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Jolie Caleta Francès

Le lendemain au réveil, j’ai hyper hâte de sortir dans le cockpit pour découvrir le décor qui nous entoure. La baie est large, coupée en deux par un banc de corail et possède quelques jolies plages. La couleur de l’eau est encore sublime…
Nous attrapons palmes, masques et tubas et sautons dans la barquette pour visiter tout ça. Direction la pointe sud de la baie où un ou deux bateaux de plongée profitent de la zone. Sous l’eau, nous découvrons une vie sous-marine particulièrement riche ainsi que plusieurs travées de coraux… Le fond plonge rapidement, si bien que nous regagnons les faibles profondeurs en poursuivant de gros poissons inconnus au bataillon.
Nous suivons ensuite le littoral en longeant le corail surmonté d’une dense végétation. De nombreux oiseaux volent au dessus de nous. Certains nous intriguent car ils ressemblent à des rapaces. En nous approchant, nous observons qu’il s’agit peut-être de gros vautours, oui ce sont des urubus à tête rouge !

Côté falaises de corail

Coté plage du sud

L’après-midi suivant, nous débarquons à terre nous dégourdir les orteils. Des sentiers de randonnées ont été aménagés. Celui qui longe la plage serpente au milieu des palmiers verdoyants et nous offre quelques points de vue remarquables sur la baie… Celui qui part vers l’est nous entraîne dans une dense forêt assez sombre pour l’heure. Partout, les oiseaux gassouillent. Ici, les arbres ont vraiment du mérite à pousser sur ce sol corallien… Leurs racines s’étendent à l’horizontale ne pouvant pénétrer dans une quelconque terre.
Le soleil diminuant de plus en plus, nous sommes contraints de rebrousser chemin. Pas que nous ayons peur de l’obscurité en forêt, mais plutôt parce que les moustiques se font de plus en plus voraces ! Une dizaine de piqûres me démangent vivement, j’ai envie de rentrer en courant ! Nous regagnons la plage, puis le bateau à l’heure où il vaut mieux s’éloigner de la terre et l’abandonnée aux gloutons.

De retour à bord, deux aigrettes nous font le spectacle. Elles tournent et retournent autour de nous en s’approchant de plus en plus. Fatiguée peut-être, elles se poseront en haut du pataras pour un bon moment, faisant de notre tigresse une excitée de première ! On se marre en observant Yoda qui ne cesse de leur brailler après ! Tentatives multiples pour aller les déloger, essais pour grimper au mât, en passant par les drisses… :)

En vagabondage sur l’île au milieu des palmiers

Petit individu rencontré en chemin

Sauras-tu repérer la pastenague ? Facile…

Mouillage de Caleta Francès, Juventud

Notre nouvelle girouette !

Qui est loin de plaire à tout le monde ! :o)

Notre deuxième nuit ici sera quelque peu chaotique. La houle ayant probablement tourné plus au sud, le bateau a énormément roulé rendant le sommeil difficile voire impossible. Il est grand temps de partir vers d’autres contrées…

Direction la Juventud

8h, le soleil se lève tout juste (oui, de plus en plus tard) et nous remontons l’ancre à bord. L’objectif du jour est de rallier Punta Francès à l’ouest de l’île de la Juventud à quelques 50 milles de là.

A Cayo Rosario, nous avions encore le choix. Passer par le nord de l’archipel des Cannareos et l’île de la Juventud ou préférer la route sud. Avec un vent de nord-est et une houle semblable, il nous semblait alors plus judicieux de rester sur la côte sud des îles.

Départ de Cayo Mathias dès le lever du jour !

Malheureusement, il s’avère que les prévisions ne correspondent pas exactement à ce que nous trouvons en mer. Certes le vent est bien de nord-est mais la houle, oui encore celle-là, nous frappe de sud-est ! Arf… De plus, le vent est trop faible pour faire tenir le génois avec un bateau qui ne cesse de rouler. Voilà pas qu’on se retrouve au moteur pratiquement toute la première partie du chemin. Le truc est encore à vomir et à se dégoûter de naviguer.
Heureusement, ça ne dure qu’un temps ! Arrivés à la moitié du chemin et passé le phare de …, nous capons à présent au nord-ouest, ce qui nous permet de nous aligner avec les vagues, de faire quelques petits surfs et surtout nous pouvons renvoyer le génois ! Et quel bonheur d’être à la voile dans ces conditions… Il semblerait même que nous ayons un courant favorable.
Un cargo nous inquiète un temps car il fait même route que nous et semble se rapprocher de plus en plus. Nous surveillons ce gros indésirable de près ! Tiens, Renaissance abrite également un petit clandestin qui fera un bout de chemin avec nous…

Notre petit passager clandestin, un peu de repos…

A la voile et derrière l’île c’est beaucoup mieux !

Plus nous remontons vers le nord de l’île et plus la houle s’ordonne et s’assagit. Nous déboulons maintenant pratiquement à 7 nœuds et nous prenons le vent presque au travers !

A mesure que nous nous rapprochons de notre point d’atterrissage, un doute nous assaille. Le mouillage étant légèrement ouvert au sud-sud-est, est-ce que ça va le faire ? Je croise les doigts et j’espère que nous n’allons pas nous faire brasser toute la nuit. Bon, si jamais ça le fait pas du tout, il nous reste une option : contourner la pointe de l’île et tenter un mouillage juste derrière… Nous ne voulons pas trop nous rapprocher de la marina Siguanea car nous n’avons pas envie de refaire un despacho et puis bon, ça nous rallonge trop la route.
Pratiquement parvenus au mouillage, nous observons deux bateaux de plongée qui sont à l’ancre et qui ne semblent pas trop rouler. C’est bon signe ça ! Tout doucement, nous nous rapprochons et pénétrons dans cette jolie baie. Le fond passe de 3000m à 20m sur une très petite distance et ce tombant est particulièrement intéressant côté faune sous-marine. Vers 5m d’eau, nous posons l’ancre dans un sable merveilleusement turquoise. Un tout petit roulis nous parvient de temps à autre mais pas grave, je crois que nous venons de trouver là un superbe mouillage comme on les aime ! ;)

De Cayo Largo à Cayo Mathias

Nous quittons ensuite notre joli mouillage pour rejoindre un des catways de la marina de Cayo Largo. Un petit coup de nord étant annoncé avec houle virant sud-ouest, puis ouest, puis nord…  Nous craignons peut-être à tord de ne pas être super protégés en restant à l’ancre. De plus, nous voulons en profiter pour nettoyer un peu le bateau et tenter de recoudre la grand-voile.
Pour rejoindre les pontons, les bateaux calant plus d’1m50 doivent emprunter le chenal nord qui ne pose pas de problème puisque qu’il est bien balisé. Nous trouvons une place facilement, car pas grand monde dans le coin hormis quelques cata de loc et les bateaux d’excursions.
Nous rencontrons ensuite le personnel de la marina. Comme il est d’usage, un bonhomme de la guarda et un autre du port montent à bord pour remplir leurs formulaires. Ils reprennent nos identités, les infos du bateau, gardent avec eux notre feuille de route (despacho)… et nous annoncent du très mauvais temps pour le lendemain. Pourtant nos fichiers grib n’annoncent pas plus de 20 nœuds… Nous soignons notre amarrage et on verra bien !

Très méchant grain de la veille !

Nous sommes restés deux jours au ponton. Le temps de recoudre à moitié la voile (dur, nos aiguilles se cassent les unes après les autres…) et le temps de retrouver un peu de vie sociale ! Nous voilà renouant le dialogue avec les autres humanoïdes, ça faisait un bail. Nous rencontrons un couple de jeunes qui comme nous entreprennent la transat retour cette année après un rapide passage aux Bahamas, un couple plus âgé qui naviguent depuis 7 ans dans les environs et qui vont hiverner à la Havane, l’équipage français du cata de loc’ juste à côté de nous qui nous dit être déçu par Cuba et d’autres encore… allemands et anglais ! Dernier coucou aussi à notre bateau copain allemand qui découvre que Yoda a bien grossi depuis Madère et qui passe Panama, très bonne route à vous !
Concernant la météo pff ! On a bien pris 20 nœuds de nord, mais rien qui puisse être qualifié de mauvais temps…
Nous en avons profité pour visiter « le village » complément dédié au tourisme mais les installations restent discrètes et finalement assez bien intégrées dans le décor. Restaurant, bar snack, scène de concert, petites boutiques de souvenirs, centre de plongée, ferme aux tortues… Dans le petit magasin de la marina, nous faisons quelques emplettes et oh luxe suprême, y trouvons même du beurre doux et du miel cubain ! Nous commandons également quelques kilos de patates et de tomates, seuls légumes et fruits disponibles…

La trentaine de mouettes qui stagnent sur les pontons nous poussent à repartir assez vite. Deux jours passés à les entendre gueuler sans interruptions, l’horreur ! Yoda était au début surprise et intriguée par ces oiseaux brailleurs puis comme nous, totalement lassée à ne plus vouloir sortir dehors… Au revoir tout le monde, nous payons le port (0.80 CUC par pieds par jour, plus cher que prévu, idiotie de ne pas demander avant !) et récupérons notre despacho avec comme nouvelle destination officielle Los Morros. Mais bien évidemment pleins d’arrêts officieux prévus en cours de route…

Chenal d’accès à la marina, balisage surtout utile la nuit ou avec ciel chargé !

Le premier étant Cayo Rosario que nous rejoignons après 28 milles d’une mer encore bien désordonnée mais qui nous a fait l’honneur de s’aplatir au fur et à mesure que les heures s’écoulaient. Nous sommes (presque) arrivés par mer plate, le top. La passe ici est parfaitement bien balisée et ne présente aucun problème. Nous avons mouillé derrière Cayo Rosario pour la nuit et la journée suivante, nous avons rejoint la caye juste en face de l’autre coté du chenal, Cayo Cantilles, dans le but de dire un bonjour aux gardiens et de visiter la station biologique… Malheureusement, le vent n’a pas baissé comme prévu. Du coup, nous sommes restés à bord coincés par le clapot sans trop oser débarquer en abandonnant Renaissance au vent de l’île. Surtout que son abord corallien n’est pas des plus accueillant… On le sentait pas trop, alors tant pis pour la visite ! La météo est toujours reine !
Après une deuxième nuit cachée derrière la mangrove de Rosario, Renaissance a repris la mer pour atteindre la barrière de corail située tout au sud de Cayo Mathias à … milles. Une grosse houle de sud-est nous a malmené durant toute la navigation, c’était vraiment trop pourri !
Par contre, nous avons pêché notre deuxième barracuda grâce à Poulpy Charles et celui-là, pas de doute, il va bien passer à la casserole. La côte sud de Cuba n’étant que très très peu touchée par la ciguatera, pas de risque à manger ce genre de poisson. Attention au nord, c’est le contraire ; il vaut mieux s’abstenir si on ne veut pas perdre ses dents et ses cheveux…

Et un barracuda !

Sacrées ratiches ! Il nous a même bouffé l’épuisette…

Touchant au but, nous n’avons pas voulu tenter la passe est du reef qui est non balisée et avons préféré faire le grand tour par l’ouest. A ce moment là, nous nous demandions vraiment si la barrière de corail allait suffisamment nous protéger de la houle…
L’ancre est descendue par 3m d’eau sur fond de sable et d’herbes. Et verdict, nous y avons passé une superbe nuit bien à plat, assez loin du récif pour ne pas entendre toute la nuit les vagues qui venaient s’y fracasser…

Pêchou de Cayo Mathias…

Cayo Largo pour quelques jours

Milieu de matinée, Renaissance se met en chemin pour rejoindre notre prochaine escale à 25 milles. Direction plein ouest, encore sous génois seul, en restant juste derrière la barrière de corail. Nous restons attentifs aux variations de couleurs de l’eau car là encore, nous naviguons avec très peu de profondeur sous la quille… Au moment de sortir par la passe, petit stress, nous nous retrouvons au près et à une allure un peu trop rapide pour nous mais ras, ça se déroule sans soucis ! Faut dire que nous sommes aidés par Frank (free cruising guide cuba) en plus du guide Imray, et ses waypoints sont pour le moment parfaitement exacts et rassurants pour les passages délicats. Nous retrouvons une houle qui nous ballotte pour les derniers milles menant à Cayo Largo. Deux cata, dont les australiens, nous suivent et nous arrivons à trois pour passer la ligne d’arrivée en même temps malgré des choix de nav et des bateaux différents. Ne sachant pas si nous devons aller directement à la marina présenter notre despacho aux officiels, ou si nous pouvons mouiller tranquillement pour la nuit, nous hésitons. Finalement, on se la fera en douce, mouillage discret devant Playa Sirena pour ce soir. On verra demain ! En plus, ils ne nous voient pas de la marina, en plus on a un dégât des eaux avec les chiottes arrières, en plus on pue (le bateau je précise, roooh) c’est une horreur mdrr ! :)

Arrivée donc au mouillage, oulala avec 0,80m sous la quille ! On n’a jamais mouillé dans si peu d’eau alors espérons que le fond ne remonte pas d’un coup juste à côté de nous… Autre surprise, nous sommes 6 voiliers à l’ancre ! Que de monde lol et nous retrouvons nos copains allemands perdus de vue depuis les BVI…
Nous passerons une très bonne nuit et le lendemain, au lieu d’aller voir les officiels, nous succombons au charme de l’endroit et préférons partir en vadrouille. Pas bien… mais l’endroit est tellement beau que nous souhaitons en profitez avant que les vacanciers déboulent. Et oui, Cayo Largo est en fait la base touristique des îles du sud. Quatre ou cinq hôtels de luxe tout inclus se partagent le littoral sud de l’île mais sont situés à plusieurs km de nous. La journée, des bateaux à moteurs ou des cata de charters basés à la marina les emmènent plonger, nager ou se promener sur les plages…

Bref, l’endroit étant encore désert, nous en profitons. La végétation se fait plus prononcée ici, principalement et étonnement composée de pins.
Le contraste du vert sapin, de l’eau turquoise et des plages blanches est superbe. Nous croisons nombres d’étoiles de mer, d’orphies bleutées se tortillant à la surface de l’eau, de tortues, d’échassiers, d’iguanes paresseux… Ce coin est drôlement beau !

Mouillage de Playa Sirena

Pinèdes

Un des nombreux iguanes (îlette au nord)

Falaises toutes blanches, de loin on dirait presque de la neige…

JR redécouvre les arbres !

En bordure d’îlot

JR se fait des nouveaux potes !

Un piaf de plage, pas très sauvage…

Autre type de végétation, un pied de palétuvier

Un dodu

Mouillage la Sirena

Diseuse de bonne aventure ?