banale mais qui marque le début d’une navigation rien que tous les deux !
Sortie de la place de port : pas de souci, et ravitaillement : no problème… A nous la mer !
Euh… Je rectifie : à nous tous la mer ! En effet, je crois bien que c’est la première fois que nous avons vu autant de monde sur l’eau. Voiliers, moteurs, bateaux de pêche, jet-skis… Ca naviguait dans tous les sens tout en squattant l’entrée du port donc nous avons pris le large. Et quelques heures plus tard, la plupart des bateaux étaient déjà rentrés.
Le vent que nous attendions ne s’est pas levé comme nous l’espérions mais qu’importe ! Nous étions bien et tranquilles. Au fur et à mesure que le soleil s’abaissait au dessus de la mer, le vent s’affaiblissait petit à petit ; si bien que nous nous sommes carrément retrouvés à faire du sur place !
Nan, j’exagère beaucoup, on avançait, bah oui, un peu, un petit peu… à 1,5 noeuds en moyenne mdrr Nous avons alors établit un contrat qui était simple : en dessus d’1,3 noeuds, on démarrerait le moteur… Le vent a voulu plusieurs fois testé notre engagement mais non, en fait, nous n’avions pas besoin de lancer la machinerie.
Pas pressés nous étions et sans buts nous allions…
Profitant de la tranquillité et du silence ambiants, nous avons pu essayer la sono du bateau (un brin contradictoire peut-être ? )
Dernière épreuve : rentrer au port. Résultat : sans encombres ! :)
Cyril et Amélie sont repartis samedi. Nous retrouvons notre petit quotidien et il faut reprendre les travaux ! Les « vacances » dignes de ce nom sont terminées avec la fin des escapades en mer. Une courte semaine caractérisée par des navigations, des ports, du soleil, la découverte de paysages et de sentiers inconnus…
Maintenant au boulot, il faut s’y remettre et ce n’est pas chose aisée.
Hier, nous avons trié toute la paperasse qui se trouvait à bord du bateau. Les deux tiers sont partis à la poubelle et nous avons pu remonter un peu dans l’histoire du voilier… Bon tout était en anglais et nous, bah, dans ce domaine, nous ne sommes pas très doués. Auparavant, Renaissance aurait donc connu deux autres propriétaires, deux noms « Lion’s Tale » et « Sam III », et également deux nationalités américaine et anglaise. Et et… nous avons retrouvé la notice du Lectrasan !! Victoire ! Oui mais en fait ça ne résolue pas vraiment le problème. En effet, cette foutue boite ne marche toujours pas…
Aujourd’hui, Jean-Rémy a fait une liste des choses à faire sur le voilier.
(A noter : serait-ce un semblant d’organisation ? )
– Consolider les pieds de chandeliers qui ont pris du jeu
– Faire l’encadrement intérieur des hublots
– Boucher les trous de la salle de bain
– Arranger les câbles au niveau du mât
– Vider, ranger, trier les placards de la coursive. Les terminer et faire les portes
– S’occuper des étagères, penderies..
– Terminer la cuisine en plaçant les baguettes d’alu
– Arranger le tableau électrique
– Travailler la cabine arrière (enceinte, éolienne, bossoir, câble…)
Bien. Mais le hic, c’est que la liste énoncée est fortement incomplète. Je citerai entre autres : terminer le plafond, réparer chariot de génois cassé, vernis et peinture, ponçage extérieur et marquer le nom du bateau, ponçage des portes de placards cuisine, cabine, système ventilant le petit frigo, organiser le coffre et puis le truc le plus galère : retirer tous les joins défectueux du pont et en refaire des propres…
Mais faire des listes et trier…
Est-ce vraiment bosser mdrr ?
(J’arrête de parler, je dois aller travailler sinon je vais me faire zigouiller….. :) ..;)
Réveil à 7 heures… Aujourd’hui, mercredi, on rentre.
Nous sommes partis à 8h30 de Bandol pour rejoindre Port Camargue ; 80 miles à faire en tout…
Pas de vent mais le soleil cognait déjà. Pcht pcht faisait la crème solaire. Nous avons continué au moteur jusqu’à l’île de Riou puis les voiles ont été sorties. Renaissance faisait son bout de chemin par 9 noeuds de vent qui se sont ensuite progressivement amplifiés.
Adieu découverte de la côte, retour au bercail ! (D’ailleurs, ça me fait très bizarre de dire qu »on rentre à la maison » alors que la maison, c’est le voilier et qu’on y est déjà mdrr…)
Bronzer, grignoter, barrer, somnoler, déjeuner des restes de pizzas, observer Jean-Rémy avec son fil de pêche tout naze, fuir du cockpit à cause des odeurs du gasoil pendant le réapprovisionnement du moteur, tiens un chat est passé par là, regrignoter, resomnoler, maudire le soleil, entendre Cyril et Jean-Rémy imiter les dauphins pour les attirer puis jouer aux américains, pchiter pchiter, se vêtir comme si j’allais au champ, pseudo-dodo dans la cabine, rebarrer, regarder les vagues et la houle, prendre des photos, dîner, regarder le soleil se coucher sur la mer nuageuse et d’un bleu très pâle, grelotter, slalomer parmi le nombre impressionnant de casiers clandestins, barrer de nuit, tenter désespérément de comprendre l’approche du port de nuit, ne plus se rappeler déjà de Port Camargue de jour, essayer de visualiser des bouées non éclairées, se tenir prête…
Il est 23 heures et nous venons d’arriver au port, fatigués et trempés par l’humidité tombante…
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