Passage du Cap Finisterre

Nous pensions avoir retrouver le soleil avec l’Espagne mais malheureusement, ce n’est pas vraiment le cas. Nous n’avons eu qu’une seule journée entière de soleil depuis une dizaine de jours !
Hier, temps couvert. Aujourd’hui, pire.

On a vraiment longtemps hésité à franchir le Cap Finisterre aujourd’hui ou demain. Nous avions le choix entre « pluie, peu de houle et gros vent qui s’amplifie au fur et à mesure de la journée » et « pluie, grosse houle avec des restes de vent incertains » donc finalement on s’est lancé ce matin de bonne heure !

 Côte déchiquetée avec très peu d’abris, conditions climatiques hard qui varient rapidement, la pointe nord-ouest de la péninsule ibérique est devant nous ! Et ce fameux cap n’a pas manqué d’honorer sa réputation. En effet, nous avons eu grosse mer et gros vent durant les 40 milles de navigation. Renaissance a bien marché à plus de 8 noeuds avec deux ris dans la grand voile et le génois uniquement en place en début de nav’. Jusqu’au cap, pas de soucy. Après, tout s’est renforcé ; c’était très impressionnant, sans compter la pluie et la brume toujours présentes. Le pire est venu après avoir passé le Cap Torinana, cette presqu’île désolée.

Nous avons croisé deux bateaux de pêche ainsi que la SNSM espagnole (vedette de sauvetage) qui patrouillait le long de cette Costa Del Morte…Nous sommes arrivés sur les coups de 15h30 à Camarinas après avoir essuyé des rafales d’au moins 50 noeuds de vent. Le voilier a très bien tenu le choc, nous aussi, et il n’y a que l’éolienne qui s’est mise à hurler anormalement mdrr !

Arrivés devant la ville, nous renonçons à aller au mouillage sur ancre car trop de vent. Direction le ponton où tous les voisins viennent nous aider à amarrer Renaissance, merci à eux car on était lessivé de cette traversée et puis toujours ce vent qui ne s’arrangeait pas… !

Là maintenant, ça souffle toujours autant dehors. Peut-être même encore plus. Un plus petit voilier est arrivé lui aussi mais avec le mât cassé en deux. Arf.

Voilà les nouvelles !

Tout va bien, nous sommes heureux d’être ici et le Cap est derrière nous hourra ! Une bonne chose de faite au moins ! Ce fut une bonne expérience pour nous deux et après des conditions pareilles, on apprécie d’autant plus l’arrivée au port.

Hum…?    :)

Moins réjouissant, les prévisions météo pour les quatre jours prochains ne sont vraiment pas top et il est possible que, si le vent se maintient, nous soyons contraints à rester à Camarinas en attendant que ça se calme. On verra bien…

 

Mouillage Punta Aguieira, ria de Muros

Bon bé, ce n’est pas encore aujourd’hui qu’il va faire beau !

Nous abandonnons la ria d’Aldan ce matin pour un mouillage dans la ria de Muros à une trentaine de milles plus loin. Le temps est maussade et tout gris. Nous alternerons voiles et moteur tout le long de la traversée… Lorsque le voilier est rentré dans la ria, le soleil est enfin apparu et nous avons pu en profiter quinze minutes chrono !

Direction la marina de Portosin pour faire encore un plein de gasoil… Depuis le sud du Portugal, le budget carburant explose littéralement. Faut dire que nous ne pouvons pas choisir nos jours de nav’ faute de temps, donc avec ou sans vent on avance.

J’ai commencé à faire les comptes et ce n’est pas brillant brillant. Je ferai un petit bilan de ces deux mois de vacances en voilier une fois l’aventure terminée. Mais bon pour le moment, je prévois juste que nous serons tous les deux fauchés en arrivant en France mdrr ! Hum… Et en plus, nous serons également SDF pour quelques mois (cause travaux coque)… Ha ha ça promet ce retour ! :)

Bon Portosin, ça a l’air plutôt sympa comme petit port d’escale. Mais une fois le plein fait, nous repartons pour un ou deux milles afin de jeter l’ancre un peu plus à l’écart de la civilisation. Nous arrivons au niveau d’un renfoncement derrière la Punta Aguieira. L’ancre est jetée devant une grande plage de sable doré par 5-6 mètres de profondeur. Niquel ! Renaissance peut se reposer… 

Le vent de sud souffle toujours et sera normalement présent les jours prochains. Passage du Cap Finisterre demain ou après-demain ?

(Vivement que ce soit fait !)

Mouillage ria d’Aldan, on aime !

La nuit a été calme sur le petit ponton extérieur de Viana do Castello. Malheureusement au petit matin, une brume épaisse nous a très vite entourés. On n’y voyait vraiment plus rien aux alentours, pas même les deux bouées vertes pas très loin de nous. Partons ou partons pas ? Nous avons bien essayé d’attendre que cela se dissipe un peu mais sans grand succès… Les anglais d’hier ont largué les amarres et nous avons fait de même en croisant les doigts pour que la sortie du chenal se passe bien. Plus d’une dizaine de bouées balisent ce dernier et elles furent difficiles à voir.

Les dragueurs de coquillages :)

Ca y’est ; nous sommes en mer ! La brume disparait peu à peu pour laisser place à un grand soleil radieux ! Mais c’est qu’il commence à faire chaud en plus. On tombe vestes de quart et quelques couches de vêtements… Pas de vent, nous faisons route au moteur. Avec joie, nous dépassons La Guardia qui signe la fin de notre périple au Portugal. On s’empresse alors de changer de pavillon de courtoisie ; et oui, Renaissance est à présent en Galice…

Nous devions atterrir au niveau de Baiona mais finalement, nous avons continué un peu notre route car il faisait super beau et que nous avions du chemin à rattraper.

Après avoir passé les jolies Iles Cies (parc naturel et réserves d’oiseaux, mouillage réglementé ?), Renaissance s’est engouffré dans la grande ria de Pontevedra en prenant la direction de celle d’Aldan. En forme de « V », elle est grandiose et nous offre l’abri parfait contre le vent actuellement de sud. Nous choisissons de jeter l’ancre devant une plage tout près du petit village. Nous savourons le décor, les jolies plages un peu partout, les rivages rocheux, le beaucoup d’arbres et de verdures, le pas de grosses constructions hideuses… 

Les Iles Cies…

Exit le littoral monotone et rectiligne portugais, nous retouvons la caillasse et la nature ! Nous sommes heureux d’être en Espagne et c’est vrai que la Galice est une très jolie région qui mérite que l’on s’y attarde. Les rias sont profondes et offrent une multitude de mouillages. On apprécie le fait de pouvoir trouver un abri à proximité par tous vents.

Nous regrettons de ne pouvoir y passer plus de temps mais on se rattrapera l’été prochain ! :)

Première rencontre avec les Viveros de Galice, parcs à moules sur radeaux ! Ils sont très nombreux dans le coin mais nous pouvons naviguer entre…

Viana do Castelo, perdu dans la brume

Pff, levé 8 heures. Objectif de la journée : faire le plein de carburant à la pompe du port de plaisance de Leixoes (pas le choix, réservoir à sec) qui ouvre à 9 heures puis tailler la route pour Baiona afin de quitter le Portugal ! Mince, on réalise qu’avec le décalage horaire, il nous faut poiroter en fait jusqu’à 10h ; les portugais ayant une heure de moins…

C’est l’heure, Renaissance quitte son mouillage en remontant une ancre plus que crade et se dirige vers le petit port. Où est cette satanée pompe ? Un guss nerveux nous interpelle. Non, nous ne voulons pas de place dans ton port, mais seulement du gasoil ! Demi-tour, il nous faut aller au mini ponton d’accueil. Avec le fort courant et Renaissance qui refuse de tourner et qui se fait embarquer par le vent, nous arrivons sur le ponton après avoir failli engloutir un voilier français… Bonjour, où est cette fichue pompe ? Pas de pompe, que à marrée haute et après 13h donc pas possible maintenant, que jerrican et il faut marcher jusqu’à une station service dans la ville. Merdeuh ! Le nerveux a tout de même la gentillesse de nous filer une brouette pour y mettre les deux jerricans de 25L et nous promet que ce n’est pas loin. Nous voilà donc partis, râlant et poussant une brouette dans cette ville à la recherche de la fameuse station service… Tu parles que c’est pas loin ! Nous avons fait plusieurs km pour y arriver et pour revenir au bateau avec les bidons. On a chaud, nous avons toujours sur le dos double pantalons, multi-couches et vestes de quart ! Ayé, vite faut faire le plein, vite on se barre d’ici ! Non, c’était sans compter la douane portugaise qui décide de grimper à bord avec nous. Ils sont deux, la madame nous pose les questions et le bonhomme farfouille à droite et à gauche ! Aucuns soucis avec eux sauf qu’il nous font perdre notre temps. Enfin ils s’en vont, enfin nous faisons le plein et enfin nous partons ! Il est 11h30…

Le vent prévu est bien là. Il souffle de sud et nous permet de marcher à la voile ; tiens, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu ce plaisir ! Malheureusement, la pluie est également présente et tombera durant toute la navigation. La houle est plutôt mauvaise car la mer est complètement hachée, les grosses vagues restent de nord-ouest et des petites nous poussent au cul. Nav’ toujours pourrie mais petit réconfort, au moins Renaissance file bien sous voiles.

Attention casier devant !! On vire brusquement de bord, la bôme n’apprécie guère, empannage et plus d’écoute de grand-voile ! La manille a pété sec et maintenant la bôme se balade brusquement d’un bord à l’autre. Jean-Rémy affale la voile, la rattrape et la coince du mieux qu’il peut avec cette houle indélicate. Ouf, personne n’est à l’eau et on ne se l’est pas pris sur la tête, le pire est  évité.

Le vent tombant mais la houle non, c’est entièrement trempés que nous prenons la décision de nous dérouter sur Viana Do Castelo 30-35 milles après Leixoes. Nous éviterons ainsi une arrivée de nuit sur Baiona.

Nous pénétrons dans le chenal avec un voilier anglais et nous arrivons à hauteur du port de plaisance. Malheureusement, l’accès à ce dernier est fermé par une passerelle tournante. Renaissance s’amarre solidement au petit ponton d’attente devant le port mais toujours dans le chenal. Un bonhomme super gentil un brin arraché viendra à nous pour nous expliquer que le port n’ouvre que le matin et que donc nous passerons la nuit ici. Pas de problème, et puis il y a l’eau et l’électricité. Nous partons faire la paperasse au bureau de la marina et nous payons 20 euros pour la nuit.

Retour au bateau, on peut se poser ! On mange, on allume le chauffage (oui ça caille), on met tout à sécher (le parquet fait pataugeoire aussi…) et on se regarde un film. Dehors il pleut toujours.

Le voilier français que nous avons entrevu à Leixoes nous rejoint sur le ponton. Deux jeunes sont à bord et, partis de Marseille, ils remontent comme nous vers la France.
Super ! On se sent un peu moins seuls dans notre périple ! Sauf qu’eux, ils auront en plus le Golfe de Gascogne à traverser pour rejoindre la Bretagne, bon courage.
Malheureusement, c’est une rencontre qui fut très furtive… Mais peut-être nous reverrons-nous à Baiona ! Voilier Interlune, c’est par là !

Bon demain, plus de pluie mais plus de vent non plus ! Arriverons-nous enfin en Espagne ?

La remontée est longue…