Après avoir passé notre dernière nuit à Camarinas ; cette fois-ci au mouillage à l’est dans la ria, nous avons pris la direction de la Corogne.
Il est 8h30 quand nous relevons l’ancre, tous deux surpris par la douceur de la température ambiante. Le soleil s’est levé difficilement ce matin et est à présent entièrement voilé. Le vent, quant à lui, n’a pas encore tourné et reste toujours de nord-est…
Renaissance, suivi de la SNSM espagnole qui sort quotidiennement ici, s’éloigne peu à peu de notre refuge de ces derniers jours. Au revoir Camarinas, on t’aura vu sous toutes les coutures je crois ; en long, en large et en travers ! Ah amusant, lorsqu’on cherche des infos sur toi, on tombe inévitablement sur plusieurs articles de blogs de voileux intitulés « Bloqué au port de Camarinas en attendant que le vent tombe/tourne… » :)
Une fois en mer, la houle s’avère être tout à fait et puis on est au sec ! Pas de brume, pas de pluie, peu de vent, le moteur ronronne…
Quelques milles plus loin, voilà le Cap Vilano qui fait son apparition. Son phare aurait apparemment été construit après un des nombreux naufrages de la côte qui aurait fait des centaines de victimes. Sympa le coin hein ? A ses côtés, on peut apercevoir les impressionnants champs d’éoliennes installés dans toute cette région continuellement balayée par les vents.
Une fois que le Cap fut dépassé, horreur la houle s’est mise à grossir, à grossir jusqu’à atteindre bien trois mètres de hauteur ! En plus de ça, elle est également devenue toute hachée comme à chaque approche de caps. Le vent s’est aussi amplifié jusqu’à force 4 à 5 et bien sur en pleine poire sinon ce s’rait pas drôle !
Connaissez-vous les embruns ? Ce sont ces paquets de mer qui vous sautent dessus à cause de la conjonction vent + vagues et qui vous trempent sournoisement.
Pour imager un peu tout ça, c’est juste comme s’il pleuvait horizontalement lol. Mais là, vu que Renaissance en a fracassé de la bonne vague, on a eu le droit à la totale : la pluie horizontale et sceaux d’eau de mer en pleine tronche. Bref, deux minutes après, nous étions trempés, bien salés et assez refroidis.
On n’a toujours pas de capote de roof, alors c’est un peu la cata à chaque fois qu’on rencontre houle + vent de face…
Moral un peu en berne, nous avons continué vers l’île de … La mer ne s’est pas calmée mais pas du tout, au contraire ! Le pire fut au niveau de la ria de Corme et de Laxe. Remuée dans tous les sens, je n’avais qu’une envie, c’était de gerber ! Mais Jean-Rémy ne s’est pas attardé sur mes nausées (pas empathique pour deux sous le type :) et s’est entêté à remonter envers et contre tout : vent, houle et courant ! Oui 1,5 nœuds contre nous en plus, c’était pas négligeable quoi… Je suis donc allée me poser avant de dégobiller partout laissant le m’sieur gérer. Puis, enfin, tout s’est apaisé. Sacrée région ! Faut vraiment aimer l’effet « machine à laver » lors des nav’…
Donc 50 milles après, nous voici à la Corogne. On a le choix : mouillage devant le port, nouvelle marina, vieille marina. Le mouillage, on renonce. Les fonds sont décrits comme super encombrés, au minimum l’ancre touchera le sol à 15 mètres de fond, et puis il est déjà 17h et faut qu’on chope un ship’ alors que l’annexe n’est pas encore gonflée et tout et tout… Nouvelle/ancienne marina ? Allé la prem’s… Voilà donc Renaissance tout fatigué amarré au ponton carburant de la nouvelle marina et servi par un guss francospagnol tout gentil. Quelle chaleur ! On s’est pelé en mer et voilà 30°C qui nous assomment ! On grimpe tout les deux au bureau pour les papiers mais Jean-Rémy est appelé pour bouger le bateau car un gros voilier arrive au niveau du carburant.
Je finalise donc la procédure habituelle pour avoir une place dans le port pendant que le capitaine amarrera tout seul et comme un chef Renaissance à la place désignée. On ne remerciera pas le gros pochtron frenchy juste à côté qui observait tout mais qui n’a pas eu l’idée de bouger pour aider…
Voilà donc la Corogne. C’est plutôt laid et tout étriqué. Beaucoup d’accessoire et peu d’essentiel. Nous avons du faire six ship’ bien éparpillés aux quatre coins de la ville pour trouver un guide de la côte cantabrique. Ils ne vendaient que des guides de la méditerranée. Mais ils en n’ont pas marre de ne penser qu’à ceux qui descendent au sud… Déjà qu’eux, ils ont le vent et le privilège de lire les guides Imray dans le bon sens ! Oui, nous on s’tape toujours le bouquin en devant commencer par la fin :) Bon courses faites, il est temps de rentrer. L’atmosphère est très lourde, il pleut par passades et le bateau est resté ouvert hum…
La Corogne, port niquel, accueil souriant et super agréable, marina toute propre, toute chic, toute bourge et ce sera pour nous tout de même dix euros de plus par nuit qu’à Camarinas ; soit 28 euros la nuit. Bizarre par contre de voir que plus des deux tiers des places du port sont vides. Idem à l’ancienne marina…
Bon sinon, à part le p’tit déjeuner, on n’a rien avalé de toute la journée alors il est grand temps d’aller manger. Ce soir, c’est carottes, patates et steack hachés. Et zut’, la poêle n’est pas lavée… :)
Trop bien ton article, je vous imagine sans problème trempés comme pas possible et transis de froid, le ventre vide, et fatigués…..et en plus, avec toute cette eau, la poêle n’est pas
lavée?????j’y crois pas!!!!!
Bisous à vous 2