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Premier coup d’embata

On a enfin découvert LE phénomène météorologique de la région que tous les basques d’ici connaissent ! Cet impressionnant coup de vent qui balaye la plage, qui fait voler le sable, les affaires et les parasols, qui terrorise les touristes bronzant tranquillement mdrr… :)

L’Embata, ou Galerna en Espagne, ou Brouillarta du côté de Biarritz, ou tempête de sable tout simplement, s’est levé en début d’après-midi.

En gros, on peut le définir comme la brusque apparition de grosses rafales de vent de secteur ouest durant l’été, et lorsque les températures dépassent les 30°. On nous avait dit de surveiller le Jaizkibel, cette montagne la plus occidentale des Pyrénées et qui domine Fontarabie.

S’il se couvre alors de gros nuages bas qui ressemblent à une vague déferlant sur ses pentes, c’est annonciateur ! Effectivement, ça n’a pas loupé…

Et sur la plage, ça donne quoi ? Voici une vidéo trouvée d’un autre embata l’année dernière…

Et en mer, toutes voiles dehors ?

Recherches qui ont permis de trouver cet article :

  • embata
  • embata hendaye
  • brouillarta vent

Retour sur Renaissance

Bon bah voilà, on y est ; c’est maintenant l’heure de ré-intègrer le voilier !

Week-end dernier, grand beau temps pour quitter l’appart’ de belle-sœur et pour remonter à bord…

Le déménagement s’est bien passé même si on se retrouve encore avec tous pleins d’affaires qui n’ont toujours pas trouvé place dans le bateau. Faut dire que la cabine arrière n’est pas tout à fait terminée. Tout le bois est découpé et poncé, les aménagements sont formés, tout est prêt, il reste juste à finir l’habillage des lieux et les portes des placards. Pour ces dernières, nous avouons encore hésiter pour savoir ce que nous allons utiliser comme matériau de remplissage. L’idéal serait joli, aéré, pas trop cher et d’un montage aisé… Euh ? Bah on verra plus tard hein.

Bon et à par ça, alors comment ça se passe ce retour sur le bateau ? Et bien, là tout de suite ?

Moi, je dis BOF ! :)

Et oui, trois mois qu’on n’a pas remis un pied sur l’eau, trois mois sur le stable plancher des vaches pour oublier complètement le mouvement de la houle, trois mois pour oublier également qu’il faut penser à baisser la tête pour aller par ici ou faire attention à ses orteils par là, et trois mois qu’on y a pas fait le ménage… !!

De plus, cette semaine ça souffle pas mal du côté de chez nous. N’oublions pas que nous sommes certes sur ponton mais plus dans le port. Charmant petit coin moins abrité avec maxi vue sur la baie du Chingoudy, baie qui est bien ouverte au sud… 15° le matin, 25° l’aprèm, grand soleil mais… 45 noeuds de vent toutes les nuits accompagnés d’un clapot d’enfer tapant contre la cabine arrière !

On apprend à se dépatouiller également avec le pas d’eau et pas d’élec en continu, ou alors avec un jeton dans la borne pour les deux mais elle disjoncte tout le temps. Allo bonjour, c’est le bateau Renaissance, ponton sud, bah ça marche plus !

Il est 20 heures, allé à la popote ! Ah non, pas de popote pour ce soir, la bouteille de gaz vient de nous lâcher et à cette heure-ci, pas moyen d’en trouver une nouvelle, bon ça veut dire pas de café non plus pour demain matin !!?

Sinon à par ça, ça roule mdr ! Allé, je noircis à peine le tableau… :)

Plus sérieusement et pour rassurer tout le monde, on est super contents d’être de nouveau à flot. Et oui tout cela malgré les réveils difficiles vers les 3h du mat’ toutes les nuits au max’ du vent et nos quelques pauvres heures de sommeil !

Le bateau, ah qu’c’est marrant ! :o)                        

Mouillage venté à Castro Urdiales

Il est 22 heures. Installée devant l’ordi, je suis occupée à raconter mon blabla sur un document Word qui ira ensuite se coller sur le blog. De son côté, Jean-Rémy lit un bouquin affalé sur un des coussins du carré. Tout est calme.

Euh enfin presque…

Car dehors, c’est carrément le dawa ! Le vent souffle dans la nuit à 30-40 nœuds avec de bonnes grosses rafales qui durent une éternité. Le voilier, coincé par son ancre, fait des va-et-vient permanents et chasse parfois du derrière… Le GPS lui ne dit mot, nous rassurant et sous-entendant que Renaissance est toujours à sa place, au milieu d’une courte baie encadrée par une digne et des falaises. Par période, la pluie tambourine rageusement sur le pont ou se fait plus douce dessalant ainsi le bateau des embruns de la journée.

Un coup d’œil à la météo ; bon le pire est dernier nous. Les grains se succèdent maintenant depuis le début de la soirée, avec des rafales qui dévalent à toute vitesse les pentes des montagnes situées devant nous. Elles semblent être spécialement venues pour nous chasser, voulant peut-être emporter avec elles le portique ou le panneau solaire.

La journée avait pourtant bien commencé. Un bon sommeil réparateur qui vous met de bonne humeur, la sérénité d’un port tout silencieux de bon matin, de bonnes céréales au p’tit dèj’ miam, un peu de temps afin de ranger efficacement le bateau, un soleil qui paressait conquérant… Que du bon pour nous permettre de larguer les amarres sur les coups de midi. En route pour une petite nav’ vers le port Castro Urdiales, à 30 milles plus loin ! Une fois en mer, v’là les réjouissances qui commencent. Le vent souffle léger mais encore en plein dans le nez. Commence à y’en avoir marre ! Le moteur nous propulse sur une mer toujours quasi plate. Le soleil se laisse peu à peu intimider par les nuages ambiants qui finissent bientôt par l’engloutir complètement. Hum fait froid d’un coup.

Nous faisons route silencieusement sous un ciel qui se charge peu à peu. Il pleuvra à trois reprises mais le soleil ressurgira de sa cachette pour nous accueillir à destination… Tiens, les poissons sont particulièrement contents aujourd’hui et sautent de tous les côtés !

Le château de Santa Ana se rapproche et au loin, nous apercevons les cheminées de Bilbao.

Nous entrons dans le port en vue de mouiller à côté des corps-morts mais cela se révèle vite impossible car la zone de bouées s’est agrandie. Il est peut-être possible de se mettre sur l’une d’elles mais il faudrait auparavant descendre du bateau pour aller poser la question au Club Nautique. Trop enquiquinant, nous mouillerons devant la plage de Brazomar juste au sud-ouest du port.
Le coin n’est pas mal du tout, les alentours sont jolis et nous sommes bien protégés de la houle. (Même toute légère, une houle est une houle ! Et elle viendra inévitablement saboter votre repos durant la nuit !)

Allé, plouf. L’ancre est envoyée par 6-7 mètres de fond. Etant seuls à l’ancre, nous balançons presque la totalité de la chaine comme ça si le vent se lève… Et vingt minutes après être installés, la pluie nous tombe dessus à grosses gouttes.

Le ciel tout noir et le fait de ne pas être du tout protégés du nord nous font prendre une météo pour savoir à quelle sauce nous allons être mangés cette nuit. Aïe ! Mauvais, très mauvais ! Gros gros coup de vent dans les heures prochaines jusqu’à 53 nœuds !

Puta*nnn, bon que faire ?  Ca y’est le vent d’ouest et sa pluie nous cognent, nous sommes en plein dedans. Subir et encaisser la colère d’Eole au mouillage ? Ou fuir et prendre la direction d’une marina de Bilbao à 10 milles plus loin ?

La chaine tient bien pour le moment donc nous décidons de rester. En effet, nous ne souhaitons pas faire une tentative imprudente pour trouver un refuge alors que ce mouillage en est finalement peut-être un. Et puis, deux heures de mer là maintenant tout de suite avec ces moutons sur la ligne d’horizon, euh nan merci quoi.

Nous croisons les doigts pour ne pas avoir de casse ou de gros soucis, genre une ancre qui nous lâche… La nuit ne sera donc pas reposante ; je pronostique ainsi trois ou quatre réveils obligatoires pour voir où nous en sommes ! Pff.

Bandes d’idiots, pourquoi ne pas avoir repris une météo dans la journée sans se contenter de celle d’hier ? En prime, une météo espagnole et sachant que vous y comprenez que dal ! Ah ah vous voilà servis ! Cela vous apprendra à relâcher votre attention à deux jours de l’arrivée… La mer, c’est pas du tout cuit ! Et ce n’est pas parce que ça fait trois jours que la météo se plante dans ses prévisions qu’il faut faire l’impasse dessus en négligeant de la prendre !

Bon, bah on saura demain ce que cette coquille de noix a dans le ventre et ce qu’elle est capable d’encaisser au mouillage… Si demain entier, demain Hendaye ! :)

Ah nous captons à la radio qu’en France, ce n’est pas la joie non plus. Alerte orange et rouge dans de nombreux départements pour pluie et orages !

Repos forcé à Camarinas

Un petit mot de Camarinas où nous patientons sagement en attendant que les vents faiblissent. La ria du même nom est spacieuse, jolie comme tout et offre plusieurs petits mouillages sympas. Pourtant nous sommes actuellement toujours au port, solidement attachés aux catways. En effet, nous avons choisi de nous offrir le privilège pour ces quelques jours d’être sur pontons. Eau, électricité en direct, wifi, village à portée de pieds, sécurité et tranquillité d’esprits ; on apprécie en cette période de gros vent…

Le port de plaisance est petit mais sympathique, et le bonhomme qui le gère se déplace à chaque nouvel arrivant pour aider les bateaux à s’amarrer. Et il y en a du passage ! Très peu de voiliers espagnols semblent y demeurer mais chaque jours, plusieurs bateaux battant pavillons étrangers arrivent et repartent, surement vers le sud… Plusieurs autres également choisissent d’aller mouiller dans les renfoncements de la ria.

En ce moment donc, nous renouons avec la vie terrestre. On en profite pour se balader un peu partout et pour découvrir les charmes de la région. Le village est un peu sans dessus dessous, nouveaux bâtiments ultra colorés qui côtoient de vieilles baraques en pierres, nombreux potagers entourés de petits immeubles et beaucoup beaucoup de constructions inachevées. Bref, c’est une espèce de big mac ville-campagne tournée vers la pêche et vers l’artisanat de la dentelle.

Horreo de Galice, grenier-séchoir sur pieds anti-rats !

En empruntant un des sentiers qui part dans la forêt avoisinante, on peut découvrir des petits coins de nature largement préservés et se régaler de mûres sauvages. Oui oui, elle n’est pas trop dure la vie ici ! :)

Pourtant… Pourtant on s’ennuie un peu. On se repose certes et on apprécie de pouvoir marcher, et en plus il fait beau, mais nous culpabilisons un peu de ne pas être en mer.
On ne progresse plus, on stagne mdrr ! Nous avons envie de libérer Renaissance afin de continuer à aller voir ce qu’il se passe un peu plus loin. 

Un coup d’oeil sur les sites de météo marine et malheureusement la raison nous oblige à rester sagement ici et à prendre notre mal en patience. En effet, le vent souffle de nord-est (pilpoil le cap que nous devons faire) à 25 noeuds et plus en rafales. Ne parlons pas de la houle également de nord-est… Bref, sortir en mer maintenant reviendrai à se faire bastonner en luttant contre un vent de face. Demain idem !

Enfin mardi, le vent tombe donc normalement nous pourrons enfin larguer les amarres pour un nouveau mouillage au niveau de la Corogne…