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Murphy, barre-toi de là !

Dans la rubrique galères…

Partis de Tyrell Bay, nous sommes arrivés en tout début d’après-midi à Hillsborough, la capitale de Carriacou afin de faire nos formalités de sortie de l’état de Grenade.

Deux heures après et nous sommes toujours dans le bureau de l’immigration en train d’attendre que les trois vieux capitaines anglais déjà là veuillent bien accélérer la cadence et finir de remplir leur paperasse… Enfin ! Après un rapide avitaillement, nous levons l’ancre en vitesse pour rejoindre Petite Martinique à quelques milles de là.

Arrivés sur place, nous décidons de commencer par faire le plein d’eau et de gasoil au ponton B&C Fuels qui pratiquerait soi-disant les meilleurs prix des Grenadines… Accostage mouvementé ! Une espèce de ressac pourri malmène le bateau et ses amarres. Les coups de rappel sont violents et les chandeliers menacent de frotter sur le haut ponton malgré nos parre-battages. Sans compter le vent et ses rafales qui n’arrêtent pas… On se grouille de faire de l’eau car nos réservoirs sont à sec et nous décampons illico de là avant de tout péter… Tant pis pour le gasoil, et puis pas grave finalement puisqu’on en n’a pas bouffé énormément depuis Tobago. Stress quand JR s’est éloigné pour aller payer ! Je reste alors seule sur le bateau et là je me dis que j’suis vraiment dans la merde si l’amarre de devant ne résiste pas aux à-coups…

Ensuite tentative de mouillage devant Petite Martinique avec le soleil qui descend rapidement sur l’horizon. Echec n°1, pas accroché. Essai n°2, idem pas accroché sur fond de vase dégueu… Je suis en train de remonter l’ancre quand le guindeau choisit ce moment là pour nous lâcher aaah désespoir !

JR remonte alors le mouillage à la main tandis que j’essais d’écarter le bateau de cette bouée de corps-mort qui aimerait bien passer sous la coque. J’ai l’impression que ça dure une plombe…

Enfin, l’ancre est pratiquement remontée. Je commence à prendre la direction de Petit-Saint-Vincent juste en face pour mouiller devant sa grande plage de sable sans surprise… JR s’occupe de bidouilller le guindeau à l’avant quand soudain je l’entends hurler d’arrêter ! Hein quoi !!? Je coupe en vitesse le moteur.

Un morceau de filet de pêche est accroché sur l’ancre et file plus en arrière… C’te poisse !

On finit par réussir à remonter le machin en nylon plombé à bord et nous arrivons enfin devant PSV. Mouillage cette fois-ci sans problème et de bonne tenue… Une fois suffira. Ouf !

Mouillage de Petit-Saint-Vincent au petit matin…

Virée à la campagne

Retour à Tyrell Bay la planque pour visiter un peu celle qu’on appelle « l’île entourée de récifs ». Nous partons flâner sur les chemins qui mènent à la pointe sud-ouest de Carriacou. De là-haut, nous avons un chouett’ panorama sur  Mushroom et sur Saline Island. Nous croisons peu de monde en route hormis un mini-bus qui n’a bien sur pas manqué de jouer de son klaxon !

Le mouillage de Tyrell Bay

Le lendemain, nous avons pris la route de la capitale afin d’atteindre L’Esterre Bay et de monter jusqu’à Cistern Point. Là-haut, d’immenses maisons-chateaux se construisent cachées dans la végétation. Le contraste est fort avec les petites baraques situées en contre-bas, parfois faites de bric et broc…

L’intérieur de l’île est vallonné et bien vert. Petits pâturages disséminés, l’ambiance est calme et plutôt champêtre.

Avec étonnement, nous retrouvons ici les figuiers de barbaries et les cactus. La végétation est là mais bambous, lianes, monsteras et autres grimpantes qui nous plaisaient tant ont disparus du décor… Cela nous semble un peu moins tropical.

Demain, nous partons pour Petite Martinique, dernière Grenadine qui dépend de Grenade. Nous ferons d’abord un stop à Hillsborough afin de faire nos formalités de sortie du pays. Et « illégalement », nous comptons aller après à Petit Saint Vincent sans faire la paperasse réglementaire avant de rejoindre Union lundi… Paraitrait que ça se fait !

Mais d’abord, il faut faire le plein de rhum puisque c’est à Carriacou qu’on trouve l’alcool le moins cher, un passé de contrebandiers apparemment… :)

Un mot technique !

Notre sondeur va beaucoup mieux. Pour la petite histoire, Renaissance est équipé d’un sondeur Raymarine ST60 qui a toujours très bien fonctionné sauf depuis peu. Une fois sur deux, il se mettait à clignoter, à décrocher en affichant des profondeurs inexactes. Et le coup d’après, et étonnamment pour les arrivées, nickel ! Stress car on se demandait toujours s’il allait bien vouloir faire son boulot à temps. Bizarre… On pensait d’abord que peut-être la nature des fonds le perturbait… Mais non. Et puis que le régime du moteur jouait. Mais non. En fait, il s’agissait tout simplement d’un défaut d’alimentation. Lorsque le pilote auto était enclenché, pas assez de jus donc sondeur qui décrochait ! Et sans pilote auto, le sondeur remarchait… On comprend mieux du coup pourquoi on le récupérait in extrémis en voulant mouiller ! Une fois le problème identifié, JR a fait chépakoi et tout remarche maintenant comme il faut…

Problème n°2 est un peu plus embêtant. Une pièce de notre guideau est pétée ! Un truc qui retient l’ensemble de la poupée… Du coup, il faut le resserrer de temps à autre afin qu’il ne nous lâche pas en pleine remontée de l’ancre comme cela nous est déjà arrivé. Apparemment, la pièce Lewmar n’est commandable qu’aux USA… A voir !

Paradise Beach

Une petite frange de sable

Aujourd’hui, nous partons découvrir Sandy Island qui est maintenant devenue une réserve maritime protégée. Des corps-morts sont disponibles pour 25 $EC la nuit et le mouillage sur ancre n’est plus autorisé, quoique toléré si toutes les bouées sont prises.

Union juste derrière…

Cette minuscule île est une jolie langue de sable blanc entourée de récifs. Récemment, elle a été ravagée par plusieurs cyclones qui lui ont arraché tous ses cocotiers et qui ont également détruit le corail avoisinant. Les locaux ont alors replanter des arbres, et la nature reprend vie peu à peu.

Petite plage de sable fin…

Le mouillage est calme et joli comme tout. Nous remarquons qu’il y a ici beaucoup de français en bateaux de loc’ et de canadiens.

L’eau très claire est de nouveau poissonneuse. Nous passons avec joie quelques heures dans l’eau à épier la vie sous-marine qui nous rappelle celle de Tobago… Bourses, gros perroquets, orphies et chirurgiens en nombre, gorettes… Cool !

En soirée, le temps se gâte et nous nous prenons deux supers gros grains bien chargés de pluie.

Dommage que notre récupérateur d’eau ne soit pas efficace ! De forme trapézoïdale, notre bâche percée d’un passe-coque s’installe en biais sur les filières à l’avant du bateau. Malheureusement, notre toile de récup’ est trop légère et se soulève à chaque rafale dès que le bateau n’est pas pilpoil dans l’axe du vent. Prochainement, nous allons donc surement confectionner la même chose avec de la bâche PVC bien lourde… Reste à la trouver le matos ! Peut-être à Béquia maintenant ?

Sous une bonne étoile

Carriacou est la plus au sud et la plus grande île des Grenadines, cet archipel si convoité qui ne compte pas moins de 32 îles. Courtes navigations, vents réguliers, eaux cristallines, plages de sable blanc et cocotiers en pagaille en ont fait un véritable paradis de la plaisance… Difficile donc de trouver un coin pénard !

Sur les conseils des copains, nous partons mouiller sur Saline Island. Faut voir l’endroit ! Nous découvrons là une petite crique peu profonde sur une île inhabitée protégée par une grande barrière de corail. Mais ce mouillage ne se révèle être pas si facile avec 25 nœuds de vent, un fort courant dans le chenal, la présence d’un bateau de pêche, le manque de profondeur dans la baie et notre sondeur qui bug ! Bref, nous mouillons un peu en retrait par 10m d’eau. Les pêcheurs partis, nous sommes en train de savourer le calme et la beauté de l’endroit quand devinez pas qui qui s’pointent ? Les Glénans ! Arf ! :)

Joli coin et eau couleur Canard VC

Heureusement, ils repartent rapidement après un plouf collectif.

Nous décidons de remouiller un peu plus à l’intérieur de la baie afin de ne pas subir les renverses de courant. 3m de bleu turquoise sous la quille et une deuxième ancre en place, vérification sous l’eau, tout semble ok !

Nous partons vagabonder sur cette petite île dépeuplée. Mais très vite, nous nous rendons compte qu’elle n’est pas si déserte que ça et que ses habitants sont très affamés ! Moustiques et nos-nos (méchants moucherons tropicaux suceurs de sang dont les piqures grattent encore des semaines après) s’en donnent à cœur joie et nous bouffent de toute part ! (Quelle idée d’être aller marcher en maillots de bain…) Fin de la balade ! Nous voilà, tous les deux en train de cavaler vers la plage, sautant par dessus les épineux, en tentant de se souvenir du chemin parmi les broussailles… :)

Classe, non ?

Saline et mangroves, paradis des vampires !

Histoire d’apaiser toutes nos piqures, nous sautons à l’eau pour une baignade rafraichissante. Mouai, un peu déçus par les fonds…

Il aurait peut-être fallu aller sur la barrière de corail de l’autre côté mais le fort courant nous en a dissuadés. Première fois que je me sens en difficulté dans l’eau, à m’épuiser en nageant de toutes mes forces, en ne parvenant qu’à faire du surplace…

Où est passé notre antifouling ? >

Oh, une serpentine !

Péripétie et coup de stress nocturnes ! Vers 22 heures, le vent a tourné au nord-est nous poussant plus à l’intérieur de la baie. Le GPS, que nous avions allumé en précaution, confirme que nous sommes en train de nous rapprocher de la plage et donc que notre ancre arrière n’a pas tenu… Coup d’œil au sondeur : 0,3m ! Oula, il est grand temps de quitter l’endroit, le safran ne doit pas être loin de toucher… Et puis, il reste encore une heure avant la marée basse. Pour couronner le tout, un gros grain arrive, il pleut et les rafales se font de plus en plus violentes. En catastrophe, nous remontons nos ancres et prenons le chenal dans la nuit noire. Cap sur Tyrell Bay !

Heureusement que nous avions senti le truc avant, et que le bateau était donc rangé et prêt à partir…

Arrivés à Tyrell Bay, nous redoublons de prudence. La zone est envahie de casiers/filets/bouées que je parviens difficilement à distinguer grâce au projecteur. Nous trouvons une zone libre entre les autres bateaux et balançons l’ancre. Ouf !

La pression peut maintenant retomber…

Et, le lendemain au réveil, nous remarquerons que nous ne sommes vraiment pas loin d’une bouée entourée de filin. 10m bâbord peut-être hum…